Spéciale consigne: Le Queb autodistribué: Offside, Un Premier Mai, Résurrection!

Ceci est précisément pourquoi j’achète des disques. Oui, j’adore les disques des grandes étiquettes, oui j’achète en quantité industrielle les Bowie, Zeppelin, Lily Allen, Marie-Mai, Bélanger de ce monde, neufs ou usagés, et je les adore! Mais pour moi, la musique, c’est les petites étiquettes et les autoproduits, ceux qui ont la passion et vivent de spectacles. Ceux qui s’essaient, tant bien que mal. Le futur artiste de demain, ou non.

En simplifiant beaucoup, les distributeurs fournissent habituellement les disques aux boutiques, à renfort de boîtes de disques commandées par le magasin. Mais supposons qu’il y a un groupe qui n’est pas distribué, on fait quoi? Bienvenue au merveilleux monde de la consigne! Des promoteurs, des musiciens, des managers de groupes qui passent dans une ville vont habituellement avoir du matériel à vendre lors de leur spectacle. Parfois aussi, c’est une étiquette régie par des passionnés qui préfère rester petit mais faire tout eux-mêmes. Il est de bonne guerre, parfois, de laisser en consigne quelques copies de leurs disques au magasin de disque local. Parfois le magasin va accepter, parfois non.

Cet article est un hommage à ce qu’on peut retrouver en consigne et en petite distribution. Parfois, c’est disponible chez Fréquences, parfois non. Chaque magasin supportant le concept possède ses propres consignes et elles sont différentes pour chaque endroit. Si vous allez chez Fréquences, ce sont surtout des consignes pour les spectacles des petites salles adjacentes, comme l’Anti et le Zaricot. On a aussi le matériel des artistes locaux de St-Hyacinthe. Si vous allez ailleurs, vous allez avoir la scène d’ailleurs. Quelles découvertes à faire! Ce ne sera certainement pas mon dernier article sur les disques autoproduits et autodistribués, il y en a juste trop dans ma collection et elle s’agrandit à chaque semaine, à chaque spectacle que je vais voir. Mais je vais débuter par 3 disques pour aujourd’hui, 2 pour demain et 2 pour mercredi, en rafale.

Artiste: Offside
Album: Brotherhood
Style: Punk hardcore old-style

En test: 2016 Vinyle 7″ 45 tours #151

Étiquette: LSC Records
LSC 004 

Site Facebook du groupe

Ce disque est la raison pour laquelle j’ai écrit cet article. En fait, j’ai rencontré deux des membres (vraiment sympa et passionnés) du groupe vendredi soir avant leur spectacle, qui ont d’ailleurs bien voulu signer mon disque. S’ensuivit une longue discussion avec Will sur les disques en consigne. Et voilà. Alors ils figurent en premier dans mon édition spéciale en consigne.

L’album est du bon vieux punk rock hard core, bien classique et bien traditionnel, comme pour Minor Threat dont je vous avais parlé précédemment. C’est un petit EP de 4 chansons, en 45 tours quand même alors la qualité est au rendez-vous. Pour les fans, c’est très très bien enregistré pour le style. Le rythme est omniprésent versus les instruments et voix, c’est compressé de souche, mais ça respire et ça sent la prestation studio-live. Il n’y a pas 56 000 micros pour capter chaque instrument et il n’y a pas une omniprésence de Protools. Le numérique ne s’entend pas beaucoup. Et leur disque sentait la cigarette quand je l’ai acheté! Si ce n’est pas hardcore, je ne sais pas c’est quoi!

J’ai lu une critique de l’album récemment sur Internet qui parlait du côté un peu brouillon du disque. Si je compare avec les deux disques des Horny Bitches (dont on a justement parlé ensemble), leur premier disque n’est pas du tout tight et est réellement brouillon, mais il est passionné. Même chose ici. Je ne trouve pas que ça nuit à l’intention du disque personnellement. Et c’est à charge de revanche pour un meilleur deuxième disque même si j’ai vraiment aimé l’écouter. Prometteur en sale!

Artiste: Un Premier Mai
Album: No. 6: Untitled; No. 8: 20 Of August Just Another Day
Style: Métal hardcore

En test: 2008(?) Vinyle 7″ 33 tours

Étiquette: Aversion Records

Site Myspace du groupe

Vous comprendrez que ce groupe semble défunt. Non seulement l’étiquette (sur Vidéotron) semble ne plus avoir de site actif, mais le site Myspace n’a plus été mis à jour depuis belle lurette. Même chose pour les spectacles, les vidéos et les autres activités en-ligne, dont la dernière présence est de 10 ans. Mais côté hardcore, c’est quand même somme toute assez bien réussi.

Et ce disque est une rareté. 33 tours 7 pouces! Comme les vieux groupes punk! Je dirais ceci dit que le groupe est plus de facture métal que punk réellement. Entre autres, leur No. 6 est une chanson très longue (D’où le 33 tours j’imagine) et plus progressive que le hardcore traditionnel. Et malgré tout, le disque possède une très bonne sonorité. De style studio maison, les effets sont très simples et minimalistes, c’est dans ta face. Mais c’est fort efficace. Un peu de destruction numérique dans le lot hélas mais comme le disque date d’un bon bout de temps déjà, celle-ci est tout de même minime, juste faite avec les moyens du bord en grimpant le volume!

Album: Résurrection! Rock chrétien et messes rythmées du Québec (1964-1978)

Artistes variés

En test: 2012 Vinyle

Étiquette: Mucho Gusto Records
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Après deux disques sur le thème de la défonce crue, prions un instant pour notre âme. Un disque que j’ai adoré écouter à sa sortie, qui a fait tapage nocturne chez mes amis. C’est le début de plein d’artistes qui ont eus parfois de grandes carrières, parfois non. C’est la suite des partys de sous-sol d’église qui égayaient les baby boomers, mais avec du gros rock sale totalement propre et convenable. Ça passe de chansons priant les louanges de Jésus à un duo post-Baronnets, à des petits simples, à des grands déploiements avec chœur et folie.

Mucho Gusto, malgré sa petitesse, y va dans la qualité pour ses réimpressions. Leur disque vol. 333 de l’infonie est dans mes excellentes rééditions, et ils font de plus en plus souvent la manchette. Reste que ce qu’ils réimpriment est fort bizarre et c’est tant mieux! Il s’agit de pièces d’anthologie qui ne doivent pas rester dans les collections privées des gens. Faisons réapparaître nos grands disques d’autrefois.

Et côté disque, c’est, comme pour sa musique, totalement convenable. Bien entendu, c’est rigoureusement inégal mais à quoi s’attendre. C’est un émule québécois de Light In The Attic: de très beaux produits sortis des boules à mites pour notre plus grand plaisir, avec la passion et la joie du travail bien réalisé.

Suite demain!

RSD2017: Jarvis Cocker, Chilly Gonzales – Room 29

Musique classique sur piano et voix presque parlée à propos d’un piano dans une chambre d’hôtel.

Album: Room 29
Artistes: Jarvis Cocker et Chilly Gonzales

En Test: 2017 Vinyle RSD

Étiquette: Deutsche Grammophon
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À Hollywood, il y a un hôtel. Le Chateau Marmont. Dans cet hôtel, il y a une chambre. La chambre 29. Dans cette chambre, il y a un piano. Depuis son inauguration en 1929, cette chambre a vue plein de joies, de drames, de célébrités. En fait, cette chambre a été filmée, enregistrée, photographiée, habitée, des livres ont étés écrits sur cette chambre.

Jarvis Cocker, britannique, connu pour le groupe Spinal Tap et Pulp, nous prête ses paroles et sa voix sur ce projet. Chilly Gonzales, montréalais, compositeur connu pour ses trames sonores de films, nous prête sa musique et ses talents de pianiste. Le tout avec une simplicité désarmante, piano et voix en duo, avec quelques extraits de films, quelques extraits orchestraux, parfois quelques effets spéciaux. Le tout en parfaite simplicité et sobriété. Rien de spécial, pas d’emportements, pas de grands mouvements lyriques, pas de pièces dignes d’un mæstro à jouer avec huit mains. Un piano. Une voix. Des histoires.

Et un vinyle signé Deutsche Grammophon. Et une grosse déception. Tout d’abord, il s’agit d’un piano, mais pas de ce piano. Il s’agit de pièces de musique intimistes, avec très peu de compression, mais lorsqu’elle est présente, elle est d’une autre ère, il s’agit d’une compression appliquée à la piste entière alors lorsque la voix nous donne un Pop, parfois, toute la musique descend pour une fraction de seconde. Il s’agit d’un disque noir alors que le disque était prévu être en couleur (je m’en fous un peu ceci dit). Il s’agit d’une édition dont le disque vinyle n’est pas du tout limité mais a été vendu à prix exclusif (plus de 60$ pour un disque simple quand la version identique musicalement mais sans le livret de 32 pages est presque moitié prix). Et le disque n’est pas propre, il a une légère quantité de bruit de fond (surtout en face A), tout de même.

Ceci dit, le disque reste superbement enregistré, superbement réalisé, les pièces musicales sont incroyables, la spatialité de l’enregistrement est fantastique, les compositions frappent dans le mille et le côté numérique de l’album n’est pas vraiment présent lors des passages voix-piano. En d’autres mots, je suis déçu pour les superbes auteurs compositeurs interprètes sur cet incroyable projet, c’est juste trop beau. Dommage que Universal ait succombé à l’appât du gain court-terme pour le RSD et l’ait gâché sur ce disque vinyle.

RSD2016: Bishop Briggs – Bishop Briggs

Il y a des artistes qui passent dans le beurre parfois. Lors des RSD, on se lance vers les rééditions insipides quand des nouveaux artistes sortent leur premier disque sans que les gens ne comprennent ce qu’ils ont la chance d’avoir sous les yeux.

Album: Bishop Briggs
Artiste: Bishop Briggs

En Test: 2016 Vinyle transparent (RSD Vendredi Fou)

Étiquette: Teleport Records
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Ce disque se trouve peut-être encore dans des surplus RSD. Demandez à Fréquences s’ils se commande afin d’éviter les frais ridicules sur certains sites d’échange.

Il y a un mois, j’écoutais des nouveaux artistes et je suis tombé par hasard sur Bishop Briggs. Son album est en effet officiellement sorti le 14 avril. Quelle voix, quelle chanteuse, quelles chansons! La femme originaire de Londres, ayant habité toute sa vie à Tokyo et qui habite dorénavant à Los Angeles a fait tourner beaucoup de têtes avec ses premières chansons. Elle a touché à beaucoup de #1 un peu partout aux États-Unis depuis une petite année. Complètement fou comme EP! Alors je me devais de voir s’il existait en vinyle.

Eh bien oui! L’album est sorti le 14 avril 2017, mais ce même album a été pressé pour le Record Store Day d’automne 2016 en version intégrale! Je suis sauté dessus lorsque que je m’en suis rendu compte et j’ai réussi à m’en commander un exemplaire à travers Fréquences. Il restait de ses disques!

Côté style, c’est un mélange de pop rock alternatif (sans beaucoup de guitare), un peu gospel, un peu de Florence + The Machine, va ouvrir pour Coldplay, de la basse à profusion, rythmes simples inspirés du Hip Hop américain, rythmes chants d’esclaves, et de la très belle grosse voix puissante et émotive.

Si vous réussissez à avoir le vinyle… il est vraiment incroyable! Oui l’album est légèrement compressé, mais c’est à peine visible. Bien enregistré, bien matricé pour vinyle, fait avec passion, peu de bruit de fond, peu de popcorn. Et en plus, le disque est superbe visuellement (les DJ n’aimeront pas ça, c’est quasi impossible de trouver les débuts de chansons).

On achète si on aime PJ Harvey, Florence + The Machine, Betty Bonifassi, Dorothy.

Rétrospective Le Couleur et Lisbon Lux Records

Ok, je l’avoue, je suis fan fini de certains groupes. Le Couleur est un de mes groupes préférés depuis leur premier vidéoclip. Et Lisbon Lux Records, anciennement faisant partie de l’écurie DEP, est un exemple parfait de groupe se donnant à fond pour leur Art.

Commençons par leur tout premier album

Album: Voyage Love EP
Artiste: Le Couleur

En Test: 2013 Vinyle 45RPM

Étiquette: Lisbon Lux Records
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Vous pouvez acheter le disque vinyle sur le site de l’étiquette directement.

Belle mise en bouche pour ce groupe synthpop montréalais. C’est avec leur vidéoclip Voyage Amoureux que je les ai découverts. Dans des années où j’étais fanatique de The Chromatics et de l’étiquette Italians Do It Better (je devrai vous parler d’eux un jour) m’est arrivé directement de ma petite ville un groupe complètement fou. Chanteuse voix sulfureuse, synthés italo, basse proéminente et compositions pop bonbon style ancien avec une touche parfaitement moderne. Wow. Et ils ont produit leur premier disque EP en vinyle!

Côté disque, c’est une première étape pour nos protagonistes avec plusieurs impairs de composition, mais aussi toute la joie et fougue d’un excellent commencement. Des chansons qu’ils jouent encore avec plaisir dans leurs spectacles. Et un disque vinyle légèrement bruyant, mais malgré tout le côté numérique, reste qu’il se défend fort bien. C’est un beau petit disque qui nous donne le goût d’en écouter encore plus.

Album: Dolce Désir EP
Artiste: Le Couleur

En Test: 2015 Vinyle 45RPM

Étiquette: Lisbon Lux Records
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Vous pouvez acheter le disque vinyle sur le site de l’étiquette directement,

Deuxième disque, deuxième EP. Décidément. Mais cette fois-ci, le groupe a pris du galon, nouveau bassiste (French Fox, qui co-réalise le disque) donnant un style beaucoup plus disco. Moins de guitares, plus de synthé; le côté italodisco est définitivement assumé, ce qui est d’ailleurs parfaitement clair avec la chanson Concerto Rock. Mais ce qui est tout aussi clair, c’est que malgré le fait d’être un EP, c’est aussi un disque avec une face B. Les chansons de la deuxième face sont prévues moins à succès. Malgré tout, les chansons du disque ont toutes eu des vies, sont jouées lors de leurs spectacles et sont bien produites avec passion.

Et qualitatif pour le deuxième vinyle, je vais répéter le même refrain que pour le premier disque: le vinyle est bruyant et ma copie est légèrement décentrée. Sonne légèrement plus numérique que le premier disque, sans que ça n’occasionne de gène.

Album: P.O.P
Artiste: Le Couleur

En Test: 2016 Vinyle

Étiquette: Lisbon Lux Records
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Enfin un album! Enfiiiin! Pacific Ocean Park est le premier album complet de Le Couleur, premier (et dernier) disque avec le distributeur DEP, et aussi un retour aux sources en même temps qu’une progression. Dorénavant beaucoup plus 70’s pop et une touche 80s avec des 404, 808 et synthés assumés, avec la même touche de grooves disco qui font leur charme. L’expérience French Fox restera en tant qu’ami, cofondateur de l’étiquette LLR et en coécriture pour Underage. Malgré sa présence, ça paraît côté basse, qui est beaucoup moins présente, mais c’est avec joie qu’on retrouve les trois sbires d’origine, qui resteront unis pour leur premier long jeu! L’inspiration de Daft Punk – RAM est claire sur cet album. Ce n’est pas que du disco, ceci dit. Beaucoup de pop et chansons radiophoniques d’une autre ère agrémentent aussi le disque, qui est un petit bonbon à écouter.

Côté sonorité, le disque vinyle est plus compressé que les deux premiers EP, l’influence DEP j’imagine. Mais aussi, il ne semble y avoir eu qu’un seul matriçage, autant pour la version numérique que pour la version vinyle. Je ne suis pas totalement certain si j’aime réellement le disque vinyle pour être franc. Il joue très bien, il possède une bonne qualité, mais il sonne beaucoup plus Protools que les deux premiers EP qui avaient une qualité organique allant fort bien avec ce style musical.

Et la suite…? Félicitations à Laurence, la chanteuse du groupe, d’avoir eu un superbe petit bébé. Comment changer une vie en une leçon, et comment rendre plus difficiles les tournées à travers le monde? N’empêche que les vidéoclips fonctionnent bien et la compo, ça se fait bien en studio à gauche ou à droite. Il y a donc peut-être des chances pour une suite au groupe!

Mais Lisbon Lux Records, ce n’est pas que Le Couleur. Voici deux autres petits disques achetés récemment, en rafale.

Album: #Followme
Artiste: Fonkynson

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Lisbon Lux Records
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Encore une fois, ce disque peut être acheté directement sur le site de l’étiquette.

Après ses deux premiers LP en numérique et quelques années de spectacles, il commençait à être temps que Fonkynson sorte son premier disque. J’ai connu Fonkynson lors de la Nuit Blanche de Montréal 2015 où il a joué avec ses sbires de Lisbon Lux dans la salle de l’ONF. Comment danser en une leçon avec ce DJ Future Disco synthpop. Côté sonorité, le vinyle est un peu comme pour P.O.P hélas, il a une sonorité très numérique quand ce genre de disque aurait fort besoin de plus de cette chaleur du vinyle. N’empêche que je ne le reléguerai pas aux oubliettes, c’est le genre de disque qu’on adore mettre juste comme ça dans un party chez soi, l’oublier sur la table tournante et se retourner pour voir tout le monde danser et s’amuser règle générale.

Album: Jeunes Instants
Artiste: Paupière

En test: 2016 Vinyle 10po

Étiquette: Lisbon Lux Records, Entreprise
LLR0034, ENTRE29V

Bien sûr, ce disque peut être acheté directement sur le site de l’étiquette

Premier disque d’un projet de Pierre-Luc Bégin, mieux connu pour le groupe We Are Wolves, Paupière est une découverte récente de ma part (merci Julien).

Synth-pop hard à paroles, avec une overdose de basse, Jeunes Instants ne peut être décrit comme étant sympa, c’est des paroles crues, de la musique crue, de la profondeur musicale sur un disque 10 pouces parfaitement bien enregistré. Il y a de l’amour dans la production de ce disque vinyle, mes amis. La pochette semble louche, c’est louche, mais c’est un premier balbutiement plein d’avenir. C’est beaucoup plus près du groupe Perturbator que du bonbon dans ce cas-ci. Si vous cherchez plus de mordant et moins de disco, ce disque est le vôtre.

Voilà pour cette petite rétrospective. Je vous suggère aussi le CD de compilation «Vol. III» célébrant le quatrième anniversaire de LLR. Et la prochaine fois que je vais croiser Julia Daigle (de Paupière), je vais être heureux de parler de leur disque qui est vraiment excellent… et Laurence Giroux-Do (de Le Couleur), peut-être que je vais oser lui parler un peu plus (tsé quand tu rencontres un artiste que tu aimes vraiment et que t’essaies de juste te rappeler de tes mots de maternelle en français?).

Réédition RSD2017: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Polydor a ressorti pour le RSD2017 une copie de l’album double Quadrophenia, produit par The Who en 1979.

Album: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Artistes Variés mais produit par The Who

V.O.: 1979 Vinyle double
Polydor ‎– 2625 037

V.O. album de The Who: 1979 Vinyle double
Track Record ‎– 2657 013

En Test: 2017 Vinyle double vert

Étiquette: Polydor, Universal Music Company
5732868

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Acheter l’album de The Who en vinyle double chez Fréquences

Poursuite de l’invasion britannique avec un des grands groupes Mod des années ’70. Deuxième opéra rock de The Who, Quadrophenia est un des derniers grands albums concepts de The Who. Mais attention, il y a deux versions de l’album. La première est la version de l’opéra rock de The Who, mis en pièce théâtrale. La deuxième est trame sonore du film produit cette même année (cette version en critique).

Les puristes n’aimeront pas cette version. La trame sonore n’est pas la version de The Who telle que composée par Pete Townshend. Le deuxième disque a beaucoup de collaborations qui mènent l’album dans tous les sens. The Who est plus rock classique voire hard rock. Les ajouts sont dans tous les sens, y compris Green Onions de Booker T. pour ne nommer que celui-ci. En tant que trame sonore, ça reste une très bonne trame sonore. En tant que personne appréciant The Who, je dirais que j’aurais préféré l’original.

Mais ça reste un très bon disque. Et côté qualité? Évidemment c’est une réédition de qualité exemplaire. Jon Astley avait déjà rematricé l’album de The Who, alors c’est de bonne guerre qu’il s’occupe de l’album du film. Côté sonorité, c’est un peu un mélange, d’un bord, l’album de The Who est impeccable. De l’autre, le matériel des autres artistes est un peu mêlé côté qualité, ce qui est tout à fait normal pour une compilation. Le travail effectué est quand même excellent. Le côté numérique ne s’entend pas du tout à part pour une certaine qualité sibilante à certaines pièces et le côté plus approximatif propre à une compilo, ça s’écoute parfaitement bien. Le matriçage vinyle ne rougit d’aucune version, nouvelle ou ancienne.

On achète si on aime The Kinks, Cream, The Byrds, Derek and The Dominos, The Moody Blues.

Réédition RSD2017: Miley Cyrus – Bangerz

Deuxième album post-Hannah, premier album où la star se concentre exclusivement sur la musique et non sur sa carrière d’actrice. Réimpression Record Store Day en rose.

Album: Bangerz
Artiste: Miley Cyrus

V.O.: 2013 Vinyle Picture Disc double
RCA 88883-79261-1

En Test: 2017 Vinyle double rose #01513

Étiquette: RCA, Sony Music Entertainment
88883-74525-1

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Si vous recherchez les deux Nº1 de Miley, c’est sur cet album. RCA a fait un bon travail avec elle! C’est aussi cet album qui a définitivement arraché l’idée de Hannah Montana, avec des performances vidéos et des spectacles que d’aucuns ont dits vulgaires. N’empêche qu’elle s’est fait connaître comme réelle artiste à partir de cet album.

Et la vieille version d’origine, la version deux vinyles Picture Disc 2013? Je m’excuse, je n’ai pas 300$ à dépenser pour un picture disc, quoique j’ai entendu parler que la gravure était impeccable et que ça valait la peine pour un picture disc. J’ai un doute… mais je n’irai hélas pas vérifier. Si vous en avez une copie, je serais curieux de l’écouter avec vous chez moi pour voir la différence. Et pour ça, une version (encore) à moins de 100$ (faites vite), c’est du vol!

Ok et cette version? Très silencieuse, très bonne qualité, bonne gravure, bonne sonorité. La voix est belle, les instrumentations sont belles et précises. Le matriçage vinyle a été soit-disant effectué par un des grands, Dave Kutch, propriétaire de The Mastering Palace et il est vraiment excellent. Par contre, je dis soit-disant, parce que j’ai l’impression qu’il a réalisé le matriçage initial pour CD et que c’est cette version qui a été utilisée pour le vinyle. Reste que le disque est plus profond, plus dynamique et plus détaillé que la version CD. Je vais donc voter pour un matriçage Kutch, une post-production CD plus compressée; ensuite, un master 96/24 sans compression de post-production, qui a été utilisé pour produire les vinyles.

On peut le remarquer avec son succès Wrecking Ball (1B2), qui compresse solidement lors des refrains, mais beaucoup moins violemment que sur le CD. On le remarque aussi avec le niveau de profondeur beaucoup plus constant sur #GetItRight (1B4). Surtout, l’album ne me donne pas mal à la tête de compression comme le CD.

Bref, Miley sait bien traiter ses fans. Un Picture Disc qui sonne bien (quuuouah?), un disque rose double pour le RSD, des productions de qualité. Peu de disques mais des disques forts et une belle carrière pour elle qui a su sortir des albums pour ceux qui l’aiment.

2017: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Il n’y a pas que le RSD. Il y a aussi des incroyables albums qui sortent dans un champ gauche inattendu. Un album de covers qui se démarque.

Album: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Artistes variés

En test: 2017 Vinyle

Étiquette: Columbia, 30th Century Records
88985 41708 1

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Le but de ces critiques est de vous faire connaître des trucs étranges. Comme ceci, qui est un de mes coup de cœur des dernières semaines. Album réalisé par Danger Mouse, pirate s’il en est un, basée sur une série télévisée produite par Amazon avec une  prémisse des plus intéressantes. La série parle d’une réalité alternative où l’Allemagne et le Japon l’ont emporté lors de la 2e guerre mondiale et on se retrouve avec un monde où les chansons que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas enregistrées par les artistes que nous connaissons. Un peu à la façon de Sound City de Grohl, avec des artistes invités et une atmosphère différents pour chaque chanson, dans ce cas-ci, on a droit à des chansons réalisées par des artistes d’avant-plan, avec une stylistique glauque un peu, comme en 1962, des univers différents. C’est des chansons individuelles absolument géniales donnant une vision réellement différente des originaux que nous connaissons tous.

Et la sonorité? C’est un disque double avec amplement d’espace afin d’offrir la qualité de reproduction nécessaire et de faire ressortir toute l’atmosphère des chansons. C’est vraiment comme si on avait un disque de compilation dans les mains, sauf que ce sont des originaux. Chaque chanson nous entre dans son univers et nous en ressort. Et il y a réellement un côté passionné de la part de Sam Cohen et de Danger Mouse, qui se sont sérieusement payés un beau trip avec ce disque, ça sonne authentique. Et ça sonne imparfait, en fait le disque a été enregistré moitié vintage, moitié moderne, et a été imprimé sur vinyle avant d’être enregistré de nouveau afin d’avoir le master. Ce qu’on a ici est donc le vinyle d’un vinyle pour chaque chanson, comme une vraie vieille compilation. De parler de haute fidélité serait donc inapproprié, le disque est sale, est compressé pop 60s, a du bruit de fond imprimé sur chaque chanson. C’est ce qui fait la beauté de cet album.

Concept cinq minutes: De la Coloration et des Hommes

J’entre de plain-pied dans l’univers audiophile afin de vous convaincre que le disque vinyle est résolument supérieur (et de beaucoup) au CD; pourquoi c’est une superbe nouvelle que les cassettes audio font leur retour; pourquoi ça vaut la peine de se payer des fils audio à 600 $.

Mesdames et messieurs et ceux entre les deux, je vous présente votre oreille. La meilleure façon que je peux vous parler de votre oreille, c’est de faire comme si cette dernière est en deux parties. Il y a d’abord le micro et ensuite il y a le rack à effets.

Votre microphone, c’est votre tympan. À votre naissance, il débute sa vie habituellement en parfait état, lisant toutes les fréquences parfaitement, d’une 20aine de Hertz à 20KHz. Comme n’importe quel microphone, il est optimisé pour quelques tâches. Habituellement, on pourrait dire communiquer avec les autres. Allons-y Néandertal : chasser, ne pas être chassé, bref pouvoir lire son environnement immédiat. Il a quelques fonctionnalités sympas, dont celle de fonctionner adéquatement dans l’eau.

Vos effets, c’est la gestion du signal qui est fait au préalable dans votre cerveau. On a tout d’abord un système de compresseur-limiteur intégré qui fait qu’on sursaute quand il y a beaucoup de son d’un seul coup, qui nous permet d’écouter des chuchotements à l’oreille (chéri, approche-toi) tout comme des bruits très forts (JE T’AIME!). On a aussi un système d’égalisation multibande qui fait qu’on s’habitue aux fréquences basses, médianes, hautes et va les adapter selon ce que notre oreille va nous donner. Alors même si on devient dur de la feuille à mesure que les années passent, le compresseur va faire son travail et on ne s’en rendra pas (trop) compte. Même si on perd l’usage de certaines fréquences après que votre bébé vous ait pleuré dans l’oreille droite durant une heure, on va s’en rendre compte dès les premiers instants, mais on va s’adapter.

Tout ça pour dire que nos oreilles ne réagissent pas de la même façon pour une personne ou une autre. Ma fiancée a un problème d’audition, porte un appareil auditif, et la meilleure façon que je pourrais décrire son problème est que son égalisateur de fréquences est constamment dans le tapis. Alors dès que des sons trop aigus arrivent, elle a mal aux oreilles bien avant moi qui suis pourtant considéré comme ayant une bonne audition. Pourtant, ça devrait être le contraire, la personne sourde qui n’a pas mal aux oreilles et la personne ayant des oreilles normales qui se fait agresser.

C’est un peu la même chose avec absolument toutes les composantes de votre système de son. Chaque composante va y apporter son lot de filtres, de modifications, de tessitures sonores, de bruits, d’incapacités, de forces. Et la composante la plus pure n’est pas nécessairement la meilleure. Nous vivons dans une belle période de la haute fidélité où nous avons atteint une perfection relative, à un point tel où nous devons décider, afin d’avoir une meilleure sonorité, de réduire dans la qualité. Aujourd’hui, nous arrivons de façon empirique et avec des appareils spécialisés à capter des fréquences de quelques centièmes de hertz, à pouvoir capter près du mégahertz. Pour toutes ces fréquences, nous avons plus d’une centaine de milliers de niveaux de volumes. Nous en sommes au point où nous pouvons déceler les changements de pression acoustique dans une pièce, où un avion qui déchire l’espace (désolé du ver d’oreille) va se faire entendre dans le bruit de fond d’une captation en salle acoustiquement neutre malgré la présence d’un orchestre symphonique entier.

Même chose avec l’enregistrement. On est rendus, avec le format DXD, à des fréquences inouïes qui dépassent largement le seuil de l’écoute des humains. La résolution numérique est à un point de qualité tel qu’il est impossible de déceler sa plus petite composante. Les amplificateurs peuvent dorénavant cracher amplement de signaux pour nous rendre sourds tout en gardant assez de qualité pour faire jouer en toute subtilité quelque chose d’inaudible. Les haut-parleurs scientifiques sont rendus tout aussi incroyables. Le nirvana!

Et pourtant…

Cette captation parfaite est déstabilisante, troublante. Elle réduit la qualité inhérente d’un enregistrement. Les extrêmes graves sont coupés des enregistrements à cause de l’énorme place qu’ils occupent, leur difficulté d’être reproduits adéquatement, le tout pour une fréquence qu’on peut difficilement ressentir. Même chose pour les ultras hautes fréquences, où on débute à empiéter sur les ondes radio, où le microphone spécialisé capte les détecteurs de mouvements des systèmes d’alarme (avec un volume ridiculement fort d’ailleurs). Toutes ces fréquences se font capter au détriment de l’audio, à moins de savoir ce que l’on fait.

Des études en psychoacoustique ont démontré que les gens n’étaient pas capables de déceler la différence entre une source à haute résolution et un équivalent CD (Meyer, Moran, AES 2007; Archimago’s Musings). Elles ont démontré qu’à l’aveugle, une personne normalement n’était pas capable de déceler si une pièce musicale était en MP3 de haute résolution versus une copie parfaite du CD (étude McGill), mais qu’on peut s’entraîner à discerner ces différences. Encore plus drôle : il est plus facile de discerner les fréquences et les mouvements subtils lorsqu’il y a du bruit de fond! Et si vous désirez en savoir plus, cet article en anglais est excellent et décrit bien pourquoi trop de résolution peut être mauvaise (Neil Young – non pas le musicien! Le chercheur!).

Ouais bon OK hey là le scientifique de pacotille. Et toi, tu en penses quoi? Je suis relativement d’accord avec l’article de Young. Je considère qu’il y a beaucoup, mais beaucoup, mais vraiment beaucoup de choses à se préoccuper avant de considérer de la super haute résolution de fou sans perte ni coups sûrs. Un gros caca fumant version haute définition va quand même rester un gros caca fumant. Un producteur qui va te massacrer côté guerre du volume (voir mon premier article en janvier) et un musicien chanteur adepte de l’autotune qui prend des exemples sur Internet sans jamais comprendre ses logiciels enfichables audio, eh bien on risque de réduire d’une façon assez ridicule le besoin de quoi que ce soit de plus qu’un MP3 128Kbps.

Là où je suis moins d’accord, c’est lorsqu’il dit que la haute résolution est effectuée au détriment de la qualité sonore. Si c’est fait de façon bâclée, soit. Même moi je l’ai écrit plus haut! Mais si c’est produit d’une façon exemplaire avec des appareils exemplaires et une technique exemplaire, comme il se doit, je crois sincèrement que ça ne peut pas nuire. On ne pourra peut-être pas entendre mieux, mais on ne pourra jamais entendre pire. Et en cas de doute, en mettre plus! Tout comme on a réussi à bien faire sonner des CD avec une superbe résolution impeccable, on peut certainement passer outre les problématiques inhérentes à l’ultra haute résolution.

Je suis parmi les malchanceux qui ont entraîné leurs oreilles à entendre la compression. Et même moi, je vais être le premier à consommer des flux réseau de piètre qualité. Oui j’ai déjà fait l’encodage de AAC à 96 kilobits et ne pouvait que très difficilement voir la différence avec l’original parce que la source s’y prêtait.

Et tout ça pour vous dire que dans le fond, ce qui importe, ce sont vos oreilles! Retour au début de l’article. La sonorité qui importe, ce n’est pas l’hyper haute résolution folle avec des micros spéciaux ultras neutres dans un environnement ultra neutre. Toute cette neutralité n’est qu’une excuse de toute façon. La vérité en audio n’existe pas, je vous l’ai dit la semaine passée. Ce que tout bon musicien, tout bon producteur, tout bon audiophile recherche, c’est de plaire à ses oreilles. Et une fois qu’on a compris ça, soudainement, notre monde s’ouvre!

À l’intérieur du monde en dessin animé de Roger Rabbit : Les plus grands guitaristes aiment fréquemment les amplificateurs à lampe! Cet objet amélioré lors de la Seconde Guerre mondiale, la lampe, qui sert à amplifier l’électricité dans les vieux ascenseurs, qui servent encore à amplifier à peu près toutes les radios FM. Oui, la lampe qui éclaire encore parfois nos chaumières (en plus évolué quand même!). Mais pourquoi quand on possède un transistor qui réalise mieux avec moins de courant, moins de bruit de fond, plus de précision? Parce que la lampe offre une courbe de reproduction accentuant les sons faibles et compressant les sonorités fortes d’une façon naturelle. La courbe d’amplification en S donne une qualité au son qui sied bien notre oreille. En outre, on y retrouve une certaine chaleur, un bruit de fond et une imprécision très agréable à l’oreille. Très très agréable à l’oreille! Et oui, analytique en même temps; ces fréquences légèrement adaptées nous aide à mieux entendre notre musique de façon organique.

Les mélomanes aiment les vinyles, les bobines et les cassettes! Encore une fois, le vinyle possède une qualité organique indéniable. Même chose pour les bobines et les cassettes qui produisent des sonorités qu’on adore, le côté immédiat, mais feutré, la compression des sonorités fortes, l’aspect nuancé, la proximité du musicien, le léger bruit de fond nous permettant de mieux apprécier les sonorités légères, le côté feu de foyer réconfortant, mais aussi le côté hyper flamboyant et dans notre face. Des extrêmes, des antonymes qui se retrouvent tous dans un produit. Encore une fois : de la coloration! Je peux reconnaître parmi mille les sources provenant d’un ruban magnétique. Je peux reconnaître un vinyle jouant un CD ou une source numérique malgré le fait que cette dernière soit amplement meilleure que le vinyle. Coloration! On peut reconnaître parmi tous les micros quand quelqu’un utilise un Neumann U87 comme micro dans un enregistrement; les guitaristes sont des fanatiques absolus des SM57, micro bas de gamme s’il en est un, mais qui est utilisé dans tous les spectacles, dans tous les enregistrements. Co… lo… ra… tion!

Coloration même à travers votre ampli à transistors, vos écouteurs à 5$, votre lecteur CD, vos courbes de réponses en fréquences de votre décodeur DAC. Mais le moins de coloration possible pour vos moniteurs studio, le moins possible pour votre DAC de musicien, le moins possible pour votre ampli de studio. Ce n’est pas du tout le même but en studio que dans votre salon et le matériel d’un va rarement faire le saut à l’autre.

À l’intérieur de votre monde à vous! Votre système de son! Ce sont vos oreilles. C’est votre style de musique. C’est sur le format que vous préférez (Vinyle, CD, Streaming, MP3, la TV, Youtube, cassette, bobines). Rendu là, le gros questionnement est de savoir comment rendre votre musique avec la coloration que vous recherchez dans vos oreilles à vous. Chaque composante interagit avec d’autres, chaque composante a des forces et des faiblesses et c’est votre travail à vous que d’en trouver les implications. Un ampli à 50 000 dollars peut très bien avoir sa place avec un ensemble de haut parleurs rétro Minimus 7 de Radio Shack. Des haut-parleurs à 12 000 dollars peuvent très bien profiter de fils achetés chez Monoprice. Un système de haut-parleurs pour ordinateur Logitech peut parfaitement se transformer en monstre avec des fils à 600 dollars. Ou peut-être que votre ampli Bryston est ce que vous cherchez et rien ne pourra l’améliorer. Vous seuls détenez la vérité de vos oreilles avec votre style musical! Ne laisser personne vous influencer! Commencez par écouter votre musique objectivement. Posez-vous la question si ce que vous entendez vous plaît. Posez-vous la question selon vous, qu’est-ce qui pourrait améliorer votre qualité de musique. Est-ce que votre source est déficiente? Manque-t-il de basse, y a-t-il trop de présence? Est-ce que l’imagerie stéréo est adéquate? Allez écouter des systèmes de son de fou et faites la comparaison. Déterminez ce que vous aimeriez changer et surtout pourquoiEmpruntez des pièces d’équipement et tentez d’améliorer votre propre chaîne stéréo! Modifiez les positionnements, améliorez votre pièce d’écoute. Attention aux biais positifs, non peut-être que votre nouvelle cartouche de table tournante à un million de dollars n’est pas mieux (pour vous) que votre vieille Shure. Lisez sur le sujet, c’est passionnant! Bref: apprenez à vous connaître ainsi que de connaître votre chaîne et votre musique. C’est un investissement à long terme!

Chez moi, j’ai changé mes fils de connexion de table tournante parce que je les considéraient déficients. Je savais qu’il y avait une faille majeure là. Et le changement a été fort bénéfique. Étais-ce bien avant? Oui. Est-ce mieux aujourd’hui? Selon mon écoute et mon analyse, oui. Je retrouve moins de la basse pompante qui nuisait à mon écoute et j’ai une neutralité accrue sur les mid-hautes. Merci Câbles Luna pour l’excellente mise à jour! La coloration que leurs fils apportent versus celle de mes anciens cables est compatible avec ce que je recherche comme sonorité. Et à l’opposé, il faut aussi avoir la décence de se poser la question si réellement on voit une différence ou si c’est simplement qu’on veut tellement en voir une qu’elle finit par se matérialiser. Il faut aussi avoir la décence de se laisser du temps avec le nouveau produit et enfin revenir à l’ancien, par curiosité, et de redécouvrir avec le même biais positif ce qu’on avait auparavant. Peut-être que ces mêmes fils miraculeux pour moi n’apporteront rien à votre système … ou même être carrément mésadaptés!

Réédition RSD2017: Lhasa – La Llorona

20 ans après la sortie de ce premier album choc de la part de Lhasa de Sela, Audiogram nous le ressort en vinyle édition limitée pour le RSD.

Album: La Llorona
Artiste: Lhasa

V.O.: 1997 CD; Tôt ou Tard / Audiogram

En Test: 2017 Vinyle #250

Étiquette: Audiogram
88985418291

Achetez la version CD chez Fréquences. Bonne chance pour le vinyle!

Avant le RSD, beaucoup de gens disaient qu’ils boycottaient ce dernier parce qu’ils n’allaient y retrouver que des versions mercantiles, des trucs bizarres et louches, des face B qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Et l’album La Llorona sort justement pour le Record Store Day, version extrêmement limitée, 500 copies pour un album séminal, le premier opus d’une grande montréalaise d’adoption, happée par un cancer du sein à l’aube de 2010. Depuis, c’est l’opposé, pourquoi avoir fait des versions en édition limitée d’un tel disque, on ne peut le retrouver qu’à des prix ridicules sur Discogs, c’est de la m…, c’est horrible, quelle honte. Mon avis tout personnel est que c’est justement le but du Record Store Day. C’est d’offrir de très grandes œuvres en édition limitée afin de remercier autant les magasins que les clients d’un magasin de se déplacer. Le but, c’est de récompenser les acheteurs du premier rang en leur offrant quelque chose d’unique et de spécial. Et si vous désirez ne pas vous déplacer cette journée-là, ou si vous n’êtes pas chanceux, vous risquez d’avoir à payer 100$ sur Discogs. Justement, le prix descend constamment sur Discogs jusqu’à ce qu’une personne folle ne l’achète. Passant de 250$ (sérieusement?!) à 100$, personne n’a encore mordu à l’hameçon. Et peut-être que Audiogram, fort de ce succès, va sortir une version qui n’est pas limitée éventuellement. Qui sait. Ce que je sais, c’est que je n’irai pas pleurer sur les pots cassés par rapport au RSD ou aux malchanceux qui n’ont pu se le procurer. Il y en avait beaucoup de copies de ce disque le matin du RSD. Elles se sont envolées comme des petits pains chauds. Voilà. Merci à Audiogram de penser à nous, merci aux disquaires de tenir le fort, merci aux clients de se déplacer afin d’obtenir des disques d’exception. Merci au RSD de permettre une telle vitrine.

Bon, assez de politique! Ce disque, il est comment! Et cékiça Lhasa? Lhasa de Sela est une montréalaise d’adoption qui chantait en espagnol, en français et en anglais (sa langue maternelle). Représentant parfaitement le multilinguisme montréalais, représentant une vision folk très intime et très passionnée, elle a conquis le cœur de la planète avec des ventes de plus de 500K d’exemplaires de son premier album, La Llorona (la pleureuse).

Hélas, Lhasa est décédée le 1er janvier 2010 des suites d’une longue bataille avec le cancer du sein. Elle a tellement marquée au fer rouge son Mile-End d’adoption que les citoyens ont fait pression afin que la ville renomme le parc Clark où elle se rendait fréquemment, vœu qui s’est exhaussé en 2014.

Le parc Lhasa-De Sela à Montréal. Photo : Radio-Canada/Nadine Viel

Et ce premier disque, en première version vinyle limitée… Il est bruyant, ma copie a une petite ligne de poussière sur toute la longueur. C’est le seul défaut que je puisse y trouver. C’est un excellent album, bien réalisé, bien enregistré et bien reproduit ici. Beaucoup de soin afin de rendre respect à cette œuvre incroyable.

On achète si on aime Cesária Évora, Souad Massi, Mercedes Sosa,

Réédition RSD2017: Rostropovitch / Giulini – Dvořák / Saint-Saëns

Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.

Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra

Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33

V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI

En test: 2017 RSD Vinyle Double

Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
0190295890070

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.

Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.

Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.

Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.

Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!