2018: Justin Timberlake – Man Of The Woods

Le retour du chanteur sexy de *NSYNC, mouture 2018!

Album: Man of the Woods
Artiste: Justin Timberlake

En Test: 2018 Vinyle double en encart

Étiquette: RCA
19075-81321-1

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On ne peut pas dire que Justin Timberlake soit prolifique. Il ne sort que très peu d’albums. À partir de son album Justified en 2003, qu’on peut considérer comme une suite de *NSYNC, il sortit son superbe album Futuresex/Lovesounds en 2006, album de plus de 70 minutes enchaînant succès sur succès. En 2013, on a droit à une expérience de composition avec TimbalandThe 20/20 Experience, album double (quadruple en vinyle) sorti en deux parties séparées de six mois, encensé par le public, avec plusieurs très bons succès. Les albums totalisant plus de 140 minutes restent relativement au plat ceci dit. Michel Gondry a été cité pour dire «J’ai eu à choisir entre la qualité et la quantité. J’ai choisi la quantité parce que la qualité passe, mais la quantité reste.» C’est exactement ça pour l’expérience: beaucoup de chansons sans se concerner sur la qualité en général. Et surtout, on va passer pour réinventer la roue. On est dans du terrain connu. Même chose pour Man Of The Woods; l’album ne réinvente pas la roue, on écoute du Justin Timberlake, on a droit à des superbes succès, des chansons qui passent beaucoup plus que cassent, de la pop bonbon entremêlée de hip-hop. C’est exactement au visage de l’homme: il aime s’amuser, produit des excellents succès, ses admirateurs sont heureux et pour nous faire patienter, il entrecoupe ses longues périodes de compositions de simples disparates.

Cet album est aussi joyeux que l’homme puisse l’être: des compositions pop plus ou moins bonbon, plus ou moins sexuelles, des touches de hip-hop dans lequel on sent les sourires. La légère tension d’un Supplies est immédiatement réduite à néant avec un Morning Light en collaboration avec Alicia Keys, ce n’est pas un album d’introspection, c’est un album de party.

Et le disque vinyle double (encore une fois un très long album de plus de 65 minutes) est enregistré et reproduit avec toute la qualité qu’on peut espérer d’un monstre de la pop: un album fort, de qualité, matricé avec déférence, tout y est. On ne peut exiger plus ou moins. Nécessaire en vinyle? Peut-être pas, mais le disque a sa place dans une bonne collection et vous ne trouverez pas de meilleure qualité en numérique.

2017: P!nk – Beautiful Trauma

Traumatisme Pop

Album: Beautiful Trauma
Artiste: P!nk

En Test: 2017 Vinyle double en encart

Étiquette: RCA, Sony Music
8985-47469-1

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P!nk est de retour cinq années après son dernier disque, The Truth About Love, qui a été un succès autant commercial que de critiques. Beautiful Trauma est un peu un entre-deux, plus personnel, mais plus commercial; plus commercial, mais moins radiophonique et explicite à souhait; plus explicite et edgy, mais beaucoup plus pop et moins rock. C’est drôle comme progression, P!nk a tout brisé ses premiers contrats et son style qui l’envoyait vers de la pop-bonbon, ses deux disques Try This et I’m Not Dead étant beaucoup plus rock, les disques suivants allant dans une progression oldies et style alternatif. Mais ici, c’est un retour vers de la pop avec très peu de rock. Et ça suit la vogue des disques à histoires personnelles comme Lemonade de Beyoncé.

Et c’est d’ailleurs, peut-être, le problème avec P!nk : son côté rebelle est obnubilé par sa pop. Problème? Ou plus grande force? On le sait avec ses spectacles, elle en met plein la vue, elle est très physique, elle n’a pas de filtre et elle s’amuse. En même temps, elle réussit à sortir des disques adorés par ses admirateurs et même par la population en général. La preuve, le 23 mars 2018, elle va être au Centre Bell et j’ai eu au moins une vingtaine d’amis et amies de tout acabit qui vont aller la voir. D’ailleurs, si je me fie à ses spectacles précédents, ça risque d’être fou! Il faudrait qu’elle passe au Zaricot à Saint-Hyacinthe, ça, ça serait un bon spectacle!

Mais ok, trêve de plaisanteries, son disque, il est comment? C’est un disque double avec très peu de musique par face. Mais il possède son lot de bruit de fond et la face 1A est décentrée sur mon disque (matrice de pressage mal installée). Par contre, le disque a été produit par et pour du vinyle. Dave Kutch, l’ingénieur de pressage le plus sexy de l’industrie, a fait un travail exceptionnel de matriçage. Les chansons ont tout l’espace pour se déplier et montrer de quel bois elles chauffent. On n’a qu’à voir la chanson Where We Go, qui prend toute sa place en basse, en aigus. On entend aussi la voix de P!nk qui utilise des micros différents et on entend toute la différence que ces derniers procurent à sa voix. C’est la preuve d’une exceptionnelle gravure! Dommage pour le bruit de fond et le décentrage.

On achète si on aime Beyoncé, Gwen Stefani, Sia, John Legend.

Rétrospective David Bowie en or!

Pendant les vacances de Fréquences, je me fais plaisir! Premier article sur David Bowie, version en or

Album : Hunky Dory
Artiste : David Bowie

V.O. : 1971 Vinyle (UK)
RCA SF 8244

En Test : 2017 Vinyle Or 180g

Étiquette : Parlophone
DB 69733

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S’il faut suivre le guide, à la suite de la mort de Ziggy au début 2016, il faut bien évidemment s’attendre à ce que les maisons de production ressortent tout ce qui bouge de cet exceptionnel artiste. Deux albums de couleur dorée pour célébrer le 45e anniversaire de la sortie de ces albums… c’est avec de tels anniversaires qu’on voit à quel point ils désirent presser le citron et suivre la folie Blackstar. Et petite mention : c’est seulement pour vous faire attendre quelques instants parce qu’ils ressortent tous les albums en un énorme coffret plus tard.

Vous pouvez voir à quel point je suis sceptique de ce genre de sorties, qui n’ont aucune raison d’être. Mais en même temps, il s’agit d’un superbe album. C’est dans les incontournables de folk rock sur la planète. Tout près d’être dans le top 100 des meilleurs albums rock du Rolling Stones, c’est un incontournable, ne fût-ce que pour la première chanson, Changes.

Et côté qualité, c’est hélas exactement ce que je m’attendais. En 2012, ils ont fait un rematriçage numérique, et c’est ce qu’ils nous servent. L’album est propre côté sonorité (malgré que ma face A soit brouillonne – et il paraît que je ne suis pas le seul à avoir du bruit de fond) et a une belle sonorité, mais il n’y a aucune chaleur et j’ai presque enlevé le disque rendu à « Life On Mars? » tellement la chanson était compressée. C’est beau à écouter et j’aurais aimé dire que la qualité de pressing était exemplaire. Dommage! Trouvez-vous une version à 30 $ usagée et vous allez avoir quelque chose de vraiment mieux. Suivant!

Album : The Rise and Fall Of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars
Artiste : David Bowie

V.O. : 1972 Vinyle (UK)
RCA SF 8287

En Test : 2017 Vinyle Or 180g

Étiquette : Parlophone
DB69734

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Même rematriçage 2012… même sortie double… même qualité! Passons!

Wô minute! Ok, d’abord le disque est vraiment la suite logique du changement du style de Bowie. Autant je peux classifier le disque précédent comme un album plus Folk que Glam, autant celui-ci est le disque flamboyant qu’on peut s’attendre. Effets spéciaux, traitements spéciaux, de la force, du rythme, presque du punk.

Bon ok, mais la qualité ? C’est encore numérique. On ne s’en sortira bien évidemment pas. On le remarque d’emblée avec la toute première chanson Five Years qui nous montre du crépitement dans les aigus, suivi de Soul Love qui a tendance à donner de la fatigue auditive. On mentionnera Suffragette City qui est la version UK et non US (merci!). L’album a une bien meilleure sonorité que Hunky Dory, compressée uniquement lorsque nécessaire, mais ça reste compressé. S’écoute très bien, juste pas « at maximum volume » tel qu’indiqué sur la pochette. Pour ça, encore une fois, une excellente version UK ou Japonaise (pas US ou Canadienne) donne de bien meilleurs résultats. Mais cette fois-ci, c’est beaucoup moins pire.

Et pour se faire un peu plaisir, un original!

Album : Let’s Dance
Artiste : David Bowie

En Test : 1983 Vinyle (Canada)

Étiquette : EMI America
SO-17093

Cette fois-ci, c’est un aller simple vers le Bowie New Wave, avec Nile Rodgers en coproduction, le Nile Rodgers, guitariste de Chic, celui qui a coproduit Get Lucky de Daft Punk. Un autre disque montant dans les hautes strates de la qualité musicale. On peut dire que les années 80 n’auront pas été tendres avec beaucoup de musiciens et artistes, on peut aussi penser aux jeans ajustés, aux excès du fluo, à la mode de la forme à tout prix et de l’androgynie, on pense à la danse, aux rythmes électroniques. C’est une décennie où le no future côtoie la vie à outrance.

Mais quand on s’appelle Bowie, on définit la décennie ! Loin d’être oublié, cet album montre tous ces excès et y plonge pieds et poings liés. La première face de cet album n’est composée que de succès. C’est toujours du bon vieux Bowie, mais version New York, version studio. C’est un excès de China Girl, chanson bonbon à paroles crooner potentiellement à propos de cocaïne; c’est une chanson-thème de plus de 7 minutes. Et c’est aussi d’une certaine façon son dernier disque d’importance en bien des années. Pour un artiste ayant défini les années 70 au fer rouge, c’est quand même quelque chose que de pouvoir signer sa révérence avec un tel album, tout de go dans les années 80. Révérence, c’est sans compter le film Labyrinth et sa superbe trame sonore. C’est sans compter qu’il est resté dans le paysage musical dans les années 90, 2000 et 2010. C’est aussi sans compter ses collaborations, dont son travail de matriçage avec Raw Power d’Iggy Pop, album totalement punk. Mais ça, c’est pour une deuxième (et troisième, et quatrième) partie, un jour!

Et la qualité ? Ça s’appelle se rincer les oreilles. C’est un disque de production, absolument pas 180 g, absolument pas audiophile. C’est fait en studio, il y a un arbre de Noël qui brille de tous ses feux d’effets, de compresseurs, de multiples pistes, des synthétiseurs, c’est de la new wave, c’est anti-audiophile et c’est une tonne de briques dans ton visage, des sonorités franches, des musiciens de très grande qualité, des atmosphères fantastiques. C’est beau, vraiment beau. Un de mes meilleurs vinyles de ce genre, en compétition avec Daft Punk.

Réédition RSD2017: Miley Cyrus – Bangerz

Deuxième album post-Hannah, premier album où la star se concentre exclusivement sur la musique et non sur sa carrière d’actrice. Réimpression Record Store Day en rose.

Album: Bangerz
Artiste: Miley Cyrus

V.O.: 2013 Vinyle Picture Disc double
RCA 88883-79261-1

En Test: 2017 Vinyle double rose #01513

Étiquette: RCA, Sony Music Entertainment
88883-74525-1

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Si vous recherchez les deux Nº1 de Miley, c’est sur cet album. RCA a fait un bon travail avec elle! C’est aussi cet album qui a définitivement arraché l’idée de Hannah Montana, avec des performances vidéos et des spectacles que d’aucuns ont dits vulgaires. N’empêche qu’elle s’est fait connaître comme réelle artiste à partir de cet album.

Et la vieille version d’origine, la version deux vinyles Picture Disc 2013? Je m’excuse, je n’ai pas 300$ à dépenser pour un picture disc, quoique j’ai entendu parler que la gravure était impeccable et que ça valait la peine pour un picture disc. J’ai un doute… mais je n’irai hélas pas vérifier. Si vous en avez une copie, je serais curieux de l’écouter avec vous chez moi pour voir la différence. Et pour ça, une version (encore) à moins de 100$ (faites vite), c’est du vol!

Ok et cette version? Très silencieuse, très bonne qualité, bonne gravure, bonne sonorité. La voix est belle, les instrumentations sont belles et précises. Le matriçage vinyle a été soit-disant effectué par un des grands, Dave Kutch, propriétaire de The Mastering Palace et il est vraiment excellent. Par contre, je dis soit-disant, parce que j’ai l’impression qu’il a réalisé le matriçage initial pour CD et que c’est cette version qui a été utilisée pour le vinyle. Reste que le disque est plus profond, plus dynamique et plus détaillé que la version CD. Je vais donc voter pour un matriçage Kutch, une post-production CD plus compressée; ensuite, un master 96/24 sans compression de post-production, qui a été utilisé pour produire les vinyles.

On peut le remarquer avec son succès Wrecking Ball (1B2), qui compresse solidement lors des refrains, mais beaucoup moins violemment que sur le CD. On le remarque aussi avec le niveau de profondeur beaucoup plus constant sur #GetItRight (1B4). Surtout, l’album ne me donne pas mal à la tête de compression comme le CD.

Bref, Miley sait bien traiter ses fans. Un Picture Disc qui sonne bien (quuuouah?), un disque rose double pour le RSD, des productions de qualité. Peu de disques mais des disques forts et une belle carrière pour elle qui a su sortir des albums pour ceux qui l’aiment.