2010/RSD2018: Taylor Swift – Speak Now

Le 13 avril 2019, nous allons avoir le Record Store Day 2019. Et cette année, il y a des disques incroyables ! En fait, il y en a pour tous les goûts, des grands classiques aux obscurs, des nouveaux disques aux disques étranges. Il y a même une collection de disques de trois pouces avec la table tournante assortie ! Certaines années, je n’ai presque aucun intérêt aux sorties du RSD, mais parfois, c’est la folie! Cette année, c’est la pire année pour mon budget, et de loin. Tant de beaux disques! Je vais vous fournir ma liste d’intérêts bientôt, et bien évidemment, je vais faire la file dès l’aube, mon café à la main, chez Fréquences à Saint-Hyacinthe, espérant avoir assez de mains pour accrocher les éditions uniques qui seront cachées dans les rayons partout.

Un petit mot de remerciements de la part de Fréquences : je sais que beaucoup lorgnent les listes du RSD sorties un peu partout celle officielle et celles compilées par les maniaques, ainsi que la liste fournie par Fréquences. Vous êtes nombreux à écrire à votre disquaire vos intérêts, demandant s’il va en avoir une copie. Merci! Ces intérêts que vous fournissez permettent d’essayer de commander plus ou moins d’un disque, en espérant en avoir beaucoup de copies. Je ne sais bien évidemment pas ce que nous aurons, je ne suis pas employé, ni ne fait partie du secret des Dieux. Et je ne crois pas que Fréquences ne sache encore ce qu’ils vont avoir, ils le savent plus ou moins lors de la réception des boîtes. Mais JF m’a fait part que beaucoup de disques avec un très grand engouement ne seront disponibles qu’en quantités très limitées dans le monde, ce qui donne une ou deux copies pour le magasin quand plus d’une dizaine ont porté intérêt sur une sortie.

Bref : il faudra fouiller, parce que ces éditions ne seront pas nécessairement sur les présentoirs à vue, surtout quand l’édition sera très limitée! Il faudra s’armer de patience et sortir ses gants de fouilleurs. À mon avis, ça fait partie du plaisir, et j’ai hâte de vous voir, sourire à la main et le café au visage comme chaque année!

Sur ce, je vais vous présenter dans les deux prochaines semaines une petite rétrospective d’albums, bons et moins bons, qui sont sortis au RSD en 2018, ainsi que quelques autres coups de cœur.


 

Album: Speak Now
Artiste: Taylor Swift

V.O.: Vinyle double; 2010; Big Machine Records; BTMSR0300C

En Test: Vinyle double en encart, transparent fumé, numéroté; RSD Black Friday 2018

Étiquette: Big Machine Records; BMRTS0300A

Ce n’est pas un secret que j’aime beaucoup Taylor Swift. Étant partie du country assez pur avec son album éponyme en 2006 au tendre âge de 16 ans, elle continue avec une sonorité plus pop avec Fearless, son album de 2008. Ce dernier est un réel chef d’œuvre qui est devenu l’album le plus vendu aux États-Unis. Encore mieux, Swift a mérité la distinction d’être l’artiste la plus jeune ayant remporté une telle distinction. S’ensuivirent une panoplie de prix et la fameuse apparition de Kanye West lors de la remise des MTV. Bref, tout un album. Speak Now, sorti en 2010, est une suite logique de la progression de l’auteure-compositrice-interprète de talent. Excellent album, c’est son dernier qui peut être décrit comme ayant des sonorités country. Pour la suite, Red est décrit par certains comme étant country, mais il faut gratter loin, et 1989 est carrément son renouveau pop.

Je suis aussi admirateur de T.S. parce qu’elle a tendance à en donner beaucoup à ses fans et à l’industrie en général. J’avais fait une critique de l’album 1989 qui, pour moi, avait été un de mes coups de cœur de 2017, entre autres pour la générosité de la production, mais en plus que le vinyle était à un prix ridicule d’un peu plus de 20 $ pour un album double. Récemment, elle a aussi signé avec UMG, et son contrat stipule que tous les artistes de l’étiquette seront payés pour leurs diffusions en ligne, pas seulement elle. Bref, elle fait avancer l’industrie de la musique aussi.

Mais est-ce que cet album vaut la peine? D’abord, ce n’est pas la première fois que Speak Now est mis en vinyle. Il était disponible en 2010 aussi. Hélas, cette version avait été gravée à la va-vite, au point où les acheteurs se sont plaints et que ce disque double est en vente précipitée. Alors peut-être que la version du RSD 2018 vaut la peine? Oui et non… la gravure est définitivement meilleure, mais il y a vraiment trop d’emphase sur les fréquences aiguës de l’album, avec un sifflement presque constant. C’est énervant au possible. Ma copie de disque est aussi un peu gondolée et n’est pas parfaite en règle générale. Donc : pas parfait, mais pas malhonnête. Dommage!

2018 Queb: Les rééditions

Dans les dernières semaines, il y a eu une quantité phénoménale de rééditions québécoises. On fait le tour pour vous! Attention, certains de ces disques ne sont plus disponibles, ou difficilement disponibles, ou ne le sont qu’en pleurant devant votre disquaire préféré ou hors de prix à travers un service de revente. Certains de ces disques ne seront plus jamais disponibles, d’autres seront là pour de bon.

Sur la sellette : Les Colocs, Douze Hommes Rapaillés, Fiori-Séguin et Daniel Bélanger. Et je vous le dis, j’en ai passé d’autres vertes et des pas mures, dont l’excellent Leloup! Et je ne vous ai pas encore parlé du dernier Lhasa sorti il y a quelques mois déjà… bref, il y a beaucoup de matière à une suite ! Vous êtes prêts?

Album : Douze Hommes Rapaillés chantent Gaston Miron, Volume 1 et 2
Artistes divers

V.O. Volume 1 : 2008; CD; Équipe Spectra; SPECD7809
V.O. Volume 2 : 2010; CD; Équipe Spectra; SPECD7820

En Test : 2018; Vinyle double de couleur en encart; 180 g; Édition limitée à 400 copies

Étiquette : Ad Litteram; ALV0218

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Avertissement honnête : Celui-ci, c’est un 400 copies, il est indiqué édition limitée et elle le restera probablement. Si vous le désirez, c’est pas mal votre seule chance.

Cette compilation a été sortie pour le dixième anniversaire du premier volume. Ce regroupement a vraiment fait énormément de vagues lors de la sortie du premier volume. On ne parle pas de deux de piques ici. Pour les nommer : Jim CorcoranLouis-Jean Cormier (ce dernier qui est responsable du rematriçage pour cette réédition), Michel RivardRichard SéguinDaniel LavoieMartin LéonYann PerreauMichel FaubertPierre FlynnVincent VallièresGilles Bélanger, ainsi que Plume sur le premier volume et Yves Lambert sur le deuxième. Et tous ces grands ont prêté leur talent d’interprètes sur les textes de notre grand Gaston Miron à travers ce projet de Gilles Bélanger à la musique. On sent le travail de passion, la collaboration de tout ce beau monde afin d’arriver à un résultat d’une qualité incroyable. Et on sent la passion aussi dans la réédition en vinyle pour la première fois de la part de Louis-Jean.

Pour la qualité, c’est très surprenant. Il faut savoir qu’il y a énormément de matériel par face : un peu plus de 25 minutes. Ce qui sauve la qualité, c’est le dynamisme de chaque piste. C’est hautement dynamique, les orchestrations étant fort sobres. N’empêche qu’on doit grimper le volume vraiment plus que bien d’autres albums. Mais l’écoute est vraiment géniale. On ne change pas de face toutes les cinq minutes. Il aurait pu y avoir un troisième disque ceci dit afin de maximiser la qualité. Peu importe, c’est un très bel achat et un tel disque, double, de couleur, 180 g, 400 copies, aurait pu être beaucoup plus dispendieux.

Album : Deux cents nuits à l’heure (XL)
Artistes : Serge Fiori, Richard Séguin

V.O. : 1978; Vinyle en encart; CBS; PFS 90456

En Test : 2018; Vinyle en encart (version noire); 140 g

Étiquette : Sony Music; 19075841161

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Je suis de ceux qui n’a pas vraiment aimé la version vinyle XL de l’Heptade d’Harmonium, sorti il y a quelque temps déjà (je vous invite à y lire ma critique). Le côté où ils se sont débarrassés des couilles de l’album, qui n’a plus de basse, m’a profondément choqué. Aussi, le côté numérique l’a emporté sur le côté vieille sonorité. Alors je suis parti avec ma copie du disque en ayant vraiment beaucoup d’appréhension.

Pour ce disque, on parle de deux de nos légendes, qui avaient auparavant travaillé ensemble à quelques reprises. D’abord en tant que choristes pour quelques disques de Gilles Valiquette, ensuite Richard Séguin a participé en tant que choriste pour l’Heptade avant enfin de sortir ce disque ensemble. Deux grandes voix, deux grands guitaristes, deux grands auteurs-compositeurs-interprètes. Ce n’est pas rien.

Une fois l’écoute démarrée, je peux mettre mon appréhension de côté. Encore une fois, on a droit à une version numérique, plus moderne. Mais cette fois-ci, le transfert en vinyle est vraiment heureux. Le dynamisme de l’œuvre d’origine est demeuré intact, la force, la vitalité, la basse, tout y est. Il est bien entendu trop tard pour obtenir d’un disquaire la version blanche, mais n’hésitez pas à prendre la version noire qui a fait mon bonheur. Un grand disque, une grande réédition de la part des artistes d’origine. Merci, les gars!

Album : Atrocetomique
Artiste : Les Colocs

V.O. : 1995; CD double; BMG Musique; 74321-31976-2

En Test : 2018; Vinyle triple (translucide vert)

Étiquette : Sony Music; 88985366131-2

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Plus tôt cette année, j’ai fait la critique du premier disque de nos Colocs, disque qu’on se doit d’avoir si on est un tant soit peu un admirateur du groupe. Totalement convenu, superbe travail de la part de Sony. Eh bien, je vais vous couper dans le mille rapidement : sautez sur ce disque aussi. C’est un disque triple, alors c’est un peu normal qu’il soit un peu dispendieux, mais on a aussi une copie du livret d’origine du CD, mais version 12 pouces pour le prix.

Le deuxième disque, avec en prime un disque en direct des spectacles du 19 et 20 mai 1995 au regretté Spectrum de Montréal, est une référence des Colocs. On a bien entendu la chanson Bonyeu, mais on a aussi la finale du spectacle, la (avant-) dernière chanson, Le Pudding à l’Arsenic, leur reprise de la chanson d’Astérix.

Choix un peu spécial, l’album lui-même est en deux faces avec une vingtaine de minutes par face, alors que le spectacle est sur des disques avec une quinzaine de minutes par face. J’aurais fait l’opposé personnellement, mais c’est mon côté chipoteux. Le disque live est plus complexe à reproduire, avec bruits de foule, des sonorités plus sales, tandis que le disque principal est beaucoup plus propre en sonorité. De toute façon, on n’a qu’à écouter la dernière chanson de la première face, la chanson-titre Atrocetomique, pour se rendre compte qu’il ne nous manque pas du tout, mais pas du tout de qualité. Le seul défaut semble être quelques faces décentrées. Peut-être malchanceux, mais mes disques un et trois sont décentrés.

Album : Dehors Novembre
Artiste : Les Colocs

V.O. : 1998; CD; Le Musicomptoir Productions; MUS2-1077

En Test : 2018; Vinyle en encart; 180 g

Étiquette : Solodarmo; SOLOLP1811

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Et avec ce troisième disque, le tour des albums studio des Colocs est clos. Avec Les Colocs, on avait droit à l’exubérance du premier album. Avec Atrocetomique, on avait un album de joie, de party. Avec Dehors Novembre, c’est toute la tristesse et l’introspection qui ressort, avec les textes au rendez-vous. Succès à profusion, chansons qui ont su marquer une génération. Le dernier opus a marqué une génération.

Et pour la qualité, on n’a pas droit à du Sony ici. C’est la maison d’édition des ColocsSolodarmo qui a produit lui-même le disque, alors c’est soit excellent, soit c’est tristement mauvais. Sony, j’ai l’habitude, fournissent habituellement une bonne qualité de copie, mais est parfois travaillé par des exigences de productions factices. Ici, c’est plus petit budget, alors on ouvre et on lance un jet de dés. Ma copie de disque est un peu chamoisée, et je ne semble pas être le seul. Je n’ai toutefois pas de bruit de fond supplémentaire (merci, aiguille SFL, j’imagine) tandis que d’autres en ont. Hormis ce problème de reprographie qui semble être directement sur le disque d’impression (mauvaise manipulation d’un technicien?), le reste est vraiment excellent. La qualité y est, c’est clair, c’est fort, c’est beau. Très bon travail de la part de Philip Gosselin au matriçage du vinyle. Déjà de ne pas détruire un disque avec tant de vécu, c’est un défi, mais de nous le faire apprécier de nouveau, il faut quand même le faire.

Album : Rêver Mieux
Artiste : Daniel Bélanger

V.O. : 2001; CD; Audiogram; ADCD 10150

En Test : 2018; Vinyle double en encart

Étiquette : Audiogram; AD-10150

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Daniel Bélanger est un habitué de nos chaumières depuis 1993, date de son premier album solo Les insomniaques s’amusent. Beaucoup de ses disques sont devenus des succès. Même les titres de ses albums sont entrés dans notre subconscient. Son deuxième, Quatre saisons dans le désordre, est tout aussi synonyme de qualité. Le troisième disque ne compte pas, il s’agit d’un album de captations de ses différentes tournées. Et voici le quatrième album, Rêver Mieux. Étrangement, Audiogram a décidé de sortir cet album en première réédition vinyle. Mais avec la qualité de ce disque, le succès des chansons, les prix remportés, je peux parfaitement comprendre leur idée originale.

Pour la qualité… Comme d’habitude, Audiogram nous donne de la qualité, et je peux bien évidemment y mettre le blâme sur Michel Bélanger, l’instigateur de ce grand projet qu’est Audiogram. Que Daniel sonne bien, il fallait s’y attendre un peu. Mais aussi d’avoir ressorti cet album avec toute la qualité nécessaire, en deux disques, des gravures de haute qualité, du volume à profusion, des très belles fréquences bien campées. C’est un superbe travail sur disque… mais pas parfait! Ah! La joie des disques vinyle quand une œuvre n’était pas prévue pour un tel médium. La coupure du pont entre Une Femme, Un Train, Un Homme et Une Gare et Dans Un Spoutnik, avec les petits effets spéciaux de l’espace, juste parce qu’il faut passer de la face A à la face B, c’est un peu un crime de lèse-majesté. Je suis certain que le choix exécutif a dû se faire avec moult sacres et hochements de têtes. Mais en parlant de cette chanson, si on écoute bien la batterie, on entend cette dernière changer de volume selon quand Daniel chante ou non. Sur un tel vinyle, avec une douzaine de minutes par face, il n’y a aucune raison valable de faire de la compression multibande globale. Aucune. On n’est pas sur la version CD d’origine, on est sur le disque vinyle. Aucune raison de maximiser le volume du disque. Aucune raison de ne pas en faire une version ultime. Aucune raison qu’un instrument recule ou avance selon que le chanteur y soit ou non.

Bref : vraiment beau disque, superbe reproduction, mais pas audiophile, et des choix déchirants débatables, nécessitant hélas de réécrire l’histoire peu importe la voie choisie.