Réédition RSD2017: Lhasa – La Llorona

20 ans après la sortie de ce premier album choc de la part de Lhasa de Sela, Audiogram nous le ressort en vinyle édition limitée pour le RSD.

Album: La Llorona
Artiste: Lhasa

V.O.: 1997 CD; Tôt ou Tard / Audiogram

En Test: 2017 Vinyle #250

Étiquette: Audiogram
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Avant le RSD, beaucoup de gens disaient qu’ils boycottaient ce dernier parce qu’ils n’allaient y retrouver que des versions mercantiles, des trucs bizarres et louches, des face B qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Et l’album La Llorona sort justement pour le Record Store Day, version extrêmement limitée, 500 copies pour un album séminal, le premier opus d’une grande montréalaise d’adoption, happée par un cancer du sein à l’aube de 2010. Depuis, c’est l’opposé, pourquoi avoir fait des versions en édition limitée d’un tel disque, on ne peut le retrouver qu’à des prix ridicules sur Discogs, c’est de la m…, c’est horrible, quelle honte. Mon avis tout personnel est que c’est justement le but du Record Store Day. C’est d’offrir de très grandes œuvres en édition limitée afin de remercier autant les magasins que les clients d’un magasin de se déplacer. Le but, c’est de récompenser les acheteurs du premier rang en leur offrant quelque chose d’unique et de spécial. Et si vous désirez ne pas vous déplacer cette journée-là, ou si vous n’êtes pas chanceux, vous risquez d’avoir à payer 100$ sur Discogs. Justement, le prix descend constamment sur Discogs jusqu’à ce qu’une personne folle ne l’achète. Passant de 250$ (sérieusement?!) à 100$, personne n’a encore mordu à l’hameçon. Et peut-être que Audiogram, fort de ce succès, va sortir une version qui n’est pas limitée éventuellement. Qui sait. Ce que je sais, c’est que je n’irai pas pleurer sur les pots cassés par rapport au RSD ou aux malchanceux qui n’ont pu se le procurer. Il y en avait beaucoup de copies de ce disque le matin du RSD. Elles se sont envolées comme des petits pains chauds. Voilà. Merci à Audiogram de penser à nous, merci aux disquaires de tenir le fort, merci aux clients de se déplacer afin d’obtenir des disques d’exception. Merci au RSD de permettre une telle vitrine.

Bon, assez de politique! Ce disque, il est comment! Et cékiça Lhasa? Lhasa de Sela est une montréalaise d’adoption qui chantait en espagnol, en français et en anglais (sa langue maternelle). Représentant parfaitement le multilinguisme montréalais, représentant une vision folk très intime et très passionnée, elle a conquis le cœur de la planète avec des ventes de plus de 500K d’exemplaires de son premier album, La Llorona (la pleureuse).

Hélas, Lhasa est décédée le 1er janvier 2010 des suites d’une longue bataille avec le cancer du sein. Elle a tellement marquée au fer rouge son Mile-End d’adoption que les citoyens ont fait pression afin que la ville renomme le parc Clark où elle se rendait fréquemment, vœu qui s’est exhaussé en 2014.

Le parc Lhasa-De Sela à Montréal. Photo : Radio-Canada/Nadine Viel

Et ce premier disque, en première version vinyle limitée… Il est bruyant, ma copie a une petite ligne de poussière sur toute la longueur. C’est le seul défaut que je puisse y trouver. C’est un excellent album, bien réalisé, bien enregistré et bien reproduit ici. Beaucoup de soin afin de rendre respect à cette œuvre incroyable.

On achète si on aime Cesária Évora, Souad Massi, Mercedes Sosa,

Réédition RSD2017: Rostropovitch / Giulini – Dvořák / Saint-Saëns

Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.

Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra

Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33

V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI

En test: 2017 RSD Vinyle Double

Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
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Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.

Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.

Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.

Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.

Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!

Réédition 2015: Kruder & Dorfmeister – The K&D Sessions

Album de fou de 1988, réédité en cinq vinyles pour DJ et audiophiles en 2015. Si vous connaissez, vous allez dire: Han! Sh**! Je le veux! Appelez au magasin tout de suite pour vous en commander une copie! Si vous ne connaissez pas et que vous aimez le stoner électro, appelez en magasin tout de suite pour vous en commander une copie!

Album: The K&D Sessions
Artiste: Kruder & Dorfmeister

V.O.: 1988, édition 4 vinyles (4e disque mixé) et CD double (mixé)
Stud!o K7, G-Stone Recordings

En test: 2015, édition 5 vinyles (chansons individuelles)
Stud!o K7

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Bon, ça va faire le Record Store Day! Une petite pause le temps d’une de mes commandes spéciales.

Et avec ce disque, un exemple en photo. Je vous dis souvent «les enfaaants, nettoyez vos disques avant de les mettre sur votre platine. Même s’ils sont neufs!». Ce disque est un exemple de feu: lorsqu’ils terminent de faire la gravure du disque, ils coupent l’excédent du rebord. Ça produit de petits filaments qui viennent coller dans le sillon du disque et peut rester bloqué solidement. Je peux vous garantir qu’une aiguille ne survivra pas sans dommage à de tels morceaux. C’est un exemple flagrant mais rien n’empêche vos autres disques d’avoir droit à un tel amoncellement de débris, parfois sans que ce soit visible rapidement. Au bas mot, passez la brosse sur votre disque à multiple reprises. Au mieux, un bon vieux bain dans votre nettoyeur préféré. Mais faites attention!

De retour au disque. Je dirais que ce disque est potentiellement un des plus grands disques de stoner downtempo. C’est clairement dans les tops, que ce soit du dub électro, du downtempo, des albums de remix et DJ mixes, des albums d’ambiance, c’est un album parfaitement incroyable. Si vous ne connaissez pas, allez l’acheter (il n’est pas disponible en musique en continu sur Internet) en version mixée sur CD. Le premier CD est plus rythmé et possède une des meilleures chansons downtempo que je connaisse: leur version de Trans Fatty Acid par Lamb (Disque vinyle 1B). Le deuxième CD est beaucoup plus lent et introspectif.

Et pour cette version 2015, on a droit à une version en cinq disques à la place de quatre. Pour l’ancienne version, en fait, le quatrième disque était tout le deuxième CD mais sur un seul disque. Les trois autres disques avaient tout le matériel du 1er CD. Pour la nouvelle édition, c’est un peu plus équitable avec deux vinyles pour le 2e CD, sans mix entre les chansons.

Et côté qualité? Ils disent audiophile… je dirais que ce n’est pas audiophile hélas. C’est DJ mais pas audiophile. Deux problèmes: les disques sont enregistrés à volume très élevé, trop élevé. Mon aiguille est habituellement capable de tracker tout ce qui bouge, y compris les disques démesurément forts. Eh bien ce disque-là réussit à écrêter. J’opte pour que la gravure soit physiquement limitée par l’appareil de gravure en fait à cause qu’il y a trop de matériel par face pour conserver un tel haut niveau de volume. On le remarque très bien sur la première face du disque. Pour les DJ, c’est parfait, c’est incroyable et on ne remarquera pas le peu de distorsion. Pour les audiophiles, on va se poser la question à savoir où est le bobo. Aussi, j’opte pour qu’ils aient utilisé les mêmes fichiers source que la version 24 bits disponible sur les sites de téléchargement une année auparavant… qui d’ailleurs est aussi disponible au même prix en carte de téléchargement gratuite! Bin là!

Le deuxième problème est lié aux disques sales et problèmes clairs de production. Si vous nettoyez les disques dans un bon gros bain, il n’y aura pas trop de problèmes. Sinon, ça va jurer. Autres exemples, j’ai une bulle sur Trans Fatty Acid (B2) justement et il y a des marques de stress sur Useless (D1). Et cette dernière a d’ailleurs une basse phasée qui peut causer potentiellement des problèmes sur certaines aiguilles.

C’est peut-être ce qui explique le coût du coffret … moins de 100$ pour les cinq disques, épais, dans un coffret digne de l’œuvre avec téléchargement haute résolution en prime. Mais ça explique aussi pourquoi dans le fond, tous ces problèmes sont bien minimes. On s’en fout assez royalement des petits problèmes. La gravure est très belle, les disques sont excellents, la musique est excellente, il n’y a pas beaucoup de bruit de fond, ça joue fort, ça joue bien, on dit wow à chaque chanson, on redécouvre… et parfois on découvre des subtilités cachées comme la fin de Useless justement qui possède un petit deux minutes de plus qui est caché par le mix des CD. Et si vous vous dites oui mais il y a du popcorn de disque, il faut se poser la question si ce n’est pas dans leur matériel source. C’est un disque à avoir, à posséder et à chérir.

On achète si on aime Thievery Corporation, Tosca, Jazzanova, Nightmares on Wax, The Herbaliser.

(Ré-)édition RSD2017: The Art Of Noise – Moments In Love / Beatbox

Gagnant du disque simple vendu le trop cher de tout le RSD (un simple à 37$, sérieusement?!), est-ce que ça valait la peine de l’avoir?

Album: share Moments In Love with heArt Of Noise
Artiste: The Art Of Noise

V.O.: 1985 Vinyle ZTT (UK)

En Test: 2017 Vinyle bleu

Étiquette: Music on Vinyl, ZTT
MOV12007

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Groupe responsable de mon émancipation musicale vers l’électro-pop, The Art Of Noise est un groupe incroyable. Dans ma découverte hors du classique, du jazz et de la musique actuelle, j’ai tout d’abord eu mon choc pour Violator de Depeche Mode. Ensuite, The Art Of Noise. Et finalement, Kraftwerk.

Album de musique que je connais par cœur, pour chaque petite note de l’album, chaque rythme, chaque parole, chaque effet, c’est l’album de compilation bleu de AON, celui qui contient les versions 12″ de chaque chansons.

Et cet album 12″ contient deux simples en un. Le premier est la version 12″ et la version album de Moments in Love, deux versions qui sont totalement différentes. Le deuxième est la version 7″ de Beatbox (bouh!) et la version Love Beat de Moments in Love (encore plus différente que ce que vous pourriez vous imaginer.)

Et la qualité? Ça vaut genre deux billets verts avec les taxes? Nope. Ça ne les vaut pas. Clairement pas. En plus, on peut avoir la V.O. à environ 20$ pour une qualité parfaite… Ça ne vaut donc pas la peine, à moins d’être un fan fini. Et ça tombe très mal, comme vous avez pu le remarquer, je suis un fan fini.

Je rephrase. Si je suis fan fini…? Holy molly crap on a cracker freezing hell de … WHAAAAT! Le disque est juste parfaitement et pleinement hallucinant. C’est parfaitement digne d’être utilisé par des DJ, la sonorité est forte, pleine, claire, douce, impressionnante, aucune compression apparente. Même le bruit de fond de l’album sonne parfaitement et assurément provenant d’une bande magnétique! C’est juste parfait. Love Beat est un peu plus bruyant comme bruit de fond mais avec la production de cette pièce, ça ne m’étonne pas du tout. En plus, la version originale est en 33 tours, celle-ci est 45 tours.

Hélas parfait est encore moins Français qu’impossible. (Ici, vous allez voir ressortir mon côté fan fini qui aime bien et châtie réellement mieux que ce que je devrais) Ok, ceux qui ont fait la programmation de ce disque. Dites-moi… Pourquoi! Pourquoi vous avez décidé de faire un fondu décroissant à la fin de Moments in Love (Beaten)? Il ne restait que deux stupides notes! Deux notes! DEUX! Aussi, pourquoi vous avez décidé que Beatbox se devait d’être terminé aussi sec sur le disque et surtout, pourquoi ne pas avoir mis la version 12″ de la chanson (Diversion One)? C’est ri-di-cule. Tant qu’à faire! 40 putains de dollars. Sans blague là. Ouiiii je sais jesaisjesais, c’est un disque de réédition tel qu’il a été produit en 1985. Mais modifier un peu le disque pour le rendre ultime? Non?

En d’autres mots: c’est presque un disque parfait. Pour fans finis, mais oooh que je vais le chérir ce disque!

Retour RSD 2017 et Réédition: Coheed and Cambria – IV vol. 1

12e anniversaire du superbe album IV du groupe progressif Coheed and Cambria. Et premier disque que je met du RSD 2017!

Album: Good Apollo, I’m Burning Star IV, Volume One: From Fear Through the Eyes of Madness
Artiste: Coheed and Cambria

V.O.: 2005 CD
Columbia Records

En Test: 2017 Vinyle double blanc et noir

Étiquettes: Columbia Records, Equal Vision Records, Legacy
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Avis d’intérêt public: J’aime rire du prix prohibitif que certains albums peuvent récupérer sur Internet les jours après leur sortie officielle. De 100 à 200$ pour cet album. Jamais vendu encore, ceci dit. En d’autres mots, déplacez-vous ou attendez quelques semaines, mais n’achetez pas immédiatement 🙂

Mes achats lors du Record Store Day 2017, incluant mes commandes hors-RSD du début de la semaine et de quelques usagés. Mes futures critiques!

Petit retour de mes achats RSD. J’avais une liste de 74 items qui m’intéressaient. De ce lot, j’en ai pris 18 et il y en a 56 que je n’ai pas pu prendre. En tout, je suis ressorti avec 50 items achetés. J’ai laissé passer une douzaine de disques (entre autres les Bowie, Procol Harum EP, les trois Avec Pas d’Casque qui sont à charge de revanche, le Safia Nolin, les deux The Cure, Space Jam, Notorious B.I.G., Pink Floyd, Robert Johnson, le Brian Jonestown Massacre et quelques autres; j’ai donné à un fan le Rush que j’avais – chanceux, j’ai laissé à un fan le Buddy Guy que j’avais – chanceux). Somme toute, je suis super content des disques que je me suis acheté. Et pour ceux qui disent ouais mais Michel, tsé, c’est arrangé avec le gars des vues, c’est certain! … La réponse est simple: depuis le début du Record Store Day, moi, ce que j’aime, c’est l’expérience du Record Store Day, soit d’être dans les premiers et de faire le tour comme tout le monde, de parler aux gens, de voir ce que les autres ramassent, d’être fier de ce que les gens peuvent avoir récupéré. De toute façon, à la quantité que j’achète, je ne suis pas en manque. Il y a cependant deux ou trois disques pour lequel j’ai triché en sachant ils étaient où mais ceux qui ont écouté la vidéo de la veille le savaient autant que moi. Bref: j’ai fait mes jeux, et j’ai à peu près gagné (sauf ma carte de crédit qui me regarde d’un air peu impressionné depuis samedi)!

Après cette petite intro, Coquiqui pis dekissé? Cékiça, cékwaça. C’est le nom de deux personnages fictifs de bande dessinées, tels qu’imaginés dans l’univers du chanteur principal du groupe. Et leur style musical est (J’aime la musique) un mélange de métal, de rock progressif style 70s, du Emo, du rock, de l’orchestral, mais surtout de la grosse guitare.

Cet album est dans les meilleurs du groupe (le meilleur?), très imagé, avec une première partie de musique plus en simples et une deuxième partie en album concept plus progressif de nature. C’est donc pas fou d’avoir fait l’album en disque double, un album par style. De toute façon, pour le premier disque c’est des faces déjà bien remplies. Le deuxième disque est de 15 minutes par face.

Et pour la qualité? C’est compressé et avec volume relativement faible. Il y a d’ailleurs une bonne quantité de bruit de fond. Mais l’album a bénéficié d’un traitement de faveur sur le vinyle, ça paraît. C’est un excellent matriçage pour vinyle, le son est parfois chaleureux, mais habituellement démesurément froid et précis, il n’y a pas d’artéfacts numériques apparents mais ça provient très clairement d’une source numérique. La sonorité respire quand même assez malgré la compression, c’est des choix artistiques rendu là. Et ce choix artistique transparaît totalement sur le deuxième disque avec une sonorité plus chaude et ronde par moments, chirurgicale pour d’autres (Mais pas aussi chirurgicale que sur numérique.)

Étais-ce nécessaire en vinyle? Non. Est-ce que c’est un bel album? Définitivement! Allons-nous le retrouver dans une boîte à 1$? Vraiment pas! Bel achat dont je suis fier.

On achète si on aime Avenged Sevenfold, Simple Plan, The Mars Volta, AFI, Manchester Orchestra.

Réédition 2016: R.L. Burnside – A Ass Pocket Of Whiskey

Du bon vieux gros delta blues sale, version électrique et sale.

Album: A Ass Pocket of Whiskey
Artiste: R.L. Burnside

V.O.: 1996, Matador & Fat Possum Records

En Test: 2016 Réédition 180g

Étiquette: Fat Possum Records
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Collaboration entre le Jon Spencer Blues Explosion et feu la légende R.L. Burnside, cet album est un album indie de chez Indie. Vous allez m’excuser l’expression, dans ce cas-ci, ça s’applique fort bien: Enregistré sur une gosse. Un après-midi, un studio, un groupe grunge-blues, un grand du Delta Blues. Aucune finition. C’est rough, c’est lourd, ça crie, les chansons démarrent et arrêtent sans préambule, c’est dur et ça sent le whisky jusque dans la pochette du disque (j’exagère mais on l’imagine bien).

C’est aussi un disque pour lequel R.L. Burnside sera connu. Il a surtout produit du delta blues régulier, mais cet album a fait un tabac chez les fanatiques de blues indépendants. Ça se danse, ça se rythme, ça fait plus penser à du Jim Zeller, du Steve Hill, que du delta blues.

Mais surtout, c’est sale. Très sale. Ce n’est pas un album qui est fait ni pensé pour la haute fidélité. De penser ça serait de lui faire honte. C’est surtout une session qui s’est passée dans le temps. Il y a de la basse, il y a de la force, il y a de la compression, il y a des sonorités sourdes, ça crie directement dans le micro, ça déchire le disque à la fin de la face, des chansons sont tronquées. Il n’y a rien du tout de subtil. En aucun lieu. Ne cherchez pas. Est-ce que ça sonne bien? Oh que oui! C’est un très bel album blues. Mais si vous cherchez à plaire à l’audiophile en vous, passez votre tour, vous devez chercher à plaire à votre bête interne, celle qui a calée son 26 onces le matin et est à la recherche de sa caisse de bière pour passer l’après-midi.

On retrouvera de nouveaux disques pour le RSD 2017 d’ailleurs, on les souhaite avec un peu plus de finition! Merci à Will pour la suggestion! J’ai beaucoup apprécié!

2005 à 2014: LCD Soundsystem

Groupe de New York, LCD Soundsystem a poussé le mouvement futurepop dans un trip rock fort bienvenu et ne se prenant pas au sérieux.

Deuxième groupe mythique couvert cette semaine, juste avant la folie du Record Store Day. Je vais être honnête, encore une fois, je me fais plaisir. Et ici, pour un beau mardi, pourquoi ne pas se taper quelques heures de musique incroyable, en très haute fidélité en plus! Alors on commence avec leur premier album.

Album: LCD Soundsystem
Artiste: LCD Soundsystem

V.O.: 2005 Vinyle, DFA

En Test: Réédition 2015 (approx) Vinyle

Étiquette: DFA
dfa 2138

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Probablement le plus connu des groupes underground, assez pour remplir le Madison Square Garden à multiples reprises mais assez inconnu pour que la majeure partie des gens ne les connaissent pas, LCD Soundsystem est un drôle d’amalgame de musiciens sous l’égide du chanteur principal, James Murphy. Co-propriétaire de l’étiquette DFA, a presque été écrivain pour la série Seinfeld, est la raison pour laquelle Death From Above a ajouté 1979 à la fin de leur nom (pour le différencier du nom de DJ de Murphy). Et  n’est pas sérieux pour deux sous dans sa musique. En plus d’ajouter de l’électro-rock alternatif dans leur description, je devrais ajouter cool comme style. Et définitivement déjanté (champ gauche) parce que ce n’est pas sérieux… avec leur premier succès de ce disque qui s’intitule Daft Punk is playing at my house… ça donne le ton.

Et leur premier album est un album mettant bien la table pour le reste de leur décennie. Ils ont bien eus quelques simples lors de leurs années précédentes, dont quelques succès, mais c’était surtout un projet pour sortir quelques chansons DJ et s’amuser. Là, c’est leur premier «vrai» disque. Un mélange de simplicité, de qualité et de stupidité assumée. Il existe d’ailleurs deux versions de leur album vinyle: une normale avec un seul disque et une version trop dispendieuse pour la vie pour DJ, album double sans compression. Un jour 😉

Malgré tout, cet album sonne extrêmement bien, malgré que ce soit un seul disque avec 20 quelques minutes par face. Je dirais que la majeure partie de l’album sonne bien, sauf lorsqu’ils s’emballent. Par exemple, la finale de l’album (Great Release) se termine en crescendo hautement limité. Mais c’est des exemples très peu fréquents. Le reste, l’album se défend fort bien.

Album: Sound Of Silver
Artiste: LCD Soundsystem

En Test: 2007 Vinyle

Étiquette: DFA
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Avec le succès de leur dernier disque dans la poche, avec un fort étrange disque (45:33 qui incidemment est une seule chanson durant presque 46 minutes) co-produit par Nike et iTunes pour les souliers avec capteurs Nike+, LCD Soundsystem avec leur chef d’œuvre à mon avis, Sound Of Silver. Album se distanciant un peu du Radiohead et du Beatles du premier disque, et s’en va plus vers un Violator de Depeche Mode. Pendant que certains groupes se rendent vers plus de guitare électrique, eux la gardent présente mais prennent encore plus le champ gauche et y vont avec du disco électro.

D’ailleurs, côté sonorité, ils ont décidé de faire l’album exclusivement en disque double. On ne se casse plus la tête, le disque est fait pour DJ, n’est plus compressé, a une sonorité pure, belle, sans aucun bruit de fond. Ils ont peut-être même exagéré un peu, le disque double est gravé beaucoup plus large que d’habitude, avec à peine un petit millimètre d’espace pour y déposer son aiguille. Ce n’est toutefois pas moi qui vais me plaindre. Il faut juste faire beaucoup plus attention lors du maniement du disque, les trace de doigts risquent fort de se retrouver sur du matériel musical même si on prend le disque par les bords.

Et le tout se termine avec…

Album: The Long Goodbye: LCD Soundsystem Live At Madison Square Garden
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2014 Vinyle

Étiquette: DFA
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Eux, ils ont fini ça en grand. Leur dernier spectacle officiel était à guichets fermés au Madison Square Garden dans un spectacle de plus de 3h sans pause avec plein d’invités spéciaux. Entre autres, juste comme ça, Arcade Fire et Daft Punk. À la place de ne jouer que quelques succès, ils ont joué tous leurs succès! Et comble de malheur pour nous (ahhh noooon!), ils ont mixé les disques de façon analogique et envoyé le résultat sur une bande magnétique 1/4 de pouces (aucune mention de la provenance de l’enregistrement – je vote pour du numérique). La version CD est d’ailleurs … la version CD? Quelle version CD? N’à pas! Mais il y a une version qu’on peut télécharger avec le coffret. Quand on parlait de côté champ gauche, ça c’est du champ gauche de chez champ gauche. D’ailleurs, fort de mon dernier Concept cinq minutes, je vais demander si LCD pouvait, ça serait vraiment cool, sortir leur spectacle sur rubans magnétiques 1/4″. Genre la version ultime pour fans finis.

Et la qualité y est. L’enregistrement est impeccable. La gravure est impeccable. Ça reste du live et ça reste un disque mixé à partir d’un unique spectacle. Mais ça paraît qu’ils désiraient faire l’ultime Au Revoir et y ont mis toute la gomme. Aucune note n’est réellement divergente dans le disque, ça reste un tout qui s’écoute parfaitement bien de A à Z. D’ailleurs, les disques sont agencés pour les gens ayant accès à deux tables tournantes, les faces étant en quinconce comme les anciens disques d’Opéra.

De dire que c’est un bon coffret serait ne pas lui faire justice. Le coffret est tout simplement excellent. Il n’est pas achetable mais il vaut son pesant d’or et même plus. C’est le genre de concert que j’aurais du me payer. Maintenant, il est trop tard!

… Trop tard? Comme tout bon projet, comme GYBE! d’hier, ils sont en pause présentement mais ça reste un projet d’une personne. Si James Murphy décide qu’il redémarre le groupe, il va le redémarrer. D’ailleurs, il y a eu quelques petites bribes de possibilités, avec une apparition en 2016 et un simple de Noël. Rien de bien concluant ceci dit. Mais ce n’est pas une mauvaise idée de toute façon, Murphy a beaucoup à explorer. On a à penser simplement à Reflektor d’Arcade Fire, dont il a assuré la production de plusieurs chansons. En d’autres mots, il est encore présent dans la scène.

On achète si on aime Arcade Fire, Braids, Future Islands, Hot Chip.

Réimpression 2015: Godspeed You Black Emperor! ‎– Slow Riot For New Zero Kanada E.P.

Disque «simple» de deux chansons, Slow Riot a quelque chose de spécial.

Album: Slow Riot For New Zero Kanada E.P.
Artiste: Godspeed You Black Emperor!

V.O.: 1999 Vinyle, Constellation

En Test: (2015?) Vinyle avec insert brun

Étiquette: Constellation
CST006

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GYBE! est un de ces groupes mythiques, tel qu’on les aime au Québec. Collectif plus ou moins stable de musiciens, groupe entrant et sortant en activité comme ils le désirent, groupe de musiciens ayant décidé de rester dans la scène musicale locale et d’investir dans les groupes prometteurs de Montréal. Connus pour leur intérêt avec l’étiquette Constellation, les salles d’enregistrement comme Hotel2Tango, les salles Casa Del Popolo et La Sala Rossa, c’est le genre de groupe qui fait rayonner le tout Montréal avec une attitude totalement bohème du f*ck it let’s do this.

Groupe politisé s’il en est un, on n’a qu’à prendre la face B de Slow Riot avec ses rubans anarchistes pour s’en convaincre. On pourrait aussi ajouter leur texte de remerciements au prix Polaris gagné en 2013, dans lequel ils mentionnent entre autres l’ironie de donner à des musiciens de carrière des péccadilles en pleine crise d’austérité. Ou leur arrestation par le FBI en pleine tournée. Bref: ils ont des opinions et n’ont pas peur de les exprimer.

Disque bien enregistré, comme d’habitude. Je ne devrais pas faire des critiques de GYBE!, après tout, leurs disques sont habituellement très bien enregistrés avec comme source des bandes magnétiques. Leurs vinyles ont tout le dynamisme nécessaire et ils n’en produisent des rééditions que lorsque c’est nécessaire. Bref: ça sonne comme une tonne de brique post-rock. La face A est 45 tours. La face B est 33 tours. Le disque est maximisé côté qualité et c’est tant mieux. Je vais déplorer toutefois la bonne quantité de bruit de fond du disque qui cache les passages plus doux. Je crois que leur disque mère commence à être un peu vieux près de 20 ans après sa première utilisation.

On achète si on aime A Silver Mt. Zion, Glenn Branca, Labradford, Shalabi Effect

2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville

Artiste Country canadienne méconnue, je vous présente ici son premier et son dernier vinyle.

Lindi Ortega roule sa bosse depuis une quinzaine d’années dans la musique country, roots et folk, et malgré son rare prix de l’artiste Roots de l’année au Canadian Country Music Association, des dizaines de nominations à tout ce qui se fait comme remises de prix l’ont laissée deuxième. D’ailleurs, ses albums sont toujours produits avec des budgets relativement menus, son unique excursion avec une grande étiquette s’est soldée par un unique simple, peu radiophonique. Ses chansons sont un peu l’équivalent du blues, des chansons sur des cœurs brisés, des déceptions amoureuses, des peines d’amour, ça ne passe juste pas comme chanson de l’été CKOI. Comme il est écrit dans l’insert de Little Red Boots: «I drank to drown my sorrows, but the damned things learned how to swim – Frida Kahlo». C’est aussi bien entendu définitivement indie malgré que Last Gang Records la suit depuis le début. Continue reading “2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville”

2013: Sunn O))) et Ulver – Terrestrials

Question quiz. Que se passe-t-il quand on additionne un groupe connu pour sa musique métal drone et un groupe connu pour son black metal folklorique norvégien? Un des meilleurs albums de musique abstraite orchestrale, voyons!

Album: Terrestrials
Artistes: Sunn O))) et Ulver

En Test: 2013 Vinyle blanc

Étiquette: Southern Lord
SUNN200

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C’est un bizarre album collaboratif qu’on a ici. Ça ressemble fort à du Sunn O))) dans le sens que c’est définitivement du drone, mais c’est aussi de l’expérimental tel que les derniers albums de Ulver nous ont préparé. Le tout avec des musiciens classiques pour agrémenter les chansons. C’est le genre de disque qui est autant un moment d’introspection et de recherche, d’étude sonore (avec le volume à faire déchausser ses fondations de maison), mais autant aussi un moment de découverte pour les gens ne aimant la musique contemporaine mais ne connaissant pas le drone, voire le métal.

Je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet, c’est un de mes albums préférés du genre. C’est une très belle étude et recherche, c’est simple, efficace, beau. Ça ne plaira pas aux grands fans finis d’aucun des deux groupes, les metalhead n’y trouveront pas leur compte, les droneheads non-plus (pas assez de basse) mais moi qui aime beaucoup de styles de musique, je suis au paradis.

Et côté sonorité, je vais être un peu triste de la quantité de bruit de fond de mon impression de disque, il y a un peu de popcorn aussi, ça n’aide pas. Mais une fois qu’on est partis dans leur univers, on s’en fout. On désire démarrer le disque avec le maximum d’intensité et juste se laisser transporter dans leur univers. On veut sentir les horns et violons dans la première pièce, on veut se laisser hanter par la note de violon grattée qui joue tout le long de la deuxième pièce, on veut se retrouver dans l’univers de la 3e pièce (face B). On met le tout au maximum et on en profite pour déchausser ses haut-parleurs. À part le bruit de fond omniprésent, je dirais que c’est bel et bien la version vinyle qu’on doit posséder, c’est elle qui nous donne des frissons. Un grand album méconnu.