Les nouveaux (ou moins) albums quebs (ou moins): Première partie

Il fait enfin beau, chaud, c’était la Saint-Jean, et une petite semaine de repos et de relaxation. Quoi de mieux comme beau moment pour réduire un peu mon mur de la honte, et faire le tour des disques québécois qui sont sortis récemment ainsi que quelques perles des bonnes vieilles années ?

Go ? Go !

2016: Émile Bilodeau – Rites de Passage

Artiste: Émile Bilodeau
Album: Rites de Passage

En Test: 2016; Vinyle

Étiquette: Grosse Boîte; Dare To Care; DTC5-4651

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En 2016, c’était l’année du chansonnier Émile Bilodeau. Et 2017… et 2018… et 2019… Parfois, un simple disque peut tout changer pour un artiste. Les enfants ici chantent « J’en ai plein mon cass » depuis quelques mois, et c’est sans compter les autres chansons, crues, réelles, un peu en rap, un peu hip-hop, mais chansonnier à guitare. Un disque, une révélation Radio-Can, quelques prix, et une tournée perpétuelle depuis ce temps. Il y a bien des années, Charlebois avait dit que les disques, c’est une carte d’affaires pour artistes, afin d’obtenir le privilège de faire des spectacles partout au Québec. C’est définitivement ça pour Bilodeau. Depuis, un nouveau vidéoclip, une nouvelle chanson, mais aussi de nouvelles chansons qu’on peut écouter si on va à ses spectacles.

Pour le disque vinyle, il n’est plus vraiment en circulation, il n’y en a plus beaucoup, mais il y en a assez pour l’acheter neuf si vous le commandez. Ça se trouve ! Et côté vinyle, c’est un Dare To Care, alors c’est habituellement bien réussi ! Il y a des petites passes guitare voix à faire plaisir aux audiophiles, mais surtout, un bon disque à écouter. Beaucoup de musique par face, alors la qualité s’en ressent parfois. Si je compare avec Ed Sheeran avec un style similaire, qui toutefois fait des disques doubles, il y a une perte nette. Mais le disque est tout de même très bien réussi. On achète pendant qu’il se trouve encore.

Qualité du vinyle: 7/10


Réédition 1968/2011: Les Maledictus Sound

Artiste: Les Maledictus Sound
Album: Les Maledictus Sound

V.O.: 1968; Vinyle; Canusa; CLJ-33-113

En Test: 2011; Vinyle en encart

Étiquette: Mucho Gusto; MGLP001

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Ouais, c’est Français, et pas vraiment en même temps. Création de Jean-Pierre Massiera, l’inventeur du prog rock french touch, et un des premiers exemples d’échantillonnage connu (on y retrouve en effet quelques passages de la bande sonore de Pierre Henry et Michel Colombier), le disque a été produit très rapidement par Canusa au Québec. Oui oui, l’étiquette de Tony Roman lui-même, parce que ce dernier a été coproducteur et co-idéateur de cet enregistrement disjoncté ! Et encore plus, on a droit à l’introduction de Guy Cloutier en arrière de la pochette aussi !

L’étiquette Mucho Gusto a rapidement mis la main sur les bandes, et en 1999, ils ont sorti le seul exemplaire CD de ce chef d’œuvre de musique improvisée à grand déploiement. En 2011, ils ont aussi sorti une nouvelle version vinyle pour notre plus grand plaisir. Bref : c’est peut-être européen, mais c’est une belle histoire d’amour avec le Québec. Dans nos cordes !

Et le vinyle n’a pas été fait en cinq minutes, très belle réalisation à partir des bandes originales, écoute enjouée, ça s’amuse, c’est yé-yé, c’est orchestral, ça s’écoute parfois bien, parfois mal, parfois avec une sonorité vieillie. Mais somme toute, c’est le pied. On est dans un monde « 60s total sans anachronisme.

Qualité du vinyle: 8/10


Réédition 2003/2018: Arcade Fire – Arcade Fire

Artiste: Arcade Fire
Album: Arcade Fire

V.O.: 2003; CD; Autoproduit; AFCD001

En Test: 2018; Vinyle en encart numéroté (#05589); Autoproduit; Record Store Day 2018; 19075801831

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Dans nos artistes internationaux qui ont travaillé d’arrache-pied pour arriver où ils sont aujourd’hui, il y a bien Arcade Fire. Premier disque en production personnelle, chansons un peu n’importe quoi, voix incertaines, n’empêche qu’il y avait « quelque chose » qui a plu dès ce premier disque à Merge Records, qui les a signés pour leur premier vrai album, Funeral, quelques mois plus tard. Et à partir de ce moment, gros succès, meilleur album, la totale. Mais comment suivre un tel succès ? Se relever les manches et travailler encore plus afin d’avoir un excellent disque, Neon Bible… et ensuite The Suburbs. Tous des disques qui sont incroyables de qualité. Mais le tout a débuté avec ce premier petit disque, EP, tout simple.

L’an passé, Arcade Fire a sorti leur premier disque, leur tout premier bébé, pour la première fois en vinyle. Une primeur Record Store Day, et un bel achat pour les passionnés du groupe. De couleur bleu transparent très foncé, le vinyle est légèrement bruyant, mais rend parfaitement bien l’atmosphère de ce premier et court opus. Je crois que je n’ai simplement pas été chanceux à la loterie des disques, probablement que j’ai une copie avec plus de bruit de fond que la moyenne, mais j’ai apprécié le disque quand même. Pour admirateurs, mais bel objet et bonne écoute.

Qualité du vinyle: 6/10


Réédition 2018/2019: Hubert Lenoir – Darlène

Artiste: Hubert Lenoir
Album: Darlène

V.O.: 2018; CD; Simone Records; SMCD041

En Test: 2019; Vinyle numéroté marbré bleu (#181/1000)

Étiquette: Simone Records; SMLP041

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Je vous ai récemment parlé de Kid Kouna et de sa production folle aidée par P572Hubert Lenoir, a poussé à l’extrême leur patience avec un disque disjoncté : instantané collé (plusieurs variations), numéro de disque écrit au crayon de sang, pochette imprimée à l’intérieur comme à l’extérieur, enveloppe plein de trucs dont un Polaroid, plusieurs couleurs de disques, en veux-tu ? En v’là ! Mais parlons un peu de Hubert Lenoir. Un de nos originaux, jeune, joyeux, différent, l’âme autant punk rock avec une liberté faisant penser au New Wave des années 80. Oh que les matantes ne l’aiment pas, notre Lenoir national. Moi, justement c’est ce que j’aime : on ne parlerait plus de Ziggy Stardust s’il était en veston-cravate. On ne parlerait plus de Lou Reed et son Walk on the Wild Side s’il n’était pas si urbain et cru. Je ne pense pas que Hubert Lenoir soit là pour la polémique, je crois plus qu’il a décidé d’être lui-même, et de faire passer ce qu’il est, peu importe comment ça sort. Darlène, premier album primé avec raison !

Et le vinyle, c’est le disque qu’il fallait acheter lorsqu’il était disponible. Pas une production parfaite, justement les disques vinyle méritent parfois avoir quelques ajustements, dont les de-esser, à cause que les fréquences très élevées causent des problèmes à la gravure et à la reproduction, noyant tout sur son passage. C’est visible surtout avec Recommencer. Mais une écoute parfaitement honnête avec tout ce qu’on aime des vinyles : l’objet est incroyable et l’écoute est dérangeante de vérité.

Qualité du vinyle: 7/10


2019: Jean Leloup – L’étrange pays

Artiste: Jean Leloup
Album: L’étrange pays

En test: 2019; Vinyle

Étiquette: Grosse Boîte; Dare To Care; DTCLP4446

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Encore une autre semaine ! C’est le refrain qui a été entendu par les disquaires, la ritournelle à chaque semaine que le vinyle d’existait toujours pas. Lancement du disque, sans disque ! Juste la version CD qui y était. Ceux qui me lisent sur le magazine TED en ligne savent que j’ai fait une entrevue avec René Laflamme, fier ambassadeur de Nagra et celui qui gagne à peu près tous les prix de meilleure sonorité dans chaque salon audiophile où il se présente. J’ai aussi récemment fait une critique de son premier disque vinyle et le défi de la qualité sonore pour les disques vinyle. Je sens que c’est un peu la même chose avec ce disque : on a droit à un Jean Leloup qui s’enregistre de façon intime, presque en direct, avec un équipement minimaliste. Un enregistreur Nagra, un enregistreur Aaton, des câbles Luna, quelques micros, et rien de plus. Mais pour conserver le maximum de qualité, j’ai vraiment l’impression que Dare To Care a pris son temps et s’est assuré que le vinyle soit impeccable.

Impeccable ? Non, j’ai un peu trop de bruit de font qui provient clairement de la gravure, surtout sur Les Goélands. Et je n’ai pas l’impression que c’est l’impression subséquente qui cause ce problème, j’ai vraiment plus l’impression qu’il s’agit d’un problème à la galvanoplastie initiale, le disque était très silencieux dans les passages silencieux, mais il perd de la solidité sur les moments musicaux complexes. Ceci dit, le disque est l’un des meilleurs que j’ai entendu récemment. Presque parfait !

Qualité du vinyle: 9/10

(NDLA: Je suis fier possesseur de câbles Luna, suis ami avec les manufacturiers qui travaillent à la main, gagnant prix et accolades à travers la planète – et un jour, j’aurai ma Nagra IV-S! Bref, je suis biaisé!)

2019: Kid Kouna

Du punk trash pour enfants?!

Artiste: Kid Kouna
Album: Kid Kouna

En Test: 2019; Vinyle

Étiquette: Padoum; P01

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Pour ceux qui me lisent depuis des années, vous le savez : j’aime les bibittes ! Et ça tombe bien, Keith Kouna, le grand frère de Kid, est toute une bibitte de notre paysage médiatique québécois. Il fait dans tous les styles, tous les genres avec ses projets, va dans le consensuel plus convenu, mais aussi dans le punk rock avec ses fantastiques Goules qu’il a ravivées en 2016 (voir mon article à ce sujet). Kouna, c’est un fort sympathique et passionné électron libre… et un électron libre papa.

On a eu droit à la découverte de Kid Kouna en octobre 2018 lors du fantastique Cabaret Dada Love du Festival Phénomena, petite apparition de ce nouveau personnage déjanté qui y va de tous les styles musicaux et qui traite de tous les sujets tabous pour les enfants. Que ce soit de l’histoire d’un renard trop futé (Padoum, dont le titre de la chanson est aussi le label de production du disque) ou la mauzusse de dernière voyelle pas rapport (Voyelles.)

Capture provenant du vidéo d’extraits du festival Phénomena 2018

Kid Kouna, c’est aussi un disque entièrement autoproduit et autogéré : aucune distribution autre que des visites chez les disquaires pour remettre quelques-uns des mille CD et des trois cents vinyles. Il faut vraiment croire en son projet pour se lancer dans une telle aventure. Épaulé, bien sûr, par beaucoup de ses petits amis découverts dans les différentes garderies : le P572 des Goules avec Sam Murdock, le Team Pochette et compagnie (aussi responsables du disque vinyle de Hubert Lenoir) ; Frédéric Desroches qui a aussi participé à son dernier Bonsoir ShérifMartien Bélanger à l’enregistrement, avec qui il travaille depuis les Bombes; et bien sûr, Richard Addison, qui s’est tapé de faire un tout cohésif de tous ces genres musicaux étranges.

Comme d’habitude, je ne me permettrai pas de critique musicale, mais je peux tout de même dire que je me suis amusé en sale à écouter ce disque. Côté qualité, on a droit à une trifecta : un bel objet, un matriçage de Addison qui laisse respirer et ne nous maximise pas tout, et une très bonne gravure. Ma fille a dansé sur beaucoup des chansons ! On le voit juste à l’ouverture du disque à quel point c’est un travail d’amour, et cet amour se poursuit à l’écoute. Il y a quelques légères carences de volume coté basse qui apparaît soudainement bombant et parfois ténue. Les styles musicaux variés exigent une présentation différente à chaque chanson ce qui rend l’album légèrement inégal. L’écoute active en est légèrement affectée, mais l’écoute de party avec les enfants, c’est le pied ! Le vinyle n’est pas nécessaire en tant que tel, mais il ajoute une très belle touche et tonalité. Premier disque vinyle trash de vos enfants ?

Qualité du vinyle: 8/10

Réédition 1969/2019: The Don Rendell/Ian Carr Quintet – Change Is

… et quel changement!

Artiste: The Don Rendell / Ian Carr Quintet
Album: Change Is

V.O.: 1969; Vinyle; Columbia Records; SCX 6368

En Test: 2019; Vinyle; 180g

Étiquette: Jazzman; EMI
JMANLP 111X

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C’est difficile de surestimer l’importance de ce quintette sur la musique jazz, ou même l’importance de ce disque en particulier. Le jazz possède ce quelque chose d’immanquablement américain, de black, de musique du peuple aussi. C’est une musique issue de la rue, une version grande ville du delta blues. Mais pour tous les grands musiciens de ce bord de l’océan, il y en a quelques-uns qui s’infiltrent de l’autre bord aussi. Le quintette de Don Rendell et de Ian Carr est exactement ça : des musiciens incroyables qui nous invitent dans leur univers disparate.

Et c’est exactement ce que Change Is nous présente : parfois de la musique actuelle, parfois du jazz libre, des thèmes basés sur de la musique rock, parfois des standards britanniques, et même de la musique populaire du temps. C’est britannique avec la tasse de thé, le chapeau melon et la pipe avec les bottes yé-yé et les formes psychédéliques dans le projecteur à huile ; c’est aussi libre qu’une session d’amis qui s’enregistrent ; ça passe de midi à quatorze heures, il y a de tout ! Côté disque, c’est le dernier de participation entre Rendell et Carr, ce dernier démarrant son groupe rock/free jazz Nucleus peu après. C’est aussi le premier disque du clarinettiste Stan Robinson, autre grand musicien ayant une longue carrière avant et après ce disque.

Et pour le vinyle, cette série de rééditions de 2019 est une incroyable bombe ! 50 ans après la sortie initiale, le disque d’origine, jamais réédité en vinyle, se vend à des prix stratosphériques. L’unique version CD nous proposant l’unique autre chance d’obtenir ce chef-d’œuvre. Pour donner une idée, l’édition trop limitée de mille copies des cinq disques se vend dans les 500 $… Bref : que vous détestiez ou non la version, c’est ce que vous allez avoir. Et nous sommes chanceux, le disque est extraordinaire ! Reste que la prise de son initiale est un peu chambranlante, avec des volumes qui augmentent et descendent au gré de la musique qui s’y joue, mais on parle ici du matériel source. Quel travail de Colin Young à la restauration et Alex Wharton au rematriçage ! On pardonnera les petits côtés avec les percussions ressortant les transitoires de façon exacerbée pour faire plaisir aux audiophiles, et on se concentrera sur le matériel musical sublime.

Une collection à avoir !

Qualité du vinyle: 9/10 et pour un Jazzman, c’est inespéré!

2019: Dream Theater – Distance Over Time

Le retour métal attendu de Dream Theater!

Artiste: Dream Theater
Album: Distance Over Time

En Test: 2019; Vinyle double; Édition limitée, disque noir

Étiquette: Inside Out; Sony Music
19075925631

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Dream Theater est un des précurseurs du métal progressif et un des groupes dont le style a le plus été copié. On pourrait presque considérer que le groupe n’a pas de style tellement il ratisse large. Que ce soit du symphonique, du rock progressif, voire même du rock populaire, qu’il y ait des parties plus ambiantes (le Dream doit bien apparaître quelque part) ou émules de speed metal, c’est métallique à souhait. Commercial aussi avec tout ce qui peut déplaire aux « vrais » métalleux, soit le manque de chant guttural, les effets, les claviers, les guitares nettes. C’est vrai que le groupe est d’abord progressif, et ensuite métal. Mais que de les reléguer aux oubliettes serait une erreur majeure. Et juste pour les musiciens incroyables du groupe, ça vaut la peine de les écouter, sans compter les très bonnes compositions. C’est fait pour de grands stades. C’est épique, héroïque, fait pour le head banging, et fait pour idolâtrer les musiciens prodiges ; on s’imagine le spectacle de lumières sans même le voir !

Ça faisait plus de deux ans que le groupe de l’incroyable guitariste John Petrucci se ressourçait. Pas de spectacles, pas de tournées, pas de nouvelles. Jusqu’à, enfin, l’annonce d’une tournée et d’un nouveau disque. Ce disque est le digne successeur de tous les autres disques avec Mike Mangini aux percussions, soit un très bon disque, fait pour faire plaisir aux admirateurs (et faire découvrir le groupe à de nouvelles personnes), mais qui ne change pas radicalement la recette. Ce n’est pas leur Train of Thought de 2003 où ils en ont mis plein la vue à leurs admirateurs métalleux, mais ils quittent quand même le côté progressif pur des derniers albums pour s’aventurer côté métal sur certaines pièces, ce qui est vraiment le bienvenu. Et quelles bonnes compositions ! J’ai Paralyzed dans la tête depuis la sortie du disque.

Et côté vinyle, c’est un peu ce que je reproche à la majeure partie des albums métal, soit que c’est très violemment compressé, avec deux volumes : le volume à briquets et le volume de déchire. Les instruments se perdent un dans l’autre tellement ils désirent avoir la sellette. La gravure est très adéquate, mais comme le tout a été compressé en numérique auparavant, ça empêche d’avoir un attachement à la musique. La prochaine fois, ça serait vraiment cool que le groupe prenne le temps d’utiliser les services d’un des grands de la gravure vinyle, et non simplement le mettre sur disque avec le premier service de gravure disponible.

Qualité du vinyle : 6/10 — il y a le superbe kit avec Blu-Ray, considérez donc cette version qui est hautement satisfaisante à la place !

2019: Flying Hórses – Reverie

Les rêveries métal néoclassique!

Artiste: Flying Hórses
Album: Reverie

En test: Vinyle; 2019

Étiquette: Bonsound; BONAL066

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Projet néoclassique de Jade BergeronFlying Hórses entre dans le tumulte présent chez les disquaires à propos de ce style. Rien qui va jouer sur la radio Top 40 ici! On a eu droit récemment aux excellents Stréliski et Blais, qui sont purement dans le style néo convenu. Mais ici, on est loin de ce compte! Si je devais donner d’autres artistes dont le style se rapproche beaucoup plus, je devrais plus m’expatrier et aller voir un Sigur Rós plus rock qui irait dans le classique, peut-être l’album drone-death metal Terrestrial de Sunn O))) et de Ulver, mais surtout Ólafur Arnalds, qui a un côté disjoint et sortant des sentiers battus beaucoup plus assumé. Il y a une petite touche répétitive et minimaliste rappelant un peu Philip Glass dans ses propositions, et un orchestre disjoncté ultra-dark près du Chants des marais et des morts de Mathieu Bellemare. Rien n’étonne quand on sait que Jade a passé quelques années en Islande pour créer ses disques, a côtoyé Sigur Rós justement, et possède de façon innée ce côté métallique très sombre qui est l’adage de nos amis vikings.

Son premier CD, Tölt, nous présente un voyage dans les souvenirs et de grandir en tant que mouton noir. Ce disque a fait boule de neige internationalement, ce qui a permis à Flying Hórses de jouer dans les festivals les plus prestigieux à travers le monde. Le deuxième disque, Reverie, a été produit suite à une rupture amoureuse. L’atmosphère lourde y est, malgré le fait que ce soit un disque empreint de tendresse et d’intimité. Il y a juste une petite partie faisant mal et qui est en dissonance qui nous sort de l’univers de Candide.

Pour la qualité, la prémisse est vraiment le pied: vrais instruments, réelles et bonnes prises de son, un excellent producteur, des studios de qualité. Le disque a été bien gravé et produit en pensant au média du disque vinyle. Les instruments sont francs, il y a des emportées, des volutes, de la force, parfois de l’imperceptibilité. Certains instruments jouent des notes qui enterrent le reste. La compression est donc conservée minimale, mais elle n’est aussi pas présente de la même façon selon les instruments. Le pied pour n’importe quel amateur de musique néo-classique! Là où je dois enlever des points, toutefois, est dans la qualité de ma gravure: elle est franchement bruyante quand il n’y a aucune raison qu’elle le soit! Beaucoup de grésillement à travers le disque entier, au point ou un passage est carrément enterré par ce bruit sur la première face. Pour ça, je me dois de lui enlever des points hélas.

Qualité du vinyle: 8/10

2017/1995: Kenji Kawai – Ghost In The Shell OST

La trame sonore de l’animé original, version vinyle, et pourquoi le film ne m’a pas choqué.

Album: Ghost In The Shell Original Soundtrack
Artiste principal: Kenji Kawai

V.O.: CD; 1995; Sony Music (Japon); BVCR-729

En Test: Vinyle (édition limitée) avec 45t supplémentaire; 2017

Étiquette: WRWTFWW Records;
WRWTFWW017LTD

Vous pouvez commander la version normale chez Fréquences en tout temps. Vous n’avez qu’à nous appeler!

En 2014, Sony Music a finalement sorti une version mise à jour 96 kHz de cette incroyable trame sonore. Avec le sortie en 2017 du film avec de vraies personnes par Rupert Sanders, il n’en fallait pas plus pour que l’étiquette WRWTFWW se décide de mettre la main sur les droits internationaux d’une version vinyle.

Il y a plusieurs animations japonaises qui ont fait école, habituellement issues de bandes dessinées et faisant suite à l’univers de Blade Runner. On peut penser au fantastique Akira, mais aussi au terre-à-terre Ghost in the Shell, qui se pose la question qu’est-ce que l’âme. Dans un univers où les humains peuvent être branchés, être hackés, et dont les souvenirs font partie intégrante de notre expérience, qu’est-ce qui fait la différence entre un humain et un robot avec quelques cellules grises ? En fait, qu’est-ce qui fait la différence entre une entité issue d’ordinateurs sur réseau Internet et un être humain ? Qu’est-ce que la conscience ?

La trame sonore a été conservée avec cette même introspection. Lourde, forte, avec des instruments et voix étranges. Les instruments ne sont pas réellement japonais : on parle de djembé africain, de gamelan indonésien, du gong thaïlandais ou même les tubular bells mise en vedette par Vangelis. Les voix sont basées sur une polyphonie bulgare, mais chantée par un groupe japonais avec des thèmes en vieux japonais. Les violons sont bien évidemment plus européens. Et finalement, la seule « chanson » de l’album a été chantée par Mme Fang Ka Wing en cantonais (on peut entendre la chanson en sourdine dans la scène de poursuite du marché).

En d’autres mots, c’est un album qui se veut tout aussi international que l’animation japonaise ou que la série de bandes dessinées d’origine : avec des personnages aux traits allemands, Ouest américains, chinois, le tout dans un environnement tokyoïte. C’est pour ça que les attaques que le film n’utilisait pas des acteurs strictement japonais me faisaient sourciller : en 1995, tout le monde prenait grand soin de rendre l’histoire la plus internationale possible, dans un univers où toute l’humanité est représentée en chœur avec les cyborgs et les robots.

Et côté qualité de disque, il faut lui donner toute la déférence qu’il se doit. WRWTFWW prend le meilleur des soins afin de créer des disques incroyables. Les percussions sont franches, sont fortes, sont présentes. Le mixage final est fort sur les basses et le disque est à très faible volume à cause de la quantité de ces dernières. Mais chaque instrument vient nous chercher viscéralement. À un seul moment, j’ai senti une piste de ruban être un peu plus incertaine lors d’un des chœurs. Peu de compression apparente, belle définition des instruments, et malgré le faible volume, on y entend peu de bruit de fond.

Ce disque va faire partie de mon nouveau lot de disques-tests.

Merci à Fréquences de m’avoir probablement trouvé le dernier disque version édition limitée disponible sur la planète par des distributeurs habituels. Ça leur a pris six mois, mais le défi a été relevé!

Qualité du vinyle: 9/10

RSD2019: Tedeschi Trucks Band – High & Mighty

Petit retour sur le Record Store Day, et première critique!

Quelle semaine! Et quelle journée du RSD! Comme d’habitude, une belle journée, des gens sympathiques en file, les habitués qui viennent prendre leur lot de trouvailles, et les quelques-uns qui repartent bredouille parce que quelqu’un a été plus vite qu’eux, ou que la sortie a été reportée. Mais les gens que j’ai vu repartir avaient tous le sourire au visage! À la fin de la journée, je suis reparti avec une cinquantaine de disques, dont trois qui ne sont pas du RSD. J’ai résisté à prendre la table tournante trois pouces, et il y a beaucoup de très beaux coffrets que j’ai regardé partir avec des larmes au visage. Déjà que j’ai acheté deux fois plus de disques que l’an passé, que j’ai deux usuriers qui me courent après et que j’ai déjà vendu un rein au marché noir, c’est amplement suffisant!

Sur ce…

Petite nouveauté : je vais dorénavant donner des cotes qualité aux disques! Eh oui! Il faut être avec le temps, que voulez-vous!

Voici ma grille :

  • 0 : Disque illisible, graves fautes de production
  • 5 : Disque fourni en CD à la réplication, fait à la chaîne, achetez donc ce dernier!
  • 7 : Très bon disque, pas exceptionnel, la majeure partie des disques
  • 10 : On pleure tellement c’est beau!

Album : High & Mighty
Artiste : Tedeschi Trucks Band

En Test : 2019; Vinyle 180g; 45 tours; RSD 2019

Étiquette : Fantasy; FAN00434

Dans les groupes méconnus ici, il y a bien le Tedeschi Trucks Band. Ce n’est pas un petit groupe ! Susan Tedeschi est une blueswoman de carrière, ayant d’abord démarré le Susan Tedeschi Band, groupe qui a ouvert pour les plus grands groupes de R&B, blues, rock et folk (dont Bob Dylan et les Rolling Stones), elle a été une des rares productions blues-folk a obtenir des disques d’or et des nominations à des Grammy très régulières. Au début du millénaire, elle a marié Derek Trucks, guitariste d’exception d’abord connu pour son Derek Trucks Band, mais il a surtout été un musicien invité à travers de nombreux événements et groupes (dont Crossroads, les Allman BrothersBob Dylan encore et Eric Clapton).

Le secret de leur sauce a été de combiner leurs talents complémentaires. Avec la voix de Tedeschi rappelant le côté folk de Bonnie Raitt et les emportées blues de Janis Joplin (selon la journaliste Gwenn Friss) accompagnée d’une guitare rythmique d’un tel calibre qu’elle aurait pu être lead dans la majeure partie des autres groupes blues, et la guitare incroyable de Trucks, on a droit à toute une envolée d’émotions. D’ailleurs, leurs nominations et gains de Grammys à travers leur histoire de groupe le prouvent. Un mélange incroyable de rock, blues et folk.

Ce disque est un EP en 45 tours, avec trois chansons inédites sur la face A et une longue pièce enregistrée en concert pour la face B. Quel disque! La qualité y est réellement, les instruments sont beaux, clairs, mais avec une présence toute blues, tout comme la voix qui est parfaitement captée. On a juste le goût d’écouter cet EP en boucle!

Qualité du vinyle : 9/10

RSD2019: Les choix de Michel

Une petite tradition: voici la liste des disques qui m’intéressent cette année au Record Store Day 2019. Et c’est toute une année! Bon an mal an, j’ai une dizaines de disques sous la lorgnette. Cette année, c’est plus d’une cinquantaine (genre … beaucoup plus)! Mon porte-feuille me regarde avec un drapeau blanc et des yeux en x, et la dite journée n’est même pas arrivée!

Alors le petit disclaimer public afin de protéger nos arrières… je, Michel, ne suis pas employé chez Fréquences. Je ne l’ai jamais été et je ne le serai probablement jamais! Au fil des ans, je peux dire que beaucoup des membres de l’équipe sont devenus des bons amis… mais ça s’arrête là! Je ne suis qu’un simple fan fini à grande gueule, qui a été approché par la gang pour écrire des critiques et des articles!

Je ne suis pas payé (en fait, je paye mes disques). Je ne suis pas dans le secret, je ne sais pas si Fréquences va recevoir 0, 1, 2, 5, 15, 50 disques de Mme. Unetelle et son Band. Je vais avoir la même surprise que tout le monde le matin du Record Store Day. Je vais fouiller comme tout le monde, et comme tout le monde, il y a ce barbu qui va arriver cinq minutes avant nous et qui va prendre la seule copie du disque tant prisé. Je ne sais pas si ce disque va se vendre à 1000$ le lendemain ou si 500 copies vont se retrouver dans le bac à un dollar.

On est dans le même bateau! Les matins du RSD, je parle aux habitués, on s’échange nos convoitises, on parle des autres fous, de nos belles prises de l’année. On parle dans le dos de JF. On frappe dans la vitre et on fait du grabuge (respectueusement). Et si je suis dans les premiers de la file, c’est parce que je me lève trop tôt pour la vie… comme tous les autres carburant au café qui font la file! Ah non, il y a pire: certains partent tard la veille de St-Trop-Loin-de-Lavie, dorment dans leur camion et arrivent avec la bonne humeur. Quand même!

Sans plus tarder… mes choix, en ordre alphabétique!

Mes incontournables

Incontournable pour moi = risible pour un autre, suivi de quoi tu ne prends pas ça? Il faut faire son choix! Oh et si vous vous demandez pourquoi je ne parle pas de tel ou tel grand artiste, c’est que j’ai tenté de conserver mes choix sur les valeurs moins certaines, vous faire découvrir des choses, pas seulement le dernier U2.

  • 59,99$ – Brazil Classics 30th Anniversary Box Set (Luaka Bop)
    La grande collection de David Byrneles grands musiciens du Brésil, qui n’étaient pas enregistrés. Le tout sur vinyle! C’est absolument fou, et à un prix qui parfois n’inclut qu’un seul disque! Je me sens comme un petit enfant ici! Je vous invite à cliquer sur le lien (le titre de l’album) afin de lire les beaux commentaires ajoutés par l’équipe de Fréquences, sans blague, je n’ai rien d’autre à ajouter.
  • 49,99$ – Captain Beefheart – Trout Mask Replica (Third Man)
    Si je n’ai qu’un seul disque à obtenir, c’est lui! L’histoire veut que le grand bluesman qu’est Captain Beefheart a reçu une carte blanche afin de réaliser quelque chose de totalement champ gauche. Quand on sait que c’est un collaborateur avec Frank Zappa et que ce dernier a été quand même pas mal traumatisé de l’album qu’il a coproduit, ça donne une idée du portrait. L’album lui-même est du grand n’importe quoi: des bouts de rubans parlés en ad lib dans le studio, des musiciens qui ne s’écoutent pas, une voix de poète qui se fout de la musique et qui hurle le tout en falsetto… et quand je parle de poésie, c’est quelque chose! On est beaucoup plus près de Claude Peloquin que de Rimbaud disons. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que tout l’album, aussi étrange soit-il, a été sciemment et consciencieusement écrit, répété, et rien dans tout ça n’est laissé au hasard! À un point tel où les musiciens se sont présentés dans le studio, ont joué les pièces telles que prévues, et qu’ils ont quitté après presque une seule prise.
  • 37,99$ – Cotton, James – Late Night Blues Live At The New Penelope Café (Justin Times)
    L’étiquette montréalaise frappe encore: un grand harmoniciste, une légende du blues, James Cotton n’était pas un deux de piques. Ayant acquis sa notoriété dans les années 50, ce dernier en a joué de toutes les couleurs durant sa très grande carrière. On a droit ici à un enregistrement du Café Pénélope de Montréal en 1967. L’album s’écoute comme un charme, j’ai hâte de voir ce que Justin Times aura réussi à sortir comme sonorité des vieux enregistrements!
  • 41,99$ – Disco Not Disco: Leftfield Disco Classics From The New York Underground (Strut)
    Je vous laisse lire ce que l’équipe de Fréquences a à dire (cliquez sur le titre de l’album), ça donne une très bonne idée de l’ampleur du désastre! Et c’est un Strut, ils ont tendance à produire de l’excellente qualité! À ce prix-là, c’est du vol!
  • 89,99$ – Evans, Bill – Evans In England: Live At Ronnie Scott’s (Resonance)
    Ouch! L’importation coûte cher! Mais quel spectacle! Bill Evans demeure un des plus grands pianistes jazz, et il nous en met plein la vue en 1980 sur ce fantastique album enregistré en direct. Je suis aussi très légèrement sceptique de la qualité, vu qu’on aura droit à 25 minutes de musique par face en moyenne afin d’entrer la totalité des pièces en deux vinyles. Ce n’est pas du jamais-vu, il y a certainement possibilité d’avoir une qualité exemplaire, et surtout que les pièces possèdent un très grand dynamisme, donc beaucoup de chances d’optimisation de pistes. Mais c’est à voir.
  • 23,99$ – Karkwa – Le Volume Du Vent (Audiogram)
    Le chef d’œuvre de 2008 est enfin en vinyle! On parle ici d’un disque qui a sa propre page Wikipedia en anglais. Il y a des grands albums, et il y a de très grands albums. L’engouement porté à ce disque risque d’être démentiel. Passez à côté et prenez-en une copie, ou vous allez le regretter! Je le mentionne ici, mais n’oubliez pas les six excellents disques quebs cités à la fin de l’article!
  • 37,99$ – Kuti, Fela; Ayers, Roy – Music Of Many Colours (Knitting Factory Records)
    Deux grands, un africain de l’afro-beat et du funk, et un américain du jazz qui débutait sa phase R&B et disco. Une rencontre mythique après une tournée de trois semaines de concerts au Nigéria. Ils ont tellement aimé jouer ensemble qu’ils ont pondu cet album. D’un côté, une composition surtout de Kuti. De l’autre, une composition surtout de Ayers. Des deux bords, des grands musiciens, un orchestre ridicule, des chœurs, name it!
  • 35,99$ – Russell, Leon – Live At Gilleys (Concord)
    Excellent spectacle de la part de Leon Russell au sommet de sa forme, accompagné de l’excellent New Grass Revival Band. Très bon spectacle rock de 1981, avec une touche bluegrass du mythique groupe progressif et la touche country du grand Russell. Ce n’est pas pour rien qu’il a été intronisé au temple du Rock n’ Roll en 2011!
  • 19,99$ – Sunn O))) – Life Metal (Southern Lord)
    36,99$ – Sunn O))) – Life Metal (2 LP) (Southern Lord)
    Un nouveau disque! Ce n’est pas une réédition qu’on parle ici, c’est de nouvelles compositions du mythique Sunn O))). Et on a droit à deux versions du disque: une normale sur un vinyle à un prix très abordable (en comparaison, c’est plus de 5$ supplémentaires pour le 7po de Kubrick). Mais aussi, on a une version qui risque d’être solidement limitée au RSD 2019: les mêmes pièces, mais sur deux disques, s’assurant d’avoir le maximum de volume et de dynamisme pour nos envolées dans le monde drone de Sunn O)))!
  • 89,99$ – Third Man Records Rsd 3 Inch Vinyl – Blind Box Set Of 4 Records
    Moi c’est ce qui m’intéresse. En fait, plus précisément, le disque des Raconteurs. Mais pour ça, il faut aussi acheter la table tournante jouant des disques de trois pouces!
    109,99$ – Mini Turntable With Foo Fighters 3 Inch Vinyl Record
    Bref: 200$ pour obtenir un disque de 3 pouces … mais en même temps, quelle idée originale!
  • 29,99$ – Wtf: Live From The Garage (RSD Records)
    On n’en verra pas trop de cet acabit: album produit par le Record Store Day lui-même, afin d’épauler une bonne cause. The Garage, c’est une baladodiffusion en premier lieu, et il a eu la chance d’avoir des prestations uniques de beaucoup de grands artistes de tous les styles. On peut penser à Charlie MusselwhiteEels et bien d’autres. Une bonne cause, une très bonne compilation, des artistes connus ou méconnus, des versions uniques, et ça risque d’être la seule fois que ce disque va être disponible en vinyle. L’avenir me prouvera que j’ai tort, mais je ne suis pas certain que ce soit le premier choix de beaucoup d’acheteurs. Moi, en tout cas, j’espère sauter dessus!
  • 18,99$ – Zero 7 – Home (alternative Mix) / Somersault (Danger Mouse Remix Ft. Mf Doom) (New State Entertainment)
    Un petit 10 pouces. Un très bon groupe de trip hop qui roule sa bosse depuis une vingtaine d’années. Ils sortent deux chansons retravaillées, la première par Tina Dico, et l’autre par Danger Mouse. Si je me fie à leurs albums et à la version numérique du remix de Danger Mouse, je pense qu’on va avoir droit à un méchant bon simple!

Mes incontournés

Vous allez comprendre qu’après tant de si bons disques, il a fallu que je coupe en quelque part! L’année précédente, j’avais carrément moins de disques qui m’intéressaient, je devais gratter afin de trouver les bombes. Et là, j’ai eu à ajouter tous ces disques dans une deuxième section! Ils sont tous aussi bons (moins une toute petite coche), mais je laisse une chance à mon portefeuille.

  • 26,99$ – Carlos, Wendy; Elkind, Rachel – Kubrick (Silva Screen)
    Ok, le rapport qualité-prix n’est décidément pas du côté de cet album. C’est un petit 45 tours 7po. Mais la musique qu’il contient, ouf! On a droit à la première utilisation d’un vocorder sur un enregistrement avec la pièce dont le point de départ est la 9e symphonie de Beethoven. Et de l’autre côté, c’est un travail à partir du fantastique Requiem de Berlioz. Deux grandes pièces, telles qu’utilisées dans les films de Kubrick l’Orange Mécanique et Shining: L’enfant lumière. Et j’ai un solide faible pour la pionnière et précurseure Wendy Carlos. Bref: pour moi, il aurait pu être un incontournable si ça n’avait pas été du prix prohibitif.
  • 16,99$ – Chic – Le Freak (Oliver Helden Remix) (Rhino)
    Édition spéciale simple 12 pouces avec la version vocale étendue originale sur une face, et le nouveau remix de Helden sur l’autre. Célébrons le 40e anniversaire de cette chanson mythique! Mon côté stoïque dit que les gens se fichent de la nouvelle version, et que l’ancienne est accessible chez tous les bons disquaires dans les boîtes à cinq dollars… mais mon côté excité dit que c’est génial qu’une étiquette de disque prenne le temps de réaliser un simple disco sur douze pouces juste pour faire plaisir aux admirateurs et célébrer avec tout le monde. Pour le prix, c’est pas trop mal en plus. Si ce n’était pas de l’accessibilité de la VO, j’aurais dit incontournable.
  • 84,99$ – Perry, Lee «Scratch» & Friends – Back To The Ark Boxset (Upsetter)
    Le Dub, c’est quelque chose. Quatre rythmes, quatre albums. Chaque album avec quatre versions tirées du même rythme. Une anthologie! Je ne crois pas que ce soit un album pour Monsieur et Madame Tout le Monde, ça risque de ne pas trop se suivre, ça risque d’être rébarbatif même, quatre simples dans une boîte dans le fond. Mais pour les capotés fous du Dub, ça risque d’être solidement le pied. Ça reste aussi un brin dispendieux avec plus de 20$ par album, mais il faut ce qu’il faut. Moins dispendieux, il aurait été indispensable!
  • 13,99$ – Ronson, Mark Feat. Cyrus, Miley – Nothing Breaks Like A Heart (Columbia)
    Bin oui, du Miley Cyrus dans mes tops. Un simple douze pouces, la très bonne chanson en face A, et deux remixes en face B. Je dois avouer, j’ai un faible pour Mark Ronson, je trouve qu’il réalise des excellentes chansons. Oui oui, je sais, on ne voit pas le popotin de Cyrus sur le vinyle, il faut écouter le vidéoclip pour ça. Mais moi, c’est la musique que j’aime. Pas une réédition! C’est nouveau de novembre 2018! Pas indispensable parce que pop, mais c’est mon côté hautain qui parle!
  • 64,99$ – Tangerine Dream – Poland: The Warsaw Concert (Esoteric)
    Un grand classique du genre, quatre superbes pièces. Un très bon concert, un grand album des maîtres de l’électro-ambiant. Ça reste un des disques qui m’intéresse le plus, ils ont tout donné pour cette réédition, allant au Abbey Road Studios pour la gravure, pochette restaurée. Mais mon petit commentaire sarcastique va tout de même mentionner qu’on peut obtenir une version NM du disque original pour la moitié de ce prix. J’ai hâte de faire ma critique, juste voir si leur nouvelle version vaut réellement la peine (c’est Esoteric, ça risque d’être oui.) Pas incontournable parce que dispendieux pour quelque chose d’accessible en VO moins cher que ça.

Les trucs pour fous

C’est pas incontournable, c’est juste débile! Mais s’applique à une clientèle en particulier. En vedette cette année: le blues et le dub!

  • 44,99$ – Arnalds, Ólafur – Re:member + String (Mercury)
    Un des très bons compositeurs multidisciplinaires, ayant débuté en tant que batteur de groupes hardcore et métal, et ici, on a droit à quelque chose de totalement différent: un extraordinaire album débutant au piano, et grandissant en downtempo et en électro avant de terminer en grande. Un superbe album de 2018, en édition spéciale avec un 7 pouces en extra!
  • 52,99$ – Clark, Alice – Alice Clark (Wewantsounds)
    La grande chanteuse soul méconnue, enfin en réédition sur une étiquette conséquente. Cet album de 1972 est un chef d’œuvre de R&B, soul, acid jazz, pop, name it! C’est l’heure de la découvrir, elle est incroyable! Et encore plus incroyable, elle est méconnue!
  • 38,99$ – Dillinger – Cb 200 (Get On Down)
    L’original dub de 1976, réédité pour notre plaisir! Le premier disque officiel de Dillinger, grand artiste reggae-dub de Kingston qui roule encore sa bosse aujourd’hui. L’album du succès international Cocaine in my Brain.
  • 52,99$ – Dream Syndicate – The Days Of Wine & Roses (Fire)
    Le punk rock alternatif et à paroles des années 80 est à son meilleur avec cet album. Wine & Roses est le premier album du groupe Dream Syndicate de Los Angeles, et il a frappé fort. Je me demande si la version de Fire sera à la hauteur, tout le monde s’est essayé de sa propre version (dont l’excellente étiquette 4 Men With Beards). Et le disque demeure plus dispendieux qu’une version NM de ces derniers… Mais Fire a tendance à réaliser des versions ultimes, et selon leur site web, ça semble être encore le cas, avec des disques supplémentaires, des liners, des objets, etc. On ajoute le coût de l’import du UK, et ça justifie pleinement ce prix.
  • 39,99$ – Green River – Live At The Tropicana 1984 (Jackpot)
    Si vous ne connaissez pas Green River, c’est un super groupe composé de Mark Arm et Steve Turner de Mudhoney et Jeff Ament et Stone Gossart de Pearl Jam. Bref: ce n’est pas des deux de piques. Et cet album, ça provient de la collection personnelle des membres du groupe. Bref: du jamais vu!
  • 42,99$ – Hancock, Herbie – Dedication (Get On Down)
    Il faut le faire en 2019, sortir un Hancock presque inédit de 1974. Ceci n’est pas le Herbie Hancock que vous avez l’habitude d’écouter! Cet album est presque un exutoire, une soupape à trop-plein que le grand pianiste jazz à commis sur ruban avant de retourner à sa tournée.
  • 29,99$ – Idles – Meat Ep / Meta Remixes (Balley Records)
    De l’excellent heavy punk rock datant de 2015, enfin en vinyle. Un EP sur une face et quatre remixes de Meta sur l’autre. À découvrir!
  • 32,99$ – Lightnin’ Hopkins – Strums The Blues (Third Man)
    C’est une compilation … de 1958! Des 78 tours d’un des plus grands bluesman mis sur un seul album, qu’on peut acheter en VO à environ 500$ si on est chanceux.
  • 36,99$ – Little Walter – The Best Of Little Walter (Sundazed)
    Compilation de 1957 du grand harmoniciste, fier représentant du style blues de Chicago. Il existe une version audiophile “ultime” de 2005 par Chess, mais elle est le double du prix de cette nouvelle version. À suivre si ça vaut la peine de dépenser le plein prix après la version de Sundazed, qui font habituellement des versions correctes de leurs disques.
  • 26,99$ – Mickey Mouse Disco (Disney)
    L’original, le seul et l’unique! Pour faire différent un peu des Rockabye de ce monde, on a droit ici aux vraies versions des chansons qu’on aimait quand on était petits. Je dois avouer, je connais le disque par cœur, et j’ai hâte de faire une étude comparative entre ma version originale et celle-ci!
  • 36,99$ – Morricone, Ennio – La Stagione Dei Sensi (Vinyl Magic)
    Ce n’est pas un album normal de Morricone. Beaucoup de styles différents, beaucoup d’atmosphères différentes. Il était temps que quelqu’un en fasse la réédition, la dernière datant de 2009.
  • 42,99$ – Rahbani, Ziad – Abu Ali (Wewantsounds)
    Dans les choses les plus champ gauche que je propose, il y a cet album: un grand succès de disco libanaise de 1978! Mais si c’était juste ça… en fait, il est allé en Grèce pour enregistrer son album, c’est donc un 12 pouces absolument international qui est présenté ici! Pour deux chansons de 13 minutes, c’est un brin dispendieux, mais je peux concevoir beaucoup de raisons d’un tel prix.
  • 32,99$ – Roots Radics / Dub Syndicate – Dub The Planet Vol. 1 (Soundsystem)
    Encore un autre groupe dub qui a joué avec tout ce qui bouge: de King TubbyDillingerscienist, et ici avec Dub Syndicate.  Très curieux de ce qui va être fourni sur ce disque!
  • 29,99$ – Santigold – I Don’t Want: The Gold Fire Sessions (Downtown)
    Dre Skull et Santigold se sont amusés l’an passé et ont fait un mixtape mêlant la chaleur des caraïbes, dancehall et reggae. C’est doux, sympa, joyeux et une parfaite trame sonore pour son été! Juste pour le mega-hit Run The Road, ça vaut la peine!

Disons simplement qu’il faut vouloir pour acheter des rééditions de 78 tours qui tourne à cette vitesse. Moi, j’adore … mais il faut l’équipement et il faut être passionné pour payer si cher pour deux chansons.

Mais ce n’est pas tout

Plein d’autres trucs géniaux qui sortent … mon article est déjà assez long alors pas de discussions, mais parlez m’en, ce sont tous des disques qui sont fous! En rafale sans ordre! Si vous pensez que je ne fais que mettre tous les disques de la section RSD, en fait, vous vous trompez! Ce sont tous des disques qui m’intéressent, et j’en passe une 30aine d’autres que je me garde secrets! Ouais … c’est ridicule comme ça cette année!

Et quelques autres quebs

Je termine mon article avec au moins quelques autres disques nécessaires! Aucune description nécessaire, ce sont de grands succès qui méritent leur sortie vinyle depuis longtemps!

Quelqu’un achète des reins en bon état?

Rétrospective RSD 2018

Beaucoup de très bons (et beaucoup de moins bons) disques sont sortis en 2018. Cette année, c’est fou! Dans quelques jours, la folie arrive!

Vous voulez savoir si ça vaut la peine d’acheter au RSD? Eh bien la réponse est « noui » : certains disques sont des belles trouvailles, certains sont des disques pour admirateurs d’un groupe en particulier, certains ont été produits de façon mercantile, et quelques petits bijoux n’ont juste pas assez d’exemplaires afin de pallier à la demander. Bref : achetez ce que vous considérez bon, et laissez aux spéculateurs leur lubie de réaliser quelques sous avec leurs achats.

Pour vous convaincre qu’il y a des bonnes trouvailles, voici, en rafale, une série de beaux disques sortis lors des différentes éditions du RSD 2018. Je reste quand même relativement conséquent avec mes choix que je désirais obtenir. Dans tous ces choix, il y en a quelques uns que je n’ai pas pu acheter hélas, et je me suis laissé tenter par bien d’autres. Vous allez remarquer qu’il y a beaucoup de rééditions ici, et c’est quelque chose que j’ai vraiment déploré. Je suis heureux de dire que cette année, plusieurs nouveaux disques sortent. Le RSD s’améliore donc d’année en année.

Voici mes précédentes critiques de ces choix en particulier :

Et j’ajoute…

Doris Norton – Nortoncomputerforpeace & Personal Computer

Artiste : Doris Norton
Albums : Nortoncomputerforpeace (1983) et Personal Computer (1984)

En test : Vinyle; 2018; Mannequin; MNQ 116 et MNQ 120

Exemple parfait de la raison d’être du RSD : rendre accessibles une autre fois des disques rares et obscurs. Doris Norton est une compositrice-interprète italienne qui a la distinction d’avoir été la seule à recevoir un sponsorship de la part d’Apple. Aujourd’hui, on le tient pour acquis, mais Apple Computer s’est fait poursuivre à maintes reprises par Apple Corps (l’étiquette des Beatles) afin qu’ils ne touchent à quoi que ce soit de multimédia. Ils ont même eu à payer des frais à ces derniers à cause qu’ils avaient une prise haut-parleurs et micro sur leurs ordinateurs! Alors que d’avoir leur logo de pomme sur un disque, imaginez!

Les disques de Doris Norton sont autant de styles disparates, allant de l’électro-minimaliste à la Kraftwerk et The Art of Noise, à une recherche plus poussée et in, voire à de la heavy techno rock pour certains de ses albums des années 90. Bref : une grande pionnière de la musique électronique! Et ces exemplaires, gracieuseté de Mannequin, sont très bien gravés! Très bonne écoute!

 

Motörhead – Death or Glory

Artiste : Motörhead
Album : Death or Glory (Bastards en 1993)

En Test : Vinyle; 2018; Vinyl Passion; VP 90052

Motörhead a toujours fait parler d’eux, un groupe précurseur au style heavy metal, des années avant que le style n’existe vraiment. Mais avec le décès des Lemmy, on assiste à un revival de la passion des admirateurs du groupe. C’était un peu naturel qu’une étiquette se décide de sortir une nouvelle version de l’album Bastards de 1993. Cet album est un retour aux sources du groupe Motörhead, avec un style qui est reconnu comme étant classique pour eux. C’est aussi une deuxième période charnière côté membres, dans les derniers albums avec Michael « Würzel » Burston, et le deuxième avec le batteur Mikkey Dee.

Le disque n’a pas connu une très grande distribution, restant plus ou moins en Allemagne, malgré le fait que le groupe considère encore ce disque comme un de leurs meilleurs. Ceci dit, l’internationalisation des distributions fait qu’il y a eu plusieurs bonnes rééditions en vinyle. Alors que d’en avoir une autre, ce n’était peut-être pas si nécessaire que ça. En même temps, la version qui a été proposée en 2018 est très honnête, possède une assez bonne sonorité et est géniale à écouter. Le rematriçage est adéquatement produit, pas excellent mais très bien.

 

Popol Vuh – Messa Di Orfeo

Artiste : Popol Vuh
Album : Messa Di Orfeo (1999)

En Test : Vinyle; 2018; One Way Static Records; OWS 21

Ce n’est pas la première fois que j’écris indirectement à propos de Popol Vuh. J’avais aussi réalisé la critique de l’excellent album d’interprétation de musique classique de Florian Fricke qui est sorti ce même RSD. Si vous vous attendez à du krautrock, vous allez tomber sur un nœud : ce disque est assez purement ambiant et possède une facture chantée très près de la musique classique. C’est un très grand chef d’œuvre, une voltige de composition impeccable, le tout gravé sur un disque vinyle de très grande qualité.

Encore une fois, une bonne raison de rechercher les éditions sur RSD : c’est la première fois qu’on peut entendre ce disque en vinyle, et la composition s’adapte parfaitement à ce médium.

 

Lhasa – Live in Reykjavik

Artiste : Lhasa
Album : Live in Reykjavik (2009/2017)

En Test : Vinyle double; 2018; Audiogram; 19075805381

Dans les éditions qu’il fallait sauter dessus lorsqu’on y avait accès, il y a les rééditions RSD de Lhasa de Sela. Cette superbe édition de son spectacle enregistré en 2009 a finalement été sortie en CD en 2017 par Audiogram, et ils en ont profité pour faire une copie en vinyle double absolument impeccable. Payée moins de 30 $ (pour un disque double 180g) lors de sa sortie, on ne s’en sort hélas plus en bas d’une centaine de dollars afin d’obtenir le même disque. Et à date, Audiogram ne semble pas pressé de faire comme pour l’excellent La Llorona et faire une réimpression. Bref : il fallait y être! Pressing qualité audiophile, pour une captation de spectacle. En même temps, ce ton de voix, cette chaleur, ces instruments, le vinyle est le parfait médium pour faire jouer une telle musique!

Abruptum – Evil Genius

Artiste : Abruptum
Album : Evil Genius (1995)

En Test : Vinyle en encart; 2018; Black Lodge Records; BLOD027LP01

Dans un tout autre ordre d’idée, le groupe de musique black metal Abruptum en a profité pour sortir son excellente compilation Evil Genius une autre fois en vinyle. Il y a dix ans, Southern Lord (l’étiquette de Sunn O))) ) avait réalisé une excellente édition limitée de ce vinyle. Nécessaire d’en avoir une autre copie? Non. Mais pas déplaisant aussi. On déplorera que ces 300 copies limitées de couleur n’aient pas conservé la belle touche du CD initial d’avoir un message nous proposant de se tuer avec la lame de rasoir fournie. Très bonne gravure de la part de Black Lodge. Belle présentation! Et une belle entrée en matière pour la musique black metal.

 

Mais ce n’est pas fini! Prenez une gorgée de café avec moi, et on continue!

Marijata – Pat Thomas introduces…

Artiste : Marijata
Album : Pat Thomas introduces Marijata

En Test : Vinyle; 2018; Mr Bongo; MRBLP158

Extraordinaire disque de protodisco funk ghanéen de 1976, c’est le genre de disque dont l’original se vend à un prix ridiculement élevé (dans les 300 $ pour une minable copie). À ce prix-là, je vais prendre un billet d’avion pour le Ghana et aller acheter les bandes maîtresses originales.

Il y a trois ans, une réédition a été effectuée avec un succès adéquat. Mais ici, on parle de Mr Bongo. Et cette étiquette n’y va jamais de main morte. Quelle belle réédition avec une sonorité somme toute bien honnête ! On a de tout ici : on entend la boule disco dans la sonorité, des belles guitares, des horns, un rythme légèrement afrobeat, les voix en ensemble, le black power et la fierté africaine, l’anti-religion. Je ne crois pas qu’il fallait s’attendre à des miracles, les rubans sources ne doivent pas être réellement de bonne qualité, mais malgré tout, ça s’écoute avec joie à haut volume.

La bonne nouvelle est que le disque a été tellement scalpé qu’il est disponible à un prix très abordable sur les Internets.

Spectrum – Highs, Lows And Heavenly Blows

Artiste : Spectrum
Album : Highs, Lows and Heavenly Blows (1994)

En Test : Vinyle; 2018; Medical Records; MR-079

Après beaucoup de styles différents, c’est l’heure de sortir la pipe à patchouli! Pete « Sonic Boom » Kember, connu surtout pour son précédent groupe Spacemen 3, nous lance dans le post space rock, pieds et poings liés. Un des meilleurs albums de Spectrum, il ne faut surtout pas prendre avec des pincettes le disque Highs, Lows and Heavenly Blows. C’est une atmosphère faisant penser à un très heureux mariage entre GY ! BEGiorgio Moroder et Steve Wilson, avec Peter Kruder comme maître de cérémonie. Avoir su qu’un tel groupe existait lors de mes années de cégep, ma vie aurait été différente!

Selon ce que j’ai entendu parler, le disque original de 1994 n’avait pas une gravure si excellente que ça. Eh bien, Medical Records s’est chargé de réaliser l’impossible, comme d’habitude! On a le goût de mettre ce disque à tue-tête et de se laisser emporter par cette si belle atmosphère.

Electroconvulsive Therapy vol 4 – The Art of Survival…

Artistes variés
Album : Electroconvulsive Therapy vol 4 – The Art of Survival…

En Test : Vinyle; 2018; Medical Records; MR-077

Comme chaque année, Medical Records nous fournit sa compilation de pièces toutes plus obscures les unes que les autres. Parfois, ce sont des pièces incroyables et parfois, c’est un peu bizarre. Je dirais que c’est la première année que je dirais que les pièces ne sont pas extraordinairement loufoques. On a droit à un style un peu plus « convenu », soit du minimalisme, du synthé-pop, et des pièces qui ne décoiffent pas tant que ça, comparés aux années précédentes. Comme je suis fou du synthé-pop, ce n’est pas un problème pour moi, mais pour une première année, ce n’était pas le premier disque que je désirais ouvrir.

N’empêche, la gravure est excellente, l’édition est géniale, ça s’écoute vraiment bien et j’aurais définitivement préféré avoir beaucoup plus de notes sur les artistes que j’écoute : comme toute bonne compilation K-tel de ce nom, on n’a que le nom du groupe et le nom de la pièce de musique. Ce n’est pas un objet de collection digne de Medical Records.

Suite du programme: mes recommendations 2019!

2010/RSD2018: Taylor Swift – Speak Now

Le 13 avril 2019, nous allons avoir le Record Store Day 2019. Et cette année, il y a des disques incroyables ! En fait, il y en a pour tous les goûts, des grands classiques aux obscurs, des nouveaux disques aux disques étranges. Il y a même une collection de disques de trois pouces avec la table tournante assortie ! Certaines années, je n’ai presque aucun intérêt aux sorties du RSD, mais parfois, c’est la folie! Cette année, c’est la pire année pour mon budget, et de loin. Tant de beaux disques! Je vais vous fournir ma liste d’intérêts bientôt, et bien évidemment, je vais faire la file dès l’aube, mon café à la main, chez Fréquences à Saint-Hyacinthe, espérant avoir assez de mains pour accrocher les éditions uniques qui seront cachées dans les rayons partout.

Un petit mot de remerciements de la part de Fréquences : je sais que beaucoup lorgnent les listes du RSD sorties un peu partout celle officielle et celles compilées par les maniaques, ainsi que la liste fournie par Fréquences. Vous êtes nombreux à écrire à votre disquaire vos intérêts, demandant s’il va en avoir une copie. Merci! Ces intérêts que vous fournissez permettent d’essayer de commander plus ou moins d’un disque, en espérant en avoir beaucoup de copies. Je ne sais bien évidemment pas ce que nous aurons, je ne suis pas employé, ni ne fait partie du secret des Dieux. Et je ne crois pas que Fréquences ne sache encore ce qu’ils vont avoir, ils le savent plus ou moins lors de la réception des boîtes. Mais JF m’a fait part que beaucoup de disques avec un très grand engouement ne seront disponibles qu’en quantités très limitées dans le monde, ce qui donne une ou deux copies pour le magasin quand plus d’une dizaine ont porté intérêt sur une sortie.

Bref : il faudra fouiller, parce que ces éditions ne seront pas nécessairement sur les présentoirs à vue, surtout quand l’édition sera très limitée! Il faudra s’armer de patience et sortir ses gants de fouilleurs. À mon avis, ça fait partie du plaisir, et j’ai hâte de vous voir, sourire à la main et le café au visage comme chaque année!

Sur ce, je vais vous présenter dans les deux prochaines semaines une petite rétrospective d’albums, bons et moins bons, qui sont sortis au RSD en 2018, ainsi que quelques autres coups de cœur.


 

Album: Speak Now
Artiste: Taylor Swift

V.O.: Vinyle double; 2010; Big Machine Records; BTMSR0300C

En Test: Vinyle double en encart, transparent fumé, numéroté; RSD Black Friday 2018

Étiquette: Big Machine Records; BMRTS0300A

Ce n’est pas un secret que j’aime beaucoup Taylor Swift. Étant partie du country assez pur avec son album éponyme en 2006 au tendre âge de 16 ans, elle continue avec une sonorité plus pop avec Fearless, son album de 2008. Ce dernier est un réel chef d’œuvre qui est devenu l’album le plus vendu aux États-Unis. Encore mieux, Swift a mérité la distinction d’être l’artiste la plus jeune ayant remporté une telle distinction. S’ensuivirent une panoplie de prix et la fameuse apparition de Kanye West lors de la remise des MTV. Bref, tout un album. Speak Now, sorti en 2010, est une suite logique de la progression de l’auteure-compositrice-interprète de talent. Excellent album, c’est son dernier qui peut être décrit comme ayant des sonorités country. Pour la suite, Red est décrit par certains comme étant country, mais il faut gratter loin, et 1989 est carrément son renouveau pop.

Je suis aussi admirateur de T.S. parce qu’elle a tendance à en donner beaucoup à ses fans et à l’industrie en général. J’avais fait une critique de l’album 1989 qui, pour moi, avait été un de mes coups de cœur de 2017, entre autres pour la générosité de la production, mais en plus que le vinyle était à un prix ridicule d’un peu plus de 20 $ pour un album double. Récemment, elle a aussi signé avec UMG, et son contrat stipule que tous les artistes de l’étiquette seront payés pour leurs diffusions en ligne, pas seulement elle. Bref, elle fait avancer l’industrie de la musique aussi.

Mais est-ce que cet album vaut la peine? D’abord, ce n’est pas la première fois que Speak Now est mis en vinyle. Il était disponible en 2010 aussi. Hélas, cette version avait été gravée à la va-vite, au point où les acheteurs se sont plaints et que ce disque double est en vente précipitée. Alors peut-être que la version du RSD 2018 vaut la peine? Oui et non… la gravure est définitivement meilleure, mais il y a vraiment trop d’emphase sur les fréquences aiguës de l’album, avec un sifflement presque constant. C’est énervant au possible. Ma copie de disque est aussi un peu gondolée et n’est pas parfaite en règle générale. Donc : pas parfait, mais pas malhonnête. Dommage!