2010: Karkwa – Les Chemins De Verre

En mars 2010, on nous sortait un des albums résolument unique de la scène musicale québécoise.

Album: Les Chemins De Verre
Artiste: Karkwa

En test: 2010 Vinyle 45t

Étiquette: Audiogram
ADCD10270 (!)

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Ça faisait déjà bien des années que Karkwa roulait sa bosse. C’est aussi le 3e album studio sorti par l’étiquette Audiogram. Et très étrangement, malgré son succès, c’est le dernier album studio du groupe. C’est aussi un disque vinyle qui est sorti en même temps que le CD, dans des années où le renouveau des vinyles n’était qu’une idée folle dans la tête de quelques illuminés.

Le disque est un disque de passion, c’est le premier disque qui a percé la carapace ’70s de beaucoup de passionnés de musique prog rock. C’est un disque qui a de la musique à revendre, qui nous a fait découvrir tout le talent de Louis-Jean Cormier avant qu’il ne soit chouchou des passionnés de musique avec sa carrière solo. Et que dire de François Lafontaine qui en a toujours à redire en tant que pianiste et plus, le tout à l’ombre de nos grands.

Et ça tombe bien, il reste encore des copies de l’édition originale. Il n’y en a plus beaucoup, ça s’épuise mais c’est un disque qu’on peut toujours acheter.

Et que dire de la qualité du disque? Encore une fois, alerte au buzzwords! 180g. Disque enregistré en 45 tours. Et alerte à la version 2010! Je dirais que la sonorité est un peu sourde, elle est un peu brouillonne, on a beaucoup moins la précision du groupe. Je doute que l’idée d’avoir sorti un disque en 45 tours était bonne. Et la sonorité semble compressée numériquement. Je ne dirais pas que c’est un disque qui est réussi… du moins, ma copie. J’ai un petit doute que le 180g a usé les plaques d’impression beaucoup plus rapidement que prévues, et que je suis simplement tombé sur un disque de moins bonne qualité… d’une façon ou d’une autre, la production a manqué une étape en quelque part. Mon disque ne respire pas, j’ai hâte à une vraie belle réédition avec une qualité superbe en vinyle. Le matériel le mérite. À l’inverse, l’album Le Treizième Étage de Cormier solo est beaucoup plus réussi en vinyle.

Attention de sauter aux conclusions toutefois. Le groupe Karkwa est louche de A à Z. Même quand on a de la musique acoustique douce, on a du glitch et du bruit vinyle sur la version numérique. Même quand on a des voix propres, on a une réverbération ’70s. Et quand on a de la guitare électrique, ce n’est pas qu’un peu, c’est avec tout l’écho du monde. Donc, de dire que le disque vinyle n’est pas super est une chose, de dire qu’il ne fait pas passer l’émotion et toute la beauté des arrangements est un pas infranchissable. Ce disque est un disque qu’il faut avoir, écouter, il faut en profiter, il faut l’écouter avec un verre de bière à la main et en parlant avec des amis, il faut le vivre, se laisser déconcentrer par la musique.

2016: We Are Wolves – Wrong

La dernière offrande de We Are Wolves, la première depuis La Mort Pop Club, leur premier disque sous la nouvelle étiquette Fantôme Records. Ont-ils survécu au transfert?

Album: Wrong
Artiste: We Are Wolves

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Fantôme Records
SMLP025

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C’est vraiment drôle la musique parfois, c’est le 3e groupe de montréalais d’affilée dont je fais la critique, c’est le 3e groupe avec une musique somme toute fort similaire, rock, électro, indie à 3 ou 4 personnes. C’est le 3e groupe dont personne ne s’entend sur le style à leur donner. Pour un c’est du no-wave synthrock, pour l’autre c’est du moog rock post-punk et pour eux, c’est du électro indie rock expérimental. C’est un peu comme déterminer à quel point Henry et Messiæn sont rock, actuels, classiques, de la non-musique, de l’électro, … On peut carrément abandonner en disant «expérimental», «alternatif» ou en ajoutant «post» à leur style. Et ce qui n’aide pas, c’est à quel point les groupes migrent de style. Bref: J’aime mon travail! <3

We Are Wolves ont eus des passes beaucoup plus électro synth pop avec La Mort Pop Club ou carrément du breakbeat dubstep avec Ghislain Poirier. Et ici avec Wrong, ils font un retour avec un album beaucoup plus rock, légèrement punk, un peu de synthétiseur. Un retour au sources, et peut-être un côté plus assumé de leur identité artistique après bien des années avec Dare to Care Records.

Et est-ce que le vinyle vaut la peine? Ce n’est pas leur premier disque, ça paraît. Ils ont appris des meilleurs pendant des années et ils ont pris plein contrôle du résultat final. Le disque est riche, fort, rempli, pas compressé à outrance mais aussi très sage et normalisé. C’est un peu trop propret: pas de surprises, beau, clair, tous les instruments à leurs endroits respectifs, tout beau, chaque objet à son endroit. Le tout est standardisé à outrance. Chaque chanson peut être prise individuellement et va bien sonner individuellement. La basse est présente, mais toujours de façon identique. Les rythmes sont bien sages. C’est un disque qui est superbe dans ses compositions et dans son interprétation mais c’est aussi un disque qui n’est pas viscéral. Je peux clairement dire que cet album sonne sur vinyle rigoureusement identiquement à ce que le groupe avait en tête. À zéro choses près.

On achète si on aime Malajube, Tokyo Police Club, Suicide, Neon Plastix, Clinic.

2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says

Hier, je vous écrivais à propos de la première partie du spectacle, Technical Kidman. Aujourd’hui, c’est le groupe post-punk expérimental principal, Duchess Says.

Comme n’importe quel genre musical un peu louche, Duchess Says n’est certainement pas un groupe avec 12 chansons dans le Billboard. En fait, si vous n’avez aucun intérêt à l’émergent, aux groupes grinçant et aux perruches, vous n’en aurez jamais entendu parler. Mais pourtant, c’est un groupe qui mérite réellement à se faire connaître (ce n’est qu’une question de temps). Et comme le dirait la chanteuse, «hoon, as-tu peur?» parce qu’il ne faut pas avoir froid aux yeux pour s’aventurer avec ce groupe. C’est aussi, pour moi, ce qui représente un des paliers du son de Montréal: quelque chose qui n’existe pas ailleurs, qui est des années lumières en avance sur ce qui se fait ailleurs. Que ce soit du post-rock à la GY!BE, du post-punk à la Duchess Says, du post-pop à la Socalled. Le terme «post» s’applique parfaitement à ce qui se fait ici. Ce n’est pas pour rien qu’on a appris à aimer le disco et le grunge avant tout le monde. Continue reading “2012 et 2016 Post-Zaricot: Duchess Says”

Réédition 2017: Iron Butterfly – In-A-Gadda-Da-Vida

In The Garden Of Eden est le chef d’œuvre hard rock psychédélique progressif de Iron Butterfly, leur chanson! Et tel qu’annoncé la semaine passée, Rhino nous sort une réédition. Comment se compare-t-elle à l’original?

Iron Butterfly - In-A-Gadda-Da-VidaAlbum: In-A-Gadda-Da-Vida
Artiste: Iron Butterfly

V.O.: 1968 ATCO Records
SD 33-250

En test: 2017 Vinyle Splatter; 1971 ATCO (Canada)

Étiquette: Rhino, ATCO Records
081227941918

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Iron Butterfly est un groupe d’une chanson. Parfois, les groupes ont la chance d’avoir un succès tôt dans leurs carrière. Parfois, c’est un tremplin, parfois c’est un one-hit wonder. Les plus observateurs remarqueront que sur la photo, j’ai mis le disque sur la face B quand toutes les autres images de mes critiques sont de la face A du premier disque. Ce n’est pas pour rien. Les autres chansons, aussi bonnes soient-elles, sont du remplissage pour la chanson titre de l’album. Est-ce bien mauvais d’être le groupe d’une seule chanson? Pour le procédé créatif, ce n’est pas épatant. Pour les idées futures et passées, passer des messages, ce n’est pas génial. Ensuite, vous êtes pris avec cette (#)$# chanson pour le reste de votre vie. Mais en contrepartie, une très grande majorité de groupes et musiciens n’arrivent pas à avoir une seule de ces chansons qui percent les tops. Mon avis est donc de vivre avec et d’être heureux de ce coup de chance. Continue reading “Réédition 2017: Iron Butterfly – In-A-Gadda-Da-Vida”

2016: Compilation: Lagniappe Sessions Vol. 1

Comme ils le disent dans le livret du disque, c’est éclectique. Qui dit qu’un disque doit être une épopée? Qui dit qu’un disque ne doit être qu’un seul style musical?

Lagniappe Sessions Vol. 1Album: Lagniappe Sessions Volume 1
Compilation

En test: 2016 Vinyle Or

Étiquette: Aquarium Drunkard, Light In The Attic
AQD 001, LITA 155

Ce disque était une édition limitée du RSD 2016. Il n’est plus disponible chez Fréquences.

Parfois, on essaie d’acheter des disques au Record Store Day sur un coup de tête. Parfois, ça ne marche pas, mais parfois on fait des découvertes géniales. C’est certain que Light In The Attic nous a habitués à des productions géniales… mais on ne sait jamais! Continue reading “2016: Compilation: Lagniappe Sessions Vol. 1”

Réédition 2003: AC/DC – Highway To Hell

Ça fait partie de ces disques incroyables qui ont fait décoller une génération. Et la réédition 2003 est la bête magique qui donne ses lettres de noblesse à l’écolier.

AC/DC - Highway To HellAlbum: Highway To Hell
Artiste: AC/DC

V.O.: 1979 Albert Productions (Aus) APLP.040

En test: 2003 Vinyle 180g

Étiquette: Columbia, Albert Production
E 80206

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Highway To Hell fait partie des albums qui se passent de présentation. Il fait partie des disques qui ont marqué le rock au fer rouge. Ce disque est un des plus grands classiques de AC/DC, malgré que beaucoup de leurs disques aient des succès fantastiques. Pour ceux qui recherchent des succès, passez votre tour, il y a Highway to Hell, et le reste est un peu moins connu. Mais quel album! Ne vous laissez pas influencer uniquement par les succès, tout l’album s’écoute comme un bonbon. Continue reading “Réédition 2003: AC/DC – Highway To Hell”

2016: The Damn Truth – Devilish Folk

Un disque à très forte énergie, presque à la grandeur d’un groupe montréalais à l’intensité folle!

The Damn Truth - Devilish Folk

Album: Devilish Folk
Artiste: The Damn Truth

En test: 2016 Vinyle; (2016 Digital)
Étiquette: Fineline (Warner Music)
FLR-1403-01;
(FLR-1403-02)

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The Damn Truth est un de ces groupes qui doit s’entendre en spectacle, c’est de l’énergie pure, de la force de caractère, de la grosse guitare qui déchire, de la basse à distortion, la voix de Lee-La Baum faisant école de Janis Joplin (sans l’alcool). Chacun de leurs disques et simples s’appuyant sur le précédant, le groupe allant chercher des moyens de plus en plus adéquats afin de faire ressortir leur sonorité.

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