Réédition RSD 1969/2017: Shocking Blue – At Home

She’s Got It, yeah baby en vinyle bleu!

Album: At Home
Artiste: Shocking Blue

V.O.: 1969 Vinyle en encart
Pink Elephant (Pays-Bas)
888.001

En Test: 2017 Vinyle bleu, étendu, en encart RSD
Reprise de la version 2010 vinyle 180g

Étiquette: Music On Vinyl, Red Bullet
MOVLP119, RB 33195

Shocking Blue est un groupe de La Haye qui a eu un certain succès avec la chanson Venus, reprise une quinzaine d’années plus tard par Bananarama. Dans les faits divers, la chanson Venus n’apparaît pas dans la version originale de l’album, mais bien dans les versions internationales de l’album. C’est d’ailleurs un méli-mélo de versions de cet album qui nous est présentée dans tous les pays, parfois avec, parfois sans Venus. Dans les autres chansons connues de cet album, on compte Long and Lonesome Road, reprise dans Je suis fatigué de Quest Pistols ainsi que des reprises de Nirvana et des échantillonnages par The Prodigy de Love Buzz. Bref : un groupe qui a composé des chansons qui ont fait le tour de la planète, mais un groupe musical qui n’a connu aucune notoriété réelle.

At Home est leur deuxième album, leur premier avec Mariska Veres au chant, celui qui a eu le plus de succès. Mais ça s’arrête un peu là pour le groupe. Et ce n’est pas par manque de qualité, les chansons proposées sont un rock psychédélique assumé, cernant parfaitement l’année du Flower Power, une excellente qualité d’interprétation. Même si on ne reconnaît réellement que Venus dans le lot, reste que le reste de l’album est très solide.

Et cette version… ultime? Il s’agit ici exactement de la même mouture que la version 2010, provenant de la numérisation des bandes maîtresses. On y retrouve les mêmes défauts numériques, y compris un saut numérique à la fin le la deuxième piste, des blancs numériques entre chaque piste. Et à vouloir ajouter du matériel, Music On Vinyl a mis aux alentours de 25 minutes de musique sur la première face, et une vingtaine sur la deuxième, le tout avec le volume maximisé, alors la première face est plus faible qualitativement parlant (et en volume) que la deuxième. La chanson Venus étant la chanson connue du lot, d’une autre session, elle eut droit à un traitement légèrement différent. Elle détonne donc un peu. Autant la qualité du produit est habituellement excellente, autant ça sonne faible, friable, criard, surtout la cithare, surtout dans The Butterfly And I. On n’a pas réellement d’âme sur la version, ce qui est dommage. Très dommage.

On achète si on aime Jefferson Airplane, The Animals, The Mamas And The Papas.

 

 

Réédition RSD2017: Marcy Playground – Marcy Playground

20 anniversaire de Sex and Candy!

Album : Marcy Playground
Artiste : Marcy Playground

V.O. : 1997 CD, Capitol Records
CDP 7243 8 53569 2 6

En Test : 2017 Vinyle édition limitée RSD avec 7 po

Étiquette : Slow Down Sounds
SDS-1501 et SDS-45-1501

Marcy Playground est le groupe d’une chanson, d’un disque. Leur premier disque éponyme a connu un énorme succès, malgré son style totalement alternate rock. Les disques subséquents, même s’ils sont tout aussi bons, n’ont jamais percé les tops à travers le monde. La chanson connue est Sex and Candy. N’empêche qu’ils roulent leur bosse depuis ce premier disque et les admirateurs de Marcy Playground les suivent constamment.

Et ce disque est le genre qu’il fallait acheter au moment où il sortait ! Aujourd’hui, il exige de sortir une centaine de dollars de ses poches afin d’en avoir une version correcte. C’est le genre de disque que les gens détestant le Record Store Day se mordent les doigts de ne pas avoir ramassé. C’est une sortie de la part d’Universal qui est fort honnête, avec un 45 tours ajoutant deux chansons qui n’ont jamais été données dans un album individuel, seulement sur leur compilation de 2012.

Et la qualité ? Ils ne se gênent pas d’indiquer sur la pochette plastique du disque qu’ils ont pris la bande maîtresse afin d’en produire une version impeccable. Ils parlent aussi de l’ingénieur ayant fait le remaster : Kevin Gray. Ils ont mis le disque dans une pochette plastique séparée de la pochette papier avec les paroles, simplement afin de s’assurer que la qualité y soit. En grattant plus, on peut comprendre qu’un ruban de 1630, c’est un ruban numérique fonctionnant à la même fréquence qu’un CD! On peut savoir que la version ne sera probablement pas mieux qu’un CD. Et le petit 45 tours a deux chansons acoustiques qui n’ont pas été des succès, le tout pour un groupe de One Hit Wonder… Alors, ne vous attendez pas à beaucoup! … et pourtant! Le disque vinyle est impeccable, il sonne comme une tonne de briques, il possède de la profondeur, de la beauté, on entend tous les petits détails, de l’écho de la voix sur la première piste aux transitoires des rythmes. Superbe superbe travail sur un excellent disque! Et le 7 pouces suit la lignée, avec une qualité intimiste sur Hallelujah de Cohen, une superbe force de voix et de qualité sur la guitare. Un tout petit peu de compression à certains moments, mais ça ne gêne aucunement l’écoute.

Si vous tombez dessus, sautez dessus et achetez-le!

On achète si on aime Everclear, Eels, Gin Blossoms, Collective Soul.

Réédition RSD2017 / 1977: Neil Young – Decade

Deuxième légende vivante cette semaine! La première compilation de Neil Young est enfin de retour sur le marché 40 ans après sa sortie!

Album : Decade
Artiste : Neil Young

V.O. : 1976/1977 Vinyles triples en encart
Reprise Records 3RS 2257

En Test : 2017 Vinyles triples en encart (RSD)

Étiquette : Reprise Records
558030-1

Acheter le CD double (2003) chez Fréquences.

En mention spéciale, Reprise Records est supposé sortir de nouveau le disque ce mois-ci sur CD et vinyle, ils nous ont fait une surprise avec une sortie devancée limitée pour le RSD, mais nul besoin de rechercher cette version, attendez simplement la prochaine!

Decade, c’est une compilation célébrant les dix premières années de carrière de Neil Young. Malgré sa quantité de succès, il n’avait jamais fait de compilation auparavant alors les admirateurs ont étés heureux de retrouver finalement tous ses succès sur un seul disque triple. Grosso modo, la première face est surtout consacrée à Buffalo Springfield, son premier groupe. La première face du deuxième disque est surtout pour Neil Young & Crazy Horse et on a aussi droit à deux succès de Crosby, Stills, Nash & Young. Tout le reste est surtout Neil Young dans sa carrière solo, parfois en direct, surtout en studio.

Si vous aimez le folk et que vous ne connaissez pas Neil Young, c’est un guitariste hors pair, c’est un compositeur d’exception, il a touché autant le folk, l’américana, le country, le rock, les styles plus violents, le r&b. On reconnait les influences autochtones (écoutez la superbe compilation Native North America de Light In The Attic [achetez le coffret vinyle chez Fréquences] pour vous en convaincre) et le côté country pur, qui est reflété sur la vie moderne. Depuis bien des années, Young habite sur un ranch en Californie avec sa femme et se bat pour les droits des fermiers.

Et comme réédition? Ce n’est pas trop tôt! Il y a peu ou prou de nouvelles éditions. Elle est brouillonne comme la première version, inégale en qualité entre les différentes chansons. Mais elle reflète très précisément la version d’origine, avec des chansons inédites, ses grands succès, la sonorité parfois 70s, parfois mal enregistrée, parfois bien enregistrée. C’est de très bonne guerre et il n’y a aucune réinvention ici : la version telle que présentée est identique à la version des années 70, seulement avec une réduction de bruit de fond. La basse est toujours omniprésente lorsqu’elle est supposée l’être, aucun rematriçage n’a été effectué. C’est la bonne vieille version, juste avec beaucoup moins de bruit de fond accumulé par les années sur les tablettes.

Neil Young est surtout connu pour sa passion de la très haute fidélité. Je dirais qu’il aurait pu faire légèrement mieux dans cette version et régler quelques problèmes du disque, mais je respecte totalement son choix d’avoir conservé le disque à peu de choses identique. Qui sait, peut-être que la future version qui va sortir bientôt va avoir droit à un remastering plus prononcé et que le but de la version RSD était de sortir une version aussi près de l’original possible. Si c’est le cas, chapeau, mais j’ai des doutes qu’on va avoir exactement la même chose.

Réédition RSD2017 / 1995: Luna – Penthouse

La bombe indie smooth rock reçoit un traitement de luxe pour le Record Store Day.

Album : Penthouse
Artiste : Luna

V.O: 1995 Vinyle simple, Beggars Banquet, BBQLP 178

En Test : 2017 Vinyles doubles pour RSD

Étiquette : Elektra, Rhino Records
R1 558604

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Une des raisons pour lesquelles j’aime la musique est qu’il y a une quantité ridicule d’univers différents et fascinants qui méritent amplement d’être découverts. Tant que personne ne vous parle d’un groupe, ce groupe risque de rester totalement hors de votre collimateur. Hélas, ce n’est pas les services d’écoute en continu qui vont vous aider à ce sujet, les étiquettes et distributeurs préférant s’assurer que leurs poulains se retrouvent en premier dans les recherches. Et c’est tout aussi vrai pour les vieux disques d’il y a 20 ans qui sont ressortis des boules à mites, quand le groupe est dissous depuis longtemps. Luna fait partie de ces groupes mythiques qui sont méconnus. Leur disque Penthouse est le 99e des 100 meilleurs disques des années 90 selon le magazine Rolling Stones. Ce disque en version originale ne s’achète qu’à des prix de trois chiffres. Et leur coffret de rééditions sorti il y a deux ans (à 105 exemplaires!!!) s’écoule dans les trois chiffres très avancés. Mais personne ne les connaît!

Et que dire du disque? Il est surtout composé de ballades avec un fort accent sur les guitares électriques. C’est un groupe purement rock, mais qui ne peut être classé dans les groupes soft rock réellement. C’est presque hard, mais très doux et planant, c’est des ballades. D’aucuns vont appeler ça du dreamy rock, moi je vais dire que c’est du indie. Le disque contient son lot de chansons ressemblant à du Sheryl Crow, d’autres un peu plus près des Velvet Underground (auquel ils ont fait la première partie à quelques reprises).

Le contenu? Le premier disque est une version intégrale de l’album original. Le deuxième disque est composé de matériel supplémentaire et de versions remixées des chansons. Pour le prix, c’est un très bel album en encart.

Et côté sonorité? C’est un superbe projet, belle réédition, beau remastering de l’album. Très très peu de bruit de fond, très peu de popcorn. L’album ne sonne pas du tout numérique et possède toute cette chaleur qu’on désire qui puisse être donnée à un vinyle rock. Le côté grinçant des guitares, le côté enveloppant de la basse, et un rythme fort effacé propre au style de Luna, tout y est. Pour être honnête, c’est aussi une des rares occasions qu’on peut avoir d’acheter le disque en bas de 50 $ (au moment de l’écriture de l’article) alors même si la qualité n’avait été qu’adéquate, ça aurait quand même valu la peine! Une chance pour nous, le disque possède une sonorité absolument superbe.

On achète si on aime Yo La Tengo, Galaxie 500, Mazzy Star.

RSD2017: Mad Professor meets Jah9 – In The Midst Of The Storm

C’est le temps de sortir ses dreads, Mad Professor est de retour avec son dub unique pour le RSD 2017!

Artiste: Mad Professor meets Jah9
Album: In The Midst Of The Storm

En Test: 2017 Vinyle RSD translucide et bleu

Étiquette: VP Records
VP2639

Ça fait 35 ans que le guyanais Mad Professor nous fait fumer du patchouli en quantité industrielle, et du vraiment bon stock. Il a collaboré avec les plus grands et continue de faire de la qualité ridicule de dub, moderne depuis 35 ans. Rien de old school avec le professeur fou, c’est toujours une sonorité de dub qui semble être composée hier.

J’ai connu Mad Professor avec son album sur lequel il a remixé l’album Protection de Massive Attack au complet, afin de faire l’incroyable No Protection. Tellement un bon album que je ne connaissais pas Massive Attack et je croyais que c’était l’album d’origine quand on me l’a présenté il y a 20 ans. Je suis resté bête quand j’ai découvert la version originale, une bombe faite par un groupe incroyable… mais encore aujourd’hui, pour moi, Protection, c’est la version de Mad Professor qui prime! Alors quand j’ai su que Jah9 passait dans le tordeur du professeur, c’est un des rares disques sur lesquels j’ai sauté dessus et souhaitais ardemment que personne ne le prenne avant moi au Record Store Day.

Côté sonorité, je ne suis pas déçu. C’est du gros dub sale et violent, avec le voix sublime de la jamaïcaine Jah9. le disque est très silencieux, il possède amplement de basse, ça groove, c’est chaud, c’est aucunement timide, c’est toute la couleur qu’on peut imaginer de tels monstres de la musique. Le disque est très bien imprimé, il faut dire que c’est un VP Records, spécialisé dans le reggae, les dubs et ayant produit le disque précédent de Jah9; ça aurait été étonnant qu’ils ne connaissent pas leur matériel. Ma déception est sur les coupures arbitraires des chansons du dub. Je sais jesaisjesaisjesais il y a une école qui fait débuter les dubs rapidement et les termine lorsque tout est dit. Mais je n’aime pas les fondus en sortie quand je sens que l’artiste peut débuter à broder. J’aurais aimé que chacune des chansons dure une face de disque et que Mad Professor ait eu le temps de broder chacune d’entre elles, quitte à les mixer ensemble. C’est mon côté fan de jazz modal qui parle ici qui aime les développements longs et passionnés, les soirées avec un DJ qui réussit à nous en faire voir de toutes les couleurs. J’assume d’ailleurs que ce disque va faire l’apanage de bien des soirées dub!

Réédition RSD2017: The Allen Toussaint Collection

Un petit disque en retard pour la folie du RSD. Est-ce que ça valait la peine d’attendre?

Album: The Allen Toussaint Collection
Artiste: Allen Toussaint

V.O.: 1991 CD
Reprise Records, Nonesuch, 926549-2

En test: 2017 Vinyle double (3 faces), Record Store Day

Étiquette: Reprise Records, Nonesuch
26549-1

Ce disque n’était disponible qu’en édition limitée au Record Store Day, hélas Fréquences n’en a pas eu des tonnes de copies, et les a reçues en retard. Sautez dessus en vente en-ligne avant qu’il ne soit plus achetable… ou demandez à votre disquaire directement leur opinion sur le sujet.

Si on parle de soul pop, on parle de feu cet artiste incroyable de la Nouvelle-Orélans. Ce n’est pas qu’un artiste, c’est l’artiste soul. Panthéon du Rock & Roll, panthéon des auteurs, carrière à succès habituellement en arrière-plan et en composition avec les plus grands musiciens, carrière à succès avec ses propres disques. C’est un peu le Burt Bacharach du soul américain. Après une longue carrière dans le monde de la musique, il est décédé fin 2015 lors d’une tournée mondiale.

Malgré ses succès, une belle voix, des talents indéniables d’auteur-compositeur-interprète, malgré qu’il ait été producteur des plus grands et de leurs succès, il reste relativement méconnu. En fait, il faut avoir eu une introduction sur Allen Toussaint avant soudainement de se rendre comme à côté de quoi on est passés. Mon introduction a été faite il y a deux ans, en écoutant une compilation et en me posant la question qui chantait une pièce de musique vraiment excellente. Je crois que j’ai passé une semaine au travail à écouter tout ce qui bouge de lui sur Internet. Quand j’ai su qu’il y avait une compilation de ses œuvres qui sortait au RSD, j’ai eu à sauter dessus à pieds joints avec un ooooh maille god!

Et ce disque, contenant ses plus grands succès, est parfaitement enregistré. À la place de tenter de tout entrer un CD surplein sur un seul vinyle, Nonesuch a préféré le séparer en trois faces parfaitement matricées. Une des façons que je peux déterminer que les disques proviennent de bandes magnétiques est la façon que les pistes sont enregistrées sur le disque. On remarquera que les pistes sont très petites sur le disque, malgré son plein volume et leur qualité. Les bandes magnétiques ont en effet le bon goût de reproduire la gamme de fréquences sur lesquelles les disques vinyles sont parfaitement confortables à graver. Le disque peut donc sonner fort aérien, comme une tonne de briques, avoir toute l’émotion de la voix, des cuivres à couper le souffle, des pianos francs, des guitares avec une attaque nette et franches, mais rester campé dans un petit espace sur le disque, merci à la bande maîtresse magnétique. Ce n’est bien entendu pas toujours vrai, mais c’est un très bon indice quand même.

Avec bien évidemment le bruit de fond de ce dernier. Certaines pièces, et le CD d’origine s’en excuse, proviennent de vieilles bandes où le bruit de fond est omniprésent. La première pièce par exemple a beaucoup de bruit de fond, mais c’est évident que ça provient de la source. Pour le reste, le vinyle est très propre, très beau, la gravure de la 4e face est vraiment bien aussi, le disque est simplement in-cro-yable. Une des perles du RSD2017 à mon avis.

On achète si on aime Curtis Mayfield, The Neville Brothers, Eddie Bo, Tina Turner, The Staple Signers, Wilson Pickett, Rufus Thomas, Bill Withers.

RSD2017: Jarvis Cocker, Chilly Gonzales – Room 29

Musique classique sur piano et voix presque parlée à propos d’un piano dans une chambre d’hôtel.

Album: Room 29
Artistes: Jarvis Cocker et Chilly Gonzales

En Test: 2017 Vinyle RSD

Étiquette: Deutsche Grammophon
0028947972822

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À Hollywood, il y a un hôtel. Le Chateau Marmont. Dans cet hôtel, il y a une chambre. La chambre 29. Dans cette chambre, il y a un piano. Depuis son inauguration en 1929, cette chambre a vue plein de joies, de drames, de célébrités. En fait, cette chambre a été filmée, enregistrée, photographiée, habitée, des livres ont étés écrits sur cette chambre.

Jarvis Cocker, britannique, connu pour le groupe Spinal Tap et Pulp, nous prête ses paroles et sa voix sur ce projet. Chilly Gonzales, montréalais, compositeur connu pour ses trames sonores de films, nous prête sa musique et ses talents de pianiste. Le tout avec une simplicité désarmante, piano et voix en duo, avec quelques extraits de films, quelques extraits orchestraux, parfois quelques effets spéciaux. Le tout en parfaite simplicité et sobriété. Rien de spécial, pas d’emportements, pas de grands mouvements lyriques, pas de pièces dignes d’un mæstro à jouer avec huit mains. Un piano. Une voix. Des histoires.

Et un vinyle signé Deutsche Grammophon. Et une grosse déception. Tout d’abord, il s’agit d’un piano, mais pas de ce piano. Il s’agit de pièces de musique intimistes, avec très peu de compression, mais lorsqu’elle est présente, elle est d’une autre ère, il s’agit d’une compression appliquée à la piste entière alors lorsque la voix nous donne un Pop, parfois, toute la musique descend pour une fraction de seconde. Il s’agit d’un disque noir alors que le disque était prévu être en couleur (je m’en fous un peu ceci dit). Il s’agit d’une édition dont le disque vinyle n’est pas du tout limité mais a été vendu à prix exclusif (plus de 60$ pour un disque simple quand la version identique musicalement mais sans le livret de 32 pages est presque moitié prix). Et le disque n’est pas propre, il a une légère quantité de bruit de fond (surtout en face A), tout de même.

Ceci dit, le disque reste superbement enregistré, superbement réalisé, les pièces musicales sont incroyables, la spatialité de l’enregistrement est fantastique, les compositions frappent dans le mille et le côté numérique de l’album n’est pas vraiment présent lors des passages voix-piano. En d’autres mots, je suis déçu pour les superbes auteurs compositeurs interprètes sur cet incroyable projet, c’est juste trop beau. Dommage que Universal ait succombé à l’appât du gain court-terme pour le RSD et l’ait gâché sur ce disque vinyle.

Réédition RSD2017: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Polydor a ressorti pour le RSD2017 une copie de l’album double Quadrophenia, produit par The Who en 1979.

Album: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Artistes Variés mais produit par The Who

V.O.: 1979 Vinyle double
Polydor ‎– 2625 037

V.O. album de The Who: 1979 Vinyle double
Track Record ‎– 2657 013

En Test: 2017 Vinyle double vert

Étiquette: Polydor, Universal Music Company
5732868

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Acheter l’album de The Who en vinyle double chez Fréquences

Poursuite de l’invasion britannique avec un des grands groupes Mod des années ’70. Deuxième opéra rock de The Who, Quadrophenia est un des derniers grands albums concepts de The Who. Mais attention, il y a deux versions de l’album. La première est la version de l’opéra rock de The Who, mis en pièce théâtrale. La deuxième est trame sonore du film produit cette même année (cette version en critique).

Les puristes n’aimeront pas cette version. La trame sonore n’est pas la version de The Who telle que composée par Pete Townshend. Le deuxième disque a beaucoup de collaborations qui mènent l’album dans tous les sens. The Who est plus rock classique voire hard rock. Les ajouts sont dans tous les sens, y compris Green Onions de Booker T. pour ne nommer que celui-ci. En tant que trame sonore, ça reste une très bonne trame sonore. En tant que personne appréciant The Who, je dirais que j’aurais préféré l’original.

Mais ça reste un très bon disque. Et côté qualité? Évidemment c’est une réédition de qualité exemplaire. Jon Astley avait déjà rematricé l’album de The Who, alors c’est de bonne guerre qu’il s’occupe de l’album du film. Côté sonorité, c’est un peu un mélange, d’un bord, l’album de The Who est impeccable. De l’autre, le matériel des autres artistes est un peu mêlé côté qualité, ce qui est tout à fait normal pour une compilation. Le travail effectué est quand même excellent. Le côté numérique ne s’entend pas du tout à part pour une certaine qualité sibilante à certaines pièces et le côté plus approximatif propre à une compilo, ça s’écoute parfaitement bien. Le matriçage vinyle ne rougit d’aucune version, nouvelle ou ancienne.

On achète si on aime The Kinks, Cream, The Byrds, Derek and The Dominos, The Moody Blues.

Réédition RSD2017: Miley Cyrus – Bangerz

Deuxième album post-Hannah, premier album où la star se concentre exclusivement sur la musique et non sur sa carrière d’actrice. Réimpression Record Store Day en rose.

Album: Bangerz
Artiste: Miley Cyrus

V.O.: 2013 Vinyle Picture Disc double
RCA 88883-79261-1

En Test: 2017 Vinyle double rose #01513

Étiquette: RCA, Sony Music Entertainment
88883-74525-1

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Si vous recherchez les deux Nº1 de Miley, c’est sur cet album. RCA a fait un bon travail avec elle! C’est aussi cet album qui a définitivement arraché l’idée de Hannah Montana, avec des performances vidéos et des spectacles que d’aucuns ont dits vulgaires. N’empêche qu’elle s’est fait connaître comme réelle artiste à partir de cet album.

Et la vieille version d’origine, la version deux vinyles Picture Disc 2013? Je m’excuse, je n’ai pas 300$ à dépenser pour un picture disc, quoique j’ai entendu parler que la gravure était impeccable et que ça valait la peine pour un picture disc. J’ai un doute… mais je n’irai hélas pas vérifier. Si vous en avez une copie, je serais curieux de l’écouter avec vous chez moi pour voir la différence. Et pour ça, une version (encore) à moins de 100$ (faites vite), c’est du vol!

Ok et cette version? Très silencieuse, très bonne qualité, bonne gravure, bonne sonorité. La voix est belle, les instrumentations sont belles et précises. Le matriçage vinyle a été soit-disant effectué par un des grands, Dave Kutch, propriétaire de The Mastering Palace et il est vraiment excellent. Par contre, je dis soit-disant, parce que j’ai l’impression qu’il a réalisé le matriçage initial pour CD et que c’est cette version qui a été utilisée pour le vinyle. Reste que le disque est plus profond, plus dynamique et plus détaillé que la version CD. Je vais donc voter pour un matriçage Kutch, une post-production CD plus compressée; ensuite, un master 96/24 sans compression de post-production, qui a été utilisé pour produire les vinyles.

On peut le remarquer avec son succès Wrecking Ball (1B2), qui compresse solidement lors des refrains, mais beaucoup moins violemment que sur le CD. On le remarque aussi avec le niveau de profondeur beaucoup plus constant sur #GetItRight (1B4). Surtout, l’album ne me donne pas mal à la tête de compression comme le CD.

Bref, Miley sait bien traiter ses fans. Un Picture Disc qui sonne bien (quuuouah?), un disque rose double pour le RSD, des productions de qualité. Peu de disques mais des disques forts et une belle carrière pour elle qui a su sortir des albums pour ceux qui l’aiment.

Réédition RSD2017: Lhasa – La Llorona

20 ans après la sortie de ce premier album choc de la part de Lhasa de Sela, Audiogram nous le ressort en vinyle édition limitée pour le RSD.

Album: La Llorona
Artiste: Lhasa

V.O.: 1997 CD; Tôt ou Tard / Audiogram

En Test: 2017 Vinyle #250

Étiquette: Audiogram
88985418291

Achetez la version CD chez Fréquences. Bonne chance pour le vinyle!

Avant le RSD, beaucoup de gens disaient qu’ils boycottaient ce dernier parce qu’ils n’allaient y retrouver que des versions mercantiles, des trucs bizarres et louches, des face B qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Et l’album La Llorona sort justement pour le Record Store Day, version extrêmement limitée, 500 copies pour un album séminal, le premier opus d’une grande montréalaise d’adoption, happée par un cancer du sein à l’aube de 2010. Depuis, c’est l’opposé, pourquoi avoir fait des versions en édition limitée d’un tel disque, on ne peut le retrouver qu’à des prix ridicules sur Discogs, c’est de la m…, c’est horrible, quelle honte. Mon avis tout personnel est que c’est justement le but du Record Store Day. C’est d’offrir de très grandes œuvres en édition limitée afin de remercier autant les magasins que les clients d’un magasin de se déplacer. Le but, c’est de récompenser les acheteurs du premier rang en leur offrant quelque chose d’unique et de spécial. Et si vous désirez ne pas vous déplacer cette journée-là, ou si vous n’êtes pas chanceux, vous risquez d’avoir à payer 100$ sur Discogs. Justement, le prix descend constamment sur Discogs jusqu’à ce qu’une personne folle ne l’achète. Passant de 250$ (sérieusement?!) à 100$, personne n’a encore mordu à l’hameçon. Et peut-être que Audiogram, fort de ce succès, va sortir une version qui n’est pas limitée éventuellement. Qui sait. Ce que je sais, c’est que je n’irai pas pleurer sur les pots cassés par rapport au RSD ou aux malchanceux qui n’ont pu se le procurer. Il y en avait beaucoup de copies de ce disque le matin du RSD. Elles se sont envolées comme des petits pains chauds. Voilà. Merci à Audiogram de penser à nous, merci aux disquaires de tenir le fort, merci aux clients de se déplacer afin d’obtenir des disques d’exception. Merci au RSD de permettre une telle vitrine.

Bon, assez de politique! Ce disque, il est comment! Et cékiça Lhasa? Lhasa de Sela est une montréalaise d’adoption qui chantait en espagnol, en français et en anglais (sa langue maternelle). Représentant parfaitement le multilinguisme montréalais, représentant une vision folk très intime et très passionnée, elle a conquis le cœur de la planète avec des ventes de plus de 500K d’exemplaires de son premier album, La Llorona (la pleureuse).

Hélas, Lhasa est décédée le 1er janvier 2010 des suites d’une longue bataille avec le cancer du sein. Elle a tellement marquée au fer rouge son Mile-End d’adoption que les citoyens ont fait pression afin que la ville renomme le parc Clark où elle se rendait fréquemment, vœu qui s’est exhaussé en 2014.

Le parc Lhasa-De Sela à Montréal. Photo : Radio-Canada/Nadine Viel

Et ce premier disque, en première version vinyle limitée… Il est bruyant, ma copie a une petite ligne de poussière sur toute la longueur. C’est le seul défaut que je puisse y trouver. C’est un excellent album, bien réalisé, bien enregistré et bien reproduit ici. Beaucoup de soin afin de rendre respect à cette œuvre incroyable.

On achète si on aime Cesária Évora, Souad Massi, Mercedes Sosa,