2018: First Aid Kit – Tender Offerings

En extra de Ruins!

Album: Tender Offerings
Artiste: First Aid Kit

En Test: 2018; Vinyle 10po 45RPM

Étiquette: Columbia Records; 19075875017

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Acheter le disque vinyle “Ruins” chez Fréquences

Plus tôt cette année, j’avais fait une critique de l’album Ruins des sœurs Söderberg. J’étais resté un peu sur ma faim à propos de l’album côté qualité, les chansons étant chaleureuses et des cris du cœur, mais la sonorité finale du disque étant très froide. C’est un peu comme s’ils m’avaient écouté avec ce petit EP.

On débute avec une longue chanson intimiste, I’ve Wanted You, où la guitare et les voix ressortent très bien; pour ensuite avoir la chanson Tender Offerings, chanson à plus grande échelle. Le deuxième côté est un peu plus «extras de face B», avec des sonorités très différentes, faisant moins un ensemble que le premier côté, mais il y a un petit quelque chose sur ces chansons quand même, seulement la qualité qui y est plus brouillonne.

Si je désirais avoir de l’authenticité et de la chaleur, ceci dit, j’en ai. Bonne qualité, peu de bruit de fond, instruments clairs et beaux. Production inégale, mais il faut s’attendre à ça d’un disque d’extras.

2018: Jain – Souldier

Un numéro un pour la chanteuse Jain!

Album : Souldier
Artiste : Jain

En test : 2018; Vinyle double; 45RPM

Étiquette : Sony, Columbia, Spookland; 19075854101

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En mars, j’avais fait la critique de Zanaka, premier album de Jain (critique que vous retrouverez ici). Ce premier album avait fait partie d’un effort de la part de Columbia de faire connaître l’artiste Jain ailleurs que dans sa France natale. Tant mieux, l’album était en effet très bon. Et pour Souldier, son deuxième album, on y a accès en même temps à travers la planète. La chanteuse poursuit sur sa stylistique Reggae-Jamaïque-Caraïbes, enlève le côté africain, mais y ajoute ici des passages Moyen-Orient et tente un peu le Rap à sa façon toute personnelle, le tout, toujours en anglais. Grand bien lui en fait, celle qui a gagné deux Victoires en 2017 (Meilleur clip et Artiste féminine de l’année) est numéro un des ventes depuis lundi en France et débute le mois prochain une tournée internationale qui nous permettra de l’accueillir au Zénith de Saint-Eustache le 25 octobre 2018.

D’emblée, son premier disque Zanaka était sur un format maximisant la qualité, avec deux faces de dix minutes et deux faces de six minutes en 45 tours. On retrouve le même format avec Souldier, soit dix chansons d’environ trois minutes sur quatre faces en 45 tours. Je n’ai pas grand-chose à redire sur les impressions ni la qualité du matriçage, c’est du gros volume, c’est de la basse à profusion, des instruments francs et nets (mais beaucoup étant numériques), c’est parfaitement utilisable par les DJ.

Là où j’ai, encore une fois, de la difficulté, est où elle persiste et signe avec des faces à deux chansons de trois minutes. Je reste sur mon idée que ce genre de disque aurait pu être mis sur trois faces et de conserver la quatrième pour des versions remixées par des DJ de renom, ou encore une ou deux versions étendues, en direct, bref, une face de chansons éditions spéciales pour les fous qui achètent le vinyle ou pour les clubs désirant faire jouer son disque à tue-tête. En bonus, nous permettre d’écouter le disque plus de six minutes avant d’avoir à se lever pour changer à la face B.

Réédition 1993/RSD2018: Les Colocs + Retour RSD

Le premier disque à écouter après un tel RSD, c’est bien évidemment l’album «des Colocs»! Mais avant, un petit retour sur la dernière mouture du Record Store Day.

Quelle belle journée, un peu fraîche à l’attente devant le magasin, mais avec plein de gens passionnés qui y tient des conversations toutes plus intéressantes les unes que les autres, les sourires au visage, la joie de revoir les amis des années précédentes ! Surtout, quelle belle quantité de matériel, quels bons disques et tellement de beaux disques, des éditions pour tout le monde ! Plusieurs n’ont eu aucun disque en commun avec moi, d’autres, quelques un. La majeure partie des gens sont repartis avec beaucoup de ce qu’ils recherchaient, ce qui est génial.

Avertissement: ceci est écrit par Michel, je ne suis pas employé par Fréquences, j’écris pour le compte de Fréquences avec une liberté littéraire absolue. Je peux démolir un album tout comme l’encenser, je peux parler de ce que je désire (dans des limites respectables) et personne de chez Fréquences ne sait que je vais écrire cet article. Je ne suis dans aucun secret des Dieux, et ne paye pas mes bills avec de tels articles. C’est juste normal pour moi de l’écrire. Peut-être que JF va me dire que j’y suis allé un peu fort, peut-être que je suis dans le champ, peut-être qu’il va être heureux, peut-être qu’il va devoir faire affaire à Mirador. Prenez donc le tout avec le grain de sel nécessaire.

C’est l’heure de rafraîchir les pendules par rapport à beaucoup de points sur le Record Store Day. Depuis 2 ans, on a droit à un barrage de gens qui sont fièrement hors de cet événement mercantile s’il en est un. C’est bien correct, et je peux concevoir, sur les plus gros magasins, que le Record Store Day semble être mercantile, avec des files d’attente parsemées de scalpers à partir de minuit, dont eux et leurs familles se séparent les rangées et ramassent tout ce qui peut être légèrement rare. Parfois, des magasins avec une seule copie de Pink Floyd, ou avec une pile de disques minables qui ne méritent aucune réédition vinyle, disques qui se retrouvent dans le bac à un dollar quelques mois après leur sortie.

C’est vrai qu’il y a plusieurs années, le RSD était synonyme de qualité, et les disquaires tentaient de mettre la main sur tout ce qu’ils pouvaient de cet événement. Une de ces années, il y a eu beaucoup plus de disques, et les gens ont tout acheté. L’année d’après, il y en a eu encore beaucoup plus, les disquaires se sont montés des bills de plusieurs dizaines de milliers de dollars, et les gens ont compris que ce n’était pas seulement des disques en or… alors les disquaires sont restés avec leur stock. Le hic, et ce qu’il faut comprendre, c’est que les disques vinyle ne peuvent que rarement être retournés aux distributeurs, surtout quand c’est pour le Record Store Day. C’est vente ferme pour les disquaires! Pris avec des dettes et un lot de matériel dont même Discogs ne voulait pas, quelques-uns ont hélas fermé leurs portes. Et hélas, l’année d’après, les gens ont eu les sarcasmes dans le tapis, avec des disquaires qui ont refusé de supporter l’événement, avec des gens qui ne voient que des versions à cinquante dollars de disques qu’ils peuvent trouver dans une boîte à un dollar, version originale, en parfait état. Vous savez, la journée qu’ils vont ressortir Guilty de Barbra Streisand, que je dois avoir en douze exemplaires chez moi (et je ne suis pas disquaire! Imaginez ces derniers!), je vais vraiment crier en chœur moi aussi!

Et vous savez quoi? Ça va arriver un jour [sacres]! Et je suis content de ça! Pourquoi?

Parce que depuis ce jour, les disquaires qui sont restés de mèche avec le Record Store Day, ils ont compris qu’ils devaient faire leur travail de disquaire! Si vous avez un gros magasin, vous désirez probablement ratisser large, faire plaisir aux revendeurs avec leurs disques qu’ils vont pouvoir revendre avec profit sur Discogs, ensuite d’avoir amplement de copies de ce que leurs clients risquent désirer avoir, et quelques disques spéciaux pour se faire plaisir. Si vous avez un disque spécialisé en musique électro, vous allez probablement récupérer quelques sorties électro pour leurs admirateurs, ainsi que quelques valeurs sûres, juste parce que. Et si vous avez un magasin de région comme Fréquences, vous allez surtout y aller avec votre expérience, et votre connaissance de vos clients, de leurs goûts. Au diable les revendeurs, qu’ils viennent et qu’ils se rendent compte eux-mêmes qu’ils n’y trouveront pas leurs disques. En d’autres mots, que le disquaire fasse son travail de nettoyage des listes de vente, qu’ils n’aillent pas chercher cinquante copies du simple de Grace Jones qui se retrouvera en revente à 1$ quelques mois après, mais qu’ils en aient une copie pour moi parce que moi je l’aime.

Et vous savez quoi? Les clients ont depuis décidé de faire leur travail de clients! Ce n’est pas parce qu’il y a une copie ultra-belle d’un disque rare Deutsche qu’il faut nécessairement l’acheter à 70$ pour un disque simple. C’est parfaitement correct de ne pas acheter le dernier Madonna parce qu’on en a déjà une copie d’origine. Ou même si j’adore Tom Waits, j’ai déjà le coffret Bastards, alors que d’en acheter une copie colorée, je peux passer à côté, même si c’est foule plusse de bon meilleur que le coffret [sic]. Je peux même passer à côté d’un Pink Floyd Mono juste parce que pourquoi? Ce n’est pas parce qu’on croît qu’un disque va valoir des sous qu’on devrait l’acheter: ça s’appelle de la spéculation, et à moins que ce ne soit votre travail, vous devriez laisser faire cette idée. C’est un peu comme les monnaies crypto, les Bitcoins, Litecoins, Ripple et alias à la mode présentement: mettez-y des sous si vous le désirez, mais c’est de la spéculation pure et dure à propos d’un objet qui ne sert à rien et ne vaut rien par défaut! Peut-être que vous allez payer votre maison et plus, peut-être (probablement) que vous allez tout perdre. Même chose pour la bourse. Même chose pour les vinyles. Ça peut valoir beaucoup ou non. Moi je crois que le coffret de Johnny Cash est très peu dispendieux, et qu’il va valoir beaucoup de sous à terme, tant qu’ils n’en sortent pas une autre copie illimitée. C’est une méchante offre spéciale! Mais c’est de la spéculation, et ce n’est pas mon travail. Ça peut valoir 20$ dans quelques mois, comme ça peut valoir 2000$. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas pu avoir le coffret, j’aurais aimé l’avoir, parce que j’aime le Country et que je trouve que c’est une sale belle offre! Ça, ce n’est pas de la spéculation!

Bref: je suis heureux de mes disques, beaucoup avaient le gros sourire, c’était un beau happening et je suis tout aussi heureux pour ceux qui s’y sont rendus et qui n’ont acheté absolument rien du RSD, c’est génial aussi! C’est votre choix après tout. Mais je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain, simplement parce que certains se sont fait flouer et ont laissé de côté leur sens critique pour quelques instants et en ont gros sur le cœur.

Sur ce…

Album: Les Colocs
Artiste: Les Colocs

V.O.: 1993 CD; BMG Musique; 74321-10557-2

En Test: 2018 Vinyle Translucide (RSD)

Étiquette: BMG Musique Canada, Sony; 74321 10557 1

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Alors il y a 1500 copies du tout premier album des Colocs en vinyle! Quand on parle de la raison d’être du Record Store Day, c’est exactement ça. Un disque de 1993, qui a toujours été un bon vendeur, qui, après 25 ans, a droit à une très belle sortie vinyle. Je vais passer très rapidement sur le disque, c’est le premier du groupe Les Colocs, c’est la première fois qu’on les a vus arriver dans le paysage médiatique, et quelle impression ils ont faits! Qui ne connaît pas quelques paroles d’une des chansons de cet album?

Non, je vais surtout me concentrer sur une des réalités des disques du Record Store Day: je suis chanceux, mon disque est impeccable. Mais selon ce que j’ai lu sur les médias sociaux, je suis chanceux, certains ayant des faces du disque qui ne sont pas dignes de mention. En fait, un des coins de ma pochette intérieure était plié, c’est l’étendue de mes dommages. Problèmes de gravure, problèmes de manutention, problèmes de montage des disques (à la main) en usine? Avec des carnets de commandes bondées et prévues des mois à l’avance pour préparer le RSD, il faut s’attendre à avoir des ratés de production hélas. Ça arrive. Et ça dénote un petit manque de vérification de qualité aussi chez les étiquettes de disque.

Sinon, le plastique d’un disque transparent va tendre à être un peu plus dur que le plastique des disques noirs, donc il va conserver beaucoup plus de poussière et de résidus de pressage. Je recommande toujours de consciencieusement nettoyer les nouveaux disques avec votre procédé préféré (eau, aspirateur, spinclean, ultrasons, colle si vous voulez; traitement Last même si vous voulez) avant une première écoute. Vous allez voir votre niveau de bruit de fond descendre de façon notable, et en plus, vous risquez de protéger votre aiguille préférée des gros morceaux de plastique coupant qui peuvent être restés pris dans les sillons.

Et pour moi, avec l’écoute, c’était le nirvana! Quelle belle gravure! Pas parfaite, mais vraiment excellente! Si vous avez un beau disque, c’est réellement le pied, on se retrouve plongés dans les années 90 et les larmes ressurgissent avec les souvenirs. À partir de là, est-ce que ça pourrait être mieux? Peut-être … mais ça serait difficile!

2018: First Aid Kit – Ruins

Le cœur en ruine des sœurs Söderberg!

Album: Ruins
Artiste: First Aid Kit

En Test: 2018 Vinyle simple en encart

Étiquette: Columbia / Sony
88985493661

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Une autre exportation de notre chère Suède, le groupe First Aid Kit est composé des sœurs Klara et Johanna Söderberg aux différents rôles du groupe. Le groupe a été démarré par quelques publications sur le groupe social MySpace il y a une dizaine d’années. Ils ont ensuite démarré quelques années avec une étiquette indépendante avant d’être signés par Columbia en 2014 et leur superbe disque Stay Gold. C’est aussi le moment de leur épanouissement mondial, avec une nomination aux Brit Awards pour meilleur groupe international en 2015. Le groupe, d’abord légèrement rock, s’est concentré assez rapidement sur sa stylistique folk indépendante avec une touche country surprenante pour un groupe suédois.

Pour Ruins, on a eu à attendre quatre longues années. Durant ces années, le groupe a fait des tournées, mais surtout, Klara a pris un repos forcé de la musique, en retraite avec son fiancé du moment à Manchester, pendant que Johanna est demeurée à Stockholm. Ce repos musical a continué jusqu’à la rupture de Klara, son retour en Suède et l’écriture de ses états d’âme avec cet album. On a droit à un album beaucoup plus introspectif, plus triste et beaucoup moins rock, mais avec toujours cette belle verve qu’on connaît de First Aid Kit. L’album est composé de petits tableaux de styles différents, le tout nous faisant découvrir un album fort complet, qui sait nous emporter à travers cette exposition musicale virtuelle. On passe de l’introspectif au grandiose, du country au folk, des chansons sur les ruptures, comme des chansons pour le futur.

Et côté sonorité, l’album en numérique est réellement froid. En fait, l’album en vinyle est tout aussi réellement froid, mais moins. L’écoute de la version numérique est dérangeante à haut volume et malgré sa sonorité très numérique et très travaillée sur le disque vinyle, la présence musicale est excellente, on a l’impression d’explorer les fresques musicales, et non de les subir. Cet effet est encore plus présent avec la finale en queue de poisson sur la finalité des choses, que j’ai été incapable d’écouter en numérique mais qui coule de souche sur la version vinyle. Surtout pour ce style folk, le vinyle ajoute une coloration des années 70 qui sied à cette sonorité intemporelle.

On achète si on aime Emmylou Harris, Laura Marling, Elisapie Isaac, Brandi Carlile, She & Him.

2017: Jeremy Soule – The Elder Scrolls V: Skyrim – Atmospheres

Musique de relaxation de jeu vidéo

Album: The Elder Scrolls V: Skyrim – Atmospheres
Artiste: Jeremy Soule

Jeu Vidéo: 2011 Bethesda (PC, PS3, Xbox 360; 2016/2017: PS4, Xbox One, Switch)

V.O.: 4e CD de 2011 Bethesda

En Test: 2017 Vinyle (RSD 2017)

Étiquette: SpaceLab9SL9-2045-1-4 (Distribué par Sony)

Parfois, il faut des jeux vidéos de combat pour faire ressortir une des plus belles trames sonores d’ambiance et de relaxation. Skyrim est l’un des meilleurs jeux vidéos de la décennie, qui a été réédité pour les dernières consoles de jeux vidéos afin de nous en mettre plein la vue. Le jeu, d’une richesse et d’une profondeur incroyable, comprend une trame sonore à couper le souffle. Non seulement beaucoup des personnages parlent, mais l’atmosphère sonore est parfaitement rendue, et la trame sonore, minimaliste, est présente sans chercher à être constamment à l’avant-plan. Je me limite ici à parler du côté sonore, mais c’est un des jeux que j’ai pris la peine de terminer et que j’ai adoré du début à la fin.

SpaceLab9, une entreprise de fanatiques de culture pop, a décidé de mettre la main sur les droits de la trame sonore de Skyrim en entier pour une gravure vinyle. Bethesda avait sorti la version en boîtier de quatre CD lors de la sortie initiale du jeu en 2011, ce boîtier exigeant aujourd’hui un prix stratosphérique. Récemment, les trois premiers disques vinyle ont été vendus à travers ThinkGeek en tant que boîtier de SpaceLab9, mais hélas, étant discontinué, on atteint ici encore des prix ridicules. Et finalement, ce disque, représentant le quatrième des CD initiaux, a été vendu encore une fois en édition limitée au Record Store Day 2017 et est un peu moins dispendieux à travers les sites de revente.

Et côté gravure, ce disque est une perle. Silencieux comme une tombe, belles fréquences, aucune compression apparente. Ce n’est pas le genre de disque qui va vous exciter, cela dit, ça reste de la musique de relaxation. On fait presque le saut avec les quelques instruments clairs qui parsèment de leur présence les deux faces du disque. Je ne peux pas donner la note maximale parce que ce genre de musique est une torture à table tournante et à gravure, des notes soutenues, des graves sans aigus, des sonorités pour lesquelles le moindre défaut va sauter au visage. Il y a deux endroits où ces fréquences provoquent un défaut de phase sur le disque. Oui, il faut bien chipoter!

N’empêche que ce disque est nettement supérieur à la gravure du coffret de trois disques, ce dernier étant légèrement bruyant et relativement passable, l’étiquette ayant opté pour des faces bien remplies de plus de 25 minutes. On aurait préféré un quatrième disque afin de contenir tout le matériel.

2018: Justin Timberlake – Man Of The Woods

Le retour du chanteur sexy de *NSYNC, mouture 2018!

Album: Man of the Woods
Artiste: Justin Timberlake

En Test: 2018 Vinyle double en encart

Étiquette: RCA
19075-81321-1

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On ne peut pas dire que Justin Timberlake soit prolifique. Il ne sort que très peu d’albums. À partir de son album Justified en 2003, qu’on peut considérer comme une suite de *NSYNC, il sortit son superbe album Futuresex/Lovesounds en 2006, album de plus de 70 minutes enchaînant succès sur succès. En 2013, on a droit à une expérience de composition avec TimbalandThe 20/20 Experience, album double (quadruple en vinyle) sorti en deux parties séparées de six mois, encensé par le public, avec plusieurs très bons succès. Les albums totalisant plus de 140 minutes restent relativement au plat ceci dit. Michel Gondry a été cité pour dire «J’ai eu à choisir entre la qualité et la quantité. J’ai choisi la quantité parce que la qualité passe, mais la quantité reste.» C’est exactement ça pour l’expérience: beaucoup de chansons sans se concerner sur la qualité en général. Et surtout, on va passer pour réinventer la roue. On est dans du terrain connu. Même chose pour Man Of The Woods; l’album ne réinvente pas la roue, on écoute du Justin Timberlake, on a droit à des superbes succès, des chansons qui passent beaucoup plus que cassent, de la pop bonbon entremêlée de hip-hop. C’est exactement au visage de l’homme: il aime s’amuser, produit des excellents succès, ses admirateurs sont heureux et pour nous faire patienter, il entrecoupe ses longues périodes de compositions de simples disparates.

Cet album est aussi joyeux que l’homme puisse l’être: des compositions pop plus ou moins bonbon, plus ou moins sexuelles, des touches de hip-hop dans lequel on sent les sourires. La légère tension d’un Supplies est immédiatement réduite à néant avec un Morning Light en collaboration avec Alicia Keys, ce n’est pas un album d’introspection, c’est un album de party.

Et le disque vinyle double (encore une fois un très long album de plus de 65 minutes) est enregistré et reproduit avec toute la qualité qu’on peut espérer d’un monstre de la pop: un album fort, de qualité, matricé avec déférence, tout y est. On ne peut exiger plus ou moins. Nécessaire en vinyle? Peut-être pas, mais le disque a sa place dans une bonne collection et vous ne trouverez pas de meilleure qualité en numérique.

2017: LCD Soundsystem – American Dream

Après les adieux, le retour espéré!

Album: American Dream
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2017 Vinyle double (RSD Black Friday)

Étiquette: DFA et Columbia / Sony
88985456111

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Nos amis de LCD Soundsystem sont de retour avec un nouvel album sur ce projet. Il faut se rappeler qu’en 2014, ils nous ont servi The Long Goodbye, un spectacle où ils ont joué toutes leurs chansons et ont servi de point d’orgue à leur carrière, leur dernier album réel datant de 2011. Alors pendant même qu’ils sont en tournée internationale d’adieux, de se faire servir un nouvel album entier dont le matériel date de 2015 et 2017, je trouve ça limite prendre les gens pour des gourdes. Oui, on quitte, on ne fait rien d’autre entretemps, mais on revient une année après notre finale pour un simple, et on revient deux années plus tard avec un album. Je comprends James Murphy (l’instigateur et chanteur du groupe) : le groupe, marginal à souhait, reste extrêmement prisé du public malgré son aspect champ gauche assumé.

Et ce nouvel album est du pur et dur LCD! Rythme assumé, guitares dissonantes (l’exemple clair est la chanson Change Yr Mind, face 1B), voix toujours approximative de Murphy comme on l’aime. C’est fait pour danser et s’amuser! Et eux aussi se sont amusés, ça paraît. Locked grooves (la dernière note de la face est soutenue sur la piste infinie de la fin du disque), des percussions, des chansons prenant tout leur temps pour se développer, des atmosphères différentes à chaque piste, c’est tout ce qu’on aime d’eux!

Et côté sonorité, LCD nous ont habitué à de la qualité. Leur spectacle The Long Goodbye a été mixé analogique pour la version vinyle et numérique pour la version CD. Leurs albums sont enregistrés de façon impeccable pour vinyle ainsi que pour CD. L’album n’est pas trop une exception, il n’est pas parfait, mais il est vraiment excellent quand même. Bob Weston, qui a réalisé leur gravure vinyle, a fait un très bon travail de conserver beaucoup de dynamisme tout en compressant les excédents. Je ne suis pas d’accord sur certains traitements (dont How Do You Sleep? qui compresse de plus en plus à mesure que la chanson avance), mais l’album entier est un bonbon à écouter.

On achète si on aime Arcade Fire, Tame Impala, Franz Ferdinand, The Decemberists, Sufjan Stevens.

En rafale: RSD Black Friday 2017 – Les simples

Beaucoup de disques simples valaient la peine cette année au Record Store Day, mouture Black Friday. Comme d’habitude, il y avait une quantité effarante de matériel prévu pour faire des sous, une bonne quantité d’albums réchauffés de Noël, quelques nouvelles sorties, mais il y avait beaucoup de disques simples qui valaient aussi la peine, en partant des nouveautés aux rééditions justifiées.

Tous les lecteurs de mes chroniques savent à quel point j’apprécie les disques 12″ simples. Qualité, précision, dynamisme, aucune limitation et aucune perte, volume maximal et peu de bruit de fond. J’ai été choyé cette année. Voici mes achats et mes commentaires sur ces derniers.

Chanson face A : My Definition of a Boombastic Jazz Style
Artiste : Dream Warriors

V.O. : 1990 Vinyle 12″ 45RPM simple (US)
4th & Broadway
12 BRW 197

Chanson face B : Wash Your Face In My Sink
Artiste: Dream Warriors

V.O. : 1990 Vinyle 12″ 33RPM simple (Canada)
Island Records
IS 1294

En test : 2017 Vinyle 7″ 45RPM simple

Étiquette : Universal Music
5379535

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Débutons avec une bombe torontoise des années 90. Les deux chansons proposées ici sont les deux premiers simples de Dream Warriors, Wash Your Face In My Sink étant la chanson qui les a fait découvrir, et My Definition of a Boombastic Jazz Style étant la chanson qui a été leur one-hit wonder. Il n’y avait jamais eu de réédition de ce disque depuis les années 90 alors c’est une bonne idée que d’en faire une version-compilation de bonne qualité.

C’est rare que j’achète des 7″ simples, je préfère me concentrer sur les douze pouces personnellement. Toutefois, je vais faire une exception de temps en temps. Et je suis vraiment heureux d’avoir fait cette exception : le disque est superbe, la qualité de l’enregistrement est superbe, tous les détails y sont. Mais on peut aussi bien évidemment entendre tous les défauts de production des chansons. On entend toutes les pistes individuellement et ne semble avoir aucune cohésion : la basse omniprésente ne touche pas à la piste d’échantillonnage, qui ne touche pas à la voix. Ce n’est pas vraiment un défaut vu que la reproduction nous expose même cet air du temps, et c’est drôle à écouter à cause de ça.

Là où on peut déchanter légèrement, c’est le prix. Une vingtaine de dollars pour deux chansons de disques traînant toujours en parfait état dans des boîtes à 1 $, ce n’est peut-être pas le meilleur investissement de son argent.

Album : Feels
Artistes : Calvin Harris, feat. Pharrell Williams, Katy Perry et Big Sean

En Test : 2017 Vinyle 12″ Picture Disc simple

Étiquette : Sony/Columbia
88985481261

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Utilisez votre voix radiophonique afin de dire «le succès de l’été poste-de-radio», sauf en version automnale. C’est le succès de l’heure, joyeux et sympa, qui sera probablement oublié dans quelques années, mais qui est vraiment amusant à écouter ? Ici, vous allez payer pour une seule chanson, qui n’a pas de version étendue ou instrumentale sur la deuxième face : c’est une gravure rigoureusement identique sur les deux côtés du vinyle! Et ce n’est pas une version plus ou moins étendue de la chanson, c’est simplement la version album de la chanson, tel qu’on la retrouve partout ailleurs.

On paye donc une quinzaine de dollars pour une chanson! Et encore une fois, ceux qui me suivent savent à quel point je déteste les picture disc, même s’il y a de nouveaux procédés de gravure permettant d’obtenir une meilleure qualité, c’est toujours un sérieux coup de dés. Dans mon cas (je ne m’avancerai pas pour les autres), j’ai été hautement surpris de la qualité de la gravure et la qualité de reproduction! Peu de bruit de fond, une gravure exemplaire réalisée spécialement pour le vinyle par un des grands ingénieurs de gravure, avec des instruments réels joués par Calvin Harris. Pour ce style musical, c’est une très grosse surprise, mais c’est la bombe, sur un superbe disque, avec une très belle pochette… pour une seule chanson!

Album : Disco Devil
Artiste : Lee Perry and the Full Experiences

V.O. : 1977 Vinyle simple 12″
Upsetter

En Test : 2017 Vinyle simple 12″ rouge

Étiquette : Get On Down
GET57005-12

Réédition totalement justifiée, Disco Devil est un disque impossible à acheter en version originale. Même la réédition des années 2000 est rendue très dispendieuse et a probablement été jouée par un DJ à outrance. Disco Devil, c’est la chanson Chase The Devil de Max Romeo, coécrite par Lee Scratch Perry, mais en version dub jamaïcaine telle qu’on les aime : boîte à écho et réverbération omniprésente, de la basse et un groove à faire fondre toute la neige de la planète, mais surtout une des meilleures chansons du style, un essentiel pour les amateurs de dub.

Et côté qualité, c’est vraiment excellent! Il faut dire qu’on a affaire à Get On Down, une étiquette de réédition de disques vinyles spécialisée dans des disques absurdes. Leurs disques? Christmas in Hollis de Run DMC, des Wu-Tang Clan, des Mantronix, des Cypress Hill. Et je n’ai rien à redire sur ce disque légendaire.

Album : We Are The Champions / We Will Rock You
Artiste : Queen

V.O. : 1977 Vinyle 7″ simple (R.-U.)
EMI
EMI 2708

En Test : 2017 Vinyle simple 12″

Étiquette : Hollywood Records
D002697911

Une autre rareté. Ce simple 7″ n’avait jamais fait l’objet d’une version 12 pouces. En fait, si, selon Discogs, mais en disque pirate. Alors il commençait à être temps! Récipiendaire de la pire pochette de disque, encore pire que la version originale et il faut le faire, ça reste un incontournable. Les plus observateurs remarqueront que mon disque est sur We Will Rock You (la face B). Je vais remercier EMI de n’avoir pas voulu faire une révision historique, la chanson We Are The Champions étant considérée comme la chanson à promouvoir en 1977. Aujourd’hui, les deux chansons sont indissociables et ils auraient très bien pu décider de mettre les deux unes à la suite de l’autre, surtout que l’album dure un gros cinq minutes, laissant amplement d’espace sur le disque afin de ne pas couper dans la qualité.

Côté gravure, je dois avouer que je suis déçu. Le disque m’est arrivé légèrement gondolé, le disque possède un popcorn très léger. Mais surtout, avec tout l’espace dynamique de gravure possible, ils ont quand même décidé de baisser le volume du rythme à l’arrivée du solo dans We Will Rock You. Sans blague. Au moins, We Are The Champions n’a pas un tel problème, la chanson coule de souche. Bref : c’est pour collectionneurs, c’est embêtant à écouter deux minutes, de changer la face et d’écouter trois autres minutes, et la pochette est laide. Mais ça reste la meilleure version des chansons pour la qualité en vinyle. Pas parfaite, pas ultime, mais très bonne.

Album : The Blackout
Artiste : U2

En Test : 2017 Vinyle simple 12″ (200g?)

Étiquette : Third Man Records, Island Records
TMR-522

Nouveauté de la part de U2, dans le style discothèque du groupe. Comme pub de leur futur album Songs of Experience, ils ont décidé de faire une version en simple de la chanson et la proposer au RSD. Bonne idée! Encore meilleure idée, de faire une collaboration entre Island et Third Man Records, et de produire une version absolument exceptionnelle du disque! Je n’ai pas vu d’indication, mais le disque est au bas mot 180g, j’opte plus pour un 200g personnellement. Le disque est plat comme une crêpe, il est enregistré avec passion et joie, et la qualité est exceptionnelle. Je ne tournerai pas autour du pot en deux paragraphes ici, rien n’est inadéquat… sauf peut-être la version dance de la deuxième face qui fait réellement penser à des remix génériques des années 90. Mais ça, c’est une question de goûts et je ne m’en formaliserai pas.

Album : Chase Me
Artistes : Danger Mouse, feat. Run The Jewels et Big Boi

En test : 2017 Vinyle simple 12″ 33RPM

Étiquette : Sony/Columbia
88985477531

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Pour terminer cet article en rafale, une autre nouveauté, cette fois-ci du breakbeat hip-hop funky, gracieuseté de Danger Mouse à la musique et Run The Jewels aux paroles. Sur cette all-star, on a droit à une chanson amusante à écouter avec de la basse à profusion, un production de qualité et avoir le goût d’écouter le film d’où cette chanson provient.

Pourquoi 33 tours quand on a droit à 8 minutes par face, c’est un questionnement… mais à part un disque légèrement gondolé et un 33 tours, tout est parfait sur ce disque. L’écoute est amusante et sensée, les quatre versions proposées sont parfaites pour les turntablists et scratchers, mais bien entendu aussi pour l’écoute dans le salon.