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2016: We Are Wolves – Wrong

La dernière offrande de We Are Wolves, la première depuis La Mort Pop Club, leur premier disque sous la nouvelle étiquette Fantôme Records. Ont-ils survécu au transfert?

Album: Wrong
Artiste: We Are Wolves

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Fantôme Records
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C’est vraiment drôle la musique parfois, c’est le 3e groupe de montréalais d’affilée dont je fais la critique, c’est le 3e groupe avec une musique somme toute fort similaire, rock, électro, indie à 3 ou 4 personnes. C’est le 3e groupe dont personne ne s’entend sur le style à leur donner. Pour un c’est du no-wave synthrock, pour l’autre c’est du moog rock post-punk et pour eux, c’est du électro indie rock expérimental. C’est un peu comme déterminer à quel point Henry et Messiæn sont rock, actuels, classiques, de la non-musique, de l’électro, … On peut carrément abandonner en disant «expérimental», «alternatif» ou en ajoutant «post» à leur style. Et ce qui n’aide pas, c’est à quel point les groupes migrent de style. Bref: J’aime mon travail! <3

We Are Wolves ont eus des passes beaucoup plus électro synth pop avec La Mort Pop Club ou carrément du breakbeat dubstep avec Ghislain Poirier. Et ici avec Wrong, ils font un retour avec un album beaucoup plus rock, légèrement punk, un peu de synthétiseur. Un retour au sources, et peut-être un côté plus assumé de leur identité artistique après bien des années avec Dare to Care Records.

Et est-ce que le vinyle vaut la peine? Ce n’est pas leur premier disque, ça paraît. Ils ont appris des meilleurs pendant des années et ils ont pris plein contrôle du résultat final. Le disque est riche, fort, rempli, pas compressé à outrance mais aussi très sage et normalisé. C’est un peu trop propret: pas de surprises, beau, clair, tous les instruments à leurs endroits respectifs, tout beau, chaque objet à son endroit. Le tout est standardisé à outrance. Chaque chanson peut être prise individuellement et va bien sonner individuellement. La basse est présente, mais toujours de façon identique. Les rythmes sont bien sages. C’est un disque qui est superbe dans ses compositions et dans son interprétation mais c’est aussi un disque qui n’est pas viscéral. Je peux clairement dire que cet album sonne sur vinyle rigoureusement identiquement à ce que le groupe avait en tête. À zéro choses près.

On achète si on aime Malajube, Tokyo Police Club, Suicide, Neon Plastix, Clinic.

Concept cinq minutes: Les écouteurs

Je n’ai qu’à m’acheter un petit lecteur MP3 à 50$ (en rabais à 30$) et je vais avoir des écouteurs-bouton (earbuds) inclus. J’y ajoute plein de musique et voilà! J’écoute des chansons à faible coût. Pourquoi demander plus? Je me suis acheté les derniers écouteurs avec un logo de Star Wars dessus (parce que j’aime Star Wars), je les branche sur mon téléphone, j’ai Spotify qualité mobile normale. Pourquoi demander plus? J’écoute ma musique avec ma TV, il y a 10W d’audio inclus, c’est génial! Pourquoi demander plus? Mon ordinateur portatif a deux bons hauts-parleurs faits par Harman Kardon. Vous voyez le topo.

Alors avant toute chose, j’ai une règle de vie et une demande très importante: SVP, svp, pretty please, avec une cerise sur le dessus, s’il vous plait, je me prosterne devant vous et vous supplie à genoux… baissez le volume ou reculez-vous si vos écouteurs ou n’importe quoi que vous écoutez ont des fréquences qui vous font mal aux oreilles, une fréquence qui vous agresse, quelque chose qui est trop fort, un spectacle, dans un stade, votre travail, la TV, un malaxeur, votre voiture, un enfant qui crie, même vos haut parleurs d’ordinateur portatif à moyen volume, peu importe. Continue reading “Concept cinq minutes: Les écouteurs”

2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says

Hier, je vous écrivais à propos de la première partie du spectacle, Technical Kidman. Aujourd’hui, c’est le groupe post-punk expérimental principal, Duchess Says.

Comme n’importe quel genre musical un peu louche, Duchess Says n’est certainement pas un groupe avec 12 chansons dans le Billboard. En fait, si vous n’avez aucun intérêt à l’émergent, aux groupes grinçant et aux perruches, vous n’en aurez jamais entendu parler. Mais pourtant, c’est un groupe qui mérite réellement à se faire connaître (ce n’est qu’une question de temps). Et comme le dirait la chanteuse, «hoon, as-tu peur?» parce qu’il ne faut pas avoir froid aux yeux pour s’aventurer avec ce groupe. C’est aussi, pour moi, ce qui représente un des paliers du son de Montréal: quelque chose qui n’existe pas ailleurs, qui est des années lumières en avance sur ce qui se fait ailleurs. Que ce soit du post-rock à la GY!BE, du post-punk à la Duchess Says, du post-pop à la Socalled. Le terme «post» s’applique parfaitement à ce qui se fait ici. Ce n’est pas pour rien qu’on a appris à aimer le disco et le grunge avant tout le monde. Continue reading “2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says”

2014 et 2016 Post-Zaricot: Technical Kidman

Spectacle de Duchess Says avec en première partie Technical Kidman. Ils avaient des disques à vendre. Est-ce que la première partie en disque est à la hauteur du spectacle?

On a eu droit à un excellent spectacle de la part des deux groupes. Un évoluant vers le post-punk synth-rock (Duchess Says) et un hard synthpop analogique (Technical Kidman) ce samedi. Deux groupes allant dans des directions différentes mais très similaires dans leur côté underground. Comme n’importe quel spectacle, le but de la première partie, aussi bon le groupe soit-il, est de réchauffer la salle, de nous préparer au programme principal. Mais aussi c’est une chance de faire connaître un groupe méconnu par une tête d’affiche. C’est la possibilité d’avoir un groupe qui fêtera bientôt ses 15 ans nous présenter un groupe prometteur. Le fait que Technical Kidman ait aussi bien tiré son épingle du jeu, le fait qu’ils aient répondu avec brio à leur travail m’a valu une bonne discussion avec le groupe, fort sympa et passionné. Continue reading “2014 et 2016 Post-Zaricot: Technical Kidman”

Réédition 2016: Arthur Verocai – Arthur Verocai

Disque brésilien de 1972 réédité par Mr Bongo en 2016. Pourquoi?! Si vous aimez la musique populaire brésilienne et le disco-funk, vous allez me répondre «bien tiens»!

Album: Arthur Verocai
Artiste: Arthur Verocai

V.O.: Vinyle 1972 (Continental, Brésil)

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Mr Bongo
MRBLP133

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Cet artiste n’est pas une vedette internationale. En fait, c’est le premier disque d’Arthur Verocai, et le dernier en plus de 30 ans! Ce disque n’a été produit en version originale qu’au Brésil. Ce disque n’a pas eu de réimpression avant les années 2000… Ce disque n’est pas en anglais. Il y a plein de styles différents sur le disque, allant du big band, du MPB (Musique Populaire du Brésil), ça sent le patchouli et la fumée de cigarettes à plein nez, il y a du funk, du disco, des chansons ont horriblement vieilli et d’autres sont fraîches comme des roses.  Continue reading “Réédition 2016: Arthur Verocai – Arthur Verocai”

2017: Thievery Corporation – The Temple of I & I

Jah Rastafari! Sortez votre ganja, la corporation de voleurs est de retour avec une session enregistrée en Jamaïque. Yaman!

Album: The Temple of I & I
Artiste: Thievery Corporation

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: Eighteenth Street Lounge Music
ESL 222

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Si vous vous attendez à quelque chose de différent de la part de Thievery Corporation, passez votre tour. C’est toujours un groupe de musique planante parfaitement adaptée pour faire jouer dans leur QG du Eighteenth Street Lounge à Washington, mais la première fois qu’on va à un de leurs spectacles nos idées préconçues partent en fumée: je n’ai jamais autant dansé, hurlé, crié, applaudi dans un spectacle! Cet album, marquant une célébration de plus de 20 ans de travail, démontre bien cet aspect. Continue reading “2017: Thievery Corporation – The Temple of I & I”

2015: Bob Moses – Days Gone By

Je veux savoir… Pourquoi personne ne m’a parlé de Bob Moses avant?!?! Sans blague là. Je pensais que vous étiez mes amis!

Album: Days Gone By
Artiste: Bob Moses

En test: Vinyle 2015

Étiquette: Domino Recording
WIGLP340

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La musique électronique house est plus vivante que jamais et on a beaucoup de canadiens à remercier. On n’a qu’à penser à Deadmou5 qui produit des albums prog house de très grande qualité. Bob Moses, le groupe de Tom Howie et Jimmy Vallance, fait partie du lot avec leur deep vocal house absolument incroyable. Je ne les connaissais pas auparavant, mais ont étés dans les nommés pour les Grammys 2017. Curieux, j’ai écouté leur offrande datant de 2015, et je suis tombé sur le c…! Wow! Continue reading “2015: Bob Moses – Days Gone By”

2016: Jóhann Jóhannsson – Orphée

Ambiance, néo-classicisme, glitch, le fièrement islandais Jóhann Jóhannsson nous emmène dans son univers introspectif sur vinyle.

Album: Orphée
Artiste: Jóhann Jóhannsson

En test: Vinyle 2016

Étiquette: Deutsche Grammophon
479 6322

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Introspectif, cinématographique, voire triste un peu, calme avec juste une petite touche électronique pour nous faire douter, Jóhannsson nous sort un nouvel album absolument incroyable. Belles compositions donnant une aura toute personnelle, comme si on entrait dans la bulle du compositeur; une atmosphère qui fait qu’on ne peut pas simplement rester de glace; des compositions qui ne peuvent être mises en sourdine afin de travailler pendant l’écoute. Continue reading “2016: Jóhann Jóhannsson – Orphée”

Remaster 2016: The Afghan Whigs – Black Love

Est-ce que le groupe alt rock des années 80-90 The Afghan Whigs va recevoir de l’amour de leur vinyle noir?

Album: Black Love
Artiste: The Afghan Whigs

V.O.: Subpop 1996 (Vinyle), Elektra 1996 (CD)

En Test: 2016 Vinyle Record Store Day 20e anniversaire

Étiquette: Sub Pop, Elektra Entertainment, Rhino Records
R1 557151

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Si vous ne connaissez pas le groupe The Afghan Whigs, vous n’êtes pas seuls. Le groupe est relativement méconnu et n’a eu qu’un succès d’estime. Je dis méconnu, mais c’est à part de cet ami, vous le connaissez tous, celui auquel vous allez dire «Hey j’ai acheté l’album 20e anniversaire des Afghan Twigs [sic], Black Love, c’est malade!» et il va vous corriger en disant Whigs, et en vous parlant de tout sur le groupe, qu’il est fan, qu’il est allé les voir à leur ville d’origine de Cincinnati et que le spectacle était ma-la-de, et vous chanter Step Into The Light acapella. En tout cas, lui, cet ami!

Si vous ne connaissez pas Sub Pop, leur étiquette pour cette production, là, ça craint un peu plus. Ils se spécialisent dans le Indie de tout acabit. Habituellement, ce sont des groupes fort obscurs. Mais parfois, ils tombent sur un Nirvana. C’est le genre d’étiquette à surveiller de près, avec des productions très soignées, de haute qualité, mais parfois de matériel louche. Alors Sub Pop ont eus Nirvana, mais malgré l’excellente qualité de rock des Whigs, ces derniers n’ont pas eus réellement de succès. Leur style peut être décrit comme un peu grunge, un peu emo, un peu soul, un peu disco, légèrement étrange et avec des paroles incroyablement noires, meurtre, violence, etc. Ce qui n’est pas mieux que les albums précédents qui parlaient de dépendance à l’alcool entre autres. Ils ont étés encensés par toutes les critiques musicales durant leur relativement longue carrière mais ça s’est plus ou moins arrêté là. Assez connus pour continuer, mais pas assez pour les succès et la gloire.

Et ce disque triple du Record Store Day est excellent. L’objet est beau, il est bien produit avec une présentation en encart soignée. Il a beaucoup de qualité sur l’impression, et le 3e disque est consacré à des démos qui ne sont jamais sortis auparavant. Côté gravure, cependant, il a été produit d’une façon fort étrange. L’album d’origine entrait sur un seul disque, et ils ont sorti le tout en disque double avec fort peu de musique par face (12-15 minutes). Mais j’ai comme l’impression que le travail de production d’origine a été conservée. Il y a une quantité phénoménale de dead wax sur les albums, mais la sonorité ne semble pas compromise, il y a pas beaucoup de bruit de fond et l’album s’écoute d’une façon absolument géniale. À mon humble avis, lorsqu’ils ont envoyé le disque double à la gravure, l’ingénieur a du leur dire «euhhh. Vous savez que vous pourriez entrer le tout en trois faces? Ou au moins mettre les disques en 45 tours et conserver plus de hautes fréquences?». Et la boîte de production a du dire «ok, mais on a déjà tout fait la promo de l’album, alors ça va rester comme ça». Ou non. Ça reste Bob Ludwig qui a fait le matriçage original de l’album, et ce dernier est une légende vivante. Qu’il fasse un travail exceptionnel est presque un acquis. Il a pris ce qu’il avait à prendre comme espace, sans plus, ni moins. Et l’album est tellement bon que les quinzaines de minutes par face passent en moins de deux. On a l’impression que les chansons durent deux minutes.

Encore! On en veut plus!

CORRECTION! Wow! Ma première édition! Je n’avais pas vu que c’est Emily Lazar qui a produit le rematriçage sur trois disques!!! Mon erreur! Alors c’est Bob Ludwig qui avait fait la première version, et c’est Emily Lazar qui a fait cette version! Et je ne dénigre absolument pas son travail ici encore une fois, la preuve que je le compare à M. Ludwig est preuve de sa qualité. Mais je continue de remettre en question d’avoir fait sur quatre faces 33 tours et d’avoir laissé autant d’espace sur le disque!

On achète si on aime Mudhoney, The Lemonheads, Jane’s Addiction, Seaweed.