Les nouveaux (ou moins) albums quebs (ou moins): Première partie

Il fait enfin beau, chaud, c’était la Saint-Jean, et une petite semaine de repos et de relaxation. Quoi de mieux comme beau moment pour réduire un peu mon mur de la honte, et faire le tour des disques québécois qui sont sortis récemment ainsi que quelques perles des bonnes vieilles années ?

Go ? Go !

2016: Émile Bilodeau – Rites de Passage

Artiste: Émile Bilodeau
Album: Rites de Passage

En Test: 2016; Vinyle

Étiquette: Grosse Boîte; Dare To Care; DTC5-4651

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En 2016, c’était l’année du chansonnier Émile Bilodeau. Et 2017… et 2018… et 2019… Parfois, un simple disque peut tout changer pour un artiste. Les enfants ici chantent « J’en ai plein mon cass » depuis quelques mois, et c’est sans compter les autres chansons, crues, réelles, un peu en rap, un peu hip-hop, mais chansonnier à guitare. Un disque, une révélation Radio-Can, quelques prix, et une tournée perpétuelle depuis ce temps. Il y a bien des années, Charlebois avait dit que les disques, c’est une carte d’affaires pour artistes, afin d’obtenir le privilège de faire des spectacles partout au Québec. C’est définitivement ça pour Bilodeau. Depuis, un nouveau vidéoclip, une nouvelle chanson, mais aussi de nouvelles chansons qu’on peut écouter si on va à ses spectacles.

Pour le disque vinyle, il n’est plus vraiment en circulation, il n’y en a plus beaucoup, mais il y en a assez pour l’acheter neuf si vous le commandez. Ça se trouve ! Et côté vinyle, c’est un Dare To Care, alors c’est habituellement bien réussi ! Il y a des petites passes guitare voix à faire plaisir aux audiophiles, mais surtout, un bon disque à écouter. Beaucoup de musique par face, alors la qualité s’en ressent parfois. Si je compare avec Ed Sheeran avec un style similaire, qui toutefois fait des disques doubles, il y a une perte nette. Mais le disque est tout de même très bien réussi. On achète pendant qu’il se trouve encore.

Qualité du vinyle: 7/10


Réédition 1968/2011: Les Maledictus Sound

Artiste: Les Maledictus Sound
Album: Les Maledictus Sound

V.O.: 1968; Vinyle; Canusa; CLJ-33-113

En Test: 2011; Vinyle en encart

Étiquette: Mucho Gusto; MGLP001

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Ouais, c’est Français, et pas vraiment en même temps. Création de Jean-Pierre Massiera, l’inventeur du prog rock french touch, et un des premiers exemples d’échantillonnage connu (on y retrouve en effet quelques passages de la bande sonore de Pierre Henry et Michel Colombier), le disque a été produit très rapidement par Canusa au Québec. Oui oui, l’étiquette de Tony Roman lui-même, parce que ce dernier a été coproducteur et co-idéateur de cet enregistrement disjoncté ! Et encore plus, on a droit à l’introduction de Guy Cloutier en arrière de la pochette aussi !

L’étiquette Mucho Gusto a rapidement mis la main sur les bandes, et en 1999, ils ont sorti le seul exemplaire CD de ce chef d’œuvre de musique improvisée à grand déploiement. En 2011, ils ont aussi sorti une nouvelle version vinyle pour notre plus grand plaisir. Bref : c’est peut-être européen, mais c’est une belle histoire d’amour avec le Québec. Dans nos cordes !

Et le vinyle n’a pas été fait en cinq minutes, très belle réalisation à partir des bandes originales, écoute enjouée, ça s’amuse, c’est yé-yé, c’est orchestral, ça s’écoute parfois bien, parfois mal, parfois avec une sonorité vieillie. Mais somme toute, c’est le pied. On est dans un monde « 60s total sans anachronisme.

Qualité du vinyle: 8/10


Réédition 2003/2018: Arcade Fire – Arcade Fire

Artiste: Arcade Fire
Album: Arcade Fire

V.O.: 2003; CD; Autoproduit; AFCD001

En Test: 2018; Vinyle en encart numéroté (#05589); Autoproduit; Record Store Day 2018; 19075801831

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Dans nos artistes internationaux qui ont travaillé d’arrache-pied pour arriver où ils sont aujourd’hui, il y a bien Arcade Fire. Premier disque en production personnelle, chansons un peu n’importe quoi, voix incertaines, n’empêche qu’il y avait « quelque chose » qui a plu dès ce premier disque à Merge Records, qui les a signés pour leur premier vrai album, Funeral, quelques mois plus tard. Et à partir de ce moment, gros succès, meilleur album, la totale. Mais comment suivre un tel succès ? Se relever les manches et travailler encore plus afin d’avoir un excellent disque, Neon Bible… et ensuite The Suburbs. Tous des disques qui sont incroyables de qualité. Mais le tout a débuté avec ce premier petit disque, EP, tout simple.

L’an passé, Arcade Fire a sorti leur premier disque, leur tout premier bébé, pour la première fois en vinyle. Une primeur Record Store Day, et un bel achat pour les passionnés du groupe. De couleur bleu transparent très foncé, le vinyle est légèrement bruyant, mais rend parfaitement bien l’atmosphère de ce premier et court opus. Je crois que je n’ai simplement pas été chanceux à la loterie des disques, probablement que j’ai une copie avec plus de bruit de fond que la moyenne, mais j’ai apprécié le disque quand même. Pour admirateurs, mais bel objet et bonne écoute.

Qualité du vinyle: 6/10


Réédition 2018/2019: Hubert Lenoir – Darlène

Artiste: Hubert Lenoir
Album: Darlène

V.O.: 2018; CD; Simone Records; SMCD041

En Test: 2019; Vinyle numéroté marbré bleu (#181/1000)

Étiquette: Simone Records; SMLP041

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Je vous ai récemment parlé de Kid Kouna et de sa production folle aidée par P572Hubert Lenoir, a poussé à l’extrême leur patience avec un disque disjoncté : instantané collé (plusieurs variations), numéro de disque écrit au crayon de sang, pochette imprimée à l’intérieur comme à l’extérieur, enveloppe plein de trucs dont un Polaroid, plusieurs couleurs de disques, en veux-tu ? En v’là ! Mais parlons un peu de Hubert Lenoir. Un de nos originaux, jeune, joyeux, différent, l’âme autant punk rock avec une liberté faisant penser au New Wave des années 80. Oh que les matantes ne l’aiment pas, notre Lenoir national. Moi, justement c’est ce que j’aime : on ne parlerait plus de Ziggy Stardust s’il était en veston-cravate. On ne parlerait plus de Lou Reed et son Walk on the Wild Side s’il n’était pas si urbain et cru. Je ne pense pas que Hubert Lenoir soit là pour la polémique, je crois plus qu’il a décidé d’être lui-même, et de faire passer ce qu’il est, peu importe comment ça sort. Darlène, premier album primé avec raison !

Et le vinyle, c’est le disque qu’il fallait acheter lorsqu’il était disponible. Pas une production parfaite, justement les disques vinyle méritent parfois avoir quelques ajustements, dont les de-esser, à cause que les fréquences très élevées causent des problèmes à la gravure et à la reproduction, noyant tout sur son passage. C’est visible surtout avec Recommencer. Mais une écoute parfaitement honnête avec tout ce qu’on aime des vinyles : l’objet est incroyable et l’écoute est dérangeante de vérité.

Qualité du vinyle: 7/10


2019: Jean Leloup – L’étrange pays

Artiste: Jean Leloup
Album: L’étrange pays

En test: 2019; Vinyle

Étiquette: Grosse Boîte; Dare To Care; DTCLP4446

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Encore une autre semaine ! C’est le refrain qui a été entendu par les disquaires, la ritournelle à chaque semaine que le vinyle d’existait toujours pas. Lancement du disque, sans disque ! Juste la version CD qui y était. Ceux qui me lisent sur le magazine TED en ligne savent que j’ai fait une entrevue avec René Laflamme, fier ambassadeur de Nagra et celui qui gagne à peu près tous les prix de meilleure sonorité dans chaque salon audiophile où il se présente. J’ai aussi récemment fait une critique de son premier disque vinyle et le défi de la qualité sonore pour les disques vinyle. Je sens que c’est un peu la même chose avec ce disque : on a droit à un Jean Leloup qui s’enregistre de façon intime, presque en direct, avec un équipement minimaliste. Un enregistreur Nagra, un enregistreur Aaton, des câbles Luna, quelques micros, et rien de plus. Mais pour conserver le maximum de qualité, j’ai vraiment l’impression que Dare To Care a pris son temps et s’est assuré que le vinyle soit impeccable.

Impeccable ? Non, j’ai un peu trop de bruit de font qui provient clairement de la gravure, surtout sur Les Goélands. Et je n’ai pas l’impression que c’est l’impression subséquente qui cause ce problème, j’ai vraiment plus l’impression qu’il s’agit d’un problème à la galvanoplastie initiale, le disque était très silencieux dans les passages silencieux, mais il perd de la solidité sur les moments musicaux complexes. Ceci dit, le disque est l’un des meilleurs que j’ai entendu récemment. Presque parfait !

Qualité du vinyle: 9/10

(NDLA: Je suis fier possesseur de câbles Luna, suis ami avec les manufacturiers qui travaillent à la main, gagnant prix et accolades à travers la planète – et un jour, j’aurai ma Nagra IV-S! Bref, je suis biaisé!)

2017/1995: Kenji Kawai – Ghost In The Shell OST

La trame sonore de l’animé original, version vinyle, et pourquoi le film ne m’a pas choqué.

Album: Ghost In The Shell Original Soundtrack
Artiste principal: Kenji Kawai

V.O.: CD; 1995; Sony Music (Japon); BVCR-729

En Test: Vinyle (édition limitée) avec 45t supplémentaire; 2017

Étiquette: WRWTFWW Records;
WRWTFWW017LTD

Vous pouvez commander la version normale chez Fréquences en tout temps. Vous n’avez qu’à nous appeler!

En 2014, Sony Music a finalement sorti une version mise à jour 96 kHz de cette incroyable trame sonore. Avec le sortie en 2017 du film avec de vraies personnes par Rupert Sanders, il n’en fallait pas plus pour que l’étiquette WRWTFWW se décide de mettre la main sur les droits internationaux d’une version vinyle.

Il y a plusieurs animations japonaises qui ont fait école, habituellement issues de bandes dessinées et faisant suite à l’univers de Blade Runner. On peut penser au fantastique Akira, mais aussi au terre-à-terre Ghost in the Shell, qui se pose la question qu’est-ce que l’âme. Dans un univers où les humains peuvent être branchés, être hackés, et dont les souvenirs font partie intégrante de notre expérience, qu’est-ce qui fait la différence entre un humain et un robot avec quelques cellules grises ? En fait, qu’est-ce qui fait la différence entre une entité issue d’ordinateurs sur réseau Internet et un être humain ? Qu’est-ce que la conscience ?

La trame sonore a été conservée avec cette même introspection. Lourde, forte, avec des instruments et voix étranges. Les instruments ne sont pas réellement japonais : on parle de djembé africain, de gamelan indonésien, du gong thaïlandais ou même les tubular bells mise en vedette par Vangelis. Les voix sont basées sur une polyphonie bulgare, mais chantée par un groupe japonais avec des thèmes en vieux japonais. Les violons sont bien évidemment plus européens. Et finalement, la seule « chanson » de l’album a été chantée par Mme Fang Ka Wing en cantonais (on peut entendre la chanson en sourdine dans la scène de poursuite du marché).

En d’autres mots, c’est un album qui se veut tout aussi international que l’animation japonaise ou que la série de bandes dessinées d’origine : avec des personnages aux traits allemands, Ouest américains, chinois, le tout dans un environnement tokyoïte. C’est pour ça que les attaques que le film n’utilisait pas des acteurs strictement japonais me faisaient sourciller : en 1995, tout le monde prenait grand soin de rendre l’histoire la plus internationale possible, dans un univers où toute l’humanité est représentée en chœur avec les cyborgs et les robots.

Et côté qualité de disque, il faut lui donner toute la déférence qu’il se doit. WRWTFWW prend le meilleur des soins afin de créer des disques incroyables. Les percussions sont franches, sont fortes, sont présentes. Le mixage final est fort sur les basses et le disque est à très faible volume à cause de la quantité de ces dernières. Mais chaque instrument vient nous chercher viscéralement. À un seul moment, j’ai senti une piste de ruban être un peu plus incertaine lors d’un des chœurs. Peu de compression apparente, belle définition des instruments, et malgré le faible volume, on y entend peu de bruit de fond.

Ce disque va faire partie de mon nouveau lot de disques-tests.

Merci à Fréquences de m’avoir probablement trouvé le dernier disque version édition limitée disponible sur la planète par des distributeurs habituels. Ça leur a pris six mois, mais le défi a été relevé!

Qualité du vinyle: 9/10

Réédition RSD2018/1937: Robert Johnson – Cross Road Blues

Le RSD, c’est aussi pour des vieux standards bizarres!

Album : Cross Road Blues / Ramblin’ On My Mind (Simple)
Artiste : Robert Johnson

V.O. : 1937; Vinyle gomme-laque 10po; 78 tours; Vocalion 03519

En Test : Vinyle; 10 po; 78 tours

Étiquette : Vocalion / Sony Music; 03623

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C’est mon deuxième 78 tours récent et neuf que j’achète. Il faut être un peu fou pour sortir quelque chose sur ce médium. En premier, pas tout le monde ne possède une table tournante. En deuxième, pas toutes les tables tournantes jouent des 78 tours. Et en dernier, pas tout le monde est prêt à payer un prix de fou pour un album avec deux pièces de moins de quelques minutes avec un bon bruit de fond. Bref : je me devais de l’acheter!

Robert Johnson, c’est une légende du Mississippi. Ce qu’on appelle aujourd’hui du Delta Blues n’aurait jamais été le même sans lui. Il enregistra vingt-neuf blues en 1936 et 1937, avant qu’il ne soit probablement empoisonné par un mari jaloux. Chacune de ces pièces est devenue un classique du blues, boogie, R&B ou même carrément du rock. Son style de jeu de guitare inspire encore aujourd’hui les musiciens, et il est considéré comme un dieu de la guitare dans tous les palmarès. Les plus grands guitaristes et musiciens lui ont levé leur chapeau, que ce soit Eric Clapton, Jimi Hendrix, Keith Richards, Alexis Korner, Robert Plant, Bob Dylan, Fleetwood Mac, nommez-les.

C’est certain qu’un 78 tours, c’est une épopée. C’est un microsillon aussi, ce qui est un anachronisme en tant que tel. Le disque est très épais (210 g probablement), ce qui est une bonne chose, parce que le moindre gondolage ferait sauter l’aiguille dans la stratosphère. Mais ils auraient pu mettre le volume conséquent pour un 78 tours aussi, et laisser le disque prendre son expansion en volume. C’est clairement une source numérique avec un nettoyage du vinyle d’origine, ce qui est de bonne guerre pour un disque de 1937 enregistré en 1936. Mais pour avoir entendu des très bons nettoyages de disques vinyle d’époque, je sais qu’il est possible à un passionné de prendre vraiment son temps et d’obtenir un résultat qui relègue au rancart même les disques modernes. Alors je suis très légèrement déçu, mais en même temps, la qualité du disque dépasse tout ce que j’ai entendu à date de Johnson, alors je vais laisser tout le crédit : c’est un superbe disque qui devrait être dans la collection de tout admirateur sérieux de blues.

2018 Queb: Les rééditions

Dans les dernières semaines, il y a eu une quantité phénoménale de rééditions québécoises. On fait le tour pour vous! Attention, certains de ces disques ne sont plus disponibles, ou difficilement disponibles, ou ne le sont qu’en pleurant devant votre disquaire préféré ou hors de prix à travers un service de revente. Certains de ces disques ne seront plus jamais disponibles, d’autres seront là pour de bon.

Sur la sellette : Les Colocs, Douze Hommes Rapaillés, Fiori-Séguin et Daniel Bélanger. Et je vous le dis, j’en ai passé d’autres vertes et des pas mures, dont l’excellent Leloup! Et je ne vous ai pas encore parlé du dernier Lhasa sorti il y a quelques mois déjà… bref, il y a beaucoup de matière à une suite ! Vous êtes prêts?

Album : Douze Hommes Rapaillés chantent Gaston Miron, Volume 1 et 2
Artistes divers

V.O. Volume 1 : 2008; CD; Équipe Spectra; SPECD7809
V.O. Volume 2 : 2010; CD; Équipe Spectra; SPECD7820

En Test : 2018; Vinyle double de couleur en encart; 180 g; Édition limitée à 400 copies

Étiquette : Ad Litteram; ALV0218

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Avertissement honnête : Celui-ci, c’est un 400 copies, il est indiqué édition limitée et elle le restera probablement. Si vous le désirez, c’est pas mal votre seule chance.

Cette compilation a été sortie pour le dixième anniversaire du premier volume. Ce regroupement a vraiment fait énormément de vagues lors de la sortie du premier volume. On ne parle pas de deux de piques ici. Pour les nommer : Jim CorcoranLouis-Jean Cormier (ce dernier qui est responsable du rematriçage pour cette réédition), Michel RivardRichard SéguinDaniel LavoieMartin LéonYann PerreauMichel FaubertPierre FlynnVincent VallièresGilles Bélanger, ainsi que Plume sur le premier volume et Yves Lambert sur le deuxième. Et tous ces grands ont prêté leur talent d’interprètes sur les textes de notre grand Gaston Miron à travers ce projet de Gilles Bélanger à la musique. On sent le travail de passion, la collaboration de tout ce beau monde afin d’arriver à un résultat d’une qualité incroyable. Et on sent la passion aussi dans la réédition en vinyle pour la première fois de la part de Louis-Jean.

Pour la qualité, c’est très surprenant. Il faut savoir qu’il y a énormément de matériel par face : un peu plus de 25 minutes. Ce qui sauve la qualité, c’est le dynamisme de chaque piste. C’est hautement dynamique, les orchestrations étant fort sobres. N’empêche qu’on doit grimper le volume vraiment plus que bien d’autres albums. Mais l’écoute est vraiment géniale. On ne change pas de face toutes les cinq minutes. Il aurait pu y avoir un troisième disque ceci dit afin de maximiser la qualité. Peu importe, c’est un très bel achat et un tel disque, double, de couleur, 180 g, 400 copies, aurait pu être beaucoup plus dispendieux.

Album : Deux cents nuits à l’heure (XL)
Artistes : Serge Fiori, Richard Séguin

V.O. : 1978; Vinyle en encart; CBS; PFS 90456

En Test : 2018; Vinyle en encart (version noire); 140 g

Étiquette : Sony Music; 19075841161

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Je suis de ceux qui n’a pas vraiment aimé la version vinyle XL de l’Heptade d’Harmonium, sorti il y a quelque temps déjà (je vous invite à y lire ma critique). Le côté où ils se sont débarrassés des couilles de l’album, qui n’a plus de basse, m’a profondément choqué. Aussi, le côté numérique l’a emporté sur le côté vieille sonorité. Alors je suis parti avec ma copie du disque en ayant vraiment beaucoup d’appréhension.

Pour ce disque, on parle de deux de nos légendes, qui avaient auparavant travaillé ensemble à quelques reprises. D’abord en tant que choristes pour quelques disques de Gilles Valiquette, ensuite Richard Séguin a participé en tant que choriste pour l’Heptade avant enfin de sortir ce disque ensemble. Deux grandes voix, deux grands guitaristes, deux grands auteurs-compositeurs-interprètes. Ce n’est pas rien.

Une fois l’écoute démarrée, je peux mettre mon appréhension de côté. Encore une fois, on a droit à une version numérique, plus moderne. Mais cette fois-ci, le transfert en vinyle est vraiment heureux. Le dynamisme de l’œuvre d’origine est demeuré intact, la force, la vitalité, la basse, tout y est. Il est bien entendu trop tard pour obtenir d’un disquaire la version blanche, mais n’hésitez pas à prendre la version noire qui a fait mon bonheur. Un grand disque, une grande réédition de la part des artistes d’origine. Merci, les gars!

Album : Atrocetomique
Artiste : Les Colocs

V.O. : 1995; CD double; BMG Musique; 74321-31976-2

En Test : 2018; Vinyle triple (translucide vert)

Étiquette : Sony Music; 88985366131-2

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Plus tôt cette année, j’ai fait la critique du premier disque de nos Colocs, disque qu’on se doit d’avoir si on est un tant soit peu un admirateur du groupe. Totalement convenu, superbe travail de la part de Sony. Eh bien, je vais vous couper dans le mille rapidement : sautez sur ce disque aussi. C’est un disque triple, alors c’est un peu normal qu’il soit un peu dispendieux, mais on a aussi une copie du livret d’origine du CD, mais version 12 pouces pour le prix.

Le deuxième disque, avec en prime un disque en direct des spectacles du 19 et 20 mai 1995 au regretté Spectrum de Montréal, est une référence des Colocs. On a bien entendu la chanson Bonyeu, mais on a aussi la finale du spectacle, la (avant-) dernière chanson, Le Pudding à l’Arsenic, leur reprise de la chanson d’Astérix.

Choix un peu spécial, l’album lui-même est en deux faces avec une vingtaine de minutes par face, alors que le spectacle est sur des disques avec une quinzaine de minutes par face. J’aurais fait l’opposé personnellement, mais c’est mon côté chipoteux. Le disque live est plus complexe à reproduire, avec bruits de foule, des sonorités plus sales, tandis que le disque principal est beaucoup plus propre en sonorité. De toute façon, on n’a qu’à écouter la dernière chanson de la première face, la chanson-titre Atrocetomique, pour se rendre compte qu’il ne nous manque pas du tout, mais pas du tout de qualité. Le seul défaut semble être quelques faces décentrées. Peut-être malchanceux, mais mes disques un et trois sont décentrés.

Album : Dehors Novembre
Artiste : Les Colocs

V.O. : 1998; CD; Le Musicomptoir Productions; MUS2-1077

En Test : 2018; Vinyle en encart; 180 g

Étiquette : Solodarmo; SOLOLP1811

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Et avec ce troisième disque, le tour des albums studio des Colocs est clos. Avec Les Colocs, on avait droit à l’exubérance du premier album. Avec Atrocetomique, on avait un album de joie, de party. Avec Dehors Novembre, c’est toute la tristesse et l’introspection qui ressort, avec les textes au rendez-vous. Succès à profusion, chansons qui ont su marquer une génération. Le dernier opus a marqué une génération.

Et pour la qualité, on n’a pas droit à du Sony ici. C’est la maison d’édition des ColocsSolodarmo qui a produit lui-même le disque, alors c’est soit excellent, soit c’est tristement mauvais. Sony, j’ai l’habitude, fournissent habituellement une bonne qualité de copie, mais est parfois travaillé par des exigences de productions factices. Ici, c’est plus petit budget, alors on ouvre et on lance un jet de dés. Ma copie de disque est un peu chamoisée, et je ne semble pas être le seul. Je n’ai toutefois pas de bruit de fond supplémentaire (merci, aiguille SFL, j’imagine) tandis que d’autres en ont. Hormis ce problème de reprographie qui semble être directement sur le disque d’impression (mauvaise manipulation d’un technicien?), le reste est vraiment excellent. La qualité y est, c’est clair, c’est fort, c’est beau. Très bon travail de la part de Philip Gosselin au matriçage du vinyle. Déjà de ne pas détruire un disque avec tant de vécu, c’est un défi, mais de nous le faire apprécier de nouveau, il faut quand même le faire.

Album : Rêver Mieux
Artiste : Daniel Bélanger

V.O. : 2001; CD; Audiogram; ADCD 10150

En Test : 2018; Vinyle double en encart

Étiquette : Audiogram; AD-10150

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Daniel Bélanger est un habitué de nos chaumières depuis 1993, date de son premier album solo Les insomniaques s’amusent. Beaucoup de ses disques sont devenus des succès. Même les titres de ses albums sont entrés dans notre subconscient. Son deuxième, Quatre saisons dans le désordre, est tout aussi synonyme de qualité. Le troisième disque ne compte pas, il s’agit d’un album de captations de ses différentes tournées. Et voici le quatrième album, Rêver Mieux. Étrangement, Audiogram a décidé de sortir cet album en première réédition vinyle. Mais avec la qualité de ce disque, le succès des chansons, les prix remportés, je peux parfaitement comprendre leur idée originale.

Pour la qualité… Comme d’habitude, Audiogram nous donne de la qualité, et je peux bien évidemment y mettre le blâme sur Michel Bélanger, l’instigateur de ce grand projet qu’est Audiogram. Que Daniel sonne bien, il fallait s’y attendre un peu. Mais aussi d’avoir ressorti cet album avec toute la qualité nécessaire, en deux disques, des gravures de haute qualité, du volume à profusion, des très belles fréquences bien campées. C’est un superbe travail sur disque… mais pas parfait! Ah! La joie des disques vinyle quand une œuvre n’était pas prévue pour un tel médium. La coupure du pont entre Une Femme, Un Train, Un Homme et Une Gare et Dans Un Spoutnik, avec les petits effets spéciaux de l’espace, juste parce qu’il faut passer de la face A à la face B, c’est un peu un crime de lèse-majesté. Je suis certain que le choix exécutif a dû se faire avec moult sacres et hochements de têtes. Mais en parlant de cette chanson, si on écoute bien la batterie, on entend cette dernière changer de volume selon quand Daniel chante ou non. Sur un tel vinyle, avec une douzaine de minutes par face, il n’y a aucune raison valable de faire de la compression multibande globale. Aucune. On n’est pas sur la version CD d’origine, on est sur le disque vinyle. Aucune raison de maximiser le volume du disque. Aucune raison de ne pas en faire une version ultime. Aucune raison qu’un instrument recule ou avance selon que le chanteur y soit ou non.

Bref : vraiment beau disque, superbe reproduction, mais pas audiophile, et des choix déchirants débatables, nécessitant hélas de réécrire l’histoire peu importe la voie choisie.

Réédition 1982-2018: Haruomi Hosono – Philharmony

Le premier disque du géant de l’électro japonais, réédité pour nous!

Album : Philharmony
Artiste : Haruomi Hosono

V.O. : 1982; Vinyle; Yen Records; YLR-28001

En Test : 2018; Vinyle en encart

Étiquette : Light In The Attic; LITA 170

Les disques de la série de réédition de Haruomi Hosono étant fort volatiles, il est préférable d’appeler Fréquences directement afin de voir s’il est possible d’obtenir ces disques en édition fort limitée.

Haruomi Hosono est un monstre de la musique japonaise. On ne parle pas que d’un simple quidam, on parle de quelqu’un qui a roulé sa bosse depuis le début des années 70 dans différents styles avant du folk à la musique d’ambiance, avant de s’intéresser de plus en plus à la musique électronique. À la fin des années 70, il fonda le groupe Yellow Magic Orchestra, groupe de musique synth-pop ayant eu un très grand succès au Japon. En 1983, ils arrêtèrent temporairement leurs activités avec Hosono qui démarra son propre studio d’enregistrement et son étiquette de disque. Libre de créer, il sortit quelques disques d’expérimentation synth-pop, dont le premier est Philharmony.

OK, il faut avouer que ce n’est pas facile de décrire ce disque. Ce n’est pas du synthé bonbon, mais en même temps, oui. Ce qui est certain, c’est que ce premier disque n’est pas égal du tout. Chaque pièce musicale est son petit univers. Faisons le tour de quelques faits saillants de la première face :

Picnic, qui fait penser à un précurseur d’Opus 4 de The Art of Noise dans son côté naïf. D’ailleurs, Platonic aurait pu être une très bonne pièce de AoN.
Funiculi Funicura, exploration synthé sur le thème classique de Denza.
Luminescent/Hotaru, qui a clairement servi d’inspiration à Geinō Yamashirogumi pour la trame sonore au film d’animation séminal Akira de 1988.

Je pourrais continuer avec la deuxième face, avec des inspirations New Wave, des pièces plus pop, un Living-Dining-Kitchen clin d’œil à Autobahn de Kraftwerk. Bref : soit il y a des inspirations sur des grands courants ou des grands compositeurs, soit le disque d’Haruomi Hosono a servi d’inspiration à une génération de musiciens.

Côté qualité, bref ce que vous voulez savoir, eh bien c’est un Light In The Attic, ils ont tendance à ne pas faire les choses à moitié. Le disque est très propre (à part une petite usure de matrice sur Picnic dans ma version), la qualité est plus que franche, les fréquences sont bonnes et franches, et on sent que lorsque c’est plus sourd, c’est la faute aux rubans d’origine. En même temps, il y a un peu de bruit de fond, mais avec un tel genre musical qui tend à exacerber des fréquences précises dans un univers stéréophonique, c’est très facile pour un disque de perdre ses moyens. Je n’en fais pas rigueur outre mesure, mais ce n’est pas parfait. N’empêche que quand je vois des disques en réédition qui sont des mauvaises copies, avec aucune information supplémentaire dans une pochette faite à la va-vite, quasi photocopiée, je regarde un tel disque, sorti en encart avec les paroles, une belle stylistique, un obi, un livret avec un interview de 10 pouces, une déférence au matériel et une joie de sortir un tel disque, je me dis que c’est pour ça que parfois, j’aime les rééditions.

King Gizzard le passé enfin réédité!!!

5 albums très difficiles à trouver et essentiels pour les fans du groupe seront réédités le vendredi 2 novembre prochain. Festival de la couleur psychédélique, pochettes funky et emballages améliorés. Pré-commandes web et réservations en magasin fortement suggérées en cliquant sur l’image. On a aussi bien pris le temps de bourrer les fiches de chaque album de détails pertinents!

 

Réédition 1976/2018: 福居良トリオ (Fukui Ryo Trio) – ジーナリィ (Scenery)

La coqueluche jazz modal-bop YouTube sur une nouvelle étiquette vinyle!

Album : Scenery ジーナリィ
Artiste : Fukui Ryo Trio 福居良トリオ

V.O. : 1976; vinyle; Japon; Trio Records; PA-7148

En Test : 2018; vinyle 180g

Étiquette : We Release Jazz; WRJ001LTD

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La musique d’inspiration internationale est un cas spécial au Japon. Depuis la fin du 19e siècle est arrivée l’influence du reste de la planète côté arts. On peut le voir en musique avec l’arrivée progressive du classique, de l’écriture musicale occidentale, et plus tard du jazz dans les années 1930. Avec la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de ces influences de l’Ouest sont devenues illégales, étant la musique de l’Ennemi. Après la guerre, le Japon conserva un certain protectionnisme sain, mais continua de s’ouvrir sur le monde. Beaucoup des pièces musicales dans des styles plus occidentaux se doivent de conserver un certain style japonais. Par exemple, le grand Takeshi « Terry » Terauchi, un des meilleurs guitaristes de style rockabilly surf, emprunte un style de jeu au Koto et lorsque ses chansons, jugées trop occidentales, ne pouvaient plus être enseignées à l’école, il reprit dans son style rock des grandes chansons classiques japonaises.

Il y a eu donc un très grand engouement pour la musique jazz, mais cette dernière n’a jamais été mise à l’avant. Arriva Ryo Fukui (1948-2016) qui aimait ce genre de musique, mais n’avait rien d’un musicien. Autodidacte, il décida d’apprendre à jouer le piano par lui-même, et avec sa passion, devint un des meilleurs pianistes jazz d’improvisation en direct. Ses quelques albums en disent bien peu sur son illustre carrière, assez grande pour qu’il puisse s’ouvrir son propre club jazz, le Slowboat dans sa ville de Sapporo natale. Sa qualité de musicien est telle, tout en restant totalement cachée à la face du monde, qu’un simple vidéo de son premier album apparut sur YouTube en 2015, et depuis, cette copie numérique est rendue à plus de 6 millions d’écoutes au moment de la publication de ce billet.

Avec une telle folie, l’étiquette suisse WRWTFWW (We Release Whatever The Fuck We Want – le meilleur nom d’étiquette!) se dit qu’il était temps de diversifier ses activités et démarra une branche, WRJ (We Release Jazz), dont les deux premières offrandes sont les deux premiers disques de Fukui Ryo. Et quelle version! Autant je vous avais précédemment parlé de rock japonais qui n’avait pas une qualité exemplaire de bande maîtresse, autant celle-ci est tout simplement exceptionnelle! Récupérée des bandes à demi-vitesse, WRJ a mis tous les efforts nécessaires afin d’obtenir la version ultime de ses albums. Le disque pour Scenery est tout simplement parfait! Une superbe qualité sonore, un parfait écrin qui sied un tel bijou de disque.

Si vous aimez le jazz cool, modal et bop, sautez sur les quelques copies restantes de ce disque, vous n’allez pas le regretter!

Réédition 1970/2017: 吐痙唾舐汰伽藍沙箱 – 溶け出したガラス箱

Melting Glass Box est réédité!

Album : 溶け出したガラス箱 Melting Glass Box
Artiste : 吐痙唾舐汰伽藍沙箱 Tokedashita Garasubako
Membres du groupe : 西岡たかし Nishioka Takashi, 木田高介 Kida Takasuke, 斉藤哲夫 Saito Tetsuo

V.O. : 1970; vinyle; URC Records; URG-4003

En Test : 2017; vinyle en encart

Étiquette : Pony Canyon; URC Records; PCJA-00070

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Le rock psychédélique et l’expérimentation musicale n’existent pas qu’en Europe et en Amérique. Au contraire, des très grands rockeurs ont fait dans l’expérimental au Japon. Hélas peu connus ici, ces grands de la musique suivent tout le mouvement expérimental de rubans et de rock mondial, leur ajoutant une touche japonaise très prisée. Le groupe est d’ailleurs décrit par l’étiquette Light In The Attic comme étant du rock acide folklorique japonais avec des guitares électriques folles et plein d’effets psychédéliques ajoutés pour la forme. Le groupe Tokedashita Garasubako, comprenant des musiciens de studio qui se rencontrèrent le temps de cet album, est un bel exemple de folie parfaitement adaptée au début des années 70. Après le psychédélisme « peace and love » des années 60, c’est le tour aux guitares électriques d’être à l’avant-plan.

Pour la qualité de l’album, le disque est rempli d’effets de rubans, ce qui a réduit considérablement la qualité de la source. On peut aussi penser aux années que la source a passé sur les tablettes, ce qui n’a pas amélioré son sort. De plus, leur but n’a jamais particulièrement été de faire de la très grande qualité de source, malgré qu’ils soient tout de même restés loin de la limite du « lo-fi ». La sonorité est donc grinçante, les aigus crispent légèrement l’oreille de temps à autre. Pour le reste, c’est un superbe travail d’archivage, surtout que le disque est un chef-d’œuvre du genre.

On achète tous les autres disques des rééditions de Pony Canyon si on aime le genre. Dépaysement et découvertes garantis!

Réédition 1996/RSD2018: Swans – Die Tür ist zu

Zénith ou nadir du groupe noise Swans!

Album: Die Tür ist zu
Artiste: Swans

V.O.: 1996; CD; Allemagne seul.; Rough Trade; RTD 157.3140.2

En Test: 2018; Vinyle double (3 faces); RSD (2500 copies initiales)

Étiquette: Young God Records; YG62

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

Swans est un groupe de noise Américain, d’abord connu pour son côté avant-gardiste et rock industriel assumé, avant de se convertir tranquillement au post-rock. Comme tous les disques convertissant son style musical, on va avoir des gens qui aiment, d’autres qui haïssent. Mais on ne laisse pas indifférent. En tant que tel, les admirateurs du pur industriel n’aiment pas du tout cet album, qui a d’ailleurs été produit pour le marché Allemand. Mais les fous du post-rock, eux, y voient le sommet de leur carrière. On retrouve donc dans ce disque un côté faisant penser un peu à du Suuns, un autre faisant penser à du Sunn O))). Il y a un peu de noise, un peu de shoegaze, un peu de tout.

Et cette version vinyle a été réalisée avec toute la déférence nécessaire pour un tel album. La sonorité est forte, lourde, l’environnement est pesant, les sonorités sont pures, on se sent presque libéré et joyeux malgré l’intensité. C’est bien évidemment très compressé, mais c’est plus les chansons qui le nécessitent, c’est un choix artistique. On le remarque bien avec certains très forts coups de cymbales, des mouvements qui augmentent et réduisent. Le disque n’est pas du tout plat, et on se fait surprendre par le disque. Très belle conversion en vinyle de la part de Young God.

 

Réédition 1973/RSD2018: Melvin Sparks – Texas Twister

Le groove est de retour!

Album : Texas Twister
Artiste : Melvin Sparks

V.O. : 1973; vinyle; Eastbound Records; EB 9006

En Test : 2018; vinyle; RSD (1500 copies)

Étiquette : Tidal Waves Music; TWM17

Le disque n’est hélas plus disponible chez Fréquences

Être capable d’endisquer est un privilège. Melvin Sparks (1946-2011) a été un guitariste de carrière qui a aidé beaucoup des plus grands. On peut penser de Lou DonaldsonCurtis Mayfield, en se rendant jusqu’à Lonnie Smith. En fait, si vous aimez le funk et le soul des années 70, vous avez probablement du Sparks sur vos albums. En plus que son talent aide les musiciens les plus connus, il a eu la chance de produire une douzaine de disques lui-même. Chacun de ces disques porte bien l’air du temps de la musique black de ces années, jusqu’aux sorties plus commerciales à la fin des années 70. Ces dernières sont en lien direct avec la séparation des jazzmen et des musiciens qui se sont convertis au disco et au R&B plus pop. Si vous aimez Grant Green, vous aimerez les disques de Melvin Sparks. Mais n’est pas un grand nom qui le veut. Tout comme Idris Muhammad à la batterie sur une bonne partie de l’album, on peut reconnaître le nom, on peut aimer le musicien, mais cette connaissance ne se traduira pas nécessairement en un achat de disque.

Il y a des raisons pour lesquelles l’extraordinaire album Texas Twister de 1973 ne sera jamais réédité avant 2018 : le compositeur-interprète n’est pas à l’avant de ses propres chansons, il préfère laisser jouer les autres musiciens tout en restant lui-même en sourdine, se contentant souvent de ne jouer que le thème. Un fanatique de guitare n’y retrouvera pas ici la cote d’un frontman. Mais si on se fie à l’album lui-même, les chansons sont excellentes, les grooves sont certains, la direction est bonne pour les chansons elles-mêmes, ce n’est juste pas ce que les gens vont nécessairement rechercher. On peut aussi voir, comme beaucoup des albums du temps, qu’il n’y a pas de paroles, ce sont des chansons où on peut s’imaginer une personne chanter, mais il n’y a pas de chant. Moi, j’adore, j’aime les grooves, le soul, le funky jazz et même des beaux et longs strolls comme Gathering Together, qui s’écoutent bien autant en album à haut volume qu’en sourdine pendant d’autres activités ou des fêtes. J’adore le côté modal, le côté noodling, l’atmosphère relax et sophistiquée, précurseur du Mod.

Je n’ai pas beaucoup à redire sur l’excellent travail de Light In The Attic à la distribution, Tidal Waves à la réédition, ces entreprises savent ce qu’ils font, la qualité du disque vinyle est absolument impeccable, la musique qui en sort est difficile à battre. Une très bonne reproduction, et pour tous les admirateurs finis de groove des années 70, c’est une perle rare, du début à la fin!