2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville

Artiste Country canadienne méconnue, je vous présente ici son premier et son dernier vinyle.

Lindi Ortega roule sa bosse depuis une quinzaine d’années dans la musique country, roots et folk, et malgré son rare prix de l’artiste Roots de l’année au Canadian Country Music Association, des dizaines de nominations à tout ce qui se fait comme remises de prix l’ont laissée deuxième. D’ailleurs, ses albums sont toujours produits avec des budgets relativement menus, son unique excursion avec une grande étiquette s’est soldée par un unique simple, peu radiophonique. Ses chansons sont un peu l’équivalent du blues, des chansons sur des cœurs brisés, des déceptions amoureuses, des peines d’amour, ça ne passe juste pas comme chanson de l’été CKOI. Comme il est écrit dans l’insert de Little Red Boots: «I drank to drown my sorrows, but the damned things learned how to swim – Frida Kahlo». C’est aussi bien entendu définitivement indie malgré que Last Gang Records la suit depuis le début. Continue reading “2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville”

Avec pas d’casque RSD!!!

Certain qu’on aura les 3 copies limitées pour le Record Store day voyons! Ça fait 15 ans qu’on supporte Dare To Care / Grosse Boîte et qu’ils font de même avec les indés. On aura même une promo Dare To Care – Fréquences afin de souligner le tout! Des trucs à donner et autres surprises à l’achat de disques de l’étiquette. Plus de détails à venir! Et un merci très chaleureux de la part de Fréquences à l’attention d’Avec pas d’casque pour avoir eu la très brillante idée de rendre ces albums disponibles pour le RSD.

 

 

 

 

 

Trois chaudières de sang (gatefold) et Dans la nature jusqu’au cou (rouge) disponibles pour la première fois sous format vinyle.

 

 

 

 

 

 

 

Astronomie de nouveau disponible sur vinyle 180gr cette fois-ci!

2013: Sunn O))) et Ulver – Terrestrials

Question quiz. Que se passe-t-il quand on additionne un groupe connu pour sa musique métal drone et un groupe connu pour son black metal folklorique norvégien? Un des meilleurs albums de musique abstraite orchestrale, voyons!

Album: Terrestrials
Artistes: Sunn O))) et Ulver

En Test: 2013 Vinyle blanc

Étiquette: Southern Lord
SUNN200

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C’est un bizarre album collaboratif qu’on a ici. Ça ressemble fort à du Sunn O))) dans le sens que c’est définitivement du drone, mais c’est aussi de l’expérimental tel que les derniers albums de Ulver nous ont préparé. Le tout avec des musiciens classiques pour agrémenter les chansons. C’est le genre de disque qui est autant un moment d’introspection et de recherche, d’étude sonore (avec le volume à faire déchausser ses fondations de maison), mais autant aussi un moment de découverte pour les gens ne aimant la musique contemporaine mais ne connaissant pas le drone, voire le métal.

Je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet, c’est un de mes albums préférés du genre. C’est une très belle étude et recherche, c’est simple, efficace, beau. Ça ne plaira pas aux grands fans finis d’aucun des deux groupes, les metalhead n’y trouveront pas leur compte, les droneheads non-plus (pas assez de basse) mais moi qui aime beaucoup de styles de musique, je suis au paradis.

Et côté sonorité, je vais être un peu triste de la quantité de bruit de fond de mon impression de disque, il y a un peu de popcorn aussi, ça n’aide pas. Mais une fois qu’on est partis dans leur univers, on s’en fout. On désire démarrer le disque avec le maximum d’intensité et juste se laisser transporter dans leur univers. On veut sentir les horns et violons dans la première pièce, on veut se laisser hanter par la note de violon grattée qui joue tout le long de la deuxième pièce, on veut se retrouver dans l’univers de la 3e pièce (face B). On met le tout au maximum et on en profite pour déchausser ses haut-parleurs. À part le bruit de fond omniprésent, je dirais que c’est bel et bien la version vinyle qu’on doit posséder, c’est elle qui nous donne des frissons. Un grand album méconnu.

Concept cinq minutes: Le futur de la zique

Nous sommes réellement choyés de vivre dans une si incroyable période musicale. D’un côté, on a la joie d’avoir une démocratisation de la production musicale, on a la chance de pouvoir écouter beaucoup de musique gratuitement en-ligne, on découvre plein d’artistes, d’albums et de bijoux one-hit wonder dans le confort de notre salon sans avoir payé un sou (ici, ceux qui pensaient que Fréquences me limitaient dans mes écrits viennent d’en avoir pour leur argent). De l’autre bord, on a la chance de pouvoir écouter la musique produite avec le plus grand des soins sur le média approprié pour notre type de musique préféré, que ce soit sur cassette (si si), vinyle, CD, Blu Ray ou même bandes magnétiques, on a des passionnés de la pire espèce qui tiennent des magasins de disques juste parce qu’ils sont passionnés de musique et aiment disséminer la joie musicale dans les cœurs de tous leurs clients. Continue reading “Concept cinq minutes: Le futur de la zique”

2016 & 2017: King Gizzard and the Lizard Wizard

Les deux derniers de King Gizzard en critique pour votre plus grand plaisir auditif… ah ouin … c’est vrai … c’est moi qui a la chance de les écouter, alors pour mon plus grand plaisir auditif. Faites comme moi, allez les acheter (ou non)

Parfois on tombe sur des groupes de musique qui définissent un style indéfinissable. Quand on entend parler de «rock alternatif», on se dit que c’est un terme galvaudé. Une fois qu’on a déterminé un terme définissant mieux un groupe, on va les sortir du fourre-tout qu’est l’Alternatif. Mais King Gizzard, c’est de l’alternatif. C’est un groupe définitivement rock, qui frise le heavy, frise le métal, a des paroles folles, touche un peu à tout, est geek, est tout sauf reposant, est vraiment bizarre et louche et ne se prend définitivement pas au sérieux. C’est plus près du post rock de Avec Le Soleil… que du rock traditionnel, c’est définitivement psychédélique mais beaucoup plus heavy que les groupes psy habituels. En d’autres mots, c’est alternatif. Si j’avais à voter sur un terme, j’irais avec du Geek Rock.

Album: Nonagon Infinity
Artiste: King Gizzard and the Lizard Wizard

En test: 2016 Vinyle rouge et noir 140g

Étiquette: ATO Records
ATO0301

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Leur offrande de 2016, Nonagon Infinity, est un album concept de neuf chansons s’imbriquant toutes unes dans l’autre, pouvant être jouées à l’infini. Mais chaque chanson est louche à sa façon. On pense à Mr. Beat qui est un mélange de 7 temps parce que le groupe manque un temps «Once I’m Mr. Beat I only miss a beat». Chaque chanson possède son côté louche de la même façon, habituellement en 7 temps pour les 7 musiciens du groupe. Ouais … c’est comme ça!

Et côté qualité de vinyle? D’abord, le principe même de l’album est d’être écouté à l’infini. On a donc droit à un fondu enchaîné entre les faces de l’album. C’est pas tip top, c’est un peu comme les disques simples 45 tours de funk des années 70 où on avait la Part 1 du simple radiophonique sur la face A et la partie étendue sur la face B. Mais ça passe. Ce qui passe moins est le côté compressé du disque. Ça sent le CD envoyé verbatim à Pirate Press. CD qui d’ailleurs est très fort. C’est un peu dommage. Ça sonne quand même bien, mais ça pourrait être tellement mieux.

Album: Flying Microtonal Banana – Explorations into microtonal tuning volume 1
Artiste: King Gizzard and the Lizard Wizard

En test: 2017 Vinyle Jaune radioactif

Étiquette: ATO Records, Flightless
ATLP176, FLT-028

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Et on ne s’améliore pas sur le côté geek avec leur dernière offrande. L’album sonne louche pour une bonne raison: les instruments sont accordés d’une façon différente qu’on a l’habitude d’écouter dans la musique moderne. Comme ils l’écrivent, «Wronger than wrong»! Non contents d’explorer les micro-intervalles entre les notes traditionnelles, ils jouent avec le concept et explorent ce qui est peu exploré sur les enregistrements modernes avec des progressions louches. Geek! Geek! Ils ont pris leurs instruments et les ont convertis à l’échelle arabe en 24 quarts de tons. Avant que vous ne vous posiez la question, non vous ne pouvez pas jouer ces compositions sur votre guitare. Et avant que vous ne posiez la deuxième question, oui il existe d’autres systèmes à micro-intervalles, dont un à 31 intervalles par octave!

Côté sonorité, est-ce que c’est juste aussi bizarre que la musique? Ça reste fortement compressé, ça reste bizarre. Mais ils ont fait le ménage dans leur sonorité sur ce disque vinyle. Il est un peu plus aérien que Nonagon. Reste que les pièces de musique sont moins métal que sur ce dernier alors c’est un peu normal que ça respire. Et il respire plus que sur le CD. J’assume donc qu’ils ont fait un petit ménage dans leurs fichiers maîtres, tels qu’envoyés à Pirate Press. Après tout, ils ont du se faire taper sur les doigts suite à leur dernier album. Mais c’est si légèrement mieux.

En fait c’est ce qu’il faut retenir du groupe: leur sonorité est forte et compressée. Leur musique est maximisée. C’est ce qu’ils désirent. La fin! Si vous n’êtes pas contents, passez votre tour. Sinon, achetez leurs disques, mettez ça sur vos haut-parleurs à tue-tête et profitez-en!

Remastering 2013: Vangelis – Blade Runner

Mon film préféré. Et ma trame sonore préférée, sur ma gravure préférée.

Album: Blade Runner
Artiste: Vangelis

V.O.: CD 1994, EarthWest

En Test: Vinyle 2013, Édition numérotée rouge

Étiquette: Audio Fidelity
AFZLP 154

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Il y a un fort marché pour les trames sonores. Auparavant, il y avait les églises qui réalisaient un mécénat auprès des grands compositeurs. Aujourd’hui, c’est surtout les films qui peuvent se permettre de grandes trames sonores. Parfois, on a droit à des trames sonores tirées des succès de l’heure, parfois on a droit à des compositions. Certains vont dire que ce n’est pas de la vraie musique et qu’un jour les gens vont passer à des grands compositeurs classiques. On n’a qu’à penser à John Williams et j’ai mon CQFD. Mais on a droit aussi au goût de l’heure: ce n’est pas pour rien qu’on a du synthé pop exploratoire dans les films des années 70, c’est ce qui était d’avant-garde à ce moment. D’ailleurs, les trames sonores font parfois découvrir des bijoux, comme celles des animations japonaises Macross Plus, par Yoko Kanno. Oui, une femme qui réalise de l’orchestral.

Vangelis fait partie de ce club sélect ayant pu réaliser une si belle trame sonore, sur un film ayant frappé l’imaginaire de toute une génération. On ne peut pas dire que les chansons ont fait un succès commercial individuellement, ça reste des chansons ambiantes. Et les gens aimant Vangelis préfèrent habituellement acheter ses albums, qui sont excellents. Mais ce disque a une place dans le cœur des mélomanes, des audiophiles et des cinéphiles.

Côté qualité, ça part vraiment mal. Disque rouge, 180g, 30 minutes de musique par face. Et à partir de ce moment, tout va incroyablement bien! En fait, c’est un de mes disques qui a la meilleure sonorité, un test de système de son, un test d’aiguille aussi. Malgré sa durée très conséquente par face, la sonorité est hyper définie, il n’y a que peu de bruit de fond … il y en a mais beaucoup moins qu’un tel disque aurait du avoir. Quand il y a du popcorn, reste qu’il est omniprésent à cause du volume plus faible du disque. Une chance que le disque est superbement propre.

Atlantic Records sortent une version avec image sur le disque afin de célébrer le 35e anniversaire. Je me demande s’ils vont utiliser une technique en stencil ou une technique traditionnelle avec disques en plastique transparent afin de graver le disque. Malgré que l’objet va être superbe, une chance sur deux que la qualité y soit!

2016: Automatisme – Momentform Accumulations

Le premier disque de Automatisme chez Constellation, 6 mois de sortie, ça se fête!

Album: Momentform Accumulations
Artiste: Automatisme

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Constellation
CST118

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Automatisme est un projet de musique glitch qui prend tranquillement son envol. L’idée de base est de fournir des chansons-mondes à l’aide de captations, de matériel original, de processus de création d’abord cérébral, ensuite rodé en live dans des spectacles qui au début nous faisaient planer dans notre tête, dorénavant qui nous font danser. Les premières compositions des premiers volumes étaient beaucoup plus expérimentales de nature et avaient un focus vers la découverte de l’univers musical, se raccrochant beaucoup plus sur des styles connus et des albums phares de la musique électronique. Continue reading “2016: Automatisme – Momentform Accumulations”

Réédition 2017: Pierre Fournier – J.S.Bach: Six Suites pour violoncelle seul

Une réédition du grand classique de 1961 de Pierre Fournier.

Compositeur: Johann Sebastian Bach
Pièce: Six Suites pour violoncelle seul, BWV 1007-1012
Artiste: Pierre Fournier

V.O.: 1961 Archiv Produktion, 3 vinyles coffret, Allemagne
14356 /57 /58

En Test: 2017 Archiv Produktion
479 696-3

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Il y a des enregistrements intemporels, des enregistrements frappant l’imaginaire, définissant une pièce de façon si prenante que ça devient le standard de facto. Cette version de Pierre Fournier datant de 1961 est exactement de cet acabit. Pour la même pièce, il y a aussi la version d’Anner Bylsma 20 ans plus tard qui a eu un succès international avec sa version des mêmes Suites de Bach, émule de cette version en sonorité. Il y a d’autres interprétations avec des sonorités différentes, telles que les versions de Rostropovitch et de Yo-Yo Ma qui méritent plus qu’une mention, mais qui mériteraient des articles à eux seuls tellement elles sont différentes et magiques. Mais la version moderne qui a donné les lettres de noblesse aux suites, c’est celle de Fournier. Continue reading “Réédition 2017: Pierre Fournier – J.S.Bach: Six Suites pour violoncelle seul”

Concept cinq minutes: David vs. Goliath

Aujourd’hui, on divague (vague!) et on ne parle pas de musique. On parle des grosses entreprises versus les petites entreprises. Sujet généraliste avec une tournure sur le monde de la musique.

Certains disent que les grandes entreprises, c’est le mal. Être pris «dans la machine», ne plus avoir contrôle de son propre produit, n’avoir que des royautés, de devoir produire des succès ne nous représentant pas. La réponse est Oui. Certains disent que de se retrouver en vente dans des grandes chaînes veut dire de n’être qu’un numéro, ne pas être mis sur la sellette, ne pas avoir de contrôle sur les prix de vente, ne pas recevoir d’argent pour les ventes, de devoir fournir un gros inventaire et ensuite être pris avec parce que la chaîne a décidée de vous laisser dans des boîtes du backstore. La réponse est encore oui. Être de la chair à saucisse pressée à haute vitesse dans des appareils afin d’être vendu avec les autres saucisses en paquet de douze, toutes identiques avec le gros logo d’entreprise au-dessus de l’étal. Oui, oui, encore oui. Continue reading “Concept cinq minutes: David vs. Goliath”