2019: Kid Kouna

Du punk trash pour enfants?!

Artiste: Kid Kouna
Album: Kid Kouna

En Test: 2019; Vinyle

Étiquette: Padoum; P01

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Pour ceux qui me lisent depuis des années, vous le savez : j’aime les bibittes ! Et ça tombe bien, Keith Kouna, le grand frère de Kid, est toute une bibitte de notre paysage médiatique québécois. Il fait dans tous les styles, tous les genres avec ses projets, va dans le consensuel plus convenu, mais aussi dans le punk rock avec ses fantastiques Goules qu’il a ravivées en 2016 (voir mon article à ce sujet). Kouna, c’est un fort sympathique et passionné électron libre… et un électron libre papa.

On a eu droit à la découverte de Kid Kouna en octobre 2018 lors du fantastique Cabaret Dada Love du Festival Phénomena, petite apparition de ce nouveau personnage déjanté qui y va de tous les styles musicaux et qui traite de tous les sujets tabous pour les enfants. Que ce soit de l’histoire d’un renard trop futé (Padoum, dont le titre de la chanson est aussi le label de production du disque) ou la mauzusse de dernière voyelle pas rapport (Voyelles.)

Capture provenant du vidéo d’extraits du festival Phénomena 2018

Kid Kouna, c’est aussi un disque entièrement autoproduit et autogéré : aucune distribution autre que des visites chez les disquaires pour remettre quelques-uns des mille CD et des trois cents vinyles. Il faut vraiment croire en son projet pour se lancer dans une telle aventure. Épaulé, bien sûr, par beaucoup de ses petits amis découverts dans les différentes garderies : le P572 des Goules avec Sam Murdock, le Team Pochette et compagnie (aussi responsables du disque vinyle de Hubert Lenoir) ; Frédéric Desroches qui a aussi participé à son dernier Bonsoir ShérifMartien Bélanger à l’enregistrement, avec qui il travaille depuis les Bombes; et bien sûr, Richard Addison, qui s’est tapé de faire un tout cohésif de tous ces genres musicaux étranges.

Comme d’habitude, je ne me permettrai pas de critique musicale, mais je peux tout de même dire que je me suis amusé en sale à écouter ce disque. Côté qualité, on a droit à une trifecta : un bel objet, un matriçage de Addison qui laisse respirer et ne nous maximise pas tout, et une très bonne gravure. Ma fille a dansé sur beaucoup des chansons ! On le voit juste à l’ouverture du disque à quel point c’est un travail d’amour, et cet amour se poursuit à l’écoute. Il y a quelques légères carences de volume coté basse qui apparaît soudainement bombant et parfois ténue. Les styles musicaux variés exigent une présentation différente à chaque chanson ce qui rend l’album légèrement inégal. L’écoute active en est légèrement affectée, mais l’écoute de party avec les enfants, c’est le pied ! Le vinyle n’est pas nécessaire en tant que tel, mais il ajoute une très belle touche et tonalité. Premier disque vinyle trash de vos enfants ?

Qualité du vinyle: 8/10

1975: Lancaster/Lumley: Pierre et le Loup (V.F.)

Classique prog rock méconnu

Album : Pierre et le Loup

En Test : 1975 Vinyle, version française

Étiquette : RSO
RSO 2479 168

Pour la petite histoire, j’étais chez Fréquences à faire mon pèlerinage hebdomadaire, à chercher la perle rare dans les étals, quand je remarquai un disque qui n’était pas à sa place dans la section Genesis. Vous avouerez que Pierre et le Loup et Genesis, ce n’est pas exactement la même chose. Je demandai à Will et il me dit « ah! non, tu as raison, mais les gens qui cherchent ce disque vont voir dans Genesis parce que Phil Collins y joue alors on le met là. » Ça veut dire qu’il se vend fréquemment? La réponse est oui, c’est un très gros vendeur dans les disques usagés. Alors comme je ne connaissais pas cette version, je l’ajoutai dans mon panier. On en apprend tous les jours!

Et pour l’histoire de ce disque, Jack Lancaster et Robin Lumley ont eu un petit groupe de musique, The Soul Searchers (1972-1974 approx). En 1975, au sommet de la folie rock progressif en Grande-Bretagne, ils sortirent cet album avec tous les grands du moment.

  • Pierre : Manfred Mann
  • l’Oiseau : Gary Brooker (Procol Harum)
  • le Canard : Chris Spedding (Musicien de studio); Gary Moore (Colosseum II, Thin Lizzy)
  • le Chat : Stéphane Grappelli
  • le Loup : Brian Eno (Roxy Music)
  • l’Étang : Keith Tippett (King Crimson; oui j’avoue que j’aimerais pouvoir dire à mes enfants que moi j’ai joué le rôle d’un étang dans un disque de rock)
  • le Grand-Père : Jack Lancaster
  • les Chasseurs : Jon Hiseman (Colosseum); Bill Bruford (Yes); Cozy Powell (Rainbow); Phil Collins (Genesis); Alvin Lee (Ten Years After); Robin Lumley; Julie Tippett (Chanteuse à succès); The English Chorale

La version que je possède est la version en français, dont Pierre Clementi se charge des courtes narrations.

Et comment ça sonne ? C’est un disque de studio, inégal de par sa nature, mais avec une sonorité du tonnerre. J’allais écrire qu’ » on aurait dit que c’est un des grands disques de rock progressif du temps », mais c’est un des grands disques de rock progressif du temps! Bref : c’est réussi! Reste que c’est un vieux disque de production de masse, alors on ne peut s’attendre à des miracles non plus, il va y avoir un peu de bruit de fond, un peu de popcorn. Ça fait partie du lot.

Et pour la fin des histoires de loup, il existe aussi une version avec une narration en allemand… je suis certain que les deux versions françaises et allemandes n’auront jamais leur place sur Spotify!