Réédition: Radiohead – OK Computer – OKNOTOK 1997 2017

Comment réinventer un succès de 20 ans?

Album : OK Computer – OKNOTOK 1997 2017
Artiste : Radiohead

V.O. : 1997 OK Computer, Vinyle double en encart
Parlophone 7243 8 55229 1 8

En test : 2017 Vinyle triple en encart, bleu édition limitée

Étiquette : XL Recordings
XLLP868

Acheter le disque vinyle triple bleu chez Fréquences pendant qu’il en reste et qu’il ne sera pas hors de prix.

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Radiohead, c’est un peu le groupe des années 1990-2000. Ils ont innové, créé, étaient écoutés par toutes et tous. La majeure partie de leurs albums sont devenus des succès ou ont eu des succès. C’est définitivement vrai pour leur album OK Computer, mais aussi pour leurs autres albums tels que Pablo Honey et The Bends qui sont leurs deux premiers albums, beaucoup plus rock et alternatifs, Kid A, Amnesiac et Hail To The Thief qui ont réinventé leur genre, toujours plus forts et # 1, mais aussi des albums plus récents tel que In Rainbows et leur tout dernier, A Moon Shaped Pool qui a renoué avec le succès. OK Computer est leur premier album à avoir goûté au # 1 aux UK et Kid A, l’album suivant, a été # 1 aux US aussi.

Alors, comment réinventer un tel monstre? Toutes les versions ont étés sorties, ont étés créées, ont étés recréées, modifiées, remixées. On ne peut juste pas changer la perfection non plus, OK Computer est un disque archiconnu. Et d’appeler ce disque OKNOTOK donne une idée du concept : oui il s’agit d’OK Computer, mais en même temps, ce n’est pas le disque d’origine et il y a des extras. Mais de faire des extras sur un tel disque est l’équivalent d’ajouter des chansons dans le milieu de Dark Side Of The Moon : c’est mieux simplement de ne pas essayer! Et pourtant… lors de la sortie du disque d’origine, ils avaient bien évidemment trop de matériel ainsi que quelques bijoux en réserve, qui s’est avérée être restée dans les faces B de leurs disques et qui n’a jamais eu la chance de briller par lui-même. Non seulement ils ont refait les disques, mais ils ont donc ajouté un disque complet de faces B nécessaires selon eux. Ça augure très bien pour la comparaison : une nouvelle étiquette de disques (XL Recordings que j’adore) et un concept de réappropriation de l’album.

En même temps, OK Computer est un le leurs rares albums que je n’ai jamais achetés en vinyle! J’ai beaucoup des autres, j’ai une section entière qui est consacrée à Radiohead, mais je n’ai pas celui-là. Trop commercial à mon goût? En même temps, avec toutes ces chansons qui sont devenues des succès… Bref, je ne pourrai pas faire une critique comparative directe, hélas. Mais je peux comparer avec d’autres choses.

Album : Karma Police EP1

En test : 2009 Simple en vinyle, 12″ 45RPM 180G
Capitol Records 509996 93535 12

Versions ultimes de leurs grands succès, Capitol (EMI, Parlophone) a ressorti les plus grands succès de Radiohead en versions simples 12 pouces 45 tours, sans aucun artifice. La chanson, le simple, tel quel, sans modification, sur un disque vinyle de la meilleure qualité, avec le volume maximal, en 45 tours. Le parfait pied. Je dirais d’avance que c’est impossible d’avoir une meilleure qualité que ces versions. La seule façon d’avoir mieux serait une copie en ruban 30 pouces secondes directement de la bande maîtresse d’origine.

Album : The Best Of

En test : 2008 Boîtier quadruple vinyle
Parlophone 212 1071

Le plus près que je peux avoir de l’album double d’origine est le superbe boîtier The Best Of, qui contient tous leurs succès et qui a été édité par Parlophone UK. Il y a à peu près autant de matériel que la version XL en test par vinyle et autant de déférence apportée au matériel.

Bon alors… cette critique! Eh bien… l’album n’a absolument pas la même sonorité que The Best Of. Il y a eu un travail violent et critique d’effectué sur les bandes d’origine par le royal Bob Ludwig, qui y a appliqué des heures, ça paraît. Si je prends le disque The Best Of, je dirais que la version serait cotée dans mes meilleurs disques si les autres versions n’avaient pas existé, la sonorité est superbe et c’est comme ressortir des vieilles pantoufles, mais en comparaison, c’est un peu boueux comme sonorité, il y a un voile devant les pièces musicales. Si je saute sur les versions 45 tours en simple, il n’y a définitivement pas ce voile, c’est simplement prestigieux comme sonorité. Et si je retourne à OKNOTOK, je vais avoir un peu le meilleur des deux mondes, la sonorité n’a pas ce voile et la qualité est fantastique, c’est une réinterprétation moderne des pièces telles qu’on les connaît, on les redécouvre. On les redécouvre peut-être juste un peu trop à mon avis, avec quelques variations de compresseur dans la sonorité qui peut parfois ennuyer l’oreille, carence que je n’ai pas sur les autres versions.

Et c’est à peu près la seule chose que j’ai à redire sur l’album! La version qui nous est présentée est absolument impeccable, le matériel supplémentaire est génial, l’album d’origine a droit à un nettoyage nécessaire après 20 ans dans les voutes, le disque est beau, la pochette est superbe. C’est… wow!

Après avoir écrit cette critique, je suis allé voir ce que les collègues ont écrit sur ce disque. Tout le monde a eu une appréhension au début et tous sont ressortis pantois de l’expérience. Celle qui parle le plus pour moi est cette critique:

Réédition 2017 / 2003: Evanescence – Fallen

L’album succès hard rock / nu métal de Evanescence en vinyle? Oui!

Album: Fallen
Artiste: Evanescence

V.O.: 2003 CD, Wind-Up Records
60150-13063-2

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: The Bicycle Music Company
BMC00020

Tenter d’avoir la version disque vinyle 10e anniversaire pourpre chez Fréquences

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De dire que le groupe a eu du succès serait un euphémisme. C’est le genre de groupe qui a transcendé plusieurs styles, les chansons de l’album jouant parfois verbatim dans des clubs de danse, bars punk, autant sur Cité Rock Détente, CHUM que CKOI. Le groupe a commencé à jouer quelques spectacles huit années plus tôt pendant leur adolescence et était classifié par certains comme un groupe de rock chrétien même si ça a toujours été démenti par les cofondateurs. En fait, ils tournaient dans ce milieu et étaient musiciens et chanteurs dans différents groupes chrétiens, mais le projet Evanescence n’a jamais réellement eu ce but. Ceci dit, la pomme ne tombe jamais bien loin du pommier alors les thèmes sont quand même empruntés de cette idéologie. Est-ce que ça dérange quiconque? Pas vraiment.

Et ce premier album d’une grande étiquette en a fait jaser plus d’un. Ils sont passés d’une sonorité plus rock et métal pur à une sonorité nu métal assumée, plus électronique et plus pop. Le Rolling Stone dixit «Evanescence’s hit “Bring Me to Life” doomed the Arkansas group to a life of Linkin Park comparisons». Pas faux… mais l’album s’est distancié assez rapidement de ces derniers dans la tête des gens. Ils ont volé de leurs propres ailes sans avoir besoin de se faire comparer à quiconque.

Mais ce disque… ce n’est pas sa première version? Non, en fait Wind-Up Records avait sorti une version limitée à 1500 exemplaires en pourpre pour le 10e anniversaire de l’album. Il en reste peut-être quelques-uns (!!!). Ceci dit, la version que je vous propose ici fait partie d’un coffret vinyle qui a été sorti de l’intégrale de Evanescence, leur premier album Origin compris, ce qui est impressionnant parce que ce premier album indépendant est sorti à 1000 exemplaires uniquement et afin d’éviter la hausse de prix du CD, le groupe décida de le distribuer eux-mêmes via Napster suite au succès de Fallen.

Et cette deuxième copie, c’est comment? C’est The Bicycle Company qui est responsable du projet et ils sont connus pour la qualité de leur offrande. On a qu’à penser à leur version de Pretty Hate Machine (NIN) afin d’être emballé. Et de mon bord, je suis conquis. C’est une très belle version d’un disque qui n’est sorti qu’en CD dans une ère où la sonorité était horriblement compressée et que le métal se devait être plus fort que les offrandes des autres. J’aurais aimé être plus passionné, mais le disque reste compressé globalement, les fondus de fins de chansons sont secs et crus, l’album sonne comme une série de chansons formatées pour être des simples. Il y a eu travail intéressant sur le matériel source afin d’arriver à un vinyle avec une très belle sonorité, mais c’est à deux doigts d’être vraiment parfait. Ça reste, à mon avis, beaucoup mieux que la version numérique (les années 2000 n’étaient pas reconnues pour une sonorité propre), mais il manque ces deux doigts.

On achète si on aime Marie-Mai, Linkin Park, Nightwish, Lacuna Coil.

Réédition RSD2017 / 1977: Neil Young – Decade

Deuxième légende vivante cette semaine! La première compilation de Neil Young est enfin de retour sur le marché 40 ans après sa sortie!

Album : Decade
Artiste : Neil Young

V.O. : 1976/1977 Vinyles triples en encart
Reprise Records 3RS 2257

En Test : 2017 Vinyles triples en encart (RSD)

Étiquette : Reprise Records
558030-1

Acheter le CD double (2003) chez Fréquences.

En mention spéciale, Reprise Records est supposé sortir de nouveau le disque ce mois-ci sur CD et vinyle, ils nous ont fait une surprise avec une sortie devancée limitée pour le RSD, mais nul besoin de rechercher cette version, attendez simplement la prochaine!

Decade, c’est une compilation célébrant les dix premières années de carrière de Neil Young. Malgré sa quantité de succès, il n’avait jamais fait de compilation auparavant alors les admirateurs ont étés heureux de retrouver finalement tous ses succès sur un seul disque triple. Grosso modo, la première face est surtout consacrée à Buffalo Springfield, son premier groupe. La première face du deuxième disque est surtout pour Neil Young & Crazy Horse et on a aussi droit à deux succès de Crosby, Stills, Nash & Young. Tout le reste est surtout Neil Young dans sa carrière solo, parfois en direct, surtout en studio.

Si vous aimez le folk et que vous ne connaissez pas Neil Young, c’est un guitariste hors pair, c’est un compositeur d’exception, il a touché autant le folk, l’américana, le country, le rock, les styles plus violents, le r&b. On reconnait les influences autochtones (écoutez la superbe compilation Native North America de Light In The Attic [achetez le coffret vinyle chez Fréquences] pour vous en convaincre) et le côté country pur, qui est reflété sur la vie moderne. Depuis bien des années, Young habite sur un ranch en Californie avec sa femme et se bat pour les droits des fermiers.

Et comme réédition? Ce n’est pas trop tôt! Il y a peu ou prou de nouvelles éditions. Elle est brouillonne comme la première version, inégale en qualité entre les différentes chansons. Mais elle reflète très précisément la version d’origine, avec des chansons inédites, ses grands succès, la sonorité parfois 70s, parfois mal enregistrée, parfois bien enregistrée. C’est de très bonne guerre et il n’y a aucune réinvention ici : la version telle que présentée est identique à la version des années 70, seulement avec une réduction de bruit de fond. La basse est toujours omniprésente lorsqu’elle est supposée l’être, aucun rematriçage n’a été effectué. C’est la bonne vieille version, juste avec beaucoup moins de bruit de fond accumulé par les années sur les tablettes.

Neil Young est surtout connu pour sa passion de la très haute fidélité. Je dirais qu’il aurait pu faire légèrement mieux dans cette version et régler quelques problèmes du disque, mais je respecte totalement son choix d’avoir conservé le disque à peu de choses identique. Qui sait, peut-être que la future version qui va sortir bientôt va avoir droit à un remastering plus prononcé et que le but de la version RSD était de sortir une version aussi près de l’original possible. Si c’est le cas, chapeau, mais j’ai des doutes qu’on va avoir exactement la même chose.

Réédition RSD2017 / 1995: Luna – Penthouse

La bombe indie smooth rock reçoit un traitement de luxe pour le Record Store Day.

Album : Penthouse
Artiste : Luna

V.O: 1995 Vinyle simple, Beggars Banquet, BBQLP 178

En Test : 2017 Vinyles doubles pour RSD

Étiquette : Elektra, Rhino Records
R1 558604

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Une des raisons pour lesquelles j’aime la musique est qu’il y a une quantité ridicule d’univers différents et fascinants qui méritent amplement d’être découverts. Tant que personne ne vous parle d’un groupe, ce groupe risque de rester totalement hors de votre collimateur. Hélas, ce n’est pas les services d’écoute en continu qui vont vous aider à ce sujet, les étiquettes et distributeurs préférant s’assurer que leurs poulains se retrouvent en premier dans les recherches. Et c’est tout aussi vrai pour les vieux disques d’il y a 20 ans qui sont ressortis des boules à mites, quand le groupe est dissous depuis longtemps. Luna fait partie de ces groupes mythiques qui sont méconnus. Leur disque Penthouse est le 99e des 100 meilleurs disques des années 90 selon le magazine Rolling Stones. Ce disque en version originale ne s’achète qu’à des prix de trois chiffres. Et leur coffret de rééditions sorti il y a deux ans (à 105 exemplaires!!!) s’écoule dans les trois chiffres très avancés. Mais personne ne les connaît!

Et que dire du disque? Il est surtout composé de ballades avec un fort accent sur les guitares électriques. C’est un groupe purement rock, mais qui ne peut être classé dans les groupes soft rock réellement. C’est presque hard, mais très doux et planant, c’est des ballades. D’aucuns vont appeler ça du dreamy rock, moi je vais dire que c’est du indie. Le disque contient son lot de chansons ressemblant à du Sheryl Crow, d’autres un peu plus près des Velvet Underground (auquel ils ont fait la première partie à quelques reprises).

Le contenu? Le premier disque est une version intégrale de l’album original. Le deuxième disque est composé de matériel supplémentaire et de versions remixées des chansons. Pour le prix, c’est un très bel album en encart.

Et côté sonorité? C’est un superbe projet, belle réédition, beau remastering de l’album. Très très peu de bruit de fond, très peu de popcorn. L’album ne sonne pas du tout numérique et possède toute cette chaleur qu’on désire qui puisse être donnée à un vinyle rock. Le côté grinçant des guitares, le côté enveloppant de la basse, et un rythme fort effacé propre au style de Luna, tout y est. Pour être honnête, c’est aussi une des rares occasions qu’on peut avoir d’acheter le disque en bas de 50 $ (au moment de l’écriture de l’article) alors même si la qualité n’avait été qu’adéquate, ça aurait quand même valu la peine! Une chance pour nous, le disque possède une sonorité absolument superbe.

On achète si on aime Yo La Tengo, Galaxie 500, Mazzy Star.

Réédition 2017: 1995: Leftfield – Leftism

Le plus grand disque house de tous les temps? Et un partenariat de diffusion des critiques pour Fréquences?!

Album : Leftism
Artiste : Leftfield

V.O. : 1995 Vinyles double et triple
Hard Hands
HANDLP2D, HANDLP2T

En Test : 2017 Vinyle triple 180g

Étiquette : Hard Hands, Columbia Records, Sony Music
HANDLPT

Acheter le disque vinyle triple chez Fréquences


Le blogue des critiques de Fréquences fait boule de neige! À partir d’aujourd’hui, cinq mois après notre première offrande, les critiques de Fréquences le Disquaire seront dorénavant publiées en simultané dans Le Magazine TED par Québec Audio & Vidéo! Après de bons échanges (et quelques bières, verres de vin et kombucha), nous avons clarifié quel était le but de ces critiques. Les voici:

  • Faire connaître les disques vinyles modernes produits par l’industrie, peu importe les styles et genres, la qualité de distribution ou de production.
  • Aider à disséminer la joie d’écouter de la musique en faisant découvrir des disques anciens d’exception, peu importe s’ils sont disponibles ou non chez Fréquences.
  • Avoir une critique audiophile subjective sur la qualité de production des disques afin que les lecteurs puissent s’y retrouver et acheter en toute connaissance de cause.
  • Et surtout, redonner à Internet avec une archive de recherche permettant à des amateurs de musique d’en savoir plus sur leur disque en recherche.

Vous l’avez bien vu depuis le début, beaucoup des disques présentés ici ne sont pas ou plus disponibles chez Fréquences; on parle parfois des autres disquaires; on se fout du style musical, que ce soit de l’opéra au hardcore, tout y passe et aucun disque n’est jugé sur son contenu musical; certains des disques vinyles ne reçoivent pas des bonnes critiques; bref: le but n’est pas mercantile (ou sinon on serait vraiment pas business!) mais bien de partager notre amour de la musique. Et c’est pour ça que la publication à travers le Magazine TED est un recoupement incroyable: nous parlons de musique sur disques vinyles avec un auditoire accru recherchant de la qualité comme nous et ils ont des articles donnant leur appréciation sous la vision d’un audiophile.

Longue vie au partenariat!

Et en attendant, de retour à l’article original! On parlait de la réédition de Leftism par Leftfield.


L’histoire de ce disque est relativement banale. Un relativement bon duo britannique de musique «progressive house» du début des années 90 a décidé de sortir un album compilation de la majeure partie de ses succès du début de la décennie. Mais ils sont fous! Certains groupes ne vont graver que les meilleures versions de chaque chanson, il vont faire un album avec un mix de toutes les chansons ou y mettre toutes les versions radio parce que c’est Monsieur et Madame tout le Monde qui vont acheter les disques. Eh bien non, Leftfield refont les chansons pour le disque de A à Z, ils les imaginent de nouveau, les travaillent et changent leur style. Ils prennent aussi le temps et donnent la déférence nécessaire aux pièces musicales en ajoutant des chanteurs et collaborateurs pour toutes les pièces les nécessitant.

Il y a une sonorité particulière à Leftism. L’album ne peut pas être considéré comme «progressive house» ou même simplement house. En fait, la seule étiquette qui colle réellement est musique électronique. Certaines des pièces sont plus des dubs, d’autres sont plus jungle, d’autres ajoutent des relents de scratching, d’autres du old-style avec des 808, 303, du Oberheim… ou même une chanson comme Cut For Life qui possède tous ces styles et instruments dans la même pièce. L’album ne peut pas non plus être considéré comme ayant une suite logique; la sonorité y est, mais il n’y a pas réellement de progression comme un mix. En fait… si, il y en a une, mais ce n’est pas le but premier du disque.

Comme toute ancienne sonorité, il y a des choses qui vieillissent mal. Les instruments électroniques sont parfois inadéquats et il y a parfois des pièces musicales qui font leur âge. N’empêche que le disque s’écoute encore incroyablement bien. On l’apprécie par ses différents styles, ses chansons qui ont fait individuellement des succès et qui font un tout cohérent. On comprend parfaitement que le disque ait grimpé dans les Billboard et Top UK, ait reçu des prix et qu’il ait fait école. Ça serait comme dire que MCMXC A.D. de Enigma serait vieilli : bien… oui! et? Alors… le meilleur? On verra dans 20 ans mais à date, c’est bien parti!

Et la qualité? Ce disque triple possède la qualité de son défaut : trois disques avec très peu de matériel par face, prévu et conçu pour des DJ. Une sonorité superbe, forte, vraiment peu de bruit de fond, une absence quasi complète de popcorn, parfois un peu de bruit à cause des fréquences extrêmes. On change donc les faces à chaque onze minutes. Mais quelle expérience parfaite! Le disque provient d’un matriçage numérique effectué de main de maître par Matt Colton (qui a gagné le Music Producers Guild Mastering Engineer of the Year en 2013 – en écoutant ce projet, je dirais que ce prix est justifié) et le disque ne sonne aucunement numérique. Compressé, oui bien sûr, ça reste du house, mais chacun des instruments respire et on n’entend jamais un gros compresseur se faire aller, la musique est aérienne et pure.

On achète si on aime Underworld, The Chemical Brothers, Orbital, Fatboy Slim, danser.

Réédition RSD2017: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Polydor a ressorti pour le RSD2017 une copie de l’album double Quadrophenia, produit par The Who en 1979.

Album: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Artistes Variés mais produit par The Who

V.O.: 1979 Vinyle double
Polydor ‎– 2625 037

V.O. album de The Who: 1979 Vinyle double
Track Record ‎– 2657 013

En Test: 2017 Vinyle double vert

Étiquette: Polydor, Universal Music Company
5732868

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Acheter l’album de The Who en vinyle double chez Fréquences

Poursuite de l’invasion britannique avec un des grands groupes Mod des années ’70. Deuxième opéra rock de The Who, Quadrophenia est un des derniers grands albums concepts de The Who. Mais attention, il y a deux versions de l’album. La première est la version de l’opéra rock de The Who, mis en pièce théâtrale. La deuxième est trame sonore du film produit cette même année (cette version en critique).

Les puristes n’aimeront pas cette version. La trame sonore n’est pas la version de The Who telle que composée par Pete Townshend. Le deuxième disque a beaucoup de collaborations qui mènent l’album dans tous les sens. The Who est plus rock classique voire hard rock. Les ajouts sont dans tous les sens, y compris Green Onions de Booker T. pour ne nommer que celui-ci. En tant que trame sonore, ça reste une très bonne trame sonore. En tant que personne appréciant The Who, je dirais que j’aurais préféré l’original.

Mais ça reste un très bon disque. Et côté qualité? Évidemment c’est une réédition de qualité exemplaire. Jon Astley avait déjà rematricé l’album de The Who, alors c’est de bonne guerre qu’il s’occupe de l’album du film. Côté sonorité, c’est un peu un mélange, d’un bord, l’album de The Who est impeccable. De l’autre, le matériel des autres artistes est un peu mêlé côté qualité, ce qui est tout à fait normal pour une compilation. Le travail effectué est quand même excellent. Le côté numérique ne s’entend pas du tout à part pour une certaine qualité sibilante à certaines pièces et le côté plus approximatif propre à une compilo, ça s’écoute parfaitement bien. Le matriçage vinyle ne rougit d’aucune version, nouvelle ou ancienne.

On achète si on aime The Kinks, Cream, The Byrds, Derek and The Dominos, The Moody Blues.

Réédition RSD2017: Miley Cyrus – Bangerz

Deuxième album post-Hannah, premier album où la star se concentre exclusivement sur la musique et non sur sa carrière d’actrice. Réimpression Record Store Day en rose.

Album: Bangerz
Artiste: Miley Cyrus

V.O.: 2013 Vinyle Picture Disc double
RCA 88883-79261-1

En Test: 2017 Vinyle double rose #01513

Étiquette: RCA, Sony Music Entertainment
88883-74525-1

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Si vous recherchez les deux Nº1 de Miley, c’est sur cet album. RCA a fait un bon travail avec elle! C’est aussi cet album qui a définitivement arraché l’idée de Hannah Montana, avec des performances vidéos et des spectacles que d’aucuns ont dits vulgaires. N’empêche qu’elle s’est fait connaître comme réelle artiste à partir de cet album.

Et la vieille version d’origine, la version deux vinyles Picture Disc 2013? Je m’excuse, je n’ai pas 300$ à dépenser pour un picture disc, quoique j’ai entendu parler que la gravure était impeccable et que ça valait la peine pour un picture disc. J’ai un doute… mais je n’irai hélas pas vérifier. Si vous en avez une copie, je serais curieux de l’écouter avec vous chez moi pour voir la différence. Et pour ça, une version (encore) à moins de 100$ (faites vite), c’est du vol!

Ok et cette version? Très silencieuse, très bonne qualité, bonne gravure, bonne sonorité. La voix est belle, les instrumentations sont belles et précises. Le matriçage vinyle a été soit-disant effectué par un des grands, Dave Kutch, propriétaire de The Mastering Palace et il est vraiment excellent. Par contre, je dis soit-disant, parce que j’ai l’impression qu’il a réalisé le matriçage initial pour CD et que c’est cette version qui a été utilisée pour le vinyle. Reste que le disque est plus profond, plus dynamique et plus détaillé que la version CD. Je vais donc voter pour un matriçage Kutch, une post-production CD plus compressée; ensuite, un master 96/24 sans compression de post-production, qui a été utilisé pour produire les vinyles.

On peut le remarquer avec son succès Wrecking Ball (1B2), qui compresse solidement lors des refrains, mais beaucoup moins violemment que sur le CD. On le remarque aussi avec le niveau de profondeur beaucoup plus constant sur #GetItRight (1B4). Surtout, l’album ne me donne pas mal à la tête de compression comme le CD.

Bref, Miley sait bien traiter ses fans. Un Picture Disc qui sonne bien (quuuouah?), un disque rose double pour le RSD, des productions de qualité. Peu de disques mais des disques forts et une belle carrière pour elle qui a su sortir des albums pour ceux qui l’aiment.

Réédition RSD2017: Lhasa – La Llorona

20 ans après la sortie de ce premier album choc de la part de Lhasa de Sela, Audiogram nous le ressort en vinyle édition limitée pour le RSD.

Album: La Llorona
Artiste: Lhasa

V.O.: 1997 CD; Tôt ou Tard / Audiogram

En Test: 2017 Vinyle #250

Étiquette: Audiogram
88985418291

Achetez la version CD chez Fréquences. Bonne chance pour le vinyle!

Avant le RSD, beaucoup de gens disaient qu’ils boycottaient ce dernier parce qu’ils n’allaient y retrouver que des versions mercantiles, des trucs bizarres et louches, des face B qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Et l’album La Llorona sort justement pour le Record Store Day, version extrêmement limitée, 500 copies pour un album séminal, le premier opus d’une grande montréalaise d’adoption, happée par un cancer du sein à l’aube de 2010. Depuis, c’est l’opposé, pourquoi avoir fait des versions en édition limitée d’un tel disque, on ne peut le retrouver qu’à des prix ridicules sur Discogs, c’est de la m…, c’est horrible, quelle honte. Mon avis tout personnel est que c’est justement le but du Record Store Day. C’est d’offrir de très grandes œuvres en édition limitée afin de remercier autant les magasins que les clients d’un magasin de se déplacer. Le but, c’est de récompenser les acheteurs du premier rang en leur offrant quelque chose d’unique et de spécial. Et si vous désirez ne pas vous déplacer cette journée-là, ou si vous n’êtes pas chanceux, vous risquez d’avoir à payer 100$ sur Discogs. Justement, le prix descend constamment sur Discogs jusqu’à ce qu’une personne folle ne l’achète. Passant de 250$ (sérieusement?!) à 100$, personne n’a encore mordu à l’hameçon. Et peut-être que Audiogram, fort de ce succès, va sortir une version qui n’est pas limitée éventuellement. Qui sait. Ce que je sais, c’est que je n’irai pas pleurer sur les pots cassés par rapport au RSD ou aux malchanceux qui n’ont pu se le procurer. Il y en avait beaucoup de copies de ce disque le matin du RSD. Elles se sont envolées comme des petits pains chauds. Voilà. Merci à Audiogram de penser à nous, merci aux disquaires de tenir le fort, merci aux clients de se déplacer afin d’obtenir des disques d’exception. Merci au RSD de permettre une telle vitrine.

Bon, assez de politique! Ce disque, il est comment! Et cékiça Lhasa? Lhasa de Sela est une montréalaise d’adoption qui chantait en espagnol, en français et en anglais (sa langue maternelle). Représentant parfaitement le multilinguisme montréalais, représentant une vision folk très intime et très passionnée, elle a conquis le cœur de la planète avec des ventes de plus de 500K d’exemplaires de son premier album, La Llorona (la pleureuse).

Hélas, Lhasa est décédée le 1er janvier 2010 des suites d’une longue bataille avec le cancer du sein. Elle a tellement marquée au fer rouge son Mile-End d’adoption que les citoyens ont fait pression afin que la ville renomme le parc Clark où elle se rendait fréquemment, vœu qui s’est exhaussé en 2014.

Le parc Lhasa-De Sela à Montréal. Photo : Radio-Canada/Nadine Viel

Et ce premier disque, en première version vinyle limitée… Il est bruyant, ma copie a une petite ligne de poussière sur toute la longueur. C’est le seul défaut que je puisse y trouver. C’est un excellent album, bien réalisé, bien enregistré et bien reproduit ici. Beaucoup de soin afin de rendre respect à cette œuvre incroyable.

On achète si on aime Cesária Évora, Souad Massi, Mercedes Sosa,

Réédition RSD2017: Rostropovitch / Giulini – Dvořák / Saint-Saëns

Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.

Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra

Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33

V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI

En test: 2017 RSD Vinyle Double

Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
0190295890070

Acheter le disque vinyle double chez Fréquences

Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.

Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.

Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.

Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.

Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!

Réédition RSD2017: Nico & The Faction – Fata Morgana

Quand on désire utiliser le terme «Avant garde» pour définir de la musique, il faut se lever tôt… Comme Nico l’avait fait en 1988!

Album: Fata Morgana
Artiste: Nico & The Faction

V.O.: 1994 CD
SPV Recordings (Allemagne)

En Test: 2017 Vinyle double

Étiquette: Tidal Waves Music, (distro: Light In The Attic)
TWM09

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Merci à Jean (oui encore lui) de m’avoir fait découvrir Nico il y a quelques mois de cela. Je vous partage mon engouement pour feu cette fascinante personne. Quelques points clés sur l’allemande méconnue de façon moderne (wikipedia, all music, etc.):

  • Chanteuse sur le 1er album de The Velvet Underground
  • Personnalité promue par Andy Warhol comme étant une Warhol Superstar
  • A joué dans La Dolce Vita de Fellini
  • Modèle, chanteuse, parolière
  • A côtoyé les Stones, Led Zep, Dylan, a ouvert pour Pink Floyd, pour Tangerine Dream
  • Eue un enfant avec Alain Delon
  • A été une inspiration musicale pour Dead Can Dance, Björk, Patti Smith, Siouxsie and the Banshees ainsi qu’à peu près tous les bands goth du temps.

 … quand même!

J’ajouterais qu’elle fût une version soft et présentable de Genesis P-Orridge, naviguant dans le même univers avant-gardiste des années 60-70-80 qu’eux [ndla: Genesis se considère comme un tout avec sa femme décédée après un projet de transformation qui les ont rendus identiques, dont un fait partie de l’autre – ils sont donc unis ensemble en tant que Genesis P-Orridge, en tant que premier être pandrogyne].

Tidal Waves nous offre ici pour le RSD2017 une version deux vinyles de son dernier spectacle avant sa mort. Auparavant, cet album n’avait jamais été produit en vinyle… erreur… en fait, il avait été produit l’an passé en édition limitée par une petite étiquette autrichienne spécialisée dans la réimpression de CD. Je dirais que le vinyle qu’ils ont produit est très long pour chaque face et j’ai des doutes que le disque soit de réelle qualité. On peut donc dire qu’il s’agit ici de la toute première réimpression version vinyle digne de mention.

Et côté qualité, c’est justement impeccable. Les instruments sont riches, sa voix rauque est splendide, il n’y a que peu de bruit de fond, il y a toute la présence des instrumentistes, les deux vinyles respirent abondamment. Soyons honnêtes, dans ce cas-ci, on a réellement droit à une version ultime en vinyle. Je n’ai rien à redire autre qu’un disque légèrement en bol à soupe, assurez-vous d’avoir une bonne base en liège (ou votre matériel de prédilection) afin de jouer le disque. Ou encore mieux, pour profiter de la totale étendue des fréquences, j’opterais pour une pince à vinyles ou un poids à vinyle (si votre table les supporte). Sinon, vous risquez d’avoir une mauvaise interface entre le disque et votre table.

On achète si on aime Brian Eno, Lou Reed, Laurie Anderson, Marianne Faithfull, Bob Dylan, Siouxsie and the Banshees.