2017: London Grammar – Truth Is A Beautiful Thing

London Grammar est enfin de retour! Deuxième album du trio londonien en quatre ans, vont-ils être à la hauteur de leur succès?

Album : Truth Is A Beautiful Thing
Artiste : London Grammar

En Test : 2017 Vinyle (US, vinyle simple)

Étiquette : Columbia
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London Grammar est un groupe pop indépendant qui, après avoir joué dans des pubs à travers la Grande-Bretagne, a sorti un premier vidéo sur YouTube en 2012, Hey Now.

Le vidéo a eu un engouement international et ils ont produit un peu plus tard leur premier disque, If You Wait. Le groupe a cartonné à partir de ce moment, avec leur style plus noir, plus introspectif, faisant un peu penser à un univers à la The XX ayant rencontré Florence Welch. Quatre années plus tard, les voici de retour avec leur suite : Truth Is A Beautiful Thing.

Les deux albums sont du même genre, on y retrouve le même «bon vieux» London Grammar qu’on a aimé découvrir il y a quelques années, avec un peu plus de rythme et un peu plus d’assurance dans le style. Le trip-hop du premier disque fait place à un synthpop planant plus rythmé [ndla : je le dis, j’aime tenter de décrire des styles musicaux, c’est comme avoir un chien qui court après sa queue, c’est tellement impossible comme mission!] et on aime le côté électro ajouté, la voix forte mezzo, mais surtout le piano éthéré.

Pour la qualité, la gravure US est correcte pour la version sur laquelle je fais le test, bref, le disque simple. La musique est compressée et le volume est très bas sur l’album en général. L’atmosphère est respectée, mais elle est agressante à haut volume, même que sur la face B, ça écrête numériquement lors de certaines pièces, comme Bones of Ribbon par exemple. Il fallait s’y attendre avec un album de 25 à 27 minutes par face respectivement. Dommage pour cette version. Il existe deux autres versions, une UK en un disque et une en disque double qui n’a qu’une vingtaine de minutes de matériel par face. Selon Fréquences, il y a des chances que la prochaine version qui sera en magasin sera celle en disque double, qui n’est pas du tout du même master. Vous aurez peut-être plus de chance que moi. Entretemps, j’opte pour acheter la version CD, qui possède cette même compression navrante, mais qui est moins problématique que de se retrouver à travers les différentes versions.

On achète si on aime : Lorde, The XX, Florence + The Machine, M83, Ms Mr.

2017: Willie Nelson – God’s Problem Child

Le maître country est toujours à l’œuvre et n’a pas terminé de nous en conter des vertes et des pas mûres!

Album : God’s Problem Child
Artiste : Willie Nelson

En Test : 2017 Vinyle

Étiquette : Legacy, Sony Music
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Ça, c’est un grand… Il y a parfois des auteurs-compositeurs-interprètes qui jouent parce que c’est leur vie. Voilà. Vous savez tout ce qu’il faut savoir sur Willie Nelson! Le reste n’est que du mythe. On peut penser à Trigger, sa tonitruante guitare qui en a vu autant que son compagnon, qui a elle seule a eu droit à des reportages et documentaires. On peut penser à ses spectacles, à son accessibilité, à son activisme pour la légalisation de la marijuana et son entreprise de biodiésel. On peut penser à tous ses succès, tous ses disques qui sont incroyables. Quand je pense à du country, c’est à lui que je pense : chansons d’amour, chansons rebelles, chansons rock, mais pas toujours des chansons sur les caisses de bière, les femmes-objet et les conducteurs de camions comme le country moderne.

Quand je pense à lui, j’imagine quel genre de malcommode il doit être. Lorsqu’il était près de faire faillite, il a caché sa guitare en disant «si Trigger est vendue, j’arrête de faire de la musique». Une chance pour nous et pour lui, il a réussi à garder sa guitare! Et oui, c’est bien évidemment elle qui est mise en vedette sur cet album aussi. La sonorité de Nelson ne serait juste pas la même sans son destrier à cordes.

Je recommande d’ailleurs que vous achetiez n’importe quel album de Nelson. Soyons honnêtes, j’ai mis un lien vers tous ses disques parce qu’ils sont habituellement excellents. Peu de gens s’y connaissent réellement assez pour vous guider dans son immense discographie alors je vous suggère plus de conserver un lien vers sa discographie AllMusic et regarder si le disque est bon ou non. Mais même un disque à zéro ou une étoile a quand même un petit quelque chose (si vous aimez les albums de Noël!) Si vous achetez God’s Problem Child, sachez que vous allez tomber dans un de ses bons albums!

Et pour la qualité… Ma copie possède énormément de bruit de fond. Pas juste un peu, mais vraiment beaucoup, et par vagues. Ça sent l’impression à la va-vite et que je n’aie pas été chanceux à la roulette des impressions. Ça arrive. D’ailleurs, les informations de la version CD et vinyles sont identiques alors j’opte pour un matriçage identique pour les deux versions quoique la sonorité du disque est sublime alors ça se peut très bien que ce soit une version spéciale pour vinyle. Je compare les versions numériques et vinyles et elles sont toutes deux très bonnes. J’opterais pour le vinyle à cause de la sonorité folle des guitares et de la voix, mais c’est vraiment par goût personnel. Dommage qu’il soit si brouillon.

2017: Roger Waters – Is This The Life We Really Want?

Éditions spéciales légendes avec Nelson, Young et Waters. Trois monstres. Deux nouveaux disques. Une compilation d’anthologie.

L’année 2017 est une année prolifique pour les retours en grande. On peut dire parfois qu’ils ne sont jamais partis. Le Texan Willie Nelson commet l’équivalent d’un nouveau disque original bon an mal an; l’Anglais Roger Waters poursuit spectacle après spectacle à travers la planète et le Torontois Neil Young continue ses idées de musique en continu de très haute fidélité et nous a sorti un nouveau disque en décembre.

Des trois disques, le plus unique est celui de Waters. Son dernier disque rock composé datant de 1992 (Amused to Death). Dix ans plus tard, il a eu son opéra (Ça ira). En d’autres mots, oh my God! Il sort un nouveau disque!!!!!

Album: Is This The Life We Really Want?
Artiste: Roger Waters

En Test: 2017 Vinyle double

Étiquette : Columbia
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La suite créative de The Wall nous est présentée après un superbe opéra l’an passé ainsi qu’un film en 2015. Alors il fallait s’attendre à une sortie qui permettrait de mettre des points sur les i de son opus avec Pink Floyd et des clins d’œil à travers le disque. Intimiste, surtout basé sur la voix de Waters, le premier disque en entier est un peu un retour en arrière. La première chanson est une introduction à la Speak To Me (DSOTM), suivi plus ou moins d’une version de 20 minutes (le très court premier disque en entier) de Mother (The Wall). Le tout se réveille en opéra rock sur la relativement longue face C, pour se terminer dans du psychédélisme rock sur la face D. Il y a aussi quelques influences de Jean-Michel Jarre présentes à travers le disque. Et sa voix est bien évidemment vieillie, c’est beaucoup plus visible qu’avec feu Bowie sur Blackstar. Ça peut en rebuter plus d’un.

Côté qualité, le premier disque est une dizaine de minutes par face. C’est très court. On se retrouve à changer de face aux deux chansons. Le volume est identique à la longue face C. Je dirais qu’ils auraient pu en profiter pour compresser les sillons vers l’extérieur afin de conserver le maximum de qualité. Ce que Bob Ludwig semble avoir fait, c’est d’appliquer un filtre passe-bas plus prononcé sur la longue face, et de laisser toute la gamme dynamique sur les faces A et B. Ce n’est peut-être pas le choix que j’aurais fait. Un autre choix que je n’aurais pas fait est de compresser autant les pistes musicales (elles sont comprimées par instrument individuel alors ça ne s’entend pas trop) et je n’aurais pas mis de coupure si nette aux différentes pistes. Reste que Ludwig est un génie dans son genre, que Waters est un fanatique de qualité et ça paraît. Si je trouve les trois premières faces un peu proprettes à mon goût, la quatrième me ressort le gros côté sous-sol enfumé avec beaucoup de tapis shag qui sied mieux à ses compositions à mon avis. Donc si je n’aime pas certains détails, c’est que je n’aime pas les choix conscients que les deux ont faits sur le disque, sur la sonorité qu’ils ont décidé d’obtenir, mais je sais pertinemment que ce sont des choix et non une imposition ou un impératif de production. Je noterai tout de même un peu de bruit de fond sur ma copie qui est inutile.

2017: Isabelle Boulay – En Vérité

Après plus de 20 ans de carrière, Isabelle Boulay est prête à nous parler en toute vérité.

Album : En Vérité
Artiste : Isabelle Boulay

En Test : 2017 Vinyles doubles

Étiquette : Audiogram, Sony Music
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Ça faisait déjà trois longues années que Isabelle Boulay ne nous avait pas sorti un opus. Son dernier disque, Merci Serge Reggiani, était le premier disque de Boulay qui était produit en vinyle, mais c’était aussi un hommage à Reggiani, alors ce n’était que des chansons reprises de ce dernier. Si on désire avoir du matériel original, il faut reculer encore plus loin, 6 longues années sans aucune chanson originale. C’est long. Et aucune chanson originale en vinyle! Baptême de Boulay sur le format pour ses propres chansons! Il faut dire que cette dernière a été fort occupée sur plusieurs autres projets, dont La Voix qui occupe beaucoup de temps.

Comme mon but n’est pas de vous dire si j’ai aimé l’album ou non, je ne m’y étendrai pas particulièrement. Il s’agit d’un disque de Boulay! Si vous aimez cette dernière, vous allez l’adorer. Si vous ne l’aimez pas, c’est votre problème et je ne tenterai pas de vous convaincre du bien-fondé de cette extraordinaire artiste gaspésienne. Suffit de dire que les chansons de ce disque proviennent de tous les horizons, de Julien Clerc à Cœur de Pirate. Ce ne sont pas des chansonnettes.

Mais côté qualité? Ah, ça, par contre, c’est précisément mon but : vous faire découvrir des disques et vous dire si vous devriez acheter le disque vinyle. D’abord, la sonorité Boulay, ce ne sont pas avec de vrais instruments. C’est surtout du synthétiseur et ça paraît. Ce n’est pas nouveau avec elle, mais sur les pistes Protools se fait ajouter des instruments midi. Ça paraît. Mais dans le lot, les guitares sont souvent franches, les voix sont belles et surtout ça m’a sauté à la figure dès la première chanson du disque : de vraies cordes et un vrai orchestre! Wouah! Et la qualité du disque vinyle double, matricé avec soin par Marc Thériault, est vraiment excellente, assez afin de savoir quand une piste apparaît ou disparaît sur Protools, assez afin de savoir que cet instrument est un logiciel enfichable quand cette autre piste est fort naturelle. Un peu de bruit de fond sporadique sur le vinyle, mais je n’ai rien d’autre à redire sur cette gravure somme toute vraiment honnête. La sonorité qu’on a désiré y donner est la même que les disques des grands des années 80, par exemple des vieux Patricia Kaas. C’est une sonorité éprouvée pour la balade, formant le répertoire de Boulay, et c’est un plaisir à écouter sur vinyle. Grand disque vinyle? Non. Audiophile? Non. Numérique? Oui. Beau, sonore, efficace et s’écoutant avec plaisir : Définitivement!

On achète si on aime Laurence Jalbert, Lynda Lemay, Maurane, Natasha St-Pier.

RSD2017: Mad Professor meets Jah9 – In The Midst Of The Storm

C’est le temps de sortir ses dreads, Mad Professor est de retour avec son dub unique pour le RSD 2017!

Artiste: Mad Professor meets Jah9
Album: In The Midst Of The Storm

En Test: 2017 Vinyle RSD translucide et bleu

Étiquette: VP Records
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Ça fait 35 ans que le guyanais Mad Professor nous fait fumer du patchouli en quantité industrielle, et du vraiment bon stock. Il a collaboré avec les plus grands et continue de faire de la qualité ridicule de dub, moderne depuis 35 ans. Rien de old school avec le professeur fou, c’est toujours une sonorité de dub qui semble être composée hier.

J’ai connu Mad Professor avec son album sur lequel il a remixé l’album Protection de Massive Attack au complet, afin de faire l’incroyable No Protection. Tellement un bon album que je ne connaissais pas Massive Attack et je croyais que c’était l’album d’origine quand on me l’a présenté il y a 20 ans. Je suis resté bête quand j’ai découvert la version originale, une bombe faite par un groupe incroyable… mais encore aujourd’hui, pour moi, Protection, c’est la version de Mad Professor qui prime! Alors quand j’ai su que Jah9 passait dans le tordeur du professeur, c’est un des rares disques sur lesquels j’ai sauté dessus et souhaitais ardemment que personne ne le prenne avant moi au Record Store Day.

Côté sonorité, je ne suis pas déçu. C’est du gros dub sale et violent, avec le voix sublime de la jamaïcaine Jah9. le disque est très silencieux, il possède amplement de basse, ça groove, c’est chaud, c’est aucunement timide, c’est toute la couleur qu’on peut imaginer de tels monstres de la musique. Le disque est très bien imprimé, il faut dire que c’est un VP Records, spécialisé dans le reggae, les dubs et ayant produit le disque précédent de Jah9; ça aurait été étonnant qu’ils ne connaissent pas leur matériel. Ma déception est sur les coupures arbitraires des chansons du dub. Je sais jesaisjesaisjesais il y a une école qui fait débuter les dubs rapidement et les termine lorsque tout est dit. Mais je n’aime pas les fondus en sortie quand je sens que l’artiste peut débuter à broder. J’aurais aimé que chacune des chansons dure une face de disque et que Mad Professor ait eu le temps de broder chacune d’entre elles, quitte à les mixer ensemble. C’est mon côté fan de jazz modal qui parle ici qui aime les développements longs et passionnés, les soirées avec un DJ qui réussit à nous en faire voir de toutes les couleurs. J’assume d’ailleurs que ce disque va faire l’apanage de bien des soirées dub!

2017: The Franklin Electric – Blue Ceilings

Deuxième album de The Franklin Electric, est-ce le poulain de Indica va créer un nouveau monstre ou va nous laisser tomber?

Album: Blue Ceilings
Artiste: The Franklin Electric

En Test: 2017 Vinyle

Étiquette: Indica Records
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The Franklin Electric, groupe montréalais à succès, a eu comme premier album This is how I let you down, un album qui a eu la chance d’être excellent, d’avoir été bien reçu par la critique, d’avoir eu un bon succès, et de leur avoir permis de signer avec Indica. Deux ans plus tard, voici la suite tant attendue.

C’est un peu aussi le problème d’avoir eu un si bon premier disque: rares sont ceux qui sont capables de suivre avec une deuxième bombe. Peu importe ce qui va être sorti, ça va toujours être déplaisant. Les gens aiment rester dans leurs vieilles godasses. Et la seule vieille godasse de TFE, c’est leur premier album. Aussi bon ce disque va-t-il être, il ne sera jamais correct pour les fans.

Vous le savez, je ne fais pas de critiques de stylistique. Je me fous en effet un peu qu’un disque soit bon, meilleur ou moins bon que les autres. Je désire quand même vous faire comprendre, si vous avez adoré le premier disque, que vous risquez d’être déçu de celui-ci. Pas que le disque est mauvais, moi je l’aime vraiment beaucoup, une belle progression de l’exubérance du premier. D’ailleurs, si vous ne connaissez pas TFE, ceci dit, vous risquez de faire de belles découvertes. Le disque est dans un mouvement bien montréalais de musique folk-pop-rock, un peu de Karkwa, un peu (beaucoup) de Half Moon Run, un peu de chansons à texte, bar enfumé mais pas le droit de fumer alors un son réellement propre.

Et le vinyle? Je ne suis peut-être pas déçu des chansons, mais je suis déçu de la qualité de la gravure, il s’agit clairement d’un disque provenant d’un même master que le CD. On remarque parfois que la basse écrête absolument inutilement (dont la première piste à certains moments), que des fréquences font des divergences qualitatives inutiles (les 3-4e pistes sur la face A). Écoutez simplement les moments forts dans les crescendos, comme vers la dernière minute de la face A, vous allez entendre une qualité de crunch et un écrêtage numérique à la place d’avoir un réel crescendo. Le disque est bon en tant que tel, c’est un beau vinyle, mais il n’a aucune présence réelle.

Réédition RSD2017: The Allen Toussaint Collection

Un petit disque en retard pour la folie du RSD. Est-ce que ça valait la peine d’attendre?

Album: The Allen Toussaint Collection
Artiste: Allen Toussaint

V.O.: 1991 CD
Reprise Records, Nonesuch, 926549-2

En test: 2017 Vinyle double (3 faces), Record Store Day

Étiquette: Reprise Records, Nonesuch
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Ce disque n’était disponible qu’en édition limitée au Record Store Day, hélas Fréquences n’en a pas eu des tonnes de copies, et les a reçues en retard. Sautez dessus en vente en-ligne avant qu’il ne soit plus achetable… ou demandez à votre disquaire directement leur opinion sur le sujet.

Si on parle de soul pop, on parle de feu cet artiste incroyable de la Nouvelle-Orélans. Ce n’est pas qu’un artiste, c’est l’artiste soul. Panthéon du Rock & Roll, panthéon des auteurs, carrière à succès habituellement en arrière-plan et en composition avec les plus grands musiciens, carrière à succès avec ses propres disques. C’est un peu le Burt Bacharach du soul américain. Après une longue carrière dans le monde de la musique, il est décédé fin 2015 lors d’une tournée mondiale.

Malgré ses succès, une belle voix, des talents indéniables d’auteur-compositeur-interprète, malgré qu’il ait été producteur des plus grands et de leurs succès, il reste relativement méconnu. En fait, il faut avoir eu une introduction sur Allen Toussaint avant soudainement de se rendre comme à côté de quoi on est passés. Mon introduction a été faite il y a deux ans, en écoutant une compilation et en me posant la question qui chantait une pièce de musique vraiment excellente. Je crois que j’ai passé une semaine au travail à écouter tout ce qui bouge de lui sur Internet. Quand j’ai su qu’il y avait une compilation de ses œuvres qui sortait au RSD, j’ai eu à sauter dessus à pieds joints avec un ooooh maille god!

Et ce disque, contenant ses plus grands succès, est parfaitement enregistré. À la place de tenter de tout entrer un CD surplein sur un seul vinyle, Nonesuch a préféré le séparer en trois faces parfaitement matricées. Une des façons que je peux déterminer que les disques proviennent de bandes magnétiques est la façon que les pistes sont enregistrées sur le disque. On remarquera que les pistes sont très petites sur le disque, malgré son plein volume et leur qualité. Les bandes magnétiques ont en effet le bon goût de reproduire la gamme de fréquences sur lesquelles les disques vinyles sont parfaitement confortables à graver. Le disque peut donc sonner fort aérien, comme une tonne de briques, avoir toute l’émotion de la voix, des cuivres à couper le souffle, des pianos francs, des guitares avec une attaque nette et franches, mais rester campé dans un petit espace sur le disque, merci à la bande maîtresse magnétique. Ce n’est bien entendu pas toujours vrai, mais c’est un très bon indice quand même.

Avec bien évidemment le bruit de fond de ce dernier. Certaines pièces, et le CD d’origine s’en excuse, proviennent de vieilles bandes où le bruit de fond est omniprésent. La première pièce par exemple a beaucoup de bruit de fond, mais c’est évident que ça provient de la source. Pour le reste, le vinyle est très propre, très beau, la gravure de la 4e face est vraiment bien aussi, le disque est simplement in-cro-yable. Une des perles du RSD2017 à mon avis.

On achète si on aime Curtis Mayfield, The Neville Brothers, Eddie Bo, Tina Turner, The Staple Signers, Wilson Pickett, Rufus Thomas, Bill Withers.

2017: Goldfrapp – Silver Eye

Le duo synthpop britannique est de retour avec Silver Eye après une pause de 4 ans.

Album: Silver Eye
Artiste: Goldfrapp

En Test: 2017 Vinyle (noir)

Étiquette: Mute
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Lorsque j’ai vu que Goldfrapp était de retour, ça m’a pris environ 8 secondes pour que ma commande du nouveau vinyle soit passée chez Fréquences. Et je suis généreux. J’étais au travail, j’ai vu le nom du groupe, ai pris mon téléphone et il n’y a eu qu’un mot: Goldfrapp!

Si vous ne connaissez pas le groupe, il est composé de deux musiciens. Alison Goldfrapp bien entendu, mais aussi de Will Gregory, musicien de studio qui a trouvé sa voie avec ce duo. Ils ont étés connus surtout pour leur album de 2005 Supernature et l’album précédent, Black Cherry, a reçu une reconnaissance internationale à partir de ce moment. D’ailleurs, si vous désirez avoir un de ces deux albums en vinyle, bonne chance, les moins dispendieux sont hors de prix pour un vinyle 90 grammes! Les autres albums sont un peu plus tombés dans l’oubli malgré le fait que le groupe soit encore actif, victime du succès j’imagine, vu qu’il y a un style Goldfrapp bien précis, qui est un mélange de synthpop, de downtempo, de rock, d’industriel (si on cherche bien loin 😉 ) et c’est le même style qui nous est proposé depuis le début du groupe.

Côté album, c’est quelques chansons pop à tabac, quelques chansons spéciales et toujours du bon vieux Goldfrapp qu’on aime. C’est chien de dire ça en même temps, ça paraît le temps qui est passé à la création, au style, à l’innovation. Mais le groupe produit et demeurent dans ce qu’ils excellent. En tant que tel, l’album est très bon, je dirais que malgré la constance de ce dernier, je me satisfais pleinement de la première face. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles il ne monte pas au #1. Regrets d’achat? Oh que non!

Côté qualité, c’est un disque traditionnel, une 20aine de minutes par face, quelques bons succès, de la très bonne qualité de production, du dosage partout, aucune exubérance, c’est précis, beau. Ça sent presque le savon. Le disque est d’ailleurs relativement propre, un peu de bruit de fond mais sans plus. Par contre, l’objet… ouf! Pochette en encart, photos superbes (prises par Mme. Goldfrapp elle-même), posters. Le tout a l’air d’un bonbon bien rond. Même la nudité partielle de l’intérieur de l’encart sent la retenue et la propreté, la touche britannique du «oh! shocking!» parfaitement cartésien. C’est ce petit côté qui, d’après moi, manque à leurs disques récents, l’idée que Alison a été junkie dans sa jeunesse, le rappel du tumulte, les fonds du vidéoclip Ride A White Horse, l’exubérance qui est méritée sur ce style de musique. Je n’en veux pas du tout à Ray Janos qui a fait le superbe matriçage vinyle, c’est son mandat, mais j’aurais aimé sortir de mon siège, être inconfortable, pas juste être ébloui. C’est aussi propre que du Tasmin Archer, c’est du Morcheeba sans le rap. Mais c’est du Goldfrapp à 100%!

On achète si on aime Röyksopp, Portishead, Morcheeba, Ladytron, Moloko, La Roux.

RSD2017: Jarvis Cocker, Chilly Gonzales – Room 29

Musique classique sur piano et voix presque parlée à propos d’un piano dans une chambre d’hôtel.

Album: Room 29
Artistes: Jarvis Cocker et Chilly Gonzales

En Test: 2017 Vinyle RSD

Étiquette: Deutsche Grammophon
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À Hollywood, il y a un hôtel. Le Chateau Marmont. Dans cet hôtel, il y a une chambre. La chambre 29. Dans cette chambre, il y a un piano. Depuis son inauguration en 1929, cette chambre a vue plein de joies, de drames, de célébrités. En fait, cette chambre a été filmée, enregistrée, photographiée, habitée, des livres ont étés écrits sur cette chambre.

Jarvis Cocker, britannique, connu pour le groupe Spinal Tap et Pulp, nous prête ses paroles et sa voix sur ce projet. Chilly Gonzales, montréalais, compositeur connu pour ses trames sonores de films, nous prête sa musique et ses talents de pianiste. Le tout avec une simplicité désarmante, piano et voix en duo, avec quelques extraits de films, quelques extraits orchestraux, parfois quelques effets spéciaux. Le tout en parfaite simplicité et sobriété. Rien de spécial, pas d’emportements, pas de grands mouvements lyriques, pas de pièces dignes d’un mæstro à jouer avec huit mains. Un piano. Une voix. Des histoires.

Et un vinyle signé Deutsche Grammophon. Et une grosse déception. Tout d’abord, il s’agit d’un piano, mais pas de ce piano. Il s’agit de pièces de musique intimistes, avec très peu de compression, mais lorsqu’elle est présente, elle est d’une autre ère, il s’agit d’une compression appliquée à la piste entière alors lorsque la voix nous donne un Pop, parfois, toute la musique descend pour une fraction de seconde. Il s’agit d’un disque noir alors que le disque était prévu être en couleur (je m’en fous un peu ceci dit). Il s’agit d’une édition dont le disque vinyle n’est pas du tout limité mais a été vendu à prix exclusif (plus de 60$ pour un disque simple quand la version identique musicalement mais sans le livret de 32 pages est presque moitié prix). Et le disque n’est pas propre, il a une légère quantité de bruit de fond (surtout en face A), tout de même.

Ceci dit, le disque reste superbement enregistré, superbement réalisé, les pièces musicales sont incroyables, la spatialité de l’enregistrement est fantastique, les compositions frappent dans le mille et le côté numérique de l’album n’est pas vraiment présent lors des passages voix-piano. En d’autres mots, je suis déçu pour les superbes auteurs compositeurs interprètes sur cet incroyable projet, c’est juste trop beau. Dommage que Universal ait succombé à l’appât du gain court-terme pour le RSD et l’ait gâché sur ce disque vinyle.

2017: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Il n’y a pas que le RSD. Il y a aussi des incroyables albums qui sortent dans un champ gauche inattendu. Un album de covers qui se démarque.

Album: Resistance Radio: The Man In The High Castle Album

Artistes variés

En test: 2017 Vinyle

Étiquette: Columbia, 30th Century Records
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Le but de ces critiques est de vous faire connaître des trucs étranges. Comme ceci, qui est un de mes coup de cœur des dernières semaines. Album réalisé par Danger Mouse, pirate s’il en est un, basée sur une série télévisée produite par Amazon avec une  prémisse des plus intéressantes. La série parle d’une réalité alternative où l’Allemagne et le Japon l’ont emporté lors de la 2e guerre mondiale et on se retrouve avec un monde où les chansons que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas enregistrées par les artistes que nous connaissons. Un peu à la façon de Sound City de Grohl, avec des artistes invités et une atmosphère différents pour chaque chanson, dans ce cas-ci, on a droit à des chansons réalisées par des artistes d’avant-plan, avec une stylistique glauque un peu, comme en 1962, des univers différents. C’est des chansons individuelles absolument géniales donnant une vision réellement différente des originaux que nous connaissons tous.

Et la sonorité? C’est un disque double avec amplement d’espace afin d’offrir la qualité de reproduction nécessaire et de faire ressortir toute l’atmosphère des chansons. C’est vraiment comme si on avait un disque de compilation dans les mains, sauf que ce sont des originaux. Chaque chanson nous entre dans son univers et nous en ressort. Et il y a réellement un côté passionné de la part de Sam Cohen et de Danger Mouse, qui se sont sérieusement payés un beau trip avec ce disque, ça sonne authentique. Et ça sonne imparfait, en fait le disque a été enregistré moitié vintage, moitié moderne, et a été imprimé sur vinyle avant d’être enregistré de nouveau afin d’avoir le master. Ce qu’on a ici est donc le vinyle d’un vinyle pour chaque chanson, comme une vraie vieille compilation. De parler de haute fidélité serait donc inapproprié, le disque est sale, est compressé pop 60s, a du bruit de fond imprimé sur chaque chanson. C’est ce qui fait la beauté de cet album.