2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville

Artiste Country canadienne méconnue, je vous présente ici son premier et son dernier vinyle.

Lindi Ortega roule sa bosse depuis une quinzaine d’années dans la musique country, roots et folk, et malgré son rare prix de l’artiste Roots de l’année au Canadian Country Music Association, des dizaines de nominations à tout ce qui se fait comme remises de prix l’ont laissée deuxième. D’ailleurs, ses albums sont toujours produits avec des budgets relativement menus, son unique excursion avec une grande étiquette s’est soldée par un unique simple, peu radiophonique. Ses chansons sont un peu l’équivalent du blues, des chansons sur des cœurs brisés, des déceptions amoureuses, des peines d’amour, ça ne passe juste pas comme chanson de l’été CKOI. Comme il est écrit dans l’insert de Little Red Boots: «I drank to drown my sorrows, but the damned things learned how to swim – Frida Kahlo». C’est aussi bien entendu définitivement indie malgré que Last Gang Records la suit depuis le début.

Petit aparté, ces derniers sont d’ailleurs responsables de beaucoup d’artistes canadiens fort intéressants, dont Metric, Chromeo, Death From Above 1979 et bien d’autres. Metric est aussi à l’origine de l’étiquette, le co-fondateur s’occupant du groupe qui était incapable de se faire signer. C’est à Pop Montréal qu’il a pu rencontrer son alter-égo promoteur et avoir les moyens de fonder l’étiquette et de produire finalement Metric. Comme pour toute étiquette, ce n’est pas tous les artistes qui sortent des disques platine à chaque année.

Ceci dit, depuis 2015, ça risque de changer. En effet, elle a fait son début au Grand Ole Opry, elle a reçu des bons mots des grandes publications américaines et elle a décidé de rouler sa bosse à Nashville. On peut imaginer que la consécration va arriver et souhaitons la gloire.

Album: Little Red Boots
Artiste: Lindi Ortega

En test: 2011 Vinyle

Étiquette: Last Gang Records
Q1-01249

Les disques de Lindi Ortega sont disponibles chez Fréquences, mais pas toujours. En fait, il n’en reste plus beaucoup chez les distributeurs. Alors il faut demander, attendre et user de chance. Qui sait, ils pourront peut-être en trouver neufs pour vous. Sinon, ils sont aussi disponibles en revente sur Internet.

Premier album affirmant son style et ayant une réception critique positive, Little Red Boots est aussi le premier disque à présenter le style définitif de Lindi Ortega. Belles chansons faisant un mélange entre du Feist, du rock, folk et surtout bien entendu du country. Non pas qu’il s’agit d’un départ majeur, mais après s’être fait connaître dans son Toronto local, elle a pris de l’aplomb en tant qu’artiste et c’est, à mon avis, son premier “vrai” album, et une joie à écouter. Chansons parfois lentes, parfois rythmées. Plein de petites bribes qui vont vous entrer dans la tête et ne plus y sortir. Je vous parlais précédemment que le country canadien était habituellement enregistré avec les moyens du bord, eh bien Lindi a quand même la chance d’avoir des sorties dans les milieux conventionnels du disque. Ce n’est pas rien, les Daraîche n’ont même pas cette chance, imaginez!

Côté sonorité, c’est un peu plat, définitivement numérique comme approche et relativement compressé. Ça reste un beau disque à écouter ceci dit. Ce n’est pas déplaisant et l’album coule de source, se laissant écouter avec plaisir, sans bruit de fond ni popcorn. De toute façon, on ne s’attendra pas à d’autres nouvelles versions pour le moment, je crois que c’est pas mal ce que nous allons devoir vivre avec, la faute d’orthographe dans le titre d’une chanson sur la pochette incluse! S’écoute un peu mieux que la version CD de par la chaleur du vinyle.

Ici, je coupe court sur ses deux autres disques. Little Red Boots est son premier vinyle mais aussi son dernier disque enregistré à Toronto (au Canterbury Recording Studio). Quant à Cigarettes & Truckstops et Tin Star, ils sont ses deux premiers disques enregistrés à Nashville, TN. Je vous les recommande d’ailleurs, ce sont d’excellents disques (Surtout Tin Star à mon avis).

Album: Faded Gloryville
Artiste: Lindi Ortega

En test: 2015 Vinyle

Étiquette: Last Gang Records, Grand Tour Records
Q1 01625

Acheter le CD chez Fréquences

Pour son dernier album, on a droit à des ballades un peu plus produitesun style qui commence à s’approcher tranquillement du radiophonique, des incursions plus près du rockabilly. Mais c’est toujours des chansons sur le chum qui la laisse. Ça, ça ne changera pas!

Et pour le disque vinyle, il est un peu moins compressé que Little Red Boots mais il reste assez fort. Il y a quelques excursions dans le limiteur inutilement, ce qui me fait dire que le disque a été matricé pour le numérique et qu’ils n’ont pas daigné créer une version spéciale pour le vinyle. La sonorité reste toutefois analogique, j’opte donc pour une gamme d’appareils de post-traitement à lampes et non pas les VST de traitement de son numérique. Le disque possède d’ailleurs deux environnements différents, qui se remarquent à l’écoute et mentionnés dans les notes du disque. La preuve qu’on peut déterminer l’environnement d’enregistrement prouve une certaine qualité. Comme pour son premier (et ses autres disques), le disque est très silencieux et dépourvu de popcorn.

On achète si on aime Nikki Lane, Patty Griffin, Miranda Lambert, Emmylou Harris, Kacey Musgraves.