Remaster 2014/1990: Depeche Mode – Violator

Depeche Mode, réédité

Album : Violator
Artiste : Depeche Mode

V.O. : 1990 Vinyle
Mute STUMM 64

En Test : 2014 Vinyle en encart 180g

Étiquette : Rhino Records, Reprise Records, Sire, Mute
WBA1-233980

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Durant mon enfance, j’écoutais surtout du classique. Jusqu’à 14-15 ans, il y avait le 100.7 FM et beaucoup de disques de classique… Oh et du disco et pop-rock du temps de mes parents, ainsi qu’un peu de musique actuelle – merci Myra Cree, d’avoir bercé mes nuits à écouter de la musique avec « l’Embarquement pour si tard » – le reste ne m’intéressait pas trop. Ceci est le disque qui m’a fait découvrir qu’il existait autre chose! C’est celui qui a fait le lien entre le pop 70’s, la musique électronique et actuelle et les courants modernes. C’est le disque qui m’a fait découvrir que les jeunes de mon âge dansaient sur de la musique qui découlait de Pierre Henry et du rare Kraftwerk fin-70 que j’entendais parfois à 2 h. C’est le chaînon manquant dans ma conception musicale. Si ça s’usait, j’aurais usé à la corde mon CD de ce disque!

En lisant l’histoire du disque, c’est normal ! Flood a travaillé avec le groupe, bien entendu, mais surtout le montage final du disque a été produit par François Kevorkian qui avait collaboré avec Kraftwerk pour Electric Café quelques années auparavant. Il a non seulement fait le matriçage et le montage des pièces et de l’album, mais il a pris un rôle actif en proposant suggestions et idées, donnant une couleur sortant des sentiers battus de Depeche Mode, qui avait des compositions de danse plus touffues et électro.

Et pour cette version ? On a droit à une version légèrement retravaillée du matériel d’origine, avec Mike Marsh aux commandes de la gravure. Une déférence maladive a été appliquée au matériel. C’est exactement comme ma version CD d’origine, je retrouve mes vieilles godasses, rien d’enlevé, juste du bonbon. Des petites différences d’égalisation ça et là, on sent parfois le compresseur se faire légèrement aller (exemple minime, à la fin de Enjoy The Silence, juste avant le fondu vers le silence, les instruments réagissent à une maximisation intempestive), mais c’est si peu. La voix est un peu réduite à certains moments. En écoute comparative, le vinyle gagne partout (sauf pour le popcorn). Au prix où est cette réédition, il n’y a pas de raison de ne pas l’acheter!

Ah si, il y a quelques raisons — selon ma recherche après l’écriture, il semble que certains disques soient décentrés et que d’autres aient un problème de qualité — peut-être que Rhino a réglé le problème sur les copies plus récentes ou peut-être que j’ai été simplement chanceux, mon disque est superbe.

On achète si on aime Erasure, Pet Shop Boys, New Order, Ultravox.

1975: Lancaster/Lumley: Pierre et le Loup (V.F.)

Classique prog rock méconnu

Album : Pierre et le Loup

En Test : 1975 Vinyle, version française

Étiquette : RSO
RSO 2479 168

Pour la petite histoire, j’étais chez Fréquences à faire mon pèlerinage hebdomadaire, à chercher la perle rare dans les étals, quand je remarquai un disque qui n’était pas à sa place dans la section Genesis. Vous avouerez que Pierre et le Loup et Genesis, ce n’est pas exactement la même chose. Je demandai à Will et il me dit « ah! non, tu as raison, mais les gens qui cherchent ce disque vont voir dans Genesis parce que Phil Collins y joue alors on le met là. » Ça veut dire qu’il se vend fréquemment? La réponse est oui, c’est un très gros vendeur dans les disques usagés. Alors comme je ne connaissais pas cette version, je l’ajoutai dans mon panier. On en apprend tous les jours!

Et pour l’histoire de ce disque, Jack Lancaster et Robin Lumley ont eu un petit groupe de musique, The Soul Searchers (1972-1974 approx). En 1975, au sommet de la folie rock progressif en Grande-Bretagne, ils sortirent cet album avec tous les grands du moment.

  • Pierre : Manfred Mann
  • l’Oiseau : Gary Brooker (Procol Harum)
  • le Canard : Chris Spedding (Musicien de studio); Gary Moore (Colosseum II, Thin Lizzy)
  • le Chat : Stéphane Grappelli
  • le Loup : Brian Eno (Roxy Music)
  • l’Étang : Keith Tippett (King Crimson; oui j’avoue que j’aimerais pouvoir dire à mes enfants que moi j’ai joué le rôle d’un étang dans un disque de rock)
  • le Grand-Père : Jack Lancaster
  • les Chasseurs : Jon Hiseman (Colosseum); Bill Bruford (Yes); Cozy Powell (Rainbow); Phil Collins (Genesis); Alvin Lee (Ten Years After); Robin Lumley; Julie Tippett (Chanteuse à succès); The English Chorale

La version que je possède est la version en français, dont Pierre Clementi se charge des courtes narrations.

Et comment ça sonne ? C’est un disque de studio, inégal de par sa nature, mais avec une sonorité du tonnerre. J’allais écrire qu’ » on aurait dit que c’est un des grands disques de rock progressif du temps », mais c’est un des grands disques de rock progressif du temps! Bref : c’est réussi! Reste que c’est un vieux disque de production de masse, alors on ne peut s’attendre à des miracles non plus, il va y avoir un peu de bruit de fond, un peu de popcorn. Ça fait partie du lot.

Et pour la fin des histoires de loup, il existe aussi une version avec une narration en allemand… je suis certain que les deux versions françaises et allemandes n’auront jamais leur place sur Spotify!

Ed Sheeran: Albums récents (et moins récents)

Rétrospective vinyle Ed Sheeran

Ed Sheeran est un chanteur pop avec une touche hip-hop qui a atteint son quart de siècle d’existence tout récemment. Aimé par certains, détesté par d’autres, il fait dans la pop accompagné de sa guitare. À cause de sa verve et de son élocution, son inspiration pousse clairement dans le hip-hop aussi. Mais malgré son jeune âge, il ça fait plus d’une douzaine d’années qu’il produit des disques! En 2005, il sortit son premier disque… il est officiellement sur Discogs! Mais il est bien écrit dans les notes qu’il n’en existe que 21 copies, dont 19 appartenant à Ed Sheeran lui-même (et 11 personnes disant qu’ils ont ce disque! Rions un peu!), et il tient absolument à ce que personne d’autre n’ait ce disque!

De toute façon, ses premiers disques ont peu d’intérêt musical. Assez pour voir le potentiel, mais pas assez pour valoir réellement la peine. Démos, essais… et en 2009, à l’âge vénérable de 18 ans, Ed Sheeran commence à avoir du succès, malgré qu’il produise lui-même tous ses CD.

Album : You Need Me EP
Artiste : Ed Sheeran

V.O. : 2009 CD
Sheeran Lock

En Test : 2016 Vinyle

Étiquette : Asylum Records
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Et c’est avec une chanson comme You Need Me, I Don’t Need You que Sheeran a commencé à faire parler de lui. La chanson, critique des gens qui ont commencé à l’approcher afin d’offrir leurs services à la personne qui commençait à être connue, a très bien résonné avec le public, ainsi que les quatre autres chansons acoustiques de l’album.

C’est d’ailleurs dans un environnement en direct que ce mini-album a été enregistré, en duo guitare et voix, d’une façon fort intimiste. Aucun artifice, aucune coupure apparente. Juste la musique et la voix.

Pour la qualité, Asylum a compris que Sheeran préfère avoir des produits de haute qualité. L’album est en 33 tours (bouh!), mais possède une belle présence. C’est un très bel album studio. Ça sent le studio à plein nez, ça sent les techniques modernes, il y a une touche d’emphase des hautes et une compression sporadique qui laisse planer le traitement Protools, mais c’est juste assez ténu pour nous laisser pleinement apprécier la musique.

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Suite du programme, Sheeran se fait signer par Island, ensuite par Asylum spécifiquement. Il sort son premier album à succès, + (addition, ou plus en anglais). Cet album, je ne l’ai pas. Raison simple : ce n’est pas à mon avis un album de Sheeran côté qualité. Album vinyle simple, chansons retravaillées, il (et sa maison de production) se cherchait encore côté vinyle à mon avis. Ceci dit, il reste que l’album est très bon et malgré la longueur de l’album, il semble être de qualité adéquate… Et quand je dis que cet album est très bon, même si le vinyle me tente moins, il faut mentionner que la chanson The A Team a fait les choux gras des tops en Grande-Bretagne, au point où Taylor Swift l’a remarqué et qu’ils ont fait une collaboration ensemble, ce qui démarra sa carrière internationale. Avec des numéros un solos, de la visibilité avec Swift et deux chansons en collaboration avec One Direction (dont un numéro un), c’est le succès international!

Album : × (multiplication, ou multiply en anglais)
Artiste : Ed Sheeran

En Test : 2014 Vinyle double 45 tours

Étiquette : Asylum Records
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Album à succès international, × est un album incroyable. Chansons simples, encore une fois avec Sheeran à la guitare, mais avec les moyens du succès. Chœurs, rythmes, basse, appareils électroniques, orchestrations, tout y est, mais en même temps, il reste Sheeran avec la simplicité qui a fait sa renommée. L’album en entier s’écoute comme un bonbon, belles chansons intimistes, parfois chansons de danse et de party, même carrément la chanson de l’année pour la danse de type West Coast Swing.

Et Asylum Records a compris ! Ils ont produit cet album avec toute la qualité et toute la profondeur requise d’une telle œuvre! Album double, disques lourds, 45 tours, sonorité à couper le souffle. C’est un des disques avec la meilleure sonorité de ce genre que j’ait entendu. Studio, encore une fois; numérique, encore une fois; on s’en fout c’est incroyable, encore une fois!

S’il y a un album que je vous recommande de chercher en vinyle, c’est bien lui (en tenant compte que vous aimez Sheeran, bien entendu!). Les langues sales vont dire que l’album, avec ses 50 minutes de durée, commençait à chauffer la durée maximale d’un disque de qualité décente, et que tant qu’à avoir des faces d’une douzaine de minutes, on entre dans le sweet spot pour un disque de trente centimètres en 45 tours.

Album : ÷ (division, ou divide en anglais)
Artiste : Ed Sheeran

En Test : 2017 Vinyle double 45 tours

Étiquette : Asylum Records
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Fort de ce succès, Ed Sheeran a continué à sortir des chansons à succès et à faire des tournées mondiales. Et il a sorti cette année son dernier album en règle, Divide. Moins de succès, mais une belle progression. Plus pop, presque country à certains moments, moins hip-hop. Paroles plus personnelles, mais moins de textes de trois kilomètres de long. On sent que la conversion du style grime à la pop internationale est à son paroxysme. En même temps, s’il y a une chanson qui risque de rester à travers ses succès, c’est Shape Of You.

Et bien entendu, Asylum a poursuivi sa lancée 45 tours avec un deuxième album double. Album de 46 minutes, ça entre juste bien encore une fois afin de garder la qualité… mais ça, c’est avant qu’il ne se disent qu’ils devraient y ajouter quatre chansons en boni, donnant un album de presque une heure. 15 minutes par face en moyenne, c’est juste un peu trop pour du 45 tours. Ça reste encore bon, mais ce n’est plus parfait comme dans Multiply. Le volume a été baissé, la compression s’est mise de la partie, et si ce n’était que ça…

Et avec la transition pop viennent les surproductions. On peut penser à Castle On The Hill, superbe chanson, mais qui ne respire pas du tout. On peut voir aussi quel procédé Asylum a utilisé pour ses disques : ils ont pris la version telle que sortie du studio, ont normalisé le volume afin de conserver une belle homogénéité, et ils n’ont pas traité les chansons afin de les entrer dans le moule numérique moderne. C’est, à mon avis, la version de chansons qui est la plus près de ce que Sheeran devait entendre à la sortie du studio. Ça inclut les coups de basses tonitruantes dans Dive (qui sont parfaitement visibles en spirale sur le disque), ça inclut la compression à outrance de Castle, ça inclut le rythme de Shape of You. Tout y passe, le beau, le laid.

Je dirais que l’album est bon, mais pas parfait.

On achète si on aime James Blunt, John Mayer, Sam Smith, Jason Mraz.

Future Islands – The Far Field

Synthpop des îles du futur, version laiteuse!

Album : The Far Field
Artiste : Future Islands

En Test : 2017, édition limitée blanche

Étiquette : 4AD
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Lors de mon précédent article, je vous ai parlé d’un album RSD dorénavant introuvable. Ce n’est pas toujours pareil à tous les coups. Cet album de Future Islands, il en reste encore, et c’est neuf! Reste que le synthpop, c’est un peu plus difficile de vente, surtout avec un groupe dont le chanteur possède une voix si étrange. N’empêche que Future Islands produisent des disques depuis plus de dix années et sont devenus fort respectés dans leur style. Musique très joyeuse, synthpop de passion avec le sourire au visage, paroles mélancoliques! La qualité vocale du chanteur est expliquée par un abus de ses cordes vocales, une maladie, d’exagérer lors de ses chants… et de toute façon, il se considère d’abord auteur, ensuite un interprète et finalement un chanteur.

Leur album précédent, Singles (non pas celui de la trame sonore grunge du film), est considéré comme un des excellents albums, et même que leur chanson Seasons a été sacrée chanson de 2014 par Pitchfork. Leur dernier album est moins apte à sortir des simples, mais il est aussi passionnant à écouter. Quelles belles chansons, totalement différentes de la pop bonbon de bien des autres groupes synthpop. De toute façon, si vous désirez profiter de Future Islands, je vous recommande surtout d’aller les voir en spectacle, c’est là qu’ils gagnent toutes leurs lettres de noblesse, leurs spectacles sont incroyables! Et petite pub copinage, ils vont être au Métropolis le 7 octobre 2017! Ne les manquez pas!

Et si on revenait aux moutons de la qualité du vinyle ? C’est un disque 4AD, habituellement ces disques sont de bonne qualité. Celui-ci ne dément pas ce côté qualitatif. Hélas, le disque est relativement normalisé et assez long par face, ce qui donne une qualité approximative et un volume très faible à travers le disque. À la place de produire un résultat viscéral à l’écoute, on a l’impression que le groupe est retenu en laisse et que tout est plat. Les coups de caisse et le crescendo de la fin de face A (Through The Roses) restent résolument au même niveau de volume, ce qui a l’impression d’un orage dans un verre d’eau. J’aurais tellement aimé avoir une version plus imposante à écouter.

On achète si on aime Alt-J, Arcade Fire, Cut Copy, Caribou.

RSD2012: Lee Hazlewood – The LHI Years (1968-1971)

Un des plus grands, en face B, avec nudité!

Album : The LHI Years: Singles, Nudes & Backsides (1968-71)
Artiste : Lee Hazlewood

En Test : 2012 Vinyle RSD double en encart avec nus louches

Étiquette : Light In The Attic
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Light In The Attic, je vais le répéter à chacun de mes articles parlant de leurs disques, c’est mes chouchous! Ils vont juste pousser la barre un peu trop loin à chaque fois, juste parce que c’est amusant. La pochette de ce disque est un consommé de malaise, avec Lee plus geek que jamais, entouré de filles torse nu le regardant. Juste pour la pochette, c’est trop beau. Mais on ne parle même pas de l’album lui-même!

Lee Hazlewood, c’est un chanteur country-pop des années 50-70 qui a roulé sa bosse la moitié d’un siècle en continuant de produire de gauche à droite. C’est un compositeur hors pair, dont les chansons sont jouées partout, du classique au punk rock au métal. C’est aussi un producteur de génie, qui a travaillé avec Duane Eddy et Nancy Sinatra, cette dernière lui laissant beaucoup du crédit pour sa sonorité country-pop-bonbon. On peut comparer Lee Hazlewood avec Lou Reed et Leonard Cohen : les trois sont des superbes compositeurs, ont des voix reconnaissables parmi mille, font dans les chansons dites marginales. Mais où Reed faisait dans New York, Cohen dans l’amour, Hazlewood faisait dans le Country. On lui a collé une étiquette de « saccharine underground » qui lui sied parfaitement bien.

Ok Michel tu exagères, on ne connait pas Lee Hazlewood ! Je donne deux simples exemples : avec Nancy Sinatra : c’est lui qui a composé et produit These Boots Are Made For Walkin »; et si je parle de Duane Eddy, il a coécrit et produit Peter Gunn. Pas encore convaincus? Ce n’est pas Phil Spector qui lui a donné un contrat de disques, c’est Hazlewood qui a donné un contrat de disques à Spector!

Et ce disque ? C’est plein de chansons solos, de duos, chansons interprétées par Lee Hazlewood lui-même pendant la période qu’il possédait sa propre étiquette de disques. C’est des chansons jouant autant sur les radios AM de country du temps que de musique pop commerciale. Ce ne sont pas des chansons flamboyantes, ce sont des chansons relax, sympas, à texte. C’est des chansons qui ont ses adeptes et convertis, qui donnent le goût de découvrir encore plus le sympathique, talentueux et ergomane personnage. Ça donne le goût de vouloir écouter toute sa discographie et ses collaborations.

Pour la qualité ? Un peu de bruit de fond, parfois de l’écrêtage numérique, un peu de compression, comme LITA le fait habituellement. Mais une déférence presque maladive envers le matériel source. On a l’impression que Lee Hazlewood ne pourrait sonner mieux de sa vie, peu importe la qualité de disque qu’on récupère. C’est la compilation qui a servie de point de départ à la douzaine d’offrandes que LITA a réalisée sur Hazlewood, toutes méticuleusement traitées pour notre plus grand plaisir et ceux des admirateurs.

Et pour la postérité. Il y a dix ans en ce jour, le 4 aout 2007, Lee Hazlewood est décédé des suites d’un cancer du rein, après une longue carrière et une belle vie mouvementée, comme il l’aimait. Il a pu apprécier en fin de vie le renouveau de sa carrière, d’être devenu un phénomène et d’avoir des admirateurs lui vouant un culte à lui et à sa musique. Merci, M. Hazlewood! Merci pour tout!

Réédition RSD2017: Marcy Playground – Marcy Playground

20 anniversaire de Sex and Candy!

Album : Marcy Playground
Artiste : Marcy Playground

V.O. : 1997 CD, Capitol Records
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En Test : 2017 Vinyle édition limitée RSD avec 7 po

Étiquette : Slow Down Sounds
SDS-1501 et SDS-45-1501

Marcy Playground est le groupe d’une chanson, d’un disque. Leur premier disque éponyme a connu un énorme succès, malgré son style totalement alternate rock. Les disques subséquents, même s’ils sont tout aussi bons, n’ont jamais percé les tops à travers le monde. La chanson connue est Sex and Candy. N’empêche qu’ils roulent leur bosse depuis ce premier disque et les admirateurs de Marcy Playground les suivent constamment.

Et ce disque est le genre qu’il fallait acheter au moment où il sortait ! Aujourd’hui, il exige de sortir une centaine de dollars de ses poches afin d’en avoir une version correcte. C’est le genre de disque que les gens détestant le Record Store Day se mordent les doigts de ne pas avoir ramassé. C’est une sortie de la part d’Universal qui est fort honnête, avec un 45 tours ajoutant deux chansons qui n’ont jamais été données dans un album individuel, seulement sur leur compilation de 2012.

Et la qualité ? Ils ne se gênent pas d’indiquer sur la pochette plastique du disque qu’ils ont pris la bande maîtresse afin d’en produire une version impeccable. Ils parlent aussi de l’ingénieur ayant fait le remaster : Kevin Gray. Ils ont mis le disque dans une pochette plastique séparée de la pochette papier avec les paroles, simplement afin de s’assurer que la qualité y soit. En grattant plus, on peut comprendre qu’un ruban de 1630, c’est un ruban numérique fonctionnant à la même fréquence qu’un CD! On peut savoir que la version ne sera probablement pas mieux qu’un CD. Et le petit 45 tours a deux chansons acoustiques qui n’ont pas été des succès, le tout pour un groupe de One Hit Wonder… Alors, ne vous attendez pas à beaucoup! … et pourtant! Le disque vinyle est impeccable, il sonne comme une tonne de briques, il possède de la profondeur, de la beauté, on entend tous les petits détails, de l’écho de la voix sur la première piste aux transitoires des rythmes. Superbe superbe travail sur un excellent disque! Et le 7 pouces suit la lignée, avec une qualité intimiste sur Hallelujah de Cohen, une superbe force de voix et de qualité sur la guitare. Un tout petit peu de compression à certains moments, mais ça ne gêne aucunement l’écoute.

Si vous tombez dessus, sautez dessus et achetez-le!

On achète si on aime Everclear, Eels, Gin Blossoms, Collective Soul.

2017 en Rock Celtique: Dropkick Murphys & Flogging Molly

2017 en Rock Celtique : Dropkick Murphys & Flogging Molly

Album : 11 Short Stories Of Pain & Glory

Artiste : Dropkick Murphys

En Test : 2017 Vinyle version noire en encart

Étiquette : Born & Bred Records
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Le folk rock à inspiration plus ou moins celtique est un style à la mode où il est prévu de s’amuser, de danser, de boire de la bière et de faire de l’œil à la personne convoitée. C’est un peu la façon de vivre ce qu’on s’imagine être une scène de bar au moyen-âge. Les Dropkick (que j’aime bien nommer les drunken) Murphys sont un groupe de fiers Bostoniens, célébrant toutes les années depuis plus de 20 ans la St-Patrick dans des salles de plus en plus grandes. Les dernières années, beaucoup de mes amies et amis font un pèlerinage annuel afin de les voir en spectacle à travers la ville. Ils sont rendus commanditaires principaux de la parade à Boston, en plus de réaliser des spectacles à guichets fermés au House of Blues, voire même de se taper le Fenway Park, ou même tout ça dans la même semaine.

Le but de leurs albums n’est pas d’y aller dans la dentelle. Le plus c’est fort, le mieux c’est. Leurs chansons suivent un même style, où les harmonies vocales se font agrémenter de guitares acoustiques, électriques, de basse, rythme, cornemuse, harmonica, chœurs, le plus gros c’est, le plus ça crie, le mieux c’est. Et leur dernier album n’est pas étranger à tout ça.

Avec un tel bagage, il ne faut pas s’attendre à une sonorité pour audiophiles. Digne d’eux-mêmes, on n’a qu’à regarder l’uniformité de la gravure du disque afin de savoir que le volume est maximisé, qu’il n’y a aucun moment de répit dans le son. C’est la même chose pour leurs autres albums (j’en possède trois, dont le Live at Fenway Park édition verte) et il n’y a rien de subtil dans leur sonorité, le plus fort c’est, le mieux c’est… et je n’achèterais jamais un de leur disque autrement!

Album : Life Is Good
Artiste : Flogging Molly

En Test : 2017 Vinyle noir

Étiquette : Vanguard
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Autant la côte est des États-Unis possède ses Dropkick, autant la côte ouest possède ses Flogging ! Flogging Molly est un groupe ayant autant d’expérience dans le milieu musical irlandais celtique avec la célébration de leurs 20 ans de carrière cette année. Le groupe d’angelenois y ajoute un peu une facture tex-mex avec les cuivres et une version très légèrement moins violente avec des passes d’accordéon, banjo, mandoline. Mais ce qu’ils n’ont pas en force violente, ils l’ont en subtilité. Ce n’est pas que des chœurs et harmonies vocales, il y a des moments où ça respire aussi un peu. C’est d’ailleurs un peu les rôles inversés parce que le groupe provient du milieu rock métal et punk rock de L.A.!

Leur dernier album, Life Is Good, est leur premier album en cinq années alors ça fait vraiment du bien de les revoir. Je suis heureux de la qualité en règle générale de leur vinyle, sauf que certaines pistes de leur album proviennent carrément de pistes compressées d’ordinateur! Et ici, non, je ne parle pas de compression genre limitation ou expansion, je parle de compression genre MP3! On peut penser à la chanson Welcome to Adamstown dont les cymbales sonnent comme si elles étaient en train de se noyer, caractéristique de la compression numérique. Ce n’est peut-être pas ça, je ne peux pas croire, mais ça sonne réellement comme si leurs pistes avaient subi une compression numérique de ce genre! Décontenançant!

On achète si on aime The Pogues, The Dubliners, Reel Big Fish, The Dreadnoughts, Great Big Sea.

2014: Пицца – Кухня et На Всю Планету Земля

Hip pop russe à saveur de pizza

Album : Кухня (Cuisine)
Artiste : Пицца (Pizza)

V.O. : 2012 CD

En Test : 2014 vinyle

Étiquette : ProninManagement
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C’est amusant comment la planète peut être petite quand on y pense bien. Ce groupe, je l’ai découvert et acheté les disques à cause d’une de mes amies péruviennes qui adorait ce groupe musical à tendance pop, hip-hop, disco, parfois même avec des rythmes latins, une stylistique boys-band. Musique populaire russe de danse, fruit du travail de Сергей Приказчиков (Sergey Prikazchikov), surnommé Pizza, originaire d’Oufa en Russie.

Belle introduction à la musique russe, c’est un chansonnier hip-hop qui a décidé de se donner les moyens, avec de la musique parfois pop, parfois rock, parfois de chansonnier. Surtout, de la musique calme, sympa, dans la vogue de son groupe précédent, Via Чаппа #1 (Via Chappa #1) qui font des concerts depuis plus de 20 ans dorénavant.

Album : На Всю Планету Земля (Sur la planète Terre)
Artiste : Группа Пицца (Groupe Pizza)

En Test : 2014 vinyle

Étiquette : ProninManagement
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Et ces disques sont à l’image de Pizza : sans prétention, belle qualité sonore, mais les vinyles ne sont pas de qualité exceptionnelle, c’est une gravure brouillonne faite à la va-vite. N’empêche que la sonorité est belle et pas trop travaillée pour le style. Ce n’est pas de l’audiophilie, ça reste deux disques s’écoutant parfaitement bien. Compression pop, mais pas omniprésente. Quand il y a des boums de basse, le reste du volume reste parfaitement stable. À recommander.

On achète si on aime Ёлка (Yolka), Тимати (Timati), L’One, Мумий Тролль (Mumyi Troll).

Réimpression 2001/2015: Gorillaz – Gorillaz

Gorillaz dessiné pour vos oreillez!

Album : Gorillaz
Artiste : Gorillaz

V.O. : 2001 Vinyle double

En Test : 2015 Vinyle double

Étiquette : Parlophone
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Gorillaz est un groupe peu commun. C’est un groupe collaboratif entre deux artistes : Damon Albarn, musicien et Jamie Hewlett, dessinateur. C’est tout! Fin! Collaborations, artistes récurrents, aides, mais surtout le record Guinness du groupe virtuel ayant le plus de succès. Damon Albarn est un artiste excessivement connu, mais qui est absolument inconnu par la majeure partie des gens. Blur, ça vous dit quelque chose? Song 2, vous savez? Voilà.

Et Gorillaz, leur premier disque éponyme, a changé la planète! À partir de ce moment, tout le monde avait dans les oreilles le super succès Clint Eastwood. Et c’est sans compter les autres chansons de l’album, tout aussi bonnes, et qui n’ont pas vieilli d’une once, mais résolument moins connues. Et pour la deuxième partie de ce duo, c’est surtout ça qui a fait parler la planète. On désirait savoir qui était en arrière de ces quatre membres du groupe. Qui diantre était 2D, Murdoc, Russel et Noodle, si mauvais garçons dans les vidéoclips.

Pour la qualité, vous allez trouver que je suis un vieux disque qui saute cette semaine, mais la compression Y2K est de mise. Si je prends le premier disque, 5/4, si dynamique, lorsque le groupe s’y met, tous les instruments descendent de volume. Si je prends Clint Eastwood, lorsque certains instruments font compresser le bus de sortie, les instruments se déplacent avec la compression. L’idée de compression avec deux canaux indépendants est morte aussi rapidement que l’idée est arrivée, pour moi, c’est hautement crispant d’entendre les instruments se déplacer au gré du boum de basse. Ce type de compression est aussi la preuve qu’on a droit ici à une sortie avec les disques maîtres de 2001. Ce n’est pas un remaster 2015, ni un travail numérique, c’est bien un son définitivement authentique de 2001. Cette réimpression est superbe, pas de bruit de fond, la sonorité d’origine, tout est beau dessus, et je suis prêt à vivre avec une sonorité compressée comme dans le bon vieux temps afin de conserver une telle qualité de disque. À jouer le plus fort possible!

On achète si on aime Blur, LCD Soundsystem, Alt-J, Franz Ferdinand, Daft Punk, Tame Impala.

2017: Royal Blood – How Did We Get So Dark?

Royal Blood vise la jugulaire!

Album : How Did We Get So Dark?
Artiste : Royal Blood

En Test : 2017 Vinyle 180g

Étiquette : Warner Bros. Records
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Le blues-rock garage ne peut mieux se porter ! Avec Royal Blood, duo britannique de musique rock avec amplement de distorsion, de drive et de fuzz. J’ai découvert le groupe avec ses deux premiers vidéoclips hyper violents Out Of The Black et Figure It Out, provenant de leur premier album éponyme.

Depuis, le groupe ne se porte que mieux. Avec leurs simples qui ont cartonné sur leur premier album, mais surtout sur cet album aussi, ils continuent leur petit bout de chemin à se faire plaisir, faire de la musique qu’ils adorent, surtout de ne pas trop se prendre au sérieux, d’une façon très britannique. Leurs numéros un se retrouvent surtout chez eux, mais la planète se réchauffe à leur sonorité déjantée et leur guitare électrique à outrance.

Pour la qualité, on parle de quoi ? Compression numérique. On peut penser à la chanson I Only Lie When I Love You, où on entend toute la profondeur de la grosse caisse lorsque les autres instruments ne jouent pas, pour se terminer en sonorité mince lorsque les guitares reviennent à la charge. Ce genre de compression est inutile sur vinyle, les plages de fréquences ne sont pas les mêmes et le fait de conserver les basses du kick drum ne changeront rien au reste du matériel. Mais la sonorité est très belle, le disque est silencieux, la gravure est réussie, et surtout, ce genre de violence musicale peut très bien se permettre un tel traitement compressé.

On achète si on aime Foo Fighters, Queens Of The Stone Age, Nothing But Thieves, Highly Suspect.