2017: Goldfrapp – Silver Eye

Le duo synthpop britannique est de retour avec Silver Eye après une pause de 4 ans.

Album: Silver Eye
Artiste: Goldfrapp

En Test: 2017 Vinyle (noir)

Étiquette: Mute
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Lorsque j’ai vu que Goldfrapp était de retour, ça m’a pris environ 8 secondes pour que ma commande du nouveau vinyle soit passée chez Fréquences. Et je suis généreux. J’étais au travail, j’ai vu le nom du groupe, ai pris mon téléphone et il n’y a eu qu’un mot: Goldfrapp!

Si vous ne connaissez pas le groupe, il est composé de deux musiciens. Alison Goldfrapp bien entendu, mais aussi de Will Gregory, musicien de studio qui a trouvé sa voie avec ce duo. Ils ont étés connus surtout pour leur album de 2005 Supernature et l’album précédent, Black Cherry, a reçu une reconnaissance internationale à partir de ce moment. D’ailleurs, si vous désirez avoir un de ces deux albums en vinyle, bonne chance, les moins dispendieux sont hors de prix pour un vinyle 90 grammes! Les autres albums sont un peu plus tombés dans l’oubli malgré le fait que le groupe soit encore actif, victime du succès j’imagine, vu qu’il y a un style Goldfrapp bien précis, qui est un mélange de synthpop, de downtempo, de rock, d’industriel (si on cherche bien loin 😉 ) et c’est le même style qui nous est proposé depuis le début du groupe.

Côté album, c’est quelques chansons pop à tabac, quelques chansons spéciales et toujours du bon vieux Goldfrapp qu’on aime. C’est chien de dire ça en même temps, ça paraît le temps qui est passé à la création, au style, à l’innovation. Mais le groupe produit et demeurent dans ce qu’ils excellent. En tant que tel, l’album est très bon, je dirais que malgré la constance de ce dernier, je me satisfais pleinement de la première face. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles il ne monte pas au #1. Regrets d’achat? Oh que non!

Côté qualité, c’est un disque traditionnel, une 20aine de minutes par face, quelques bons succès, de la très bonne qualité de production, du dosage partout, aucune exubérance, c’est précis, beau. Ça sent presque le savon. Le disque est d’ailleurs relativement propre, un peu de bruit de fond mais sans plus. Par contre, l’objet… ouf! Pochette en encart, photos superbes (prises par Mme. Goldfrapp elle-même), posters. Le tout a l’air d’un bonbon bien rond. Même la nudité partielle de l’intérieur de l’encart sent la retenue et la propreté, la touche britannique du «oh! shocking!» parfaitement cartésien. C’est ce petit côté qui, d’après moi, manque à leurs disques récents, l’idée que Alison a été junkie dans sa jeunesse, le rappel du tumulte, les fonds du vidéoclip Ride A White Horse, l’exubérance qui est méritée sur ce style de musique. Je n’en veux pas du tout à Ray Janos qui a fait le superbe matriçage vinyle, c’est son mandat, mais j’aurais aimé sortir de mon siège, être inconfortable, pas juste être ébloui. C’est aussi propre que du Tasmin Archer, c’est du Morcheeba sans le rap. Mais c’est du Goldfrapp à 100%!

On achète si on aime Röyksopp, Portishead, Morcheeba, Ladytron, Moloko, La Roux.

RSD2017: Jarvis Cocker, Chilly Gonzales – Room 29

Musique classique sur piano et voix presque parlée à propos d’un piano dans une chambre d’hôtel.

Album: Room 29
Artistes: Jarvis Cocker et Chilly Gonzales

En Test: 2017 Vinyle RSD

Étiquette: Deutsche Grammophon
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À Hollywood, il y a un hôtel. Le Chateau Marmont. Dans cet hôtel, il y a une chambre. La chambre 29. Dans cette chambre, il y a un piano. Depuis son inauguration en 1929, cette chambre a vue plein de joies, de drames, de célébrités. En fait, cette chambre a été filmée, enregistrée, photographiée, habitée, des livres ont étés écrits sur cette chambre.

Jarvis Cocker, britannique, connu pour le groupe Spinal Tap et Pulp, nous prête ses paroles et sa voix sur ce projet. Chilly Gonzales, montréalais, compositeur connu pour ses trames sonores de films, nous prête sa musique et ses talents de pianiste. Le tout avec une simplicité désarmante, piano et voix en duo, avec quelques extraits de films, quelques extraits orchestraux, parfois quelques effets spéciaux. Le tout en parfaite simplicité et sobriété. Rien de spécial, pas d’emportements, pas de grands mouvements lyriques, pas de pièces dignes d’un mæstro à jouer avec huit mains. Un piano. Une voix. Des histoires.

Et un vinyle signé Deutsche Grammophon. Et une grosse déception. Tout d’abord, il s’agit d’un piano, mais pas de ce piano. Il s’agit de pièces de musique intimistes, avec très peu de compression, mais lorsqu’elle est présente, elle est d’une autre ère, il s’agit d’une compression appliquée à la piste entière alors lorsque la voix nous donne un Pop, parfois, toute la musique descend pour une fraction de seconde. Il s’agit d’un disque noir alors que le disque était prévu être en couleur (je m’en fous un peu ceci dit). Il s’agit d’une édition dont le disque vinyle n’est pas du tout limité mais a été vendu à prix exclusif (plus de 60$ pour un disque simple quand la version identique musicalement mais sans le livret de 32 pages est presque moitié prix). Et le disque n’est pas propre, il a une légère quantité de bruit de fond (surtout en face A), tout de même.

Ceci dit, le disque reste superbement enregistré, superbement réalisé, les pièces musicales sont incroyables, la spatialité de l’enregistrement est fantastique, les compositions frappent dans le mille et le côté numérique de l’album n’est pas vraiment présent lors des passages voix-piano. En d’autres mots, je suis déçu pour les superbes auteurs compositeurs interprètes sur cet incroyable projet, c’est juste trop beau. Dommage que Universal ait succombé à l’appât du gain court-terme pour le RSD et l’ait gâché sur ce disque vinyle.

Réédition RSD2017: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Polydor a ressorti pour le RSD2017 une copie de l’album double Quadrophenia, produit par The Who en 1979.

Album: Music From The Soundtrack Of The Who Film Quadrophenia

Artistes Variés mais produit par The Who

V.O.: 1979 Vinyle double
Polydor ‎– 2625 037

V.O. album de The Who: 1979 Vinyle double
Track Record ‎– 2657 013

En Test: 2017 Vinyle double vert

Étiquette: Polydor, Universal Music Company
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Poursuite de l’invasion britannique avec un des grands groupes Mod des années ’70. Deuxième opéra rock de The Who, Quadrophenia est un des derniers grands albums concepts de The Who. Mais attention, il y a deux versions de l’album. La première est la version de l’opéra rock de The Who, mis en pièce théâtrale. La deuxième est trame sonore du film produit cette même année (cette version en critique).

Les puristes n’aimeront pas cette version. La trame sonore n’est pas la version de The Who telle que composée par Pete Townshend. Le deuxième disque a beaucoup de collaborations qui mènent l’album dans tous les sens. The Who est plus rock classique voire hard rock. Les ajouts sont dans tous les sens, y compris Green Onions de Booker T. pour ne nommer que celui-ci. En tant que trame sonore, ça reste une très bonne trame sonore. En tant que personne appréciant The Who, je dirais que j’aurais préféré l’original.

Mais ça reste un très bon disque. Et côté qualité? Évidemment c’est une réédition de qualité exemplaire. Jon Astley avait déjà rematricé l’album de The Who, alors c’est de bonne guerre qu’il s’occupe de l’album du film. Côté sonorité, c’est un peu un mélange, d’un bord, l’album de The Who est impeccable. De l’autre, le matériel des autres artistes est un peu mêlé côté qualité, ce qui est tout à fait normal pour une compilation. Le travail effectué est quand même excellent. Le côté numérique ne s’entend pas du tout à part pour une certaine qualité sibilante à certaines pièces et le côté plus approximatif propre à une compilo, ça s’écoute parfaitement bien. Le matriçage vinyle ne rougit d’aucune version, nouvelle ou ancienne.

On achète si on aime The Kinks, Cream, The Byrds, Derek and The Dominos, The Moody Blues.

Réédition RSD2017: Miley Cyrus – Bangerz

Deuxième album post-Hannah, premier album où la star se concentre exclusivement sur la musique et non sur sa carrière d’actrice. Réimpression Record Store Day en rose.

Album: Bangerz
Artiste: Miley Cyrus

V.O.: 2013 Vinyle Picture Disc double
RCA 88883-79261-1

En Test: 2017 Vinyle double rose #01513

Étiquette: RCA, Sony Music Entertainment
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Si vous recherchez les deux Nº1 de Miley, c’est sur cet album. RCA a fait un bon travail avec elle! C’est aussi cet album qui a définitivement arraché l’idée de Hannah Montana, avec des performances vidéos et des spectacles que d’aucuns ont dits vulgaires. N’empêche qu’elle s’est fait connaître comme réelle artiste à partir de cet album.

Et la vieille version d’origine, la version deux vinyles Picture Disc 2013? Je m’excuse, je n’ai pas 300$ à dépenser pour un picture disc, quoique j’ai entendu parler que la gravure était impeccable et que ça valait la peine pour un picture disc. J’ai un doute… mais je n’irai hélas pas vérifier. Si vous en avez une copie, je serais curieux de l’écouter avec vous chez moi pour voir la différence. Et pour ça, une version (encore) à moins de 100$ (faites vite), c’est du vol!

Ok et cette version? Très silencieuse, très bonne qualité, bonne gravure, bonne sonorité. La voix est belle, les instrumentations sont belles et précises. Le matriçage vinyle a été soit-disant effectué par un des grands, Dave Kutch, propriétaire de The Mastering Palace et il est vraiment excellent. Par contre, je dis soit-disant, parce que j’ai l’impression qu’il a réalisé le matriçage initial pour CD et que c’est cette version qui a été utilisée pour le vinyle. Reste que le disque est plus profond, plus dynamique et plus détaillé que la version CD. Je vais donc voter pour un matriçage Kutch, une post-production CD plus compressée; ensuite, un master 96/24 sans compression de post-production, qui a été utilisé pour produire les vinyles.

On peut le remarquer avec son succès Wrecking Ball (1B2), qui compresse solidement lors des refrains, mais beaucoup moins violemment que sur le CD. On le remarque aussi avec le niveau de profondeur beaucoup plus constant sur #GetItRight (1B4). Surtout, l’album ne me donne pas mal à la tête de compression comme le CD.

Bref, Miley sait bien traiter ses fans. Un Picture Disc qui sonne bien (quuuouah?), un disque rose double pour le RSD, des productions de qualité. Peu de disques mais des disques forts et une belle carrière pour elle qui a su sortir des albums pour ceux qui l’aiment.

2017: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Il n’y a pas que le RSD. Il y a aussi des incroyables albums qui sortent dans un champ gauche inattendu. Un album de covers qui se démarque.

Album: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Artistes variés

En test: 2017 Vinyle

Étiquette: Columbia, 30th Century Records
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Le but de ces critiques est de vous faire connaître des trucs étranges. Comme ceci, qui est un de mes coup de cœur des dernières semaines. Album réalisé par Danger Mouse, pirate s’il en est un, basée sur une série télévisée produite par Amazon avec une  prémisse des plus intéressantes. La série parle d’une réalité alternative où l’Allemagne et le Japon l’ont emporté lors de la 2e guerre mondiale et on se retrouve avec un monde où les chansons que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas enregistrées par les artistes que nous connaissons. Un peu à la façon de Sound City de Grohl, avec des artistes invités et une atmosphère différents pour chaque chanson, dans ce cas-ci, on a droit à des chansons réalisées par des artistes d’avant-plan, avec une stylistique glauque un peu, comme en 1962, des univers différents. C’est des chansons individuelles absolument géniales donnant une vision réellement différente des originaux que nous connaissons tous.

Et la sonorité? C’est un disque double avec amplement d’espace afin d’offrir la qualité de reproduction nécessaire et de faire ressortir toute l’atmosphère des chansons. C’est vraiment comme si on avait un disque de compilation dans les mains, sauf que ce sont des originaux. Chaque chanson nous entre dans son univers et nous en ressort. Et il y a réellement un côté passionné de la part de Sam Cohen et de Danger Mouse, qui se sont sérieusement payés un beau trip avec ce disque, ça sonne authentique. Et ça sonne imparfait, en fait le disque a été enregistré moitié vintage, moitié moderne, et a été imprimé sur vinyle avant d’être enregistré de nouveau afin d’avoir le master. Ce qu’on a ici est donc le vinyle d’un vinyle pour chaque chanson, comme une vraie vieille compilation. De parler de haute fidélité serait donc inapproprié, le disque est sale, est compressé pop 60s, a du bruit de fond imprimé sur chaque chanson. C’est ce qui fait la beauté de cet album.

Réédition RSD2017: Lhasa – La Llorona

20 ans après la sortie de ce premier album choc de la part de Lhasa de Sela, Audiogram nous le ressort en vinyle édition limitée pour le RSD.

Album: La Llorona
Artiste: Lhasa

V.O.: 1997 CD; Tôt ou Tard / Audiogram

En Test: 2017 Vinyle #250

Étiquette: Audiogram
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Achetez la version CD chez Fréquences. Bonne chance pour le vinyle!

Avant le RSD, beaucoup de gens disaient qu’ils boycottaient ce dernier parce qu’ils n’allaient y retrouver que des versions mercantiles, des trucs bizarres et louches, des face B qui ne méritent pas qu’on s’y arrête. Et l’album La Llorona sort justement pour le Record Store Day, version extrêmement limitée, 500 copies pour un album séminal, le premier opus d’une grande montréalaise d’adoption, happée par un cancer du sein à l’aube de 2010. Depuis, c’est l’opposé, pourquoi avoir fait des versions en édition limitée d’un tel disque, on ne peut le retrouver qu’à des prix ridicules sur Discogs, c’est de la m…, c’est horrible, quelle honte. Mon avis tout personnel est que c’est justement le but du Record Store Day. C’est d’offrir de très grandes œuvres en édition limitée afin de remercier autant les magasins que les clients d’un magasin de se déplacer. Le but, c’est de récompenser les acheteurs du premier rang en leur offrant quelque chose d’unique et de spécial. Et si vous désirez ne pas vous déplacer cette journée-là, ou si vous n’êtes pas chanceux, vous risquez d’avoir à payer 100$ sur Discogs. Justement, le prix descend constamment sur Discogs jusqu’à ce qu’une personne folle ne l’achète. Passant de 250$ (sérieusement?!) à 100$, personne n’a encore mordu à l’hameçon. Et peut-être que Audiogram, fort de ce succès, va sortir une version qui n’est pas limitée éventuellement. Qui sait. Ce que je sais, c’est que je n’irai pas pleurer sur les pots cassés par rapport au RSD ou aux malchanceux qui n’ont pu se le procurer. Il y en avait beaucoup de copies de ce disque le matin du RSD. Elles se sont envolées comme des petits pains chauds. Voilà. Merci à Audiogram de penser à nous, merci aux disquaires de tenir le fort, merci aux clients de se déplacer afin d’obtenir des disques d’exception. Merci au RSD de permettre une telle vitrine.

Bon, assez de politique! Ce disque, il est comment! Et cékiça Lhasa? Lhasa de Sela est une montréalaise d’adoption qui chantait en espagnol, en français et en anglais (sa langue maternelle). Représentant parfaitement le multilinguisme montréalais, représentant une vision folk très intime et très passionnée, elle a conquis le cœur de la planète avec des ventes de plus de 500K d’exemplaires de son premier album, La Llorona (la pleureuse).

Hélas, Lhasa est décédée le 1er janvier 2010 des suites d’une longue bataille avec le cancer du sein. Elle a tellement marquée au fer rouge son Mile-End d’adoption que les citoyens ont fait pression afin que la ville renomme le parc Clark où elle se rendait fréquemment, vœu qui s’est exhaussé en 2014.

Le parc Lhasa-De Sela à Montréal. Photo : Radio-Canada/Nadine Viel

Et ce premier disque, en première version vinyle limitée… Il est bruyant, ma copie a une petite ligne de poussière sur toute la longueur. C’est le seul défaut que je puisse y trouver. C’est un excellent album, bien réalisé, bien enregistré et bien reproduit ici. Beaucoup de soin afin de rendre respect à cette œuvre incroyable.

On achète si on aime Cesária Évora, Souad Massi, Mercedes Sosa,

Réédition RSD2017: Rostropovitch / Giulini – Dvořák / Saint-Saëns

Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.

Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra

Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33

V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI

En test: 2017 RSD Vinyle Double

Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
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Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.

Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.

Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.

Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.

Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!

Réédition RSD2017: Nico & The Faction – Fata Morgana

Quand on désire utiliser le terme «Avant garde» pour définir de la musique, il faut se lever tôt… Comme Nico l’avait fait en 1988!

Album: Fata Morgana
Artiste: Nico & The Faction

V.O.: 1994 CD
SPV Recordings (Allemagne)

En Test: 2017 Vinyle double

Étiquette: Tidal Waves Music, (distro: Light In The Attic)
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Merci à Jean (oui encore lui) de m’avoir fait découvrir Nico il y a quelques mois de cela. Je vous partage mon engouement pour feu cette fascinante personne. Quelques points clés sur l’allemande méconnue de façon moderne (wikipedia, all music, etc.):

  • Chanteuse sur le 1er album de The Velvet Underground
  • Personnalité promue par Andy Warhol comme étant une Warhol Superstar
  • A joué dans La Dolce Vita de Fellini
  • Modèle, chanteuse, parolière
  • A côtoyé les Stones, Led Zep, Dylan, a ouvert pour Pink Floyd, pour Tangerine Dream
  • Eue un enfant avec Alain Delon
  • A été une inspiration musicale pour Dead Can Dance, Björk, Patti Smith, Siouxsie and the Banshees ainsi qu’à peu près tous les bands goth du temps.

 … quand même!

J’ajouterais qu’elle fût une version soft et présentable de Genesis P-Orridge, naviguant dans le même univers avant-gardiste des années 60-70-80 qu’eux [ndla: Genesis se considère comme un tout avec sa femme décédée après un projet de transformation qui les ont rendus identiques, dont un fait partie de l’autre – ils sont donc unis ensemble en tant que Genesis P-Orridge, en tant que premier être pandrogyne].

Tidal Waves nous offre ici pour le RSD2017 une version deux vinyles de son dernier spectacle avant sa mort. Auparavant, cet album n’avait jamais été produit en vinyle… erreur… en fait, il avait été produit l’an passé en édition limitée par une petite étiquette autrichienne spécialisée dans la réimpression de CD. Je dirais que le vinyle qu’ils ont produit est très long pour chaque face et j’ai des doutes que le disque soit de réelle qualité. On peut donc dire qu’il s’agit ici de la toute première réimpression version vinyle digne de mention.

Et côté qualité, c’est justement impeccable. Les instruments sont riches, sa voix rauque est splendide, il n’y a que peu de bruit de fond, il y a toute la présence des instrumentistes, les deux vinyles respirent abondamment. Soyons honnêtes, dans ce cas-ci, on a réellement droit à une version ultime en vinyle. Je n’ai rien à redire autre qu’un disque légèrement en bol à soupe, assurez-vous d’avoir une bonne base en liège (ou votre matériel de prédilection) afin de jouer le disque. Ou encore mieux, pour profiter de la totale étendue des fréquences, j’opterais pour une pince à vinyles ou un poids à vinyle (si votre table les supporte). Sinon, vous risquez d’avoir une mauvaise interface entre le disque et votre table.

On achète si on aime Brian Eno, Lou Reed, Laurie Anderson, Marianne Faithfull, Bob Dylan, Siouxsie and the Banshees.

(Ré-)édition RSD2017: The Art Of Noise – Moments In Love / Beatbox

Gagnant du disque simple vendu le trop cher de tout le RSD (un simple à 37$, sérieusement?!), est-ce que ça valait la peine de l’avoir?

Album: share Moments In Love with heArt Of Noise
Artiste: The Art Of Noise

V.O.: 1985 Vinyle ZTT (UK)

En Test: 2017 Vinyle bleu

Étiquette: Music on Vinyl, ZTT
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Groupe responsable de mon émancipation musicale vers l’électro-pop, The Art Of Noise est un groupe incroyable. Dans ma découverte hors du classique, du jazz et de la musique actuelle, j’ai tout d’abord eu mon choc pour Violator de Depeche Mode. Ensuite, The Art Of Noise. Et finalement, Kraftwerk.

Album de musique que je connais par cœur, pour chaque petite note de l’album, chaque rythme, chaque parole, chaque effet, c’est l’album de compilation bleu de AON, celui qui contient les versions 12″ de chaque chansons.

Et cet album 12″ contient deux simples en un. Le premier est la version 12″ et la version album de Moments in Love, deux versions qui sont totalement différentes. Le deuxième est la version 7″ de Beatbox (bouh!) et la version Love Beat de Moments in Love (encore plus différente que ce que vous pourriez vous imaginer.)

Et la qualité? Ça vaut genre deux billets verts avec les taxes? Nope. Ça ne les vaut pas. Clairement pas. En plus, on peut avoir la V.O. à environ 20$ pour une qualité parfaite… Ça ne vaut donc pas la peine, à moins d’être un fan fini. Et ça tombe très mal, comme vous avez pu le remarquer, je suis un fan fini.

Je rephrase. Si je suis fan fini…? Holy molly crap on a cracker freezing hell de … WHAAAAT! Le disque est juste parfaitement et pleinement hallucinant. C’est parfaitement digne d’être utilisé par des DJ, la sonorité est forte, pleine, claire, douce, impressionnante, aucune compression apparente. Même le bruit de fond de l’album sonne parfaitement et assurément provenant d’une bande magnétique! C’est juste parfait. Love Beat est un peu plus bruyant comme bruit de fond mais avec la production de cette pièce, ça ne m’étonne pas du tout. En plus, la version originale est en 33 tours, celle-ci est 45 tours.

Hélas parfait est encore moins Français qu’impossible. (Ici, vous allez voir ressortir mon côté fan fini qui aime bien et châtie réellement mieux que ce que je devrais) Ok, ceux qui ont fait la programmation de ce disque. Dites-moi… Pourquoi! Pourquoi vous avez décidé de faire un fondu décroissant à la fin de Moments in Love (Beaten)? Il ne restait que deux stupides notes! Deux notes! DEUX! Aussi, pourquoi vous avez décidé que Beatbox se devait d’être terminé aussi sec sur le disque et surtout, pourquoi ne pas avoir mis la version 12″ de la chanson (Diversion One)? C’est ri-di-cule. Tant qu’à faire! 40 putains de dollars. Sans blague là. Ouiiii je sais jesaisjesais, c’est un disque de réédition tel qu’il a été produit en 1985. Mais modifier un peu le disque pour le rendre ultime? Non?

En d’autres mots: c’est presque un disque parfait. Pour fans finis, mais oooh que je vais le chérir ce disque!

Retour RSD 2017 et Réédition: Coheed and Cambria – IV vol. 1

12e anniversaire du superbe album IV du groupe progressif Coheed and Cambria. Et premier disque que je met du RSD 2017!

Album: Good Apollo, I’m Burning Star IV, Volume One: From Fear Through the Eyes of Madness
Artiste: Coheed and Cambria

V.O.: 2005 CD
Columbia Records

En Test: 2017 Vinyle double blanc et noir

Étiquettes: Columbia Records, Equal Vision Records, Legacy
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Avis d’intérêt public: J’aime rire du prix prohibitif que certains albums peuvent récupérer sur Internet les jours après leur sortie officielle. De 100 à 200$ pour cet album. Jamais vendu encore, ceci dit. En d’autres mots, déplacez-vous ou attendez quelques semaines, mais n’achetez pas immédiatement 🙂

Mes achats lors du Record Store Day 2017, incluant mes commandes hors-RSD du début de la semaine et de quelques usagés. Mes futures critiques!

Petit retour de mes achats RSD. J’avais une liste de 74 items qui m’intéressaient. De ce lot, j’en ai pris 18 et il y en a 56 que je n’ai pas pu prendre. En tout, je suis ressorti avec 50 items achetés. J’ai laissé passer une douzaine de disques (entre autres les Bowie, Procol Harum EP, les trois Avec Pas d’Casque qui sont à charge de revanche, le Safia Nolin, les deux The Cure, Space Jam, Notorious B.I.G., Pink Floyd, Robert Johnson, le Brian Jonestown Massacre et quelques autres; j’ai donné à un fan le Rush que j’avais – chanceux, j’ai laissé à un fan le Buddy Guy que j’avais – chanceux). Somme toute, je suis super content des disques que je me suis acheté. Et pour ceux qui disent ouais mais Michel, tsé, c’est arrangé avec le gars des vues, c’est certain! … La réponse est simple: depuis le début du Record Store Day, moi, ce que j’aime, c’est l’expérience du Record Store Day, soit d’être dans les premiers et de faire le tour comme tout le monde, de parler aux gens, de voir ce que les autres ramassent, d’être fier de ce que les gens peuvent avoir récupéré. De toute façon, à la quantité que j’achète, je ne suis pas en manque. Il y a cependant deux ou trois disques pour lequel j’ai triché en sachant ils étaient où mais ceux qui ont écouté la vidéo de la veille le savaient autant que moi. Bref: j’ai fait mes jeux, et j’ai à peu près gagné (sauf ma carte de crédit qui me regarde d’un air peu impressionné depuis samedi)!

Après cette petite intro, Coquiqui pis dekissé? Cékiça, cékwaça. C’est le nom de deux personnages fictifs de bande dessinées, tels qu’imaginés dans l’univers du chanteur principal du groupe. Et leur style musical est (J’aime la musique) un mélange de métal, de rock progressif style 70s, du Emo, du rock, de l’orchestral, mais surtout de la grosse guitare.

Cet album est dans les meilleurs du groupe (le meilleur?), très imagé, avec une première partie de musique plus en simples et une deuxième partie en album concept plus progressif de nature. C’est donc pas fou d’avoir fait l’album en disque double, un album par style. De toute façon, pour le premier disque c’est des faces déjà bien remplies. Le deuxième disque est de 15 minutes par face.

Et pour la qualité? C’est compressé et avec volume relativement faible. Il y a d’ailleurs une bonne quantité de bruit de fond. Mais l’album a bénéficié d’un traitement de faveur sur le vinyle, ça paraît. C’est un excellent matriçage pour vinyle, le son est parfois chaleureux, mais habituellement démesurément froid et précis, il n’y a pas d’artéfacts numériques apparents mais ça provient très clairement d’une source numérique. La sonorité respire quand même assez malgré la compression, c’est des choix artistiques rendu là. Et ce choix artistique transparaît totalement sur le deuxième disque avec une sonorité plus chaude et ronde par moments, chirurgicale pour d’autres (Mais pas aussi chirurgicale que sur numérique.)

Étais-ce nécessaire en vinyle? Non. Est-ce que c’est un bel album? Définitivement! Allons-nous le retrouver dans une boîte à 1$? Vraiment pas! Bel achat dont je suis fier.

On achète si on aime Avenged Sevenfold, Simple Plan, The Mars Volta, AFI, Manchester Orchestra.