Rétrospective RSD 2018

Beaucoup de très bons (et beaucoup de moins bons) disques sont sortis en 2018. Cette année, c’est fou! Dans quelques jours, la folie arrive!

Vous voulez savoir si ça vaut la peine d’acheter au RSD? Eh bien la réponse est « noui » : certains disques sont des belles trouvailles, certains sont des disques pour admirateurs d’un groupe en particulier, certains ont été produits de façon mercantile, et quelques petits bijoux n’ont juste pas assez d’exemplaires afin de pallier à la demander. Bref : achetez ce que vous considérez bon, et laissez aux spéculateurs leur lubie de réaliser quelques sous avec leurs achats.

Pour vous convaincre qu’il y a des bonnes trouvailles, voici, en rafale, une série de beaux disques sortis lors des différentes éditions du RSD 2018. Je reste quand même relativement conséquent avec mes choix que je désirais obtenir. Dans tous ces choix, il y en a quelques uns que je n’ai pas pu acheter hélas, et je me suis laissé tenter par bien d’autres. Vous allez remarquer qu’il y a beaucoup de rééditions ici, et c’est quelque chose que j’ai vraiment déploré. Je suis heureux de dire que cette année, plusieurs nouveaux disques sortent. Le RSD s’améliore donc d’année en année.

Voici mes précédentes critiques de ces choix en particulier :

Et j’ajoute…

Doris Norton – Nortoncomputerforpeace & Personal Computer

Artiste : Doris Norton
Albums : Nortoncomputerforpeace (1983) et Personal Computer (1984)

En test : Vinyle; 2018; Mannequin; MNQ 116 et MNQ 120

Exemple parfait de la raison d’être du RSD : rendre accessibles une autre fois des disques rares et obscurs. Doris Norton est une compositrice-interprète italienne qui a la distinction d’avoir été la seule à recevoir un sponsorship de la part d’Apple. Aujourd’hui, on le tient pour acquis, mais Apple Computer s’est fait poursuivre à maintes reprises par Apple Corps (l’étiquette des Beatles) afin qu’ils ne touchent à quoi que ce soit de multimédia. Ils ont même eu à payer des frais à ces derniers à cause qu’ils avaient une prise haut-parleurs et micro sur leurs ordinateurs! Alors que d’avoir leur logo de pomme sur un disque, imaginez!

Les disques de Doris Norton sont autant de styles disparates, allant de l’électro-minimaliste à la Kraftwerk et The Art of Noise, à une recherche plus poussée et in, voire à de la heavy techno rock pour certains de ses albums des années 90. Bref : une grande pionnière de la musique électronique! Et ces exemplaires, gracieuseté de Mannequin, sont très bien gravés! Très bonne écoute!

 

Motörhead – Death or Glory

Artiste : Motörhead
Album : Death or Glory (Bastards en 1993)

En Test : Vinyle; 2018; Vinyl Passion; VP 90052

Motörhead a toujours fait parler d’eux, un groupe précurseur au style heavy metal, des années avant que le style n’existe vraiment. Mais avec le décès des Lemmy, on assiste à un revival de la passion des admirateurs du groupe. C’était un peu naturel qu’une étiquette se décide de sortir une nouvelle version de l’album Bastards de 1993. Cet album est un retour aux sources du groupe Motörhead, avec un style qui est reconnu comme étant classique pour eux. C’est aussi une deuxième période charnière côté membres, dans les derniers albums avec Michael « Würzel » Burston, et le deuxième avec le batteur Mikkey Dee.

Le disque n’a pas connu une très grande distribution, restant plus ou moins en Allemagne, malgré le fait que le groupe considère encore ce disque comme un de leurs meilleurs. Ceci dit, l’internationalisation des distributions fait qu’il y a eu plusieurs bonnes rééditions en vinyle. Alors que d’en avoir une autre, ce n’était peut-être pas si nécessaire que ça. En même temps, la version qui a été proposée en 2018 est très honnête, possède une assez bonne sonorité et est géniale à écouter. Le rematriçage est adéquatement produit, pas excellent mais très bien.

 

Popol Vuh – Messa Di Orfeo

Artiste : Popol Vuh
Album : Messa Di Orfeo (1999)

En Test : Vinyle; 2018; One Way Static Records; OWS 21

Ce n’est pas la première fois que j’écris indirectement à propos de Popol Vuh. J’avais aussi réalisé la critique de l’excellent album d’interprétation de musique classique de Florian Fricke qui est sorti ce même RSD. Si vous vous attendez à du krautrock, vous allez tomber sur un nœud : ce disque est assez purement ambiant et possède une facture chantée très près de la musique classique. C’est un très grand chef d’œuvre, une voltige de composition impeccable, le tout gravé sur un disque vinyle de très grande qualité.

Encore une fois, une bonne raison de rechercher les éditions sur RSD : c’est la première fois qu’on peut entendre ce disque en vinyle, et la composition s’adapte parfaitement à ce médium.

 

Lhasa – Live in Reykjavik

Artiste : Lhasa
Album : Live in Reykjavik (2009/2017)

En Test : Vinyle double; 2018; Audiogram; 19075805381

Dans les éditions qu’il fallait sauter dessus lorsqu’on y avait accès, il y a les rééditions RSD de Lhasa de Sela. Cette superbe édition de son spectacle enregistré en 2009 a finalement été sortie en CD en 2017 par Audiogram, et ils en ont profité pour faire une copie en vinyle double absolument impeccable. Payée moins de 30 $ (pour un disque double 180g) lors de sa sortie, on ne s’en sort hélas plus en bas d’une centaine de dollars afin d’obtenir le même disque. Et à date, Audiogram ne semble pas pressé de faire comme pour l’excellent La Llorona et faire une réimpression. Bref : il fallait y être! Pressing qualité audiophile, pour une captation de spectacle. En même temps, ce ton de voix, cette chaleur, ces instruments, le vinyle est le parfait médium pour faire jouer une telle musique!

Abruptum – Evil Genius

Artiste : Abruptum
Album : Evil Genius (1995)

En Test : Vinyle en encart; 2018; Black Lodge Records; BLOD027LP01

Dans un tout autre ordre d’idée, le groupe de musique black metal Abruptum en a profité pour sortir son excellente compilation Evil Genius une autre fois en vinyle. Il y a dix ans, Southern Lord (l’étiquette de Sunn O))) ) avait réalisé une excellente édition limitée de ce vinyle. Nécessaire d’en avoir une autre copie? Non. Mais pas déplaisant aussi. On déplorera que ces 300 copies limitées de couleur n’aient pas conservé la belle touche du CD initial d’avoir un message nous proposant de se tuer avec la lame de rasoir fournie. Très bonne gravure de la part de Black Lodge. Belle présentation! Et une belle entrée en matière pour la musique black metal.

 

Mais ce n’est pas fini! Prenez une gorgée de café avec moi, et on continue!

Marijata – Pat Thomas introduces…

Artiste : Marijata
Album : Pat Thomas introduces Marijata

En Test : Vinyle; 2018; Mr Bongo; MRBLP158

Extraordinaire disque de protodisco funk ghanéen de 1976, c’est le genre de disque dont l’original se vend à un prix ridiculement élevé (dans les 300 $ pour une minable copie). À ce prix-là, je vais prendre un billet d’avion pour le Ghana et aller acheter les bandes maîtresses originales.

Il y a trois ans, une réédition a été effectuée avec un succès adéquat. Mais ici, on parle de Mr Bongo. Et cette étiquette n’y va jamais de main morte. Quelle belle réédition avec une sonorité somme toute bien honnête ! On a de tout ici : on entend la boule disco dans la sonorité, des belles guitares, des horns, un rythme légèrement afrobeat, les voix en ensemble, le black power et la fierté africaine, l’anti-religion. Je ne crois pas qu’il fallait s’attendre à des miracles, les rubans sources ne doivent pas être réellement de bonne qualité, mais malgré tout, ça s’écoute avec joie à haut volume.

La bonne nouvelle est que le disque a été tellement scalpé qu’il est disponible à un prix très abordable sur les Internets.

Spectrum – Highs, Lows And Heavenly Blows

Artiste : Spectrum
Album : Highs, Lows and Heavenly Blows (1994)

En Test : Vinyle; 2018; Medical Records; MR-079

Après beaucoup de styles différents, c’est l’heure de sortir la pipe à patchouli! Pete « Sonic Boom » Kember, connu surtout pour son précédent groupe Spacemen 3, nous lance dans le post space rock, pieds et poings liés. Un des meilleurs albums de Spectrum, il ne faut surtout pas prendre avec des pincettes le disque Highs, Lows and Heavenly Blows. C’est une atmosphère faisant penser à un très heureux mariage entre GY ! BEGiorgio Moroder et Steve Wilson, avec Peter Kruder comme maître de cérémonie. Avoir su qu’un tel groupe existait lors de mes années de cégep, ma vie aurait été différente!

Selon ce que j’ai entendu parler, le disque original de 1994 n’avait pas une gravure si excellente que ça. Eh bien, Medical Records s’est chargé de réaliser l’impossible, comme d’habitude! On a le goût de mettre ce disque à tue-tête et de se laisser emporter par cette si belle atmosphère.

Electroconvulsive Therapy vol 4 – The Art of Survival…

Artistes variés
Album : Electroconvulsive Therapy vol 4 – The Art of Survival…

En Test : Vinyle; 2018; Medical Records; MR-077

Comme chaque année, Medical Records nous fournit sa compilation de pièces toutes plus obscures les unes que les autres. Parfois, ce sont des pièces incroyables et parfois, c’est un peu bizarre. Je dirais que c’est la première année que je dirais que les pièces ne sont pas extraordinairement loufoques. On a droit à un style un peu plus « convenu », soit du minimalisme, du synthé-pop, et des pièces qui ne décoiffent pas tant que ça, comparés aux années précédentes. Comme je suis fou du synthé-pop, ce n’est pas un problème pour moi, mais pour une première année, ce n’était pas le premier disque que je désirais ouvrir.

N’empêche, la gravure est excellente, l’édition est géniale, ça s’écoute vraiment bien et j’aurais définitivement préféré avoir beaucoup plus de notes sur les artistes que j’écoute : comme toute bonne compilation K-tel de ce nom, on n’a que le nom du groupe et le nom de la pièce de musique. Ce n’est pas un objet de collection digne de Medical Records.

Suite du programme: mes recommendations 2019!

2010/RSD2018: Taylor Swift – Speak Now

Le 13 avril 2019, nous allons avoir le Record Store Day 2019. Et cette année, il y a des disques incroyables ! En fait, il y en a pour tous les goûts, des grands classiques aux obscurs, des nouveaux disques aux disques étranges. Il y a même une collection de disques de trois pouces avec la table tournante assortie ! Certaines années, je n’ai presque aucun intérêt aux sorties du RSD, mais parfois, c’est la folie! Cette année, c’est la pire année pour mon budget, et de loin. Tant de beaux disques! Je vais vous fournir ma liste d’intérêts bientôt, et bien évidemment, je vais faire la file dès l’aube, mon café à la main, chez Fréquences à Saint-Hyacinthe, espérant avoir assez de mains pour accrocher les éditions uniques qui seront cachées dans les rayons partout.

Un petit mot de remerciements de la part de Fréquences : je sais que beaucoup lorgnent les listes du RSD sorties un peu partout celle officielle et celles compilées par les maniaques, ainsi que la liste fournie par Fréquences. Vous êtes nombreux à écrire à votre disquaire vos intérêts, demandant s’il va en avoir une copie. Merci! Ces intérêts que vous fournissez permettent d’essayer de commander plus ou moins d’un disque, en espérant en avoir beaucoup de copies. Je ne sais bien évidemment pas ce que nous aurons, je ne suis pas employé, ni ne fait partie du secret des Dieux. Et je ne crois pas que Fréquences ne sache encore ce qu’ils vont avoir, ils le savent plus ou moins lors de la réception des boîtes. Mais JF m’a fait part que beaucoup de disques avec un très grand engouement ne seront disponibles qu’en quantités très limitées dans le monde, ce qui donne une ou deux copies pour le magasin quand plus d’une dizaine ont porté intérêt sur une sortie.

Bref : il faudra fouiller, parce que ces éditions ne seront pas nécessairement sur les présentoirs à vue, surtout quand l’édition sera très limitée! Il faudra s’armer de patience et sortir ses gants de fouilleurs. À mon avis, ça fait partie du plaisir, et j’ai hâte de vous voir, sourire à la main et le café au visage comme chaque année!

Sur ce, je vais vous présenter dans les deux prochaines semaines une petite rétrospective d’albums, bons et moins bons, qui sont sortis au RSD en 2018, ainsi que quelques autres coups de cœur.


 

Album: Speak Now
Artiste: Taylor Swift

V.O.: Vinyle double; 2010; Big Machine Records; BTMSR0300C

En Test: Vinyle double en encart, transparent fumé, numéroté; RSD Black Friday 2018

Étiquette: Big Machine Records; BMRTS0300A

Ce n’est pas un secret que j’aime beaucoup Taylor Swift. Étant partie du country assez pur avec son album éponyme en 2006 au tendre âge de 16 ans, elle continue avec une sonorité plus pop avec Fearless, son album de 2008. Ce dernier est un réel chef d’œuvre qui est devenu l’album le plus vendu aux États-Unis. Encore mieux, Swift a mérité la distinction d’être l’artiste la plus jeune ayant remporté une telle distinction. S’ensuivirent une panoplie de prix et la fameuse apparition de Kanye West lors de la remise des MTV. Bref, tout un album. Speak Now, sorti en 2010, est une suite logique de la progression de l’auteure-compositrice-interprète de talent. Excellent album, c’est son dernier qui peut être décrit comme ayant des sonorités country. Pour la suite, Red est décrit par certains comme étant country, mais il faut gratter loin, et 1989 est carrément son renouveau pop.

Je suis aussi admirateur de T.S. parce qu’elle a tendance à en donner beaucoup à ses fans et à l’industrie en général. J’avais fait une critique de l’album 1989 qui, pour moi, avait été un de mes coups de cœur de 2017, entre autres pour la générosité de la production, mais en plus que le vinyle était à un prix ridicule d’un peu plus de 20 $ pour un album double. Récemment, elle a aussi signé avec UMG, et son contrat stipule que tous les artistes de l’étiquette seront payés pour leurs diffusions en ligne, pas seulement elle. Bref, elle fait avancer l’industrie de la musique aussi.

Mais est-ce que cet album vaut la peine? D’abord, ce n’est pas la première fois que Speak Now est mis en vinyle. Il était disponible en 2010 aussi. Hélas, cette version avait été gravée à la va-vite, au point où les acheteurs se sont plaints et que ce disque double est en vente précipitée. Alors peut-être que la version du RSD 2018 vaut la peine? Oui et non… la gravure est définitivement meilleure, mais il y a vraiment trop d’emphase sur les fréquences aiguës de l’album, avec un sifflement presque constant. C’est énervant au possible. Ma copie de disque est aussi un peu gondolée et n’est pas parfaite en règle générale. Donc : pas parfait, mais pas malhonnête. Dommage!

Réédition RSD2018/1937: Robert Johnson – Cross Road Blues

Le RSD, c’est aussi pour des vieux standards bizarres!

Album : Cross Road Blues / Ramblin’ On My Mind (Simple)
Artiste : Robert Johnson

V.O. : 1937; Vinyle gomme-laque 10po; 78 tours; Vocalion 03519

En Test : Vinyle; 10 po; 78 tours

Étiquette : Vocalion / Sony Music; 03623

Acheter le disque vinyle 78 tours chez Fréquences

C’est mon deuxième 78 tours récent et neuf que j’achète. Il faut être un peu fou pour sortir quelque chose sur ce médium. En premier, pas tout le monde ne possède une table tournante. En deuxième, pas toutes les tables tournantes jouent des 78 tours. Et en dernier, pas tout le monde est prêt à payer un prix de fou pour un album avec deux pièces de moins de quelques minutes avec un bon bruit de fond. Bref : je me devais de l’acheter!

Robert Johnson, c’est une légende du Mississippi. Ce qu’on appelle aujourd’hui du Delta Blues n’aurait jamais été le même sans lui. Il enregistra vingt-neuf blues en 1936 et 1937, avant qu’il ne soit probablement empoisonné par un mari jaloux. Chacune de ces pièces est devenue un classique du blues, boogie, R&B ou même carrément du rock. Son style de jeu de guitare inspire encore aujourd’hui les musiciens, et il est considéré comme un dieu de la guitare dans tous les palmarès. Les plus grands guitaristes et musiciens lui ont levé leur chapeau, que ce soit Eric Clapton, Jimi Hendrix, Keith Richards, Alexis Korner, Robert Plant, Bob Dylan, Fleetwood Mac, nommez-les.

C’est certain qu’un 78 tours, c’est une épopée. C’est un microsillon aussi, ce qui est un anachronisme en tant que tel. Le disque est très épais (210 g probablement), ce qui est une bonne chose, parce que le moindre gondolage ferait sauter l’aiguille dans la stratosphère. Mais ils auraient pu mettre le volume conséquent pour un 78 tours aussi, et laisser le disque prendre son expansion en volume. C’est clairement une source numérique avec un nettoyage du vinyle d’origine, ce qui est de bonne guerre pour un disque de 1937 enregistré en 1936. Mais pour avoir entendu des très bons nettoyages de disques vinyle d’époque, je sais qu’il est possible à un passionné de prendre vraiment son temps et d’obtenir un résultat qui relègue au rancart même les disques modernes. Alors je suis très légèrement déçu, mais en même temps, la qualité du disque dépasse tout ce que j’ai entendu à date de Johnson, alors je vais laisser tout le crédit : c’est un superbe disque qui devrait être dans la collection de tout admirateur sérieux de blues.

RSD2018: Matt Holubowski – Epilogue

EP Québ pop folk en deux ambiances!

Album : Epilogue
Artiste : Matt Holubowski

En Test : 2018; vinyle 10po.; 2018 RSD

Étiquette : Audiogram; 190758060415

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La preuve que La Voix peut parfois mener loin, j’écris bien ici à propos de l’artiste montréalais bilingue qui a été dans l’équipe de Pierre Lapointe en 2014-2015, se rendant jusqu’en finale. Matt Holubowski, ayant clairement touché une corde sensible avec les personnes le découvrant, a été signé peu de temps après la saison par Audiogram. C’était une formalité pour ces derniers, le premier disque de 2014 d’Holubowski, « Ogen, Old Man » s’est écoulé à environ 15 000 exemplaires, tous assemblés à la main par l’artiste lui-même.

Plus tard en 2016, Matt Holubowski sortit un premier album avec Audiogram, « Solitudes ». Il est d’ailleurs toujours en tournée avec le matériel de ce dernier. Mais deux années, c’est long. Alors il a tout de même pensé à nous et a produit un beau petit disque étendu, une première face avec deux chansons avec une plus grande orchestration, et une deuxième face avec des chansons plus simples, avec voix, guitare et très peu d’orchestrations.

Pour la qualité, le disque est impeccablement enregistré, très simple, très efficace. En même temps, le médium du disque vinyle a été plus ou moins créé pour ce genre de pièces, ajoutant juste la bonne quantité de chaleur nécessaire à bien rendre cet artiste bien de chez nous. Malgré une dizaine de minutes par face, le disque de dix pouces s’en sort parfaitement bien, la musique étant très disparate, permettant de bien moduler la gravure et de maximiser l’espace utilisé. Le disque n’est donc pas compressé outre mesure, il n’a pas de bruit de fond, ni une coupure forte sur les hautes fréquences. Très bon travail de Marc Thériault au matriçage, lui qui a été sollicité entre autres par Marie-MaiSafia NolinSteve Hill ainsi que par Ariane Moffatt, et ce, cette année uniquement. [Je ne m’étends que rarement sur l’équipe technique, mais je dois mentionner qu’il a effectué le matriçage de l’excellent CD classique New Worlds d’Ana Sokolovic distribué par Analekta — sautez dessus!] De retour sur notre disque après ce petit aparté, en d’autres mots, par design, ce genre de disque est fait pour les disques vinyle, et à moins de travailler très fort pour massacrer le produit final (ce que beaucoup réussissent hélas – d’où l’utilité de ma chronique), le résultat va être excellent. Hâte de voir le prochain disque!

Réédition 1996/RSD2018: Swans – Die Tür ist zu

Zénith ou nadir du groupe noise Swans!

Album: Die Tür ist zu
Artiste: Swans

V.O.: 1996; CD; Allemagne seul.; Rough Trade; RTD 157.3140.2

En Test: 2018; Vinyle double (3 faces); RSD (2500 copies initiales)

Étiquette: Young God Records; YG62

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Swans est un groupe de noise Américain, d’abord connu pour son côté avant-gardiste et rock industriel assumé, avant de se convertir tranquillement au post-rock. Comme tous les disques convertissant son style musical, on va avoir des gens qui aiment, d’autres qui haïssent. Mais on ne laisse pas indifférent. En tant que tel, les admirateurs du pur industriel n’aiment pas du tout cet album, qui a d’ailleurs été produit pour le marché Allemand. Mais les fous du post-rock, eux, y voient le sommet de leur carrière. On retrouve donc dans ce disque un côté faisant penser un peu à du Suuns, un autre faisant penser à du Sunn O))). Il y a un peu de noise, un peu de shoegaze, un peu de tout.

Et cette version vinyle a été réalisée avec toute la déférence nécessaire pour un tel album. La sonorité est forte, lourde, l’environnement est pesant, les sonorités sont pures, on se sent presque libéré et joyeux malgré l’intensité. C’est bien évidemment très compressé, mais c’est plus les chansons qui le nécessitent, c’est un choix artistique. On le remarque bien avec certains très forts coups de cymbales, des mouvements qui augmentent et réduisent. Le disque n’est pas du tout plat, et on se fait surprendre par le disque. Très belle conversion en vinyle de la part de Young God.

 

Réédition 1973/RSD2018: Melvin Sparks – Texas Twister

Le groove est de retour!

Album : Texas Twister
Artiste : Melvin Sparks

V.O. : 1973; vinyle; Eastbound Records; EB 9006

En Test : 2018; vinyle; RSD (1500 copies)

Étiquette : Tidal Waves Music; TWM17

Le disque n’est hélas plus disponible chez Fréquences

Être capable d’endisquer est un privilège. Melvin Sparks (1946-2011) a été un guitariste de carrière qui a aidé beaucoup des plus grands. On peut penser de Lou DonaldsonCurtis Mayfield, en se rendant jusqu’à Lonnie Smith. En fait, si vous aimez le funk et le soul des années 70, vous avez probablement du Sparks sur vos albums. En plus que son talent aide les musiciens les plus connus, il a eu la chance de produire une douzaine de disques lui-même. Chacun de ces disques porte bien l’air du temps de la musique black de ces années, jusqu’aux sorties plus commerciales à la fin des années 70. Ces dernières sont en lien direct avec la séparation des jazzmen et des musiciens qui se sont convertis au disco et au R&B plus pop. Si vous aimez Grant Green, vous aimerez les disques de Melvin Sparks. Mais n’est pas un grand nom qui le veut. Tout comme Idris Muhammad à la batterie sur une bonne partie de l’album, on peut reconnaître le nom, on peut aimer le musicien, mais cette connaissance ne se traduira pas nécessairement en un achat de disque.

Il y a des raisons pour lesquelles l’extraordinaire album Texas Twister de 1973 ne sera jamais réédité avant 2018 : le compositeur-interprète n’est pas à l’avant de ses propres chansons, il préfère laisser jouer les autres musiciens tout en restant lui-même en sourdine, se contentant souvent de ne jouer que le thème. Un fanatique de guitare n’y retrouvera pas ici la cote d’un frontman. Mais si on se fie à l’album lui-même, les chansons sont excellentes, les grooves sont certains, la direction est bonne pour les chansons elles-mêmes, ce n’est juste pas ce que les gens vont nécessairement rechercher. On peut aussi voir, comme beaucoup des albums du temps, qu’il n’y a pas de paroles, ce sont des chansons où on peut s’imaginer une personne chanter, mais il n’y a pas de chant. Moi, j’adore, j’aime les grooves, le soul, le funky jazz et même des beaux et longs strolls comme Gathering Together, qui s’écoutent bien autant en album à haut volume qu’en sourdine pendant d’autres activités ou des fêtes. J’adore le côté modal, le côté noodling, l’atmosphère relax et sophistiquée, précurseur du Mod.

Je n’ai pas beaucoup à redire sur l’excellent travail de Light In The Attic à la distribution, Tidal Waves à la réédition, ces entreprises savent ce qu’ils font, la qualité du disque vinyle est absolument impeccable, la musique qui en sort est difficile à battre. Une très bonne reproduction, et pour tous les admirateurs finis de groove des années 70, c’est une perle rare, du début à la fin!

Réédition 1972/RSD2018: Messengers Incorporated – Soulful Proclamation

Il fait chaud!

Album : Soulful Proclamation
Artiste: Messengers Incorporated

V.O. : 1972; vinyle; SMI Records; SMI 5001

En Test : 2018; vinyle 180g; RSD

Étiquette : Guestroom Records; GRR-011

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Parfois, il y a des petites perles qui sont produites sans que les gens soient au courant, des disques qui auraient dû s’éteindre, mais qui ne l’ont pas fait. On peut penser au disque Incredible Bongo Band qui est une des raisons fort obscures que le rap et le hip-hop new-yorkais ont eues autant de succès. On peut aussi penser aux disques produits dans des garages qui ont démarré le mouvement punk et new wave, ou des fous de leur style comme Anonymous avec leur disque Inside The Shadow. Mais on peut aussi penser à un groupe de musiciens fous d’Oklahoma qui roulaient leur bosse depuis quelques années et qui ont décidé de produire un disque ensemble, sans l’aide d’une grande étiquette. Voilà ce qu’est Messengers Incorporated!

Vous ne pouvez retrouver Messengers Incorporated que sur ce disque. Pour le reste, vous deviez être dans la communauté noire d’Oklahoma City dans les années 70. Les musiciens, surtout connus pour leurs spectacles et leurs performances en direct, n’ont que peu endisqué. Les plus connus sont probablement le couple de Charles et Barbara Burton qui ont joué et chanté avec les plus grands, d’Art Blakey à Tom Jones.

Et ce disque est une bombe de qualité. Rematricé par Garrett Haines, connu pour sa passion du ruban magnétique, le disque reproduit cette perle du soul et du funk dans toute sa splendeur. On sent la joie et la passion lors de l’écoute de ce disque. Le disque n’est pas plat, c’est certain! Je dirais que je suis légèrement embêté par les dernières chansons de chaque face, qui jouent clairement à plus haut volume que leurs ballades qui vont immédiatement avant. Mais je ne peux pas dire que le disque sonne numérique. On retrouve vraiment toute la qualité des rubans d’origine. Une petite perle, même en 2018!

On achète si on aime The New MastersoundsSoul ToronadosHarvey & The Phenomenals, l’étiquette Daptone Records.

 

Réédition 1987/RSD2018: Voïvod – Too Scared To Scream / Cockroaches

Réédition de notre groupe mythique de thrash!

Album : Too Scared To Scream / Cockroaches
Artiste : Voïvod

V.O. : 1987; vinyle (Picture Disc 12″); Noise International; R 0085; Allemagne

En Test : 2018 Record Store Day; Vinyle (Picture Disc 12″ 45RPM)

Étiquette : Noise International, BMG; NOISET050

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À l’aide de la pochette de disque passant le plus inaperçue du RSD, on a droit à une réédition d’un simple qui avait été produit à petite échelle en 1987. Je dois l’avouer, j’ai eu à le demander à l’équipe afin de trouver le disque. Sur la pochette, on voit le logo de Noise International, et c’est à peu près tout. Les deux logos Voïvod sont presque cachés par la bordure en carton. Et malgré le prix prohibitif (plus de 20 $ pour un simple de deux chansons de quatre minutes), je me devais simplement de l’avoir.

Pour les intéressés, je suis un fan fini de Voïvod. Ils ont d’ailleurs le prix prestigieux du vinyle le plus dispendieux que j’ai eu à acheter, avec une copie parfaite encore scellée de Nothingface, il y a quelques années. Alors de savoir qu’ils ont une offre internationale, je me devais de sauter dessus.

Maiscékiça Voïvod? C’est un groupe de Jonquière, fondé au début des années 80 par Piggy (Denis D’Amour, 1959-2005), guitariste. Ils font dans la musique surnommée thrash, qui est un mélange de métal, de punk rock et de hardcore, bref, tout dans la subtilité. Mais justement, ce groupe fait dans la subtilité. Il n’y a pas seulement du gros bœuf qui joue à s’en déchirer les tympans, il y a aussi des albums appréciés des amateurs de rock progressif, des albums fort lyriques, avec beaucoup de détails et subtilités. Ça reste du très gros rock, bien évidemment, mais c’est de la musique tout aussi cérébrale que de la musique à se lancer sur son voisin dans le mosh pit. Surtout, nul n’est prophète dans son pays : ils sont adorés en Europe et aux États-Unis, mais peu connus ici. Ils se produisent avec les plus grands à travers les années, on peut penser à Celtic FrostPossessedFaith No MoreRushSoundgarden et Deathrow. Si vous allez faire votre tour sur AllMusic, vous allez y retrouver une discographie étoffée avec moult commentaires et critiques. Les métalleux préféreront bien évidemment aller visiter leur article sur l’Encyclopaedia Metallum.

Je vais tout de même mettre mon chapeau éditorialiste et vais dire que ce disque n’est pas un disque nécessaire, et c’est un brin bâclé hélas. C’est un simple, trop dispendieux, d’une version qu’on peut obtenir à 30-40 $ en original de 1987. C’est un album qui n’avait pas droit à l’étiquette Record Store Day alors il est passé inaperçu. D’autant plus qu’il n’a aucune description sur la pochette. Si le but était de ressortir un chef d’œuvre thrash, ce disque réellement excellent, mais ce n’est pas nécessairement un chef d’œuvre. Si le but est de rappeler à la planète que Voïvod existe encore, eh bien, oui, le groupe roule encore sa bosse, produit encore d’excellents albums et se produit encore en spectacles méritant le détour. Mais ce n’est pas utile. Et surtout, le disque est un picture disc qui a bien sa place dans le palmarès du bruit de fond de disques. Non, je dois dire, pour un Record Store Day, ce n’est pas utile comme sortie, ils auraient pu trouver mieux, preuve est que le disque est dorénavant disponible à plus faible coût que la journée de sa sortie. Néanmoins, le disque possède sa place dans une collection complète de Voïvod, et leur étiquette est en train de passer à travers tous leurs disques depuis le tout premier, et ils les rééditent en 180 grammes lors des trentième anniversaires, y compris ce disque simple. Petite note qualité : ma face A est excellente, ma face B possède beaucoup de bruit de fond. C’est un picture disc, je m’attendais à pire, c’est relativement correct.

Réédition 1991/RSD2018: Florian Fricke – …spielt Mozart

Tout ne peut pas être krautrock!

Album : Florian Fricke spielt Mozart
Artiste : Florian Fricke

V.O. : 1991; CD (Allemagne seulement); Bell Records; BLR 84 901

En Test : 2018 RSD; Vinyle double 45RPM (1000 copies)

Étiquette : One Way Static (distr. Light In The Attic); OWS28

Ce disque n’est hélas plus disponible chez Fréquences

Ce n’est pas rare que des musiciens s’intéressent à tous genres de musique. On peut le voir avec Justin Timberlake et sa passion pour la musique rap, partagée avec joie avec Jimmy Fallon. On peut aussi discerner la joie presque enfantine apparaître aux visages des grands de la pop lorsqu’ils découvrent ou font découvrir des artistes totalement hors champ. On se rappellera aussi la joie d’entendre Marc Hervieux chanter des pièces populaires au karaoké, ou les albums disco d’André Gagnon et les albums de réinterprétations de succès populaires d’Angèle Dubeau. J’aime beaucoup rappeler aux gens que lorsqu’on aime la musique, on aime la musique! Pas seulement un genre! On peut trouver un côté esthète absolument sublime à l’introduction de I’m Like A Bird de Nelly Furtado, voir le côté totalement classique de la guitare de Nothing Else Matters de Metallica. Un musicien est d’abord un amateur de musique. Florian Fricke n’est pas du tout une exception.

Le groupe de musique krautrock Popol Vuh est reconnu à travers le monde pour son apport à la musique dès la fin des années 60 jusqu’à la mort de son créateur, Florian Fricke (1944-2001). On se rappellera entre autres la filmographie de Werner Herzog, qui possède plus d’une trame sonore de ce grand groupe musical. Le groupe a démarré sa vie avec Fricke d’abord aux synthétiseurs Moog, ensuite au piano. Il a d’ailleurs étudié le piano aux conservatoires de Munich et de Freiburg. Ce n’est donc pas inusité d’avoir un disque de musique purement classique avec Fricke au piano. Je me limite beaucoup à son propos, mais je vous invite à explorer son extraordinaire univers musical, parfois liturgique, parfois païen, parfois collaboratif (Amon Düül, Tangerine Dream), parfois carrément disjoncté avec des explorations dans le monde du jazz libre.

Dans cet album, on retrouve deux sonates, un rondo et un adagio de Mozart. Pièces relativement connues du répertoire mozartien, elles sont parfaitement interprétées, peut-être d’une façon un peu monocorde, mais avec la fougue d’un passionné qui peut enfin se permettre de jouer les pièces du monde lyrique préromantique de Mozart qu’il apprécie particulièrement. En fait, avec toute la qualité du monde, sur un disque double à 45 tours, avec un prix dérisoire pour un tel album, c’est un peu le problème lié à l’album : il est monocorde! Beaucoup de la complexité d’amplitude est reléguée aux oubliettes, aux dépens d’un volume un peu trop normalisé pour moi. Ça et quelques débris bien collés sur le disque (tout le monde, à vos appareils à nettoyage) font que ce n’est pas un grand disque. Ça va tout de même rester un très grand disque historiquement parlant, mais j’ai un doute que la source du disque n’a pas permis de rendre justice à la qualité de la musique. Sinon c’est un très beau disque à écouter et à chérir dans sa collection!

Réédition 1967/RSD2018: Pink Floyd – The Piper At the Gates Of Dawn

Syd Barrett, point.

Album : The Piper At The Gates Of Dawn
Artiste : Pink Floyd

V.O. : 1967; vinyle; Capitol; SX 6242; Mono

Version stéréo en test : 1983; vinyle; Capitol/EMI (Canada); ST 6242; Stéréo

En Test : RSD2018; vinyle 180g; Mono

Étiquette : Pink Floyd Records, Columbia; PFRLP26

Ce disque mono n’est hélas plus disponible

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Il fallait bien trois étudiants en architecture (Waters, Wright, Mason) et un étudiant en art (Barrett) pour créer un tel groupe musical. Pink Floyd est aussi improbable qu’imposant dans la sphère musicale, avec une sonorité d’abord psychédélique, ensuite progressive, à couper le souffle. Un peu comme pour les thèmes de James Bond, on peut retrouver un concentré de tout ce qui fait Pink Floyd sur la toute première chanson, Astronomy Dominé. Cette dernière, avec sa progression d’accords étranges (Mi maj., Mi♭ maj, Sol maj et La maj), a servi de précurseur stylistique à une majorité des albums subséquents. Le style s’est affiné : les agencements classiques, les albums concepts, une approche plus ambiante, mais surtout une poussée vers le monde plus progressif, et moins psychédélique. Le côté fou s’est éteint après ce premier album : Syd Barrett, élément artistique fou de ce premier album, s’est fait montrer la porte une année après sa sortie.

Disque original canadien en stéréo avec nouvelle version en arrière-plan

Ce premier album est en quelque sorte un disque unique dans la discographie de Pink Floyd, avec non seulement l’exubérance et le talent sans retenue qu’on retrouve dans les premières offrandes des groupes musicaux, mais aussi comme seul disque ayant Syd Barrett comme auteur-compositeur-guitariste-chanteur principal. Beaucoup disent qu’il y a l’avant et le après. Un peu comme pour Genesis avec et sans Peter Gabriel. Les autres albums, commençant avec A Saucerful Of Secrets, tentent de poursuivre sur une veine similaire, mais on sent que le côté architecture devient omniprésent : on a droit à des constructions de plus en plus étoffées, des paysages où les thèmes sont savamment annoncés. Le rock progressif ne sera plus jamais le même! Il faut toutefois se rappeler cette folie avant-gardiste qui est au cœur du groupe. Et il faut se rappeler aussi que même si le groupe désirait plus ou moins tuer Barrett tellement il devenait impossible de travailler avec lui, ils savaient fort bien à quel point ils laissaient partir un génie musical. On le voit avec la finale de A Saucerful…, qui a été laissée à ce dernier avec Jugband Blues.

Et cet album mono? La première version de l’album a été sortie tout d’abord en mono, et quelques mois plus tard en stéréo à travers le monde. Si je compare la version stéréo originale (Canada) versus la version mono retravaillée par James Guthrie, Joel Plante et Bernie Grundman, le côté stéréo ajoute le psychédélisme ambiant de 1967… mais la musique n’en a pas toujours besoin, certains des effets stéréo étant carrément un peu faits à la va-vite avec trop de drogue fumée. Si je prends Interstellar Overdrive, chef d’œuvre hard rock psychédélique, on n’a définitivement pas besoin de stéréo. Mais d’autres chansons un peu plus posées, telles que The Gnome, en bénéficient. C’est donc comme pour les albums des Beatles, parfois, le Mono est génial, parfois, c’est les Stéréo. Mais peu importe ce que vous préférez avoir, l’album mono a été retravaillé en main de maître : la présence, la force, la qualité, les détails, la stylistique, tout y est pour se retrouver dans les années « 60, mais avec des techniques modernes. On sent que le ruban a eu quelques pertes parfois, mais c’est très peu présent. C’est une extraordinaire version!

[NDLA: Merci à un fidèle lecteur d’avoir fait une correction selon l’image de mon disque de 1983. J’avais indiqué que la version stéréo était un disque de 1967, mais c’était bien la version canadienne de 1983 – on ne peut pas en passer de petites vites!]