Réédition 1978 / 2016: Hailu Mergia & Dahlak Band – Wede Harer Guzo

Danse Éthiopienne de 1978

Album: Wede Harer Guzo
Artiste: Hailu Mergia & Dahlak Band

V.O.: 1978 Cassette
SM Recording (Éthiopie)

En Test: 2016 Vinyle double
Awesome Tapes From Africa
ATFA 021LP

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Tout ce que j’ai appris de ce groupe, c’est à travers des recherches Internet et la page informative fournie avec le vinyle. Et c’est bien peu de choses : groupe en vogue auprès des jeunes éthiopiens il y a 40 ans, alors qu’il y avait un régime sévère qui contrôlait le pays avec des couvre-feux. N’en déplaise à ces derniers, les clubs de nuit ouvraient avant le couvre-feu et les gens dansaient jusqu’au lever du jour.

Le style musical représenté ici est un mélange d’afrobeat, de musique très relax et chaleureuse, des longs grooves dignes de Blue Note Lost Grooves, une touche éthiopienne traditionnelle, un soupçon de soul, des chœurs, de la joie. C’est différent, mais aussi c’est une obligation pour les admirateurs d’afrobeat!

Et la qualité ? Disque double, gravure impeccable, disques épais, passion… et aucune qualité! L’étiquette Awesome Tapes From Africa se spécialise dans la réédition de rubans musicaux provenant d’Afrique. Non, il n’y a jamais eu de vinyle; non, la bande maîtresse n’a jamais été conservée. Tout ce qu’on possède de cette tranche de vie, c’est une petite cassette qui avait ses 38 ans bien sonnés lorsqu’ils ont fait le transfert et tenté de récupérer un peu de qualité de ça, cassette fournie par Hailu Mergia lui-même, sa seule copie! La bande était écrêtée, les volumes approximatifs, ce n’est pas du tout quelque chose de haute qualité, sans compter la qualité de base du matériel d’enregistrement. On est loin des Fela Kuti ou des Tony Allen! N’empêche que ça s’écoute comme dans du beurre, fondu à la chaleur des nuits éthiopiennes! Audiophiles, ce n’est pas pour vous!

Réédition RSD2017: Rostropovitch / Giulini – Dvořák / Saint-Saëns

Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.

Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra

Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33

V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI

En test: 2017 RSD Vinyle Double

Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
0190295890070

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Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.

Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.

Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.

Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.

Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!