2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says

Hier, je vous écrivais à propos de la première partie du spectacle, Technical Kidman. Aujourd’hui, c’est le groupe post-punk expérimental principal, Duchess Says.

Comme n’importe quel genre musical un peu louche, Duchess Says n’est certainement pas un groupe avec 12 chansons dans le Billboard. En fait, si vous n’avez aucun intérêt à l’émergent, aux groupes grinçant et aux perruches, vous n’en aurez jamais entendu parler. Mais pourtant, c’est un groupe qui mérite réellement à se faire connaître (ce n’est qu’une question de temps). Et comme le dirait la chanteuse, «hoon, as-tu peur?» parce qu’il ne faut pas avoir froid aux yeux pour s’aventurer avec ce groupe. C’est aussi, pour moi, ce qui représente un des paliers du son de Montréal: quelque chose qui n’existe pas ailleurs, qui est des années lumières en avance sur ce qui se fait ailleurs. Que ce soit du post-rock à la GY!BE, du post-punk à la Duchess Says, du post-pop à la Socalled. Le terme «post» s’applique parfaitement à ce qui se fait ici. Ce n’est pas pour rien qu’on a appris à aimer le disco et le grunge avant tout le monde. Continue reading “2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says”

2014 et 2016 Post-Zaricot: Technical Kidman

Spectacle de Duchess Says avec en première partie Technical Kidman. Ils avaient des disques à vendre. Est-ce que la première partie en disque est à la hauteur du spectacle?

On a eu droit à un excellent spectacle de la part des deux groupes. Un évoluant vers le post-punk synth-rock (Duchess Says) et un hard synthpop analogique (Technical Kidman) ce samedi. Deux groupes allant dans des directions différentes mais très similaires dans leur côté underground. Comme n’importe quel spectacle, le but de la première partie, aussi bon le groupe soit-il, est de réchauffer la salle, de nous préparer au programme principal. Mais aussi c’est une chance de faire connaître un groupe méconnu par une tête d’affiche. C’est la possibilité d’avoir un groupe qui fêtera bientôt ses 15 ans nous présenter un groupe prometteur. Le fait que Technical Kidman ait aussi bien tiré son épingle du jeu, le fait qu’ils aient répondu avec brio à leur travail m’a valu une bonne discussion avec le groupe, fort sympa et passionné. Continue reading “2014 et 2016 Post-Zaricot: Technical Kidman”

Réédition 2016: Arthur Verocai – Arthur Verocai

Disque brésilien de 1972 réédité par Mr Bongo en 2016. Pourquoi?! Si vous aimez la musique populaire brésilienne et le disco-funk, vous allez me répondre «bien tiens»!

Album: Arthur Verocai
Artiste: Arthur Verocai

V.O.: Vinyle 1972 (Continental, Brésil)

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Mr Bongo
MRBLP133

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Cet artiste n’est pas une vedette internationale. En fait, c’est le premier disque d’Arthur Verocai, et le dernier en plus de 30 ans! Ce disque n’a été produit en version originale qu’au Brésil. Ce disque n’a pas eu de réimpression avant les années 2000… Ce disque n’est pas en anglais. Il y a plein de styles différents sur le disque, allant du big band, du MPB (Musique Populaire du Brésil), ça sent le patchouli et la fumée de cigarettes à plein nez, il y a du funk, du disco, des chansons ont horriblement vieilli et d’autres sont fraîches comme des roses.  Continue reading “Réédition 2016: Arthur Verocai – Arthur Verocai”

2017: Thievery Corporation – The Temple of I & I

Jah Rastafari! Sortez votre ganja, la corporation de voleurs est de retour avec une session enregistrée en Jamaïque. Yaman!

Album: The Temple of I & I
Artiste: Thievery Corporation

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: Eighteenth Street Lounge Music
ESL 222

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Si vous vous attendez à quelque chose de différent de la part de Thievery Corporation, passez votre tour. C’est toujours un groupe de musique planante parfaitement adaptée pour faire jouer dans leur QG du Eighteenth Street Lounge à Washington, mais la première fois qu’on va à un de leurs spectacles nos idées préconçues partent en fumée: je n’ai jamais autant dansé, hurlé, crié, applaudi dans un spectacle! Cet album, marquant une célébration de plus de 20 ans de travail, démontre bien cet aspect. Continue reading “2017: Thievery Corporation – The Temple of I & I”

2015: Bob Moses – Days Gone By

Je veux savoir… Pourquoi personne ne m’a parlé de Bob Moses avant?!?! Sans blague là. Je pensais que vous étiez mes amis!

Album: Days Gone By
Artiste: Bob Moses

En test: Vinyle 2015

Étiquette: Domino Recording
WIGLP340

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La musique électronique house est plus vivante que jamais et on a beaucoup de canadiens à remercier. On n’a qu’à penser à Deadmou5 qui produit des albums prog house de très grande qualité. Bob Moses, le groupe de Tom Howie et Jimmy Vallance, fait partie du lot avec leur deep vocal house absolument incroyable. Je ne les connaissais pas auparavant, mais ont étés dans les nommés pour les Grammys 2017. Curieux, j’ai écouté leur offrande datant de 2015, et je suis tombé sur le c…! Wow! Continue reading “2015: Bob Moses – Days Gone By”

2016: Jóhann Jóhannsson – Orphée

Ambiance, néo-classicisme, glitch, le fièrement islandais Jóhann Jóhannsson nous emmène dans son univers introspectif sur vinyle.

Album: Orphée
Artiste: Jóhann Jóhannsson

En test: Vinyle 2016

Étiquette: Deutsche Grammophon
479 6322

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Introspectif, cinématographique, voire triste un peu, calme avec juste une petite touche électronique pour nous faire douter, Jóhannsson nous sort un nouvel album absolument incroyable. Belles compositions donnant une aura toute personnelle, comme si on entrait dans la bulle du compositeur; une atmosphère qui fait qu’on ne peut pas simplement rester de glace; des compositions qui ne peuvent être mises en sourdine afin de travailler pendant l’écoute. Continue reading “2016: Jóhann Jóhannsson – Orphée”

Remaster 2016: The Afghan Whigs – Black Love

Est-ce que le groupe alt rock des années 80-90 The Afghan Whigs va recevoir de l’amour de leur vinyle noir?

Album: Black Love
Artiste: The Afghan Whigs

V.O.: Subpop 1996 (Vinyle), Elektra 1996 (CD)

En Test: 2016 Vinyle Record Store Day 20e anniversaire

Étiquette: Sub Pop, Elektra Entertainment, Rhino Records
R1 557151

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Si vous ne connaissez pas le groupe The Afghan Whigs, vous n’êtes pas seuls. Le groupe est relativement méconnu et n’a eu qu’un succès d’estime. Je dis méconnu, mais c’est à part de cet ami, vous le connaissez tous, celui auquel vous allez dire «Hey j’ai acheté l’album 20e anniversaire des Afghan Twigs [sic], Black Love, c’est malade!» et il va vous corriger en disant Whigs, et en vous parlant de tout sur le groupe, qu’il est fan, qu’il est allé les voir à leur ville d’origine de Cincinnati et que le spectacle était ma-la-de, et vous chanter Step Into The Light acapella. En tout cas, lui, cet ami!

Si vous ne connaissez pas Sub Pop, leur étiquette pour cette production, là, ça craint un peu plus. Ils se spécialisent dans le Indie de tout acabit. Habituellement, ce sont des groupes fort obscurs. Mais parfois, ils tombent sur un Nirvana. C’est le genre d’étiquette à surveiller de près, avec des productions très soignées, de haute qualité, mais parfois de matériel louche. Alors Sub Pop ont eus Nirvana, mais malgré l’excellente qualité de rock des Whigs, ces derniers n’ont pas eus réellement de succès. Leur style peut être décrit comme un peu grunge, un peu emo, un peu soul, un peu disco, légèrement étrange et avec des paroles incroyablement noires, meurtre, violence, etc. Ce qui n’est pas mieux que les albums précédents qui parlaient de dépendance à l’alcool entre autres. Ils ont étés encensés par toutes les critiques musicales durant leur relativement longue carrière mais ça s’est plus ou moins arrêté là. Assez connus pour continuer, mais pas assez pour les succès et la gloire.

Et ce disque triple du Record Store Day est excellent. L’objet est beau, il est bien produit avec une présentation en encart soignée. Il a beaucoup de qualité sur l’impression, et le 3e disque est consacré à des démos qui ne sont jamais sortis auparavant. Côté gravure, cependant, il a été produit d’une façon fort étrange. L’album d’origine entrait sur un seul disque, et ils ont sorti le tout en disque double avec fort peu de musique par face (12-15 minutes). Mais j’ai comme l’impression que le travail de production d’origine a été conservée. Il y a une quantité phénoménale de dead wax sur les albums, mais la sonorité ne semble pas compromise, il y a pas beaucoup de bruit de fond et l’album s’écoute d’une façon absolument géniale. À mon humble avis, lorsqu’ils ont envoyé le disque double à la gravure, l’ingénieur a du leur dire «euhhh. Vous savez que vous pourriez entrer le tout en trois faces? Ou au moins mettre les disques en 45 tours et conserver plus de hautes fréquences?». Et la boîte de production a du dire «ok, mais on a déjà tout fait la promo de l’album, alors ça va rester comme ça». Ou non. Ça reste Bob Ludwig qui a fait le matriçage original de l’album, et ce dernier est une légende vivante. Qu’il fasse un travail exceptionnel est presque un acquis. Il a pris ce qu’il avait à prendre comme espace, sans plus, ni moins. Et l’album est tellement bon que les quinzaines de minutes par face passent en moins de deux. On a l’impression que les chansons durent deux minutes.

Encore! On en veut plus!

CORRECTION! Wow! Ma première édition! Je n’avais pas vu que c’est Emily Lazar qui a produit le rematriçage sur trois disques!!! Mon erreur! Alors c’est Bob Ludwig qui avait fait la première version, et c’est Emily Lazar qui a fait cette version! Et je ne dénigre absolument pas son travail ici encore une fois, la preuve que je le compare à M. Ludwig est preuve de sa qualité. Mais je continue de remettre en question d’avoir fait sur quatre faces 33 tours et d’avoir laissé autant d’espace sur le disque!

On achète si on aime Mudhoney, The Lemonheads, Jane’s Addiction, Seaweed.

2014: Bernhari – Bernhari

Le premier album longue durée éponyme de Bernhari a-t-il survécu au transfert vinyle?

Bernhari - BernhariAlbum: Bernhari
Artiste: Bernhari

En Test: 2014 Vinyle

Étiquette: Audiogram
AD10350

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Bernhari est un de nos bons artistes en vogue dans les dernières années. Au début de sa carrière en 2014, il nous a fait plaisir et s’est fait connaître avec un premier simple en 12″ 45 tours et peu après, il nous a sorti son premier album longue durée en format CD et vinyle. Son dernier album de 2016, Île Jésus, s’est fait récemment récompenser comme album indie rock de l’année par la Gamiq. Félicitations et bonne continuation! Son style fluctue légèrement, son album éponyme (en test ici) est un peu plus près du synth-rock planant, quand son dernier est plus synth-pop. [Pub copinage: il sera aussi en spectacle au Centre des Arts de St-Hyacinthe le 2 mars 2017] Continue reading “2014: Bernhari – Bernhari”

Concept cinq minutes: Ce n’est pas comme ça chez moi

Les vinyles sont des bêtes à part. Deux personnes achetant le même disque peuvent ne pas avoir la même réaction. Mais pourquoi?

La première explication est que tous les disques ne sont pas nés égaux. Dans les derniers articles, j’ai beaucoup parlé des rééditions, des techniques de gravure, des matrices de pressage. Si une étiquette commande des milliers de disques à travers le monde, il va y avoir autant de disques mères que de régions. Il y aura donc au moins une version pour l’Europe, pour l’Amérique du Nord, potentiellement pour le Japon. Ils connaissent bien leur marchés et vont produire des versions potentiellement différentes à travers le monde. Ou ils vont s’inspirer du travail des autres marchés afin de réaliser des correctifs. Continue reading “Concept cinq minutes: Ce n’est pas comme ça chez moi”