Réédition 2016: R.L. Burnside – A Ass Pocket Of Whiskey

Du bon vieux gros delta blues sale, version électrique et sale.

Album: A Ass Pocket of Whiskey
Artiste: R.L. Burnside

V.O.: 1996, Matador & Fat Possum Records

En Test: 2016 Réédition 180g

Étiquette: Fat Possum Records
FP1026-1

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Collaboration entre le Jon Spencer Blues Explosion et feu la légende R.L. Burnside, cet album est un album indie de chez Indie. Vous allez m’excuser l’expression, dans ce cas-ci, ça s’applique fort bien: Enregistré sur une gosse. Un après-midi, un studio, un groupe grunge-blues, un grand du Delta Blues. Aucune finition. C’est rough, c’est lourd, ça crie, les chansons démarrent et arrêtent sans préambule, c’est dur et ça sent le whisky jusque dans la pochette du disque (j’exagère mais on l’imagine bien).

C’est aussi un disque pour lequel R.L. Burnside sera connu. Il a surtout produit du delta blues régulier, mais cet album a fait un tabac chez les fanatiques de blues indépendants. Ça se danse, ça se rythme, ça fait plus penser à du Jim Zeller, du Steve Hill, que du delta blues.

Mais surtout, c’est sale. Très sale. Ce n’est pas un album qui est fait ni pensé pour la haute fidélité. De penser ça serait de lui faire honte. C’est surtout une session qui s’est passée dans le temps. Il y a de la basse, il y a de la force, il y a de la compression, il y a des sonorités sourdes, ça crie directement dans le micro, ça déchire le disque à la fin de la face, des chansons sont tronquées. Il n’y a rien du tout de subtil. En aucun lieu. Ne cherchez pas. Est-ce que ça sonne bien? Oh que oui! C’est un très bel album blues. Mais si vous cherchez à plaire à l’audiophile en vous, passez votre tour, vous devez chercher à plaire à votre bête interne, celle qui a calée son 26 onces le matin et est à la recherche de sa caisse de bière pour passer l’après-midi.

On retrouvera de nouveaux disques pour le RSD 2017 d’ailleurs, on les souhaite avec un peu plus de finition! Merci à Will pour la suggestion! J’ai beaucoup apprécié!

2005 à 2014: LCD Soundsystem

Groupe de New York, LCD Soundsystem a poussé le mouvement futurepop dans un trip rock fort bienvenu et ne se prenant pas au sérieux.

Deuxième groupe mythique couvert cette semaine, juste avant la folie du Record Store Day. Je vais être honnête, encore une fois, je me fais plaisir. Et ici, pour un beau mardi, pourquoi ne pas se taper quelques heures de musique incroyable, en très haute fidélité en plus! Alors on commence avec leur premier album.

Album: LCD Soundsystem
Artiste: LCD Soundsystem

V.O.: 2005 Vinyle, DFA

En Test: Réédition 2015 (approx) Vinyle

Étiquette: DFA
dfa 2138

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Probablement le plus connu des groupes underground, assez pour remplir le Madison Square Garden à multiples reprises mais assez inconnu pour que la majeure partie des gens ne les connaissent pas, LCD Soundsystem est un drôle d’amalgame de musiciens sous l’égide du chanteur principal, James Murphy. Co-propriétaire de l’étiquette DFA, a presque été écrivain pour la série Seinfeld, est la raison pour laquelle Death From Above a ajouté 1979 à la fin de leur nom (pour le différencier du nom de DJ de Murphy). Et  n’est pas sérieux pour deux sous dans sa musique. En plus d’ajouter de l’électro-rock alternatif dans leur description, je devrais ajouter cool comme style. Et définitivement déjanté (champ gauche) parce que ce n’est pas sérieux… avec leur premier succès de ce disque qui s’intitule Daft Punk is playing at my house… ça donne le ton.

Et leur premier album est un album mettant bien la table pour le reste de leur décennie. Ils ont bien eus quelques simples lors de leurs années précédentes, dont quelques succès, mais c’était surtout un projet pour sortir quelques chansons DJ et s’amuser. Là, c’est leur premier «vrai» disque. Un mélange de simplicité, de qualité et de stupidité assumée. Il existe d’ailleurs deux versions de leur album vinyle: une normale avec un seul disque et une version trop dispendieuse pour la vie pour DJ, album double sans compression. Un jour 😉

Malgré tout, cet album sonne extrêmement bien, malgré que ce soit un seul disque avec 20 quelques minutes par face. Je dirais que la majeure partie de l’album sonne bien, sauf lorsqu’ils s’emballent. Par exemple, la finale de l’album (Great Release) se termine en crescendo hautement limité. Mais c’est des exemples très peu fréquents. Le reste, l’album se défend fort bien.

Album: Sound Of Silver
Artiste: LCD Soundsystem

En Test: 2007 Vinyle

Étiquette: DFA
dfa 2164

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Avec le succès de leur dernier disque dans la poche, avec un fort étrange disque (45:33 qui incidemment est une seule chanson durant presque 46 minutes) co-produit par Nike et iTunes pour les souliers avec capteurs Nike+, LCD Soundsystem avec leur chef d’œuvre à mon avis, Sound Of Silver. Album se distanciant un peu du Radiohead et du Beatles du premier disque, et s’en va plus vers un Violator de Depeche Mode. Pendant que certains groupes se rendent vers plus de guitare électrique, eux la gardent présente mais prennent encore plus le champ gauche et y vont avec du disco électro.

D’ailleurs, côté sonorité, ils ont décidé de faire l’album exclusivement en disque double. On ne se casse plus la tête, le disque est fait pour DJ, n’est plus compressé, a une sonorité pure, belle, sans aucun bruit de fond. Ils ont peut-être même exagéré un peu, le disque double est gravé beaucoup plus large que d’habitude, avec à peine un petit millimètre d’espace pour y déposer son aiguille. Ce n’est toutefois pas moi qui vais me plaindre. Il faut juste faire beaucoup plus attention lors du maniement du disque, les trace de doigts risquent fort de se retrouver sur du matériel musical même si on prend le disque par les bords.

Et le tout se termine avec…

Album: The Long Goodbye: LCD Soundsystem Live At Madison Square Garden
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2014 Vinyle

Étiquette: DFA
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Eux, ils ont fini ça en grand. Leur dernier spectacle officiel était à guichets fermés au Madison Square Garden dans un spectacle de plus de 3h sans pause avec plein d’invités spéciaux. Entre autres, juste comme ça, Arcade Fire et Daft Punk. À la place de ne jouer que quelques succès, ils ont joué tous leurs succès! Et comble de malheur pour nous (ahhh noooon!), ils ont mixé les disques de façon analogique et envoyé le résultat sur une bande magnétique 1/4 de pouces (aucune mention de la provenance de l’enregistrement – je vote pour du numérique). La version CD est d’ailleurs … la version CD? Quelle version CD? N’à pas! Mais il y a une version qu’on peut télécharger avec le coffret. Quand on parlait de côté champ gauche, ça c’est du champ gauche de chez champ gauche. D’ailleurs, fort de mon dernier Concept cinq minutes, je vais demander si LCD pouvait, ça serait vraiment cool, sortir leur spectacle sur rubans magnétiques 1/4″. Genre la version ultime pour fans finis.

Et la qualité y est. L’enregistrement est impeccable. La gravure est impeccable. Ça reste du live et ça reste un disque mixé à partir d’un unique spectacle. Mais ça paraît qu’ils désiraient faire l’ultime Au Revoir et y ont mis toute la gomme. Aucune note n’est réellement divergente dans le disque, ça reste un tout qui s’écoute parfaitement bien de A à Z. D’ailleurs, les disques sont agencés pour les gens ayant accès à deux tables tournantes, les faces étant en quinconce comme les anciens disques d’Opéra.

De dire que c’est un bon coffret serait ne pas lui faire justice. Le coffret est tout simplement excellent. Il n’est pas achetable mais il vaut son pesant d’or et même plus. C’est le genre de concert que j’aurais du me payer. Maintenant, il est trop tard!

… Trop tard? Comme tout bon projet, comme GYBE! d’hier, ils sont en pause présentement mais ça reste un projet d’une personne. Si James Murphy décide qu’il redémarre le groupe, il va le redémarrer. D’ailleurs, il y a eu quelques petites bribes de possibilités, avec une apparition en 2016 et un simple de Noël. Rien de bien concluant ceci dit. Mais ce n’est pas une mauvaise idée de toute façon, Murphy a beaucoup à explorer. On a à penser simplement à Reflektor d’Arcade Fire, dont il a assuré la production de plusieurs chansons. En d’autres mots, il est encore présent dans la scène.

On achète si on aime Arcade Fire, Braids, Future Islands, Hot Chip.

2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville

Artiste Country canadienne méconnue, je vous présente ici son premier et son dernier vinyle.

Lindi Ortega roule sa bosse depuis une quinzaine d’années dans la musique country, roots et folk, et malgré son rare prix de l’artiste Roots de l’année au Canadian Country Music Association, des dizaines de nominations à tout ce qui se fait comme remises de prix l’ont laissée deuxième. D’ailleurs, ses albums sont toujours produits avec des budgets relativement menus, son unique excursion avec une grande étiquette s’est soldée par un unique simple, peu radiophonique. Ses chansons sont un peu l’équivalent du blues, des chansons sur des cœurs brisés, des déceptions amoureuses, des peines d’amour, ça ne passe juste pas comme chanson de l’été CKOI. Comme il est écrit dans l’insert de Little Red Boots: «I drank to drown my sorrows, but the damned things learned how to swim – Frida Kahlo». C’est aussi bien entendu définitivement indie malgré que Last Gang Records la suit depuis le début. Continue reading “2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville”

2013: Sunn O))) et Ulver – Terrestrials

Question quiz. Que se passe-t-il quand on additionne un groupe connu pour sa musique métal drone et un groupe connu pour son black metal folklorique norvégien? Un des meilleurs albums de musique abstraite orchestrale, voyons!

Album: Terrestrials
Artistes: Sunn O))) et Ulver

En Test: 2013 Vinyle blanc

Étiquette: Southern Lord
SUNN200

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C’est un bizarre album collaboratif qu’on a ici. Ça ressemble fort à du Sunn O))) dans le sens que c’est définitivement du drone, mais c’est aussi de l’expérimental tel que les derniers albums de Ulver nous ont préparé. Le tout avec des musiciens classiques pour agrémenter les chansons. C’est le genre de disque qui est autant un moment d’introspection et de recherche, d’étude sonore (avec le volume à faire déchausser ses fondations de maison), mais autant aussi un moment de découverte pour les gens ne aimant la musique contemporaine mais ne connaissant pas le drone, voire le métal.

Je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet, c’est un de mes albums préférés du genre. C’est une très belle étude et recherche, c’est simple, efficace, beau. Ça ne plaira pas aux grands fans finis d’aucun des deux groupes, les metalhead n’y trouveront pas leur compte, les droneheads non-plus (pas assez de basse) mais moi qui aime beaucoup de styles de musique, je suis au paradis.

Et côté sonorité, je vais être un peu triste de la quantité de bruit de fond de mon impression de disque, il y a un peu de popcorn aussi, ça n’aide pas. Mais une fois qu’on est partis dans leur univers, on s’en fout. On désire démarrer le disque avec le maximum d’intensité et juste se laisser transporter dans leur univers. On veut sentir les horns et violons dans la première pièce, on veut se laisser hanter par la note de violon grattée qui joue tout le long de la deuxième pièce, on veut se retrouver dans l’univers de la 3e pièce (face B). On met le tout au maximum et on en profite pour déchausser ses haut-parleurs. À part le bruit de fond omniprésent, je dirais que c’est bel et bien la version vinyle qu’on doit posséder, c’est elle qui nous donne des frissons. Un grand album méconnu.

2016 & 2017: King Gizzard and the Lizard Wizard

Les deux derniers de King Gizzard en critique pour votre plus grand plaisir auditif… ah ouin … c’est vrai … c’est moi qui a la chance de les écouter, alors pour mon plus grand plaisir auditif. Faites comme moi, allez les acheter (ou non)

Parfois on tombe sur des groupes de musique qui définissent un style indéfinissable. Quand on entend parler de «rock alternatif», on se dit que c’est un terme galvaudé. Une fois qu’on a déterminé un terme définissant mieux un groupe, on va les sortir du fourre-tout qu’est l’Alternatif. Mais King Gizzard, c’est de l’alternatif. C’est un groupe définitivement rock, qui frise le heavy, frise le métal, a des paroles folles, touche un peu à tout, est geek, est tout sauf reposant, est vraiment bizarre et louche et ne se prend définitivement pas au sérieux. C’est plus près du post rock de Avec Le Soleil… que du rock traditionnel, c’est définitivement psychédélique mais beaucoup plus heavy que les groupes psy habituels. En d’autres mots, c’est alternatif. Si j’avais à voter sur un terme, j’irais avec du Geek Rock.

Album: Nonagon Infinity
Artiste: King Gizzard and the Lizard Wizard

En test: 2016 Vinyle rouge et noir 140g

Étiquette: ATO Records
ATO0301

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Leur offrande de 2016, Nonagon Infinity, est un album concept de neuf chansons s’imbriquant toutes unes dans l’autre, pouvant être jouées à l’infini. Mais chaque chanson est louche à sa façon. On pense à Mr. Beat qui est un mélange de 7 temps parce que le groupe manque un temps «Once I’m Mr. Beat I only miss a beat». Chaque chanson possède son côté louche de la même façon, habituellement en 7 temps pour les 7 musiciens du groupe. Ouais … c’est comme ça!

Et côté qualité de vinyle? D’abord, le principe même de l’album est d’être écouté à l’infini. On a donc droit à un fondu enchaîné entre les faces de l’album. C’est pas tip top, c’est un peu comme les disques simples 45 tours de funk des années 70 où on avait la Part 1 du simple radiophonique sur la face A et la partie étendue sur la face B. Mais ça passe. Ce qui passe moins est le côté compressé du disque. Ça sent le CD envoyé verbatim à Pirate Press. CD qui d’ailleurs est très fort. C’est un peu dommage. Ça sonne quand même bien, mais ça pourrait être tellement mieux.

Album: Flying Microtonal Banana – Explorations into microtonal tuning volume 1
Artiste: King Gizzard and the Lizard Wizard

En test: 2017 Vinyle Jaune radioactif

Étiquette: ATO Records, Flightless
ATLP176, FLT-028

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Et on ne s’améliore pas sur le côté geek avec leur dernière offrande. L’album sonne louche pour une bonne raison: les instruments sont accordés d’une façon différente qu’on a l’habitude d’écouter dans la musique moderne. Comme ils l’écrivent, «Wronger than wrong»! Non contents d’explorer les micro-intervalles entre les notes traditionnelles, ils jouent avec le concept et explorent ce qui est peu exploré sur les enregistrements modernes avec des progressions louches. Geek! Geek! Ils ont pris leurs instruments et les ont convertis à l’échelle arabe en 24 quarts de tons. Avant que vous ne vous posiez la question, non vous ne pouvez pas jouer ces compositions sur votre guitare. Et avant que vous ne posiez la deuxième question, oui il existe d’autres systèmes à micro-intervalles, dont un à 31 intervalles par octave!

Côté sonorité, est-ce que c’est juste aussi bizarre que la musique? Ça reste fortement compressé, ça reste bizarre. Mais ils ont fait le ménage dans leur sonorité sur ce disque vinyle. Il est un peu plus aérien que Nonagon. Reste que les pièces de musique sont moins métal que sur ce dernier alors c’est un peu normal que ça respire. Et il respire plus que sur le CD. J’assume donc qu’ils ont fait un petit ménage dans leurs fichiers maîtres, tels qu’envoyés à Pirate Press. Après tout, ils ont du se faire taper sur les doigts suite à leur dernier album. Mais c’est si légèrement mieux.

En fait c’est ce qu’il faut retenir du groupe: leur sonorité est forte et compressée. Leur musique est maximisée. C’est ce qu’ils désirent. La fin! Si vous n’êtes pas contents, passez votre tour. Sinon, achetez leurs disques, mettez ça sur vos haut-parleurs à tue-tête et profitez-en!

Remastering 2013: Vangelis – Blade Runner

Mon film préféré. Et ma trame sonore préférée, sur ma gravure préférée.

Album: Blade Runner
Artiste: Vangelis

V.O.: CD 1994, EarthWest

En Test: Vinyle 2013, Édition numérotée rouge

Étiquette: Audio Fidelity
AFZLP 154

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Il y a un fort marché pour les trames sonores. Auparavant, il y avait les églises qui réalisaient un mécénat auprès des grands compositeurs. Aujourd’hui, c’est surtout les films qui peuvent se permettre de grandes trames sonores. Parfois, on a droit à des trames sonores tirées des succès de l’heure, parfois on a droit à des compositions. Certains vont dire que ce n’est pas de la vraie musique et qu’un jour les gens vont passer à des grands compositeurs classiques. On n’a qu’à penser à John Williams et j’ai mon CQFD. Mais on a droit aussi au goût de l’heure: ce n’est pas pour rien qu’on a du synthé pop exploratoire dans les films des années 70, c’est ce qui était d’avant-garde à ce moment. D’ailleurs, les trames sonores font parfois découvrir des bijoux, comme celles des animations japonaises Macross Plus, par Yoko Kanno. Oui, une femme qui réalise de l’orchestral.

Vangelis fait partie de ce club sélect ayant pu réaliser une si belle trame sonore, sur un film ayant frappé l’imaginaire de toute une génération. On ne peut pas dire que les chansons ont fait un succès commercial individuellement, ça reste des chansons ambiantes. Et les gens aimant Vangelis préfèrent habituellement acheter ses albums, qui sont excellents. Mais ce disque a une place dans le cœur des mélomanes, des audiophiles et des cinéphiles.

Côté qualité, ça part vraiment mal. Disque rouge, 180g, 30 minutes de musique par face. Et à partir de ce moment, tout va incroyablement bien! En fait, c’est un de mes disques qui a la meilleure sonorité, un test de système de son, un test d’aiguille aussi. Malgré sa durée très conséquente par face, la sonorité est hyper définie, il n’y a que peu de bruit de fond … il y en a mais beaucoup moins qu’un tel disque aurait du avoir. Quand il y a du popcorn, reste qu’il est omniprésent à cause du volume plus faible du disque. Une chance que le disque est superbement propre.

Atlantic Records sortent une version avec image sur le disque afin de célébrer le 35e anniversaire. Je me demande s’ils vont utiliser une technique en stencil ou une technique traditionnelle avec disques en plastique transparent afin de graver le disque. Malgré que l’objet va être superbe, une chance sur deux que la qualité y soit!

2016: Automatisme – Momentform Accumulations

Le premier disque de Automatisme chez Constellation, 6 mois de sortie, ça se fête!

Album: Momentform Accumulations
Artiste: Automatisme

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Constellation
CST118

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Automatisme est un projet de musique glitch qui prend tranquillement son envol. L’idée de base est de fournir des chansons-mondes à l’aide de captations, de matériel original, de processus de création d’abord cérébral, ensuite rodé en live dans des spectacles qui au début nous faisaient planer dans notre tête, dorénavant qui nous font danser. Les premières compositions des premiers volumes étaient beaucoup plus expérimentales de nature et avaient un focus vers la découverte de l’univers musical, se raccrochant beaucoup plus sur des styles connus et des albums phares de la musique électronique. Continue reading “2016: Automatisme – Momentform Accumulations”

Réédition 2017: Pierre Fournier – J.S.Bach: Six Suites pour violoncelle seul

Une réédition du grand classique de 1961 de Pierre Fournier.

Compositeur: Johann Sebastian Bach
Pièce: Six Suites pour violoncelle seul, BWV 1007-1012
Artiste: Pierre Fournier

V.O.: 1961 Archiv Produktion, 3 vinyles coffret, Allemagne
14356 /57 /58

En Test: 2017 Archiv Produktion
479 696-3

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Il y a des enregistrements intemporels, des enregistrements frappant l’imaginaire, définissant une pièce de façon si prenante que ça devient le standard de facto. Cette version de Pierre Fournier datant de 1961 est exactement de cet acabit. Pour la même pièce, il y a aussi la version d’Anner Bylsma 20 ans plus tard qui a eu un succès international avec sa version des mêmes Suites de Bach, émule de cette version en sonorité. Il y a d’autres interprétations avec des sonorités différentes, telles que les versions de Rostropovitch et de Yo-Yo Ma qui méritent plus qu’une mention, mais qui mériteraient des articles à eux seuls tellement elles sont différentes et magiques. Mais la version moderne qui a donné les lettres de noblesse aux suites, c’est celle de Fournier. Continue reading “Réédition 2017: Pierre Fournier – J.S.Bach: Six Suites pour violoncelle seul”

2014: Compilation – Native North America Vol. 1

Un très gros coup de cœur de 2014, qui touche exactement ce que j’aime dans un coffret imbattable.

Album: Native North America Vol. 1: Aboriginal Folk, Rock and Country 1966-1985

Compilation

En test: 2014 Vinyle

Étiquette: Light In The Attic
LITA 103

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Quels coffrets. Autant le coffret CD que le coffret vinyle valent la peine. À un prix dérisoire, on a droit à trois disque vinyles avec gravure impeccable, dans des pochettes en carton rigide, avec un livret de 60 pages avec des explications copieuses de chaque disque, chaque artiste, chaque 45 tours, ainsi qu’une perspective historique sur ces grands artistes parfois méconnus. La même chose pour le coffret CD, avec les mêmes chansons et le même texte dans le livret de 120 pages.

Et côté chansons, on a droit à des artistes des premières nations d’avant plan ayant côtoyé l’americana, le rock et le country toute leur vie, qui ont marqué leurs communautés respectives, ou carrément la planète entière avec leur sonorité unique basée sur des rythmes tribaux Nord-Américains, des paroles de leurs préoccupations. Bref, tout ce que l’americana, le country et le blues représentent: des chansons personnelles sur ce qu’on a vécu, des préoccupations du moment, des questionnements, une tranche de vie historique. Ce n’est pas qu’une vision des États-Unis non-plus, on a droit à beaucoup de disques du Canada, du grand-nord.

Dans le lot, on a aussi beaucoup d’extraits de disques de la Société Radio-Canada; voici un pan de leur mission culturelle qu’on ne retrouve plus vraiment aujourd’hui hélas. On avait droit à une étiquette de disque fièrement canadienne avec des préoccupations locales, des satellites à travers toutes les communautés et une volonté d’aider à produire notre culture unique a mari usque ad mare. Même chose pour les films avec l’ONF. Aujourd’hui, ces endroits radio-canadiens sont surtout dans les grands centres, les acteurs de ces belles communautés sont encore plus séparés de nous et les actions artistiques doivent principalement se faire via des superbes (mais limitées) initiatives telles que le Wapikoni Mobile. Rares les Florent Vollant, les Elisapie Isaac, qui peuvent se permettre d’enregistrer leurs propres disques dans les grands centres. Impossibles les artistes qui désirent rester à Puvirnituq (comme Sikumiut) et qui peuvent même être entendus. Comme l’auraient dits Les Colocs, passe-moé la puck pis j’vas en compter des buts. Les artistes chanceux de cette compilation ont eus droit à cette chance et écoutez ce que ça donne!

Ok, assez de politique, et le disque vinyle? Ça reste une compilation, les chansons sont hautement inégales, certains des matériaux ont le vinyle comme source, d’autres proviennent de bandes maltraitées, d’autres ont eus droit à une conservation en tant que matériel d’héritage culturel notoire. Ce qui est certain, c’est que comme ils nous ont habitués, Light In The Attic ont fait un travail de qualité impeccable, ont donné le maximum aux chansons et nous ont fourni un disque digne de la prémisse de cette belle anthologie et digne d’un disque au double du prix. Ils ont toutefois modifié un peu la sonorité, on y reconnaît les années 60-80 mais ils ont fait un travail résolument moderne sur la qualité des pistes. D’aucuns diront qu’ils ont enlevé l’âme de certaines chansons, moi je trouve que dans le cas d’une telle compilation avec des qualités de tout acabit, produits aux quatre coins de l’Amérique, c’est de très bonne guerre que de normaliser dans un sonorité moderne, qui s’écoute bien de A à Z. La gravure est silencieuse, impeccable, les chansons sont belles, amples, la sonorité, légèrement numérique, ne déplait absolument pas. Ils ont fait ce projet avec passion et déférence, ça paraît. Un jour, on aura peut-être droit à un volume 2 et un spécial avec les artistes du Wapikoni Mobile! Je les souhaite de tout mon cœur!

2017: Mastodon – Emperor of Sand

Le Mastodon poursuit sa transformation vers le sludge avec leur dernier opus.

Album: Emperor of Sand
Artiste: Mastodon

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: Reprise Records
558742-1

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Un des bons groupes métal des années 2000 commet enfin une nouvelle production toujours plus hard. J’ai un respect pour les groupes ne restant pas dans leur même sonorité, qui poursuivent leur aventure musicale en changeant leur modèle, même si ce dernier est apprécié. On n’a qu’à penser à Depeche Mode qui est passé du new wave aux compositions synth-pop avec Violator à carrément du synth rock avec Songs of Faith and Devotion. Ou plus près du but, Iron Maiden avec un style Heavy Metal à travers leur carrière, mais modifiant beaucoup leur sonorité, ce qui fait que le vieux Maiden ne sonne pas du tout comme le nouveau. Mastodon c’est un peu la même chose, passant de stoner-prog à sludge-prog au fur et à mesure de leurs disques. Les fans peuvent détester, ils peuvent perdre le groupe qu’ils aimaient, c’est l’envers de la médaille. Mais on ne peut toutefois jamais dire de ces groupes qu’ils ne sont pas honnêtes artistiquement parlant, ils font la musique là où ils sont rendus et c’est tant mieux comme ça.

Justement, ce disque est presque trois disques en un. Les chansons de la première face sont presque plus traditionnelles heavy metal. Ensuite on a droit à du sludge pour les quatre autres chansons, beaucoup plus hard. Et finalement on a droit à trois chansons avec des collaborations avec la finale, Jaguar God, presque un retour aux sources stoner de Mastodon.

Et est-ce que le disque vinyle est bon? Généralement parlant, le disque a été matricé avec beaucoup d’amour (à la Casa de Amor – je devais la faire – désolé!), l’endroit de prédilection de Mastodon, Pearl Jam et de quelques autres groupes. C’est clair que ce n’est pas la même matrice que la version CD, ils ont pris le temps de faire un master spécial pour le vinyle avec toute la force du vinyle, des basses présentes, des fréquences fortes, une compression adaptée au vinyle. Chapeau pour le travail de qualité. Reste qu’il est très très compressé, ils sont partis du master fait pour le CD par le band lui-même, qui était déjà dans le tapis. Les chansons devenant de plus en plus fortes à mesure que le disque avance, j’ai eu de plus en plus de misère à apprécier le disque. Je dirais que le point où ça a commencé à m’agacer est sur Word To The Wise (1-B2). Et le triste meilleur exemple est Jaguar God où tout est au même volume malgré une progression apparente, où chaque coup de drum fait basser les instruments secondaires, où le tout se termine justement en sludge de sons et non en une belle harmonie destructrice métal. Prenez exemple sur Quadrophenia (The Who) avec des mouvement hyper légers et d’autres incroyablement forts, pas juste le tout normalisé à 100%. Bon, s’écoute bien, mais dommage et aurait pu être mieux.

On achète si on aime Opeth, Slayer, Lamb Of God, Neurosis, Baroness.