2017: Thievery Corporation – The Temple of I & I

Jah Rastafari! Sortez votre ganja, la corporation de voleurs est de retour avec une session enregistrée en Jamaïque. Yaman!

Album: The Temple of I & I
Artiste: Thievery Corporation

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: Eighteenth Street Lounge Music
ESL 222

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Si vous vous attendez à quelque chose de différent de la part de Thievery Corporation, passez votre tour. C’est toujours un groupe de musique planante parfaitement adaptée pour faire jouer dans leur QG du Eighteenth Street Lounge à Washington, mais la première fois qu’on va à un de leurs spectacles nos idées préconçues partent en fumée: je n’ai jamais autant dansé, hurlé, crié, applaudi dans un spectacle! Cet album, marquant une célébration de plus de 20 ans de travail, démontre bien cet aspect.Beaucoup de collaborations avec leurs sbires habituels, beaucoup de rythmes reggae, de dub, beaucoup de musiciens et d’instruments aussi – quelque chose qu’ils ont appris avec leurs spectacles qui sont dorénavant réalisés avec fort peu d’électronique. Leur petit côté Kruder & Dorfmeister exagérant sur la boîte à écho y est aussi présent. Surtout, l’atmosphère parfaitement ensoleillée est totalement assumée, tout comme leur côté Washington D.C., hautement politisé et contestataire, de gauche et populiste.

Sans entrer dans les détails de l’album, je dirais qu’il est un brin long. Ils semblent avoir voulu faire plaisir à tous leurs featuring mais ils se sont peut-être perdus un peu dans le projet. J’aurais fait un album de 45 minutes personnellement. Je ne leur en veut pas ceci dit, l’album reste excellent, tout comme leurs spectacles.

Côté gravure, ça sonne comment? Le travail de matriçage a été remis à Emily Lazar, une des trop rares femmes qui travaillent dans les disques vinyles (qui pourtant ont habituellement des meilleurs oreilles que les hommes – alors il n’y a tellement aucune raison!). Elle est fondatrice de The Lodge et a travaillé entre autres sur la réédition de Black Love de The Afghan Whigs (à mon insu, j’ai eu à y écrire un correctif!). Et je n’ai rien à redire sur son travail. Amplement de basse, amplement de belles fréquences, bien équilibré, s’écoute comme un charme et est légèrement moins compressé que la version originale. Ce n’est pas, à mon avis, un grand album vinyle, mais il est parfaitement honnête et est très bien réalisé pour ce format. Surtout, la musique de Thievery s’adapte incroyablement bien à une version vinyle. Leur style est déjà chaud, alors il faut imaginer la vapeur sortir quand on met ça sur vinyle! Et au prix, ça serait stupide de s’en passer.

On achète si on aime Bonobo, Tosca, Fila Brazillia, Morcheeba, Kruder & Dorfmeister, The Karminsky Experience Inc, Sofa Surfers, Groove Armada.