Remaster 1992/2017: Trame sonore de Singles

Pleins feux sur le grunge en deux vinyles

Album : Singles — OST

Artistes : Alice in Chains, Pearl Jam, Chris Cornell, Paul Westerberg, The Lovemongers, Mother Love Bone, Soundgarden, Mudhoney, Jimi Hendrix, Screaming trees, Smashing Pumpkins

En test : 2017 Vinyle double

Étiquette : Epic Soundtrax, Legacy
88985315511

Appelez Fréquences afin de commander la trame sonore!

Quelle trame sonore ! Parfois, les films réussissent à nous plonger dans un univers, pieds et poings liés. On peut penser à la superbe trame sonore de Resistance Radio sortie il y a quelques mois pour nous en convaincre. Le film Singles se passe à Seattle au début des années 90. C’est l’endroit où le grunge a fait ses débuts pendant le tournage du film. En septembre 1991, Nirvana sortait Nevermind. En septembre 1992, le film Singles sortait. On a droit à plein d’artistes d’avant plan ou qui sont devenus connus. Legacy, le bras droit de Sony pour les réimpressions vinyles nous fait plaisir pour le 25e anniversaire de ce film et de cette incroyable trame sonore.

Il existait une version imprimée sur un seul vinyle réalisée il y a 25 ans, cette dernière contient toutes les mêmes pièces que cette version. Pourquoi alors en faire une version en deux vinyles? Parce que la trame sonore d’origine est plus de 30 minutes par face! Bonjour compression, bonjour réduction des hautes fréquences, bonjour bruit de fond. La version d’origine restait quand même réussie malgré tout, mais le disque laissait à désirer juste à cause de ça.

Alors est-ce qu’on est au Nirvana ? (badumpsch) Il n’y a pas de Nirvana sur cette trame sonore, et on n’y sera pas au nirvana hélas. On est au paradis, c’est certain, avec enfin une très bonne qualité de gravure pour cette très grande trame sonore. On a enfin droit à la déférence nécessaire à un disque qui définit si bien un espace-temps de notre planète. Mais la trame sonore est inutilement limitée numériquement sur bien des pièces. Par exemple, Battle of Evermore (live) compresse le volume lors des envolées lyriques de la chanteuse. Toutes les chansons avec un peu de force musicale, comme les deux premières pièces par exemple (Alice in Chains et Pearl Jam) ont exactement le même volume et ne donnent pas toute la présence qu’on aurait pu avoir d’un tel disque. Mais are we « Drown »? (badumpsch x2) Ah, ça, non par contre! Les chansons ont de l’espace pour respirer, les chansons plus douces ou avec des moments plus dramatiques ont préservé un certain dynamisme nécessaire. Ça reste un disque qui est parfait pour l’écoute mondaine, avec une sonorité propre et pas trop compressée. En plus, il vient avec le CD contenant tous les extras qui n’entraient pas sur les deux disques d’origine, dont le reste de la trame sonore de Chris Cornell. C’est vraiment faire plaisir aux admirateurs de grunge.

Réimpression compilation 2002/2017: Ghana Soundz

Le dernier article ils sont partis en vacances on fait la fête! L’équipe sera de retour, fraîche, dispose et bronzée pour dénicher des folies musicales dès lundi!

On part dans les vapeurs 70’s!

Album : Ghana Soundz: Afro-Beat, Funk and Fusion in 70’s Ghana

Compilation

V.O. : 2002 Vinyle double
Soundway SNDWLP001

En Test : 2017 Vinyle double en réimpression

Étiquette : Soundway
SNDWLP001

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

Récipiendaire du prestigieux prix de la photo frontispice d’album représentant la personne la plus partie qui m’ait fait plaisir de voir à date, je ne sais pas ce que Nana Ampadu (The African Brothers) fume, mais ça semble bon en sale! Il n’a pas l’air sérieux pour deux sous avec son casque. Pour la petite histoire, c’est un extraordinaire compositeur, ayant plus de 800 compositions créditées, musicien ghanéen de renom. C’est une légende vivante. Mais sur la photo, il ne fait pas exactement sérieux.

Cet album est le premier de l’étiquette Soundway, c’est le disque de compilation qui a démarré leur longue carrière. Aujourd’hui avec plus d’une centaine d’offrandes d’à travers le monde, Soundway est fort respectée en tant qu’étiquette avec des offres telles que la compilation Doing It In Lagos sortie l’an passé.

Et ce premier album, ils ont été gentils de bien vouloir le réimprimer sans aucune modification. Toujours le même album génial à écouter, avec de la musique de danse endiablée. Toujours le même album avec des pièces de musiques obscures qui méritent d’être découvertes. Mais aussi toujours le même album compressé et maximisé, avec une belle sonorité juste jouant trop fort pour la vie et aucune subtilité de jeu. Reste que la musique qui y est jouée n’a pas de subtilité non plus, ce n’est pas les enregistrements du siècle, alors je dirais que c’est de bonne guerre. C’est un super bon album à écouter, avec une très bonne qualité de gravure, juste un peu trop maximisé à mon goût.

Le monde underground: vinyles pour DJ

Nul n’est prophète en son pays ! Troisième article de la section les souris dansent, cette fois-ci un style musical qui ne se retrouvera certainement jamais chez Fréquences ou dans peu ou prou de disquaires, à part les spécialisés.

 

There’s a big dark town
It’s a place I’ve found
There’s a world going on
Underground

Tom Waits, Underground

Parfois, des artistes font danser des milliers de personnes à travers des dizaines de villes, composent de nouvelles chansons chaque jour, envoient des nouvelles bombes à leurs admirateurs régulièrement, ont des dizaines de milliers de personnes qui suivent leurs nouvelles offrandes. Habituellement, ces personnes sont méconnues à part par les fous de cette scène en particulier.

Album : Iznogoud 06 (Tzigan Power et La Foule RMX)
Artiste : Zone-33 (Ataka et Zim)

Format : Disque vinyle 12″ simple 45 tours

Bienvenue dans le monde du hardtek, tribe, electrocore et autre musique de danse sur les stéroïdes ! Il y a 30 ans, il y avait la scène rave qui faisait dans ce qu’on a surnommé la techno, avec pour les plus gros spectacles une ou deux grosses scènes de musique plus commerciale, une scène de musique happy hardcore pour ceux qui aimaient quand ça déménage et une scène de musique ambiante pour se donner des massages. Ces nuits existent toujours, dorénavant séparées en microscènes avec des styles différents. Les plus extrêmes de ces scènes roulent sur ce qui est surnommé du 180 bpm, soit des chansons roulant à 180 pulsations par seconde de rythme. Par comparaison, les plus rapides des chansons des clubs en règle générale sont 130 bpm, ce qui est un bon tiers plus lent.

Une des dichotomies incroyables de ce monde est qu’ils n’ont jamais laissé tomber la scène des vinyles! Depuis le début de la scène rave dans les années 80, les DJ ont fait leur programmation musicale à travers des vinyles. Aujourd’hui, malgré la prolifération des appareils et consoles pour DJ, c’est encore en vinyle que ça se passe pour une bonne partie des DJ de profession. C’est d’autant plus fou que bien entendu, il n’y a rien d’analogique dans ces compositions, tout est fait numériquement avec des logiciels de production musicale, parfois même des trackers, système archaïque des années 80 ayant eu ses heures de gloire avec les premiers ordinateurs de type Amiga. Et malgré tous ces moyens numériques permettant de réaliser des mix parfaits avec des sources parfaites, il n’y a eu aucune année de répit pour la gravure des disques vinyle, même dans les années 90, 00 et 10. Malgré le fait qu’il y a des systèmes de son où la basse compte pour plusieurs milliers de watts, où les tables tournantes sont dans un milieu où tout le monde saute, danse, crie, a des effets Larsen de retour de son vers l’aiguille, avec du poids de plusieurs dizaines de kilos à trimballer par le DJ chaque soir, sur des aiguilles qu’il faut changer aux quelques semaines, beaucoup de DJ prennent malgré tout la peine de travailler en totalité ou en partie avec des vinyles. C’est le pire environnement pour jouer un vinyle, mais ce dernier règne en maître, le temps d’une nuit! Et ce n’est bien entendu pas tous les styles musicaux dont l’engouement vinyle a été préservé. Certains styles, comme le Goa, n’ont plus beaucoup d’adeptes analogiques. Un des plus cocasses est le mouvement scratch, dont le but est de faire des nouvelles sonorités avec les disques vinyle, n’utilise dorénavant habituellement les tables que comme instrument de musique, avec un disque de contrôle sur la platine qui est lue et reconnue par le logiciel, qui fait numériquement jouer la musique de façon synchronisée avec le « jeu » du joueur de table tournante (turntablist). C’est le monde à l’envers! Les maîtres du scratch sont rendus numériques tandis que les DJ de vitesses extrêmes sont restés analogiques!

Album : Voodoo Box 06 (Very Bad Things et Rock The House)
Artiste : Zone-33 (Ataka et Zim)

Format : Disque vinyle 12″ simple 45 tours

Revenons à la scène d’irréductibles vinyleux. Pourquoi ? Ces disques n’ont qu’un seul but : faire danser. Et ce monde musical souterrain a compris qu’il est préférable réaliser des disques avec une parfaite qualité, habituellement en 45 tours et à fort volume, avec une gravure aux sonorités maximale, que d’avoir des versions louches provenant de MP3 ou d’autre provenance inacceptable pour faire jouer dans une salle de 10 000 personnes. Ça tombe bien, les disques vinyle sont particulièrement adaptés pour faire jouer des basses hyper présentes, des aigus ponctuels, des fréquences fortes sans compression, un disque vinyle, c’est fait pour faire danser, ces styles musicaux capitalisent particulièrement sur les forces des disques. Les DJ ne désirent pas que les niveaux des différentes fréquences changent pendant leur mix, ils désirent que le disque reste le plus stable possible, ce qui est impossible avec les niveaux maximisés qu’on retrouve avec les versions numériques. C’est pour ça que les DJ ne vont habituellement accepter que des disques avec cinq à dix minutes de musique par face, avec un volume maximisé au point où les aiguilles de gravure des maisons de production ont une durée de vie tronquée de moitié lorsqu’elles sont utilisées pour graver des disques pour ces spectacles. C’est à ce point violent. Les sillons sont profonds pour ne pas que le disque saute, le volume maximal est dans le tapis, c’est là, c’est présent.

Et en même temps, les disques ayant une production limitée, on a toujours une très haute qualité. Parfois, on ne peut avoir qu’une vingtaine de copies d’un disque sur la planète et ce ne sont que des disques épreuves (test press); d’autres fois, pour des disques avec plus de portée, on va avoir une centaine de copies. Plus que ça et ça devient commercial tel que pour les grandes vedettes… mais pour mon article, on est loin du commerce, ces disques ne sont habituellement pas distribués, ou sont distribués à travers des sites spécialisés pour DJ de ce type de musique précisément. Personne n’obtient réellement beaucoup d’argent à faire des chansons, c’est surtout une passion. Ce sont des disques souterrains pour une scène souterraine, faisant plaisir à une centaine de passionnés à travers la planète, qui eux font danser des dizaines de milliers de personnes.

 

 

Album : Tekiteazy 05
Artistes : Zone-33 (Alchymist);
– Format C : \ (Recl4im Your Br4in);
– Melly (Invaderz (Proto 37), Vulcan Death Grip)

Format : Disque vinyle de compilation 33 tours

Trois disques des artistes montréalais Ataka et Zim, deux albums pour DJ et un album-compilation de Melly avec deux artistes invités. Trois disques qui n’ont pas joué beaucoup à Montréal parce que ce n’est qu’en Europe que ce genre de musique fonctionne réellement sur les pistes de danse marginales. Et trois disques bien différents. Si vous portez attention, vous remarquerez que je n’ai pas mis ma table tournante à 45 tours pour Voodoo Box 06, simplement parce que je trouve que la chanson Very Bad Things est meilleure à 33 tours qu’à 45 tours!

Oubliez aussi de les acheter à Montréal. Vous pouvez peut-être avoir quelques copies de leurs dernières offrandes lorsqu’ils sont à Montréal, mais ils n’en ont pas beaucoup, c’est vraiment pour les quelques DJ qui vont en acheter. Sinon, ça se trouve parfois sur Internet lorsque ce n’est pas épuisé. Le mieux est d’écouter les Soundcloud des artistes ou d’acheter les chansons sur des services de musique en continu. Et le summum, c’est d’aller se défoncer les tympans dans des soirées où ils jouent du hardfloor ou d’autres styles musicaux faits pour danser.

Et la qualité est exceptionnelle ! Numérique à outrance. Subtilité approximative. Mais oubliez le bruit de fond, oubliez le popcorn, oubliez les défauts de gravure, oubliez les mauvais disques à cause que le moule est émoussé, quand il y en a un, il n’a pas le temps de se dégrader par les multiples copies qu’il grave. Oubliez aussi les jargonneries de vente, le moins dispendieux la copie peut être, le mieux c’est! Exactement comme ça devrait l’être pour des disques vinyles. Lorsque j’entends des disques commerciaux à 60$ qui ne sont pas foutus de jouer adéquatement, je pense à ces disques et me dis qu’il y en a qui se remplissent les poches!

1965-1968, 2017: Miles Davis Quintet – Freedom Jazz Dance: The Bootleg Series Vol. 5

Cinq légendes dans un studio, sans coupure et sans musique!

Je me fais plaisir, comme je vous disais sur le texte précédent! Quand les chats sont en vacances, les souris écoutent des disques d’archives.

Album : Freedom Jazz Dance: The Bootleg Series Vol. 5
Artiste : Miles Davis Quintet

En test : 2017 Vinyle triple

Étiquette : Columbia, Legacy, Sony Music
88985364161

Acheter le disque vinyle triple chez Fréquences

Acheter le coffret CD triple chez Fréquences

Quand on doit sortir quelque chose de spécial sur un artiste pour qui tout est déjà sorti, on fait quoi ? On sort des alternate takes. Mais supposons que tous les alternate takes sont déjà sortis, on fait quoi? On prend les bobines et on sort les bobines de studio, telles qu’enregistrées! Ou du moins, c’est le pari qu’a fait Legacy sur ce superbe album en encart triple.

Wayne Shorter… Herbie Hancock… Ron Carter… Tony Williams… Miles Davis! Quel quintette, quel groupe d’artistes incroyables, qui chacun individuellement ont redéfini le jazz ! Un festival de jazz aurait été heureux d’en avoir qu’un des cinq en vedette spéciale guichets fermés. Alors il faut imaginer les cinq ensemble. Et c’est ce que ce disque nous permet de faire.

Ce disque est inécoutable ! Le but n’est pas de se pâmer sur la musique du quintette, pour ça, on peut aller acheter l’album Miles Smiles par exemple pour la chanson Freedom Jazz Dance. La chanson finale dure un peu plus de 7 minutes. La première face du premier disque est plus de 23 minutes de cette chanson, mais à la fin, on n’aura entendu que les quelques premières notes du thème, la vraie version est sur l’album. Ce qu’on a sur ces disques est les rubans d’origine qui ont servi à pratiquer les chansons, des anecdotes, des essais, des manquements, des erreurs, de l’humour, de la pratique, d’autres essais, du matériel qui ne servira finalement jamais aux chansons. Bref : ce qui est laissé sur le plancher de la table de montage.

Ce que le disque nous permet de faire, c’est de mieux comprendre les chansons et le processus créatif du quintette. C’est un document d’archives absolument inestimable que Sony nous remet entre les mains, pour admirateurs seulement. Ne vous attendez pas à apprécier écouter ad nauseam les mêmes progressions ou les sections coupées, ou la pratique de batterie de Tony Williams. Ce n’est pas pour une consommation par les admirateurs. Mais j’ai pris mon pied à chaque seconde d’écoute.

Mais le vinyle, ça sonne comment ? Vous êtes vraiment fatigants avec ça! Comme si la qualité sonore c’était uniquement ce qui compte! Sans blag… [chuchotements] ah… c’est… c’est mon travail? Ah bon… Vous voulez me lire pour la qualité du vinyle? Ah… bon… désolé! Mais cette petite blague est là pour faire comprendre qu’il s’agit d’archives musicales, pas de musique. Est-ce que c’est réellement nécessaire qu’on ait toute la qualité du monde? Alors, je dirais que la qualité est très bonne sur le disque! Ils ont porté autant d’attention à la sortie de ces outtakes partiels qu’à sortir les disques nouvellement sortis en version 2014. C’est un travail de moine! Mais est-ce que c’est si nécessaire d’avoir une telle qualité pour quelque chose qui est musicalement inutile? Mmm, je dirais que oui! J’ajouterais que les quelques bouts musicaux des disques sont impressionnants et fantastiques à écouter sur une bonne table. Mais encore une fois, ce disque est inécoutable! S’ils désiraient faire encore plus plaisir aux fans, ils en feraient une version en bobine 4 pistes non mixées de 10 po à 7.5ips, sans aucun traitement, avec les chansons finales à la fin de chaque piste d’essais. Probabilité que ça arrive : nulle. En attendant, il y a ce disque triple!

Rétrospective David Bowie en or!

Pendant les vacances de Fréquences, je me fais plaisir! Premier article sur David Bowie, version en or

Album : Hunky Dory
Artiste : David Bowie

V.O. : 1971 Vinyle (UK)
RCA SF 8244

En Test : 2017 Vinyle Or 180g

Étiquette : Parlophone
DB 69733

Acheter le disque vinyle chez Fréquences

S’il faut suivre le guide, à la suite de la mort de Ziggy au début 2016, il faut bien évidemment s’attendre à ce que les maisons de production ressortent tout ce qui bouge de cet exceptionnel artiste. Deux albums de couleur dorée pour célébrer le 45e anniversaire de la sortie de ces albums… c’est avec de tels anniversaires qu’on voit à quel point ils désirent presser le citron et suivre la folie Blackstar. Et petite mention : c’est seulement pour vous faire attendre quelques instants parce qu’ils ressortent tous les albums en un énorme coffret plus tard.

Vous pouvez voir à quel point je suis sceptique de ce genre de sorties, qui n’ont aucune raison d’être. Mais en même temps, il s’agit d’un superbe album. C’est dans les incontournables de folk rock sur la planète. Tout près d’être dans le top 100 des meilleurs albums rock du Rolling Stones, c’est un incontournable, ne fût-ce que pour la première chanson, Changes.

Et côté qualité, c’est hélas exactement ce que je m’attendais. En 2012, ils ont fait un rematriçage numérique, et c’est ce qu’ils nous servent. L’album est propre côté sonorité (malgré que ma face A soit brouillonne – et il paraît que je ne suis pas le seul à avoir du bruit de fond) et a une belle sonorité, mais il n’y a aucune chaleur et j’ai presque enlevé le disque rendu à « Life On Mars? » tellement la chanson était compressée. C’est beau à écouter et j’aurais aimé dire que la qualité de pressing était exemplaire. Dommage! Trouvez-vous une version à 30 $ usagée et vous allez avoir quelque chose de vraiment mieux. Suivant!

Album : The Rise and Fall Of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars
Artiste : David Bowie

V.O. : 1972 Vinyle (UK)
RCA SF 8287

En Test : 2017 Vinyle Or 180g

Étiquette : Parlophone
DB69734

Acheter le disque vinyle chez Fréquences

Même rematriçage 2012… même sortie double… même qualité! Passons!

Wô minute! Ok, d’abord le disque est vraiment la suite logique du changement du style de Bowie. Autant je peux classifier le disque précédent comme un album plus Folk que Glam, autant celui-ci est le disque flamboyant qu’on peut s’attendre. Effets spéciaux, traitements spéciaux, de la force, du rythme, presque du punk.

Bon ok, mais la qualité ? C’est encore numérique. On ne s’en sortira bien évidemment pas. On le remarque d’emblée avec la toute première chanson Five Years qui nous montre du crépitement dans les aigus, suivi de Soul Love qui a tendance à donner de la fatigue auditive. On mentionnera Suffragette City qui est la version UK et non US (merci!). L’album a une bien meilleure sonorité que Hunky Dory, compressée uniquement lorsque nécessaire, mais ça reste compressé. S’écoute très bien, juste pas « at maximum volume » tel qu’indiqué sur la pochette. Pour ça, encore une fois, une excellente version UK ou Japonaise (pas US ou Canadienne) donne de bien meilleurs résultats. Mais cette fois-ci, c’est beaucoup moins pire.

Et pour se faire un peu plaisir, un original!

Album : Let’s Dance
Artiste : David Bowie

En Test : 1983 Vinyle (Canada)

Étiquette : EMI America
SO-17093

Cette fois-ci, c’est un aller simple vers le Bowie New Wave, avec Nile Rodgers en coproduction, le Nile Rodgers, guitariste de Chic, celui qui a coproduit Get Lucky de Daft Punk. Un autre disque montant dans les hautes strates de la qualité musicale. On peut dire que les années 80 n’auront pas été tendres avec beaucoup de musiciens et artistes, on peut aussi penser aux jeans ajustés, aux excès du fluo, à la mode de la forme à tout prix et de l’androgynie, on pense à la danse, aux rythmes électroniques. C’est une décennie où le no future côtoie la vie à outrance.

Mais quand on s’appelle Bowie, on définit la décennie ! Loin d’être oublié, cet album montre tous ces excès et y plonge pieds et poings liés. La première face de cet album n’est composée que de succès. C’est toujours du bon vieux Bowie, mais version New York, version studio. C’est un excès de China Girl, chanson bonbon à paroles crooner potentiellement à propos de cocaïne; c’est une chanson-thème de plus de 7 minutes. Et c’est aussi d’une certaine façon son dernier disque d’importance en bien des années. Pour un artiste ayant défini les années 70 au fer rouge, c’est quand même quelque chose que de pouvoir signer sa révérence avec un tel album, tout de go dans les années 80. Révérence, c’est sans compter le film Labyrinth et sa superbe trame sonore. C’est sans compter qu’il est resté dans le paysage musical dans les années 90, 2000 et 2010. C’est aussi sans compter ses collaborations, dont son travail de matriçage avec Raw Power d’Iggy Pop, album totalement punk. Mais ça, c’est pour une deuxième (et troisième, et quatrième) partie, un jour!

Et la qualité ? Ça s’appelle se rincer les oreilles. C’est un disque de production, absolument pas 180 g, absolument pas audiophile. C’est fait en studio, il y a un arbre de Noël qui brille de tous ses feux d’effets, de compresseurs, de multiples pistes, des synthétiseurs, c’est de la new wave, c’est anti-audiophile et c’est une tonne de briques dans ton visage, des sonorités franches, des musiciens de très grande qualité, des atmosphères fantastiques. C’est beau, vraiment beau. Un de mes meilleurs vinyles de ce genre, en compétition avec Daft Punk.

2017: Alt-J – Relaxer

Relaxer est un style de vie

Album : Relaxer
Artiste : Alt-J (Δ)

En Test : 2017 Vinyle 180g

Étiquette : Atlantic Recording Corporation
0 75678 66132 7

Acheter le disque vinyle chez Fréquences

Acheter le CD chez Fréquences

Le groupe indie britannique célèbre ses 10 ans avec leur album Relaxer, album qui est tout sauf relaxant, malgré la première chanson très douce. C’est un album très expérimental avec beaucoup d’atmosphères différentes. La première chanson, 3WW, introspective et enfumée avec une pipe à l’eau en prime. In Cold Blood est plus forte, presque Imagine Dragons. House of the Rising Sun est orchestrale à la Empty Spaces (The Wall). Sans compter les autres chansons qui ont toutes des styles différents.

Et si vous êtes curieux, le groupe a gagné un prix Mercury pour An Awesome Wave et leur album This Is All Yours est allé #1 aux R.-U. Et pourtant, en tant que consommateurs, nous ne les connaissons pas! Aucun intérêt aux États-Unis, peu d’écoute ici.

Mais mais mais… à part que c’est un superbe groupe… oui, leur disque vinyle est bon. En fait, je dirais qu’il est amplement meilleur que leur version numérique. Hélas, leur disque numérique fait partie de ceux que j’ai arrêté d’écouter après la deuxième chanson! Je suis incapable d’écouter In Cold Blood d’une façon analytique, je trouve que la chanson est horriblement et inadéquatement compressée. La version vinyle est beaucoup moins pire et c’est tout à leur honneur parce que la chanson est superbe. La présence de l’album est palpable, le côté parfois lo-fi, parfois fort, parfois doux, parfois compressé, parfois avec impression en direct, c’est fort bien réalisé. Certains des crescendos dans In Cold Blood restent de glace par contre, avec une montée bloquant à la moitié, ajoutant seulement de la présence à partir de ce moment. Ce n’est donc toujours pas parfait, mais c’est amplement suffisant pour qu’enfin je puisse profiter de ce merveilleux album.

On achète si on aime The XX, Foals, Arcade Fire, London Grammar, Bonobo, Milky Chance, Bon Iver.

2017: Old Crow Medicine Show – 50 Years of Blonde On Blonde

Dylan : Americana, country, blues et bluegrass?!

Album : 50 Years of Blonde On Blonde
Artiste : Old Crow Medicine Show

En Test : 2017 Vinyle double

Étiquette : Columbia Nashville
88985-41994-2

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

O.C.M.S. est un groupe de musique de party, c’est la meilleure façon que je peux les décrire. On ne les connait pas réellement bien ici, le country a encore mauvaise presse au Québec, ce qui n’est absolument pas le cas ailleurs sur la planète. Mais on connait bien Mumford & Sons, et ça tombe bien, Old Crow est l’influence principale de Mumford. Alors si vous désirez en savoir plus sur ce genre de musique, ce groupe est le vôtre.

C’est aussi un groupe qui défie la classification. Découverts jouant à l’extérieur d’une pharmacie au Tennessee, influences claires de bluegrass, banjo, violon, guitares acoustiques, c’est un groupe qui aime ses cordes. Les admirateurs de Country disent que c’est plus du Americana; les admirateurs d’Americana disent que c’est trop Bluegrass pour eux; les admirateurs obtus de Bluegrass disent que ce n’est pas du tout du Bluegrass, d’aller voir ailleurs. Ce n’est pas du Folk non plus, on n’a qu’à écouter leurs versions de Dylan pour savoir qu’on est loin du compte. Ce ne sont pas exactement des chansons de taverne non plus. Devrait-on dire de Dropkick qu’ils jouent du Folk? N’empêche qu’ils ont eu leurs lettres de noblesse country en passant au Grand Ole Opry et ce spectacle a été enregistré au Country Music Hall Of Fame. Donc, votons pour du Country… tout comme les Mumford et Dropkick susmentionnés peuvent être du Country!

Et c’est un disque enregistré en direct! Non content de jouer l’entièreté de l’album séminal de Dylan, ils le jouent dans l’ordre et le disque vinyle double possède exactement les mêmes chansons sur les mêmes faces! C’est tout un hommage, parfaitement réalisé!

Et pour la qualité? C’est une source multipiste, numérique, et c’est dans un spectacle. On entend l’écrêtage numérique dans les aigus lors de quelques pièces. C’est fort, c’est lourd. C’est maximisé et il n’y a pas de gros changements de volumes. C’est clairement une seule bande maîtresse numérique pour la version numérique que pour le vinyle. Un peu dommage. En même temps, c’est un disque qu’on apprécie écouter pour danser et je ne sais pas trop si une version avec un matriçage plus minutieux pour le vinyle aurait réellement apporté beaucoup de ventes de plus. Ça reste enregistré en direct d’un spectacle et c’est en partant une recette pour une qualité beaucoup plus approximative, donc on pardonne.

On achète si on aime Mumford And Sons, John Mellencamp, Ani DiFranco, Dropkick Murphys. Pour le Bluegrass : The Corn Dodgers, Trampled By Turtles, Justin Townes Earles.

2017: Wednesday 13 – Condolences

Mes condoléances!

Album : Condolences
Artiste : Wednesday 13

En Test : 2017 Vinyle double 45 RPM

Étiquette : Nuclear Blast
3992-7

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

La dernière offrande de Wednesday 13 est faite pour être jouée le plus démesurément fort que notre système de son le permet, et vous devez y ajouter deux petites coches juste pour être certain de démolir ce qu’il y a à démolir. Des lignes de basse de fou, des guitares assumées, des paroles fortes. Marilyn Manson peut aller se rhabiller! Ça frappe, ça tue, c’est noir et c’est juste beau. Pas parfait à mon avis, mais ce n’est pas mon travail de critiquer la musique!

Ça fait dorénavant douze ans que Poole a démarré le projet W13. Une dizaine d’albums de produits, c’est ce dernier disque qui est celui qui a monté le plus sur les palmarès aux R.-U., avec raison. C’est un superbe disque pour ceux qui apprécient le Goth/heavy métal. Tout y est et je ne sais pas comment en dire encore plus de bien… Ah… oui!

Ça sonne comment? C’est un disque double en 45 tours, édition limitée 500 copies grises. Le disque a un bruit de fond assez assumé, les faces durant une douzaine de minutes, les sillons sont un peu plus minces, ce qui augmente la quantité de bruit. Mais on l’oublie réellement rapidement dès que la musique débute. La musique n’est pas plus compressée que les fichiers maîtres, tels que fournis dans le studio. Aucune compression supplémentaire de média n’est apparente, ce qui est totalement différent de la version numérique qui est compressée dans le tapis. La batterie est impressionnante, les instruments sont présents sans être omniprésents comme la version numérique. Les voix sont assumées. Félicitations à Chris «Zeuss» Harris, producteur de Rob Zombie, pour l’excellent travail de production! Wow! Dommage pour le bruit de fond. Tout le reste, impeccable! Ça déplace presque mes Between The Buried And Me pour la qualité de gravure. [NDLA : bien sûr que c’est compressé, c’est du Goth métal, mais ce n’est pas trop compressé]

Et si je veux m’amuser? Jouez-le à 33 tours. L’album devient Doom Metal et c’est génial à écouter pour quelques chansons.

On achète si on aime Murderdolls (son groupe précédent), Strapping Young Lad, Hellyeah, Testament.

Rétrospective Pierre Henry

Le chemin de croix d’un grand homme : Pierre Henry.

Album : Les Jerks électroniques de la Messe pour le temps présent et Musiques Concrètes pour Maurice Béjart
Artistes : Pierre Henry, Michel Colombier

En Test : 1968 Vinyle (Canada)

Étiquette : Philips
836.893

1968. On aperçoit la face cachée de la lune. L’année d’après, des humains iront sur la lune. Le peace and love vogue de bon train. Les Beatles sortent leur album blanc avec leur infâme Revolution 9. Cette même année, Michel Colombier et Pierre Henry forment un duo improbable afin de sortir une pièce musicale liant le côté psyché rock cinématographique de Colombier et le côté concret électroacoustique de Henry. Succès mondial aussi improbable qu’incroyable! Aujourd’hui, ce genre de pièce serait plus considérée comme une œuvre naïve liant du yé-yé à du glitch… mais il faut se rapporter à ce moment où la musique classique fait place à la musique contemporaine, actuelle, concrète, électronique, dodécaphoniste, où par expérimentation, on tente de découvrir des nouvelles sonorités, où la musicalité est remise en cause. Et cette pièce, naïve, est juste assez populaire pour propulser cet album dans les tops de la planète et révolutionner la conception musicale des amateurs de musique. Si on pousse un peu plus loin, le succès foudroyant de Psyché Rock, la deuxième pièce de l’œuvre, est basé sur Louie Louie, pièce des années 50. On a donc droit à une pièce rétro, actuelle (pour 1968) et futuriste avec les «jerks» de Henry. Quelle chanson! Pièce qui d’ailleurs a été reprise par des DJ, pour le thème de Futurama.

Mais cet album a un autre bon goût : celui d’être une compilation. Beaucoup n’écoutaient que ces quelques pièces. Mais d’autres se laissaient séduire par les autres pièces, datant de 1963, mais ayant été endisquées entre 1963 et 1967. Un extrait accessible du Voyage pour terminer cette face A, quelques pièces «rock» provenant de La Reine Verte. Mais ce qui a touché les mélomanes, les audiophiles, les poètes et les gens ouverts d’esprit au plus haut point, c’est les Variations pour une Porte et un Soupir, pièce austère s’il en est une, dont le matériel de base est composé d’enregistrements de bruits de porte et d’un soupir électronique. Mon papa est un grand fanatique de musique contemporaine et cette pièce est une des dernières qui m’a accroché sur ce disque, du haut de mes douze ans. Mais quand j’ai compris. Ouf!

Et avec ce disque, je vous présente ma collection favorite!

Album : Le Voyage – D’après le Livre des Morts Tibétains
Artiste : Pierre Henry

En Test : 1967 Vinyle (1ère version)

Étiquette : Philips (Prospective 21º siēcle)
836 899 DSY

La collection métallique de Philips, la série Prospective 21e siècle, est la série à avoir! Cette collection de musique concrète, électroacoustique et électronique de Philips n’est pas du tout abordable, n’est pas du tout accessible et n’est absolument pas composée de pièces de grande écoute. Il s’agit de toute l’expérimentation du monde, allant des Percussions de Strasbourg à de la musique actuelle norvégienne, à du Xenakis, du François Bayle et bien entendu de plusieurs Henry. En fait, Philips a, durant ces années, offert ses presses afin d’exposer de la musique inexposable, le tout géré par Bayle et Henry. Un peu avant et un peu après, ils ont offert ces pièces dans des pochettes normales. Mais pour ces cinq années, on a eu droit à des pochettes métalliques incroyables, ainsi que des gravures hors du commun.

Pour des disques de musique expérimentale, dont la majeure partie se retrouvait dans des magasins à un dollar, c’est rendu quasi impossible de les acheter. On parle de prix allant d’un dollar à plusieurs centaines de dollars pour quelques-uns de ces monstres. Soit on passe à côté parce que la musique n’a aucun intérêt à un admirateur de pop, soit on tombe des nues et saute sur chacune des trouvailles, même si on les possède déjà!

Mais de quoi on parle ici? On parle de découverte musicale, parfois très rébarbative, parfois relativement expérimentale. La deuxième pièce, par exemple, est une étude sur un effet Larsen (les feedback de micros). On ne peut s’attendre à quelque chose de simple d’accès avec ce genre de musique. Les disques de cette collection nous suggèrent d’ailleurs de les écouter dans l’obscurité et à fort volume. Je dirais que les gens qui sont prêts à faire le saut dans un tel inconnu sont peu, mais seront heureux.

Album : Variations pour une porte et un soupir
Artiste : Pierre Henry

En Test : 1967 Vinyle (1ère édition, 3e version)

Étiquette : Philips (Prospective 21º siēcle)
836 898 DSY

Et ici, mon disque. Le mien. Celui qui a changé ma vie. Je vous en avais parlé plus haut. Il s’agit d’un disque qui plaît à mon côté audiophile, mélomane, artistique, mon côté expérimental, mon côté passionné de bandes magnétiques, c’est la totale! Et si vous désirez réellement savoir ce qu’était le flower power du temps, et à quel point l’expérimentation était la totale, l’introduction du disque a été écrite par Maurice Béjart lui-même, et oui, des danseurs contemporains ont dansé sur une telle œuvre!

Mais… c’est vraiment une porte et un soupir? Oui! Très peu d’instruments de plus! Il ne s’agit principalement que d’une porte grinçante, jouée comme d’un instrument, et du soupir électronique que je vous parais précédemment. Et la composition a été effectuée à l’aide de travail sur des bandes magnétiques. On peut d’ailleurs sur certaines bandes entendre du kissing, soit qu’avec tout le dynamisme de cette pièce, le magnétisme est si fort sur la bande qu’elle s’est imprimé un tour avant et un tour après le moment où on est supposée l’entendre! Rendu à ce point, ça fait partie de l’œuvre à mon avis. Il y a parfois quelques autres instruments, mais ils sont excessivement rares.

Je vous ai fait un retour dans le temps sur cet article. En fait, les Variations sont réellement la première pièce d’un cycle conceptuel, allant de pièces relativement joyeuses jusqu’aux râles et à la mort; Le Voyage débute avec la mort elle-même et un retour sur l’idéologie des Variations et poursuit en transe, en étude sur la mort, sur l’immobilisme de la mort physique, mais l’exploration infinie divine; finalement, La Messe nous les présente sommairement, mais célèbre la vie à travers une messe nous incitant à apprécier la vie pendant qu’elle passe. Il y a plusieurs autres rapprochements à faire dans l’imposante œuvre de Henry, dont ses Évangiles, œuvre imposante de jeunesse en une douzaine de disques, chantée et bien évidemment en musique concrète, voire de la non-musique religieuse, très en vogue et émule d’Olivier Messiaen. Et si j’avance dans le temps, il y a d’autres œuvres incroyables que je ne peux passer sous silence. La Messe de Liverpool, le Cortical Art (composé à l’aide d’un électroencéphalogramme!), son Voyage Initiatique ou même ses pièces plus récentes, parce que si, M. Henry a continué de composer jusqu’à sa mort! Mais vous comprendrez mon cheminement de rétrospective mortuaire en faisant un petit chemin de croix pour cet incroyable compositeur qui a révolutionné la musique. Ceci dit, je ne peux passer sous silence une dernière collaboration, une dernière messe de 1969.

Album : Ceremony – An Electronic Mass
Artistes : Spooky Tooth, Pierre Henry

V.O. : 1969 Vinyle (UK)

En Test : 1970 Vinyle (Canada)

Étiquette : Polydor
2334 002

Acheter la version CD chez Fréquences

Pour ce dernier disque, on va dans une messe rock progressif. Parfois, la musique nous frappe, mais parfois, c’est la pochette. Cette pochette frappe autant l’imaginaire que la musique nous donne une messe déjantée, retravaillée aux rubans, effets électroacoustiques et autres ajouts impressionnants de Henry. On parle de musique incroyable avec musiciens fous, mis presque en sourdine par les effets spéciaux qui nous donnent toute la perspective nécessaire à l’écoute de l’œuvre. Si vous désirez savoir ce que ça donne de prendre du LCD, écoutez Ceremony.

Et maintenant, parce que vous me lisez afin de savoir si les vinyles valent la peine…

Ouf, c’est tout un sujet, il n’y en aura pas de faciles! Commençons avec La Messe. C’est un album principalement populaire. Le médium du vinyle est bien utilisé sur ce disque. Beaucoup de qualité en règle générale, mais il sonne légèrement sourd, sonorité yé-yé presque nécessaire. Les extraits sont très bien enregistrés, mais très légèrement moins bien que les disques dont ils sont issus. C’est un très beau disque à avoir et il y a une raison pour laquelle il a été vendu en grande quantité, c’est qu’il est hautement satisfaisant. Si vous n’avez qu’à en avoir un, c’est celui-ci que vous devriez avoir. Le Voyage, c’est plus difficile. Le disque est parfaitement gravé, c’est impossible de demander mieux, mais c’est impossible à reproduire adéquatement aussi! Fréquences pures, instruments sans harmoniques, études sur les résonances outrancières, instruments à sonorité sourde exacerbée, le tout sur des faces vraiment remplies, dont une quantité de vinyle est laissée libre à la fin afin de conserver les hautes fréquences intactes. Sur ce genre de disque, on va entendre le popcorn et le bruit de fond, c’est immanquable. Les Variations, c’est mieux dans le sens que c’est un des meilleurs disques que je possède côté qualité, mon côté audiophile en reçoit pleinement pour son argent, mais aussi c’est un disque qui possède amplement son lot de difficultés. Y a-t-il quelque chose de plus difficile à reproduire que des graves et les aigus-chocs d’un grincement de porte? Si vous désirez faire perdre la boule à votre table tournante, c’est un parfait disque pour ça! Même les bandes magnétiques d’origine arrivent à leur limite, c’est dire à quel point l’œuvre est exigeante. Et finalement, Ceremony, c’est de la difficulté outrancière aussi. Jubilation, avec son milieu de pièce introspectif avec juste les bonnes fréquences afin de faire ressortir tout le popcorn de votre disque, et Confession avec ses coups de marteau, qui termine la première face dans un crescendo assourdissant en toute fin de disque, comment faire paniquer n’importe quelle aiguille! Reste que le disque, avec son progressive rock «monotone» tend à bien cacher les imperfections sur ce disque, on s’en sort quand même assez bien.

En résumé, les disques sont parfaitement bien réalisés. Mais le matériel est impossible à bien rendre! La seule chose que je puisse vous recommander c’est d’avoir les disques les plus propres que vous pouvez trouver, parce qu’il n’y en aura pas de facile!

Réédition 2001-2015: Mononc’ Serge – Mon Voyage Au Canada

Une expérience de fédéralisme extrême en vinyle!

Bon 150e du Canada!

Album : Mon Voyage Au Canada
Artiste : Mononc’ Serge

V.O. : 2001 CD
Indépendant, MON2-1599

En Test : 2015 Vinyle double

Étiquette : Indépendant
MON5-1599

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

Acheter le CD chez Fréquences

Depuis que j’ai fait la sono de son spectacle au Collège Lionel-Groulx, il y a bien des années, je suis devenu admirateur de Mononc’ Serge. Tout d’abord un sympathique personnage, mais surtout un excellent musicien, très bon compositeur, de la joie de vivre et prêt à jouer absolument tout. On l’a bien connu comme étant le premier bassiste des Colocs, mais surtout qu’il était beaucoup plus wild que Les Colocs, qui eux-mêmes n’étaient pas des enfants de chœur. Alors il démarra sa carrière solo bien rapidement, avec spectacles radio et en 2000, un premier album adéquatement intitulé 13 Tounes Trash, qui inclut le succès Marijuana. Le bassiste continua sa lancée trash avec son album Mon Voyage Au Canada avant de participer à des collaborations avec le groupe trash Anonymus sur des albums franchement exceptionnels. Je vais devoir vous parler de leur excellent Musique Barbare qui a aussi eu droit à un retour sur vinyle.

Enfin donc, c’est un artiste trash, et c’est un album trash. Et c’est un album plein d’excellentes chansons toutes plus trash les unes que les autres. Si on s’attend à de la subtilité dans les textes, on n’en trouvera pas beaucoup. Si on s’attend à des compositions hors pair qui nous font danser dans le mosh pit et qui nous font être heureux de la vie, avec des superbes musiciens, ça par contre, on va le trouver. Certaines font carrément penser à du Tom Waits (La Police, B-2)

Et si on achète le disque vinyle double? On va se retrouver avec un album majestueusement gravé, une douzaine de minutes par face au maximum, de la qualité, de la précision, de la plage dynamique, des instruments beaux et honnêtes. Mais aussi une pointe de distorsion lorsque ça joue trop fort hélas, comme sur la chanson Fourrer (B-3) qui a ce petit crépitement dans les moments déjantés qui me fait douter de la provenance numérique de l’album. N’empêche qu’Éric Arbour a effectué un superbe travail au matriçage et je n’ai rien à redire à un album autoproduit qui a autant de mordant dans le son comme dans les propos.