Réédition 2015: Kruder & Dorfmeister – The K&D Sessions

Album de fou de 1988, réédité en cinq vinyles pour DJ et audiophiles en 2015. Si vous connaissez, vous allez dire: Han! Sh**! Je le veux! Appelez au magasin tout de suite pour vous en commander une copie! Si vous ne connaissez pas et que vous aimez le stoner électro, appelez en magasin tout de suite pour vous en commander une copie!

Album: The K&D Sessions
Artiste: Kruder & Dorfmeister

V.O.: 1988, édition 4 vinyles (4e disque mixé) et CD double (mixé)
Stud!o K7, G-Stone Recordings

En test: 2015, édition 5 vinyles (chansons individuelles)
Stud!o K7

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Bon, ça va faire le Record Store Day! Une petite pause le temps d’une de mes commandes spéciales.

Et avec ce disque, un exemple en photo. Je vous dis souvent «les enfaaants, nettoyez vos disques avant de les mettre sur votre platine. Même s’ils sont neufs!». Ce disque est un exemple de feu: lorsqu’ils terminent de faire la gravure du disque, ils coupent l’excédent du rebord. Ça produit de petits filaments qui viennent coller dans le sillon du disque et peut rester bloqué solidement. Je peux vous garantir qu’une aiguille ne survivra pas sans dommage à de tels morceaux. C’est un exemple flagrant mais rien n’empêche vos autres disques d’avoir droit à un tel amoncellement de débris, parfois sans que ce soit visible rapidement. Au bas mot, passez la brosse sur votre disque à multiple reprises. Au mieux, un bon vieux bain dans votre nettoyeur préféré. Mais faites attention!

De retour au disque. Je dirais que ce disque est potentiellement un des plus grands disques de stoner downtempo. C’est clairement dans les tops, que ce soit du dub électro, du downtempo, des albums de remix et DJ mixes, des albums d’ambiance, c’est un album parfaitement incroyable. Si vous ne connaissez pas, allez l’acheter (il n’est pas disponible en musique en continu sur Internet) en version mixée sur CD. Le premier CD est plus rythmé et possède une des meilleures chansons downtempo que je connaisse: leur version de Trans Fatty Acid par Lamb (Disque vinyle 1B). Le deuxième CD est beaucoup plus lent et introspectif.

Et pour cette version 2015, on a droit à une version en cinq disques à la place de quatre. Pour l’ancienne version, en fait, le quatrième disque était tout le deuxième CD mais sur un seul disque. Les trois autres disques avaient tout le matériel du 1er CD. Pour la nouvelle édition, c’est un peu plus équitable avec deux vinyles pour le 2e CD, sans mix entre les chansons.

Et côté qualité? Ils disent audiophile… je dirais que ce n’est pas audiophile hélas. C’est DJ mais pas audiophile. Deux problèmes: les disques sont enregistrés à volume très élevé, trop élevé. Mon aiguille est habituellement capable de tracker tout ce qui bouge, y compris les disques démesurément forts. Eh bien ce disque-là réussit à écrêter. J’opte pour que la gravure soit physiquement limitée par l’appareil de gravure en fait à cause qu’il y a trop de matériel par face pour conserver un tel haut niveau de volume. On le remarque très bien sur la première face du disque. Pour les DJ, c’est parfait, c’est incroyable et on ne remarquera pas le peu de distorsion. Pour les audiophiles, on va se poser la question à savoir où est le bobo. Aussi, j’opte pour qu’ils aient utilisé les mêmes fichiers source que la version 24 bits disponible sur les sites de téléchargement une année auparavant… qui d’ailleurs est aussi disponible au même prix en carte de téléchargement gratuite! Bin là!

Le deuxième problème est lié aux disques sales et problèmes clairs de production. Si vous nettoyez les disques dans un bon gros bain, il n’y aura pas trop de problèmes. Sinon, ça va jurer. Autres exemples, j’ai une bulle sur Trans Fatty Acid (B2) justement et il y a des marques de stress sur Useless (D1). Et cette dernière a d’ailleurs une basse phasée qui peut causer potentiellement des problèmes sur certaines aiguilles.

C’est peut-être ce qui explique le coût du coffret … moins de 100$ pour les cinq disques, épais, dans un coffret digne de l’œuvre avec téléchargement haute résolution en prime. Mais ça explique aussi pourquoi dans le fond, tous ces problèmes sont bien minimes. On s’en fout assez royalement des petits problèmes. La gravure est très belle, les disques sont excellents, la musique est excellente, il n’y a pas beaucoup de bruit de fond, ça joue fort, ça joue bien, on dit wow à chaque chanson, on redécouvre… et parfois on découvre des subtilités cachées comme la fin de Useless justement qui possède un petit deux minutes de plus qui est caché par le mix des CD. Et si vous vous dites oui mais il y a du popcorn de disque, il faut se poser la question si ce n’est pas dans leur matériel source. C’est un disque à avoir, à posséder et à chérir.

On achète si on aime Thievery Corporation, Tosca, Jazzanova, Nightmares on Wax, The Herbaliser.