Future Islands – The Far Field

Synthpop des îles du futur, version laiteuse!

Album : The Far Field
Artiste : Future Islands

En Test : 2017, édition limitée blanche

Étiquette : 4AD
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Lors de mon précédent article, je vous ai parlé d’un album RSD dorénavant introuvable. Ce n’est pas toujours pareil à tous les coups. Cet album de Future Islands, il en reste encore, et c’est neuf! Reste que le synthpop, c’est un peu plus difficile de vente, surtout avec un groupe dont le chanteur possède une voix si étrange. N’empêche que Future Islands produisent des disques depuis plus de dix années et sont devenus fort respectés dans leur style. Musique très joyeuse, synthpop de passion avec le sourire au visage, paroles mélancoliques! La qualité vocale du chanteur est expliquée par un abus de ses cordes vocales, une maladie, d’exagérer lors de ses chants… et de toute façon, il se considère d’abord auteur, ensuite un interprète et finalement un chanteur.

Leur album précédent, Singles (non pas celui de la trame sonore grunge du film), est considéré comme un des excellents albums, et même que leur chanson Seasons a été sacrée chanson de 2014 par Pitchfork. Leur dernier album est moins apte à sortir des simples, mais il est aussi passionnant à écouter. Quelles belles chansons, totalement différentes de la pop bonbon de bien des autres groupes synthpop. De toute façon, si vous désirez profiter de Future Islands, je vous recommande surtout d’aller les voir en spectacle, c’est là qu’ils gagnent toutes leurs lettres de noblesse, leurs spectacles sont incroyables! Et petite pub copinage, ils vont être au Métropolis le 7 octobre 2017! Ne les manquez pas!

Et si on revenait aux moutons de la qualité du vinyle ? C’est un disque 4AD, habituellement ces disques sont de bonne qualité. Celui-ci ne dément pas ce côté qualitatif. Hélas, le disque est relativement normalisé et assez long par face, ce qui donne une qualité approximative et un volume très faible à travers le disque. À la place de produire un résultat viscéral à l’écoute, on a l’impression que le groupe est retenu en laisse et que tout est plat. Les coups de caisse et le crescendo de la fin de face A (Through The Roses) restent résolument au même niveau de volume, ce qui a l’impression d’un orage dans un verre d’eau. J’aurais tellement aimé avoir une version plus imposante à écouter.

On achète si on aime Alt-J, Arcade Fire, Cut Copy, Caribou.

RSD2012: Lee Hazlewood – The LHI Years (1968-1971)

Un des plus grands, en face B, avec nudité!

Album : The LHI Years: Singles, Nudes & Backsides (1968-71)
Artiste : Lee Hazlewood

En Test : 2012 Vinyle RSD double en encart avec nus louches

Étiquette : Light In The Attic
LITA 084

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Light In The Attic, je vais le répéter à chacun de mes articles parlant de leurs disques, c’est mes chouchous! Ils vont juste pousser la barre un peu trop loin à chaque fois, juste parce que c’est amusant. La pochette de ce disque est un consommé de malaise, avec Lee plus geek que jamais, entouré de filles torse nu le regardant. Juste pour la pochette, c’est trop beau. Mais on ne parle même pas de l’album lui-même!

Lee Hazlewood, c’est un chanteur country-pop des années 50-70 qui a roulé sa bosse la moitié d’un siècle en continuant de produire de gauche à droite. C’est un compositeur hors pair, dont les chansons sont jouées partout, du classique au punk rock au métal. C’est aussi un producteur de génie, qui a travaillé avec Duane Eddy et Nancy Sinatra, cette dernière lui laissant beaucoup du crédit pour sa sonorité country-pop-bonbon. On peut comparer Lee Hazlewood avec Lou Reed et Leonard Cohen : les trois sont des superbes compositeurs, ont des voix reconnaissables parmi mille, font dans les chansons dites marginales. Mais où Reed faisait dans New York, Cohen dans l’amour, Hazlewood faisait dans le Country. On lui a collé une étiquette de « saccharine underground » qui lui sied parfaitement bien.

Ok Michel tu exagères, on ne connait pas Lee Hazlewood ! Je donne deux simples exemples : avec Nancy Sinatra : c’est lui qui a composé et produit These Boots Are Made For Walkin »; et si je parle de Duane Eddy, il a coécrit et produit Peter Gunn. Pas encore convaincus? Ce n’est pas Phil Spector qui lui a donné un contrat de disques, c’est Hazlewood qui a donné un contrat de disques à Spector!

Et ce disque ? C’est plein de chansons solos, de duos, chansons interprétées par Lee Hazlewood lui-même pendant la période qu’il possédait sa propre étiquette de disques. C’est des chansons jouant autant sur les radios AM de country du temps que de musique pop commerciale. Ce ne sont pas des chansons flamboyantes, ce sont des chansons relax, sympas, à texte. C’est des chansons qui ont ses adeptes et convertis, qui donnent le goût de découvrir encore plus le sympathique, talentueux et ergomane personnage. Ça donne le goût de vouloir écouter toute sa discographie et ses collaborations.

Pour la qualité ? Un peu de bruit de fond, parfois de l’écrêtage numérique, un peu de compression, comme LITA le fait habituellement. Mais une déférence presque maladive envers le matériel source. On a l’impression que Lee Hazlewood ne pourrait sonner mieux de sa vie, peu importe la qualité de disque qu’on récupère. C’est la compilation qui a servie de point de départ à la douzaine d’offrandes que LITA a réalisée sur Hazlewood, toutes méticuleusement traitées pour notre plus grand plaisir et ceux des admirateurs.

Et pour la postérité. Il y a dix ans en ce jour, le 4 aout 2007, Lee Hazlewood est décédé des suites d’un cancer du rein, après une longue carrière et une belle vie mouvementée, comme il l’aimait. Il a pu apprécier en fin de vie le renouveau de sa carrière, d’être devenu un phénomène et d’avoir des admirateurs lui vouant un culte à lui et à sa musique. Merci, M. Hazlewood! Merci pour tout!

Réédition RSD2017: Marcy Playground – Marcy Playground

20 anniversaire de Sex and Candy!

Album : Marcy Playground
Artiste : Marcy Playground

V.O. : 1997 CD, Capitol Records
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En Test : 2017 Vinyle édition limitée RSD avec 7 po

Étiquette : Slow Down Sounds
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Marcy Playground est le groupe d’une chanson, d’un disque. Leur premier disque éponyme a connu un énorme succès, malgré son style totalement alternate rock. Les disques subséquents, même s’ils sont tout aussi bons, n’ont jamais percé les tops à travers le monde. La chanson connue est Sex and Candy. N’empêche qu’ils roulent leur bosse depuis ce premier disque et les admirateurs de Marcy Playground les suivent constamment.

Et ce disque est le genre qu’il fallait acheter au moment où il sortait ! Aujourd’hui, il exige de sortir une centaine de dollars de ses poches afin d’en avoir une version correcte. C’est le genre de disque que les gens détestant le Record Store Day se mordent les doigts de ne pas avoir ramassé. C’est une sortie de la part d’Universal qui est fort honnête, avec un 45 tours ajoutant deux chansons qui n’ont jamais été données dans un album individuel, seulement sur leur compilation de 2012.

Et la qualité ? Ils ne se gênent pas d’indiquer sur la pochette plastique du disque qu’ils ont pris la bande maîtresse afin d’en produire une version impeccable. Ils parlent aussi de l’ingénieur ayant fait le remaster : Kevin Gray. Ils ont mis le disque dans une pochette plastique séparée de la pochette papier avec les paroles, simplement afin de s’assurer que la qualité y soit. En grattant plus, on peut comprendre qu’un ruban de 1630, c’est un ruban numérique fonctionnant à la même fréquence qu’un CD! On peut savoir que la version ne sera probablement pas mieux qu’un CD. Et le petit 45 tours a deux chansons acoustiques qui n’ont pas été des succès, le tout pour un groupe de One Hit Wonder… Alors, ne vous attendez pas à beaucoup! … et pourtant! Le disque vinyle est impeccable, il sonne comme une tonne de briques, il possède de la profondeur, de la beauté, on entend tous les petits détails, de l’écho de la voix sur la première piste aux transitoires des rythmes. Superbe superbe travail sur un excellent disque! Et le 7 pouces suit la lignée, avec une qualité intimiste sur Hallelujah de Cohen, une superbe force de voix et de qualité sur la guitare. Un tout petit peu de compression à certains moments, mais ça ne gêne aucunement l’écoute.

Si vous tombez dessus, sautez dessus et achetez-le!

On achète si on aime Everclear, Eels, Gin Blossoms, Collective Soul.

2017 en Rock Celtique: Dropkick Murphys & Flogging Molly

2017 en Rock Celtique : Dropkick Murphys & Flogging Molly

Album : 11 Short Stories Of Pain & Glory

Artiste : Dropkick Murphys

En Test : 2017 Vinyle version noire en encart

Étiquette : Born & Bred Records
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Le folk rock à inspiration plus ou moins celtique est un style à la mode où il est prévu de s’amuser, de danser, de boire de la bière et de faire de l’œil à la personne convoitée. C’est un peu la façon de vivre ce qu’on s’imagine être une scène de bar au moyen-âge. Les Dropkick (que j’aime bien nommer les drunken) Murphys sont un groupe de fiers Bostoniens, célébrant toutes les années depuis plus de 20 ans la St-Patrick dans des salles de plus en plus grandes. Les dernières années, beaucoup de mes amies et amis font un pèlerinage annuel afin de les voir en spectacle à travers la ville. Ils sont rendus commanditaires principaux de la parade à Boston, en plus de réaliser des spectacles à guichets fermés au House of Blues, voire même de se taper le Fenway Park, ou même tout ça dans la même semaine.

Le but de leurs albums n’est pas d’y aller dans la dentelle. Le plus c’est fort, le mieux c’est. Leurs chansons suivent un même style, où les harmonies vocales se font agrémenter de guitares acoustiques, électriques, de basse, rythme, cornemuse, harmonica, chœurs, le plus gros c’est, le plus ça crie, le mieux c’est. Et leur dernier album n’est pas étranger à tout ça.

Avec un tel bagage, il ne faut pas s’attendre à une sonorité pour audiophiles. Digne d’eux-mêmes, on n’a qu’à regarder l’uniformité de la gravure du disque afin de savoir que le volume est maximisé, qu’il n’y a aucun moment de répit dans le son. C’est la même chose pour leurs autres albums (j’en possède trois, dont le Live at Fenway Park édition verte) et il n’y a rien de subtil dans leur sonorité, le plus fort c’est, le mieux c’est… et je n’achèterais jamais un de leur disque autrement!

Album : Life Is Good
Artiste : Flogging Molly

En Test : 2017 Vinyle noir

Étiquette : Vanguard
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Autant la côte est des États-Unis possède ses Dropkick, autant la côte ouest possède ses Flogging ! Flogging Molly est un groupe ayant autant d’expérience dans le milieu musical irlandais celtique avec la célébration de leurs 20 ans de carrière cette année. Le groupe d’angelenois y ajoute un peu une facture tex-mex avec les cuivres et une version très légèrement moins violente avec des passes d’accordéon, banjo, mandoline. Mais ce qu’ils n’ont pas en force violente, ils l’ont en subtilité. Ce n’est pas que des chœurs et harmonies vocales, il y a des moments où ça respire aussi un peu. C’est d’ailleurs un peu les rôles inversés parce que le groupe provient du milieu rock métal et punk rock de L.A.!

Leur dernier album, Life Is Good, est leur premier album en cinq années alors ça fait vraiment du bien de les revoir. Je suis heureux de la qualité en règle générale de leur vinyle, sauf que certaines pistes de leur album proviennent carrément de pistes compressées d’ordinateur! Et ici, non, je ne parle pas de compression genre limitation ou expansion, je parle de compression genre MP3! On peut penser à la chanson Welcome to Adamstown dont les cymbales sonnent comme si elles étaient en train de se noyer, caractéristique de la compression numérique. Ce n’est peut-être pas ça, je ne peux pas croire, mais ça sonne réellement comme si leurs pistes avaient subi une compression numérique de ce genre! Décontenançant!

On achète si on aime The Pogues, The Dubliners, Reel Big Fish, The Dreadnoughts, Great Big Sea.

2014: Пицца – Кухня et На Всю Планету Земля

Hip pop russe à saveur de pizza

Album : Кухня (Cuisine)
Artiste : Пицца (Pizza)

V.O. : 2012 CD

En Test : 2014 vinyle

Étiquette : ProninManagement
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C’est amusant comment la planète peut être petite quand on y pense bien. Ce groupe, je l’ai découvert et acheté les disques à cause d’une de mes amies péruviennes qui adorait ce groupe musical à tendance pop, hip-hop, disco, parfois même avec des rythmes latins, une stylistique boys-band. Musique populaire russe de danse, fruit du travail de Сергей Приказчиков (Sergey Prikazchikov), surnommé Pizza, originaire d’Oufa en Russie.

Belle introduction à la musique russe, c’est un chansonnier hip-hop qui a décidé de se donner les moyens, avec de la musique parfois pop, parfois rock, parfois de chansonnier. Surtout, de la musique calme, sympa, dans la vogue de son groupe précédent, Via Чаппа #1 (Via Chappa #1) qui font des concerts depuis plus de 20 ans dorénavant.

Album : На Всю Планету Земля (Sur la planète Terre)
Artiste : Группа Пицца (Groupe Pizza)

En Test : 2014 vinyle

Étiquette : ProninManagement
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Et ces disques sont à l’image de Pizza : sans prétention, belle qualité sonore, mais les vinyles ne sont pas de qualité exceptionnelle, c’est une gravure brouillonne faite à la va-vite. N’empêche que la sonorité est belle et pas trop travaillée pour le style. Ce n’est pas de l’audiophilie, ça reste deux disques s’écoutant parfaitement bien. Compression pop, mais pas omniprésente. Quand il y a des boums de basse, le reste du volume reste parfaitement stable. À recommander.

On achète si on aime Ёлка (Yolka), Тимати (Timati), L’One, Мумий Тролль (Mumyi Troll).

Réimpression 2001/2015: Gorillaz – Gorillaz

Gorillaz dessiné pour vos oreillez!

Album : Gorillaz
Artiste : Gorillaz

V.O. : 2001 Vinyle double

En Test : 2015 Vinyle double

Étiquette : Parlophone
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Gorillaz est un groupe peu commun. C’est un groupe collaboratif entre deux artistes : Damon Albarn, musicien et Jamie Hewlett, dessinateur. C’est tout! Fin! Collaborations, artistes récurrents, aides, mais surtout le record Guinness du groupe virtuel ayant le plus de succès. Damon Albarn est un artiste excessivement connu, mais qui est absolument inconnu par la majeure partie des gens. Blur, ça vous dit quelque chose? Song 2, vous savez? Voilà.

Et Gorillaz, leur premier disque éponyme, a changé la planète! À partir de ce moment, tout le monde avait dans les oreilles le super succès Clint Eastwood. Et c’est sans compter les autres chansons de l’album, tout aussi bonnes, et qui n’ont pas vieilli d’une once, mais résolument moins connues. Et pour la deuxième partie de ce duo, c’est surtout ça qui a fait parler la planète. On désirait savoir qui était en arrière de ces quatre membres du groupe. Qui diantre était 2D, Murdoc, Russel et Noodle, si mauvais garçons dans les vidéoclips.

Pour la qualité, vous allez trouver que je suis un vieux disque qui saute cette semaine, mais la compression Y2K est de mise. Si je prends le premier disque, 5/4, si dynamique, lorsque le groupe s’y met, tous les instruments descendent de volume. Si je prends Clint Eastwood, lorsque certains instruments font compresser le bus de sortie, les instruments se déplacent avec la compression. L’idée de compression avec deux canaux indépendants est morte aussi rapidement que l’idée est arrivée, pour moi, c’est hautement crispant d’entendre les instruments se déplacer au gré du boum de basse. Ce type de compression est aussi la preuve qu’on a droit ici à une sortie avec les disques maîtres de 2001. Ce n’est pas un remaster 2015, ni un travail numérique, c’est bien un son définitivement authentique de 2001. Cette réimpression est superbe, pas de bruit de fond, la sonorité d’origine, tout est beau dessus, et je suis prêt à vivre avec une sonorité compressée comme dans le bon vieux temps afin de conserver une telle qualité de disque. À jouer le plus fort possible!

On achète si on aime Blur, LCD Soundsystem, Alt-J, Franz Ferdinand, Daft Punk, Tame Impala.

2017: Royal Blood – How Did We Get So Dark?

Royal Blood vise la jugulaire!

Album : How Did We Get So Dark?
Artiste : Royal Blood

En Test : 2017 Vinyle 180g

Étiquette : Warner Bros. Records
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Le blues-rock garage ne peut mieux se porter ! Avec Royal Blood, duo britannique de musique rock avec amplement de distorsion, de drive et de fuzz. J’ai découvert le groupe avec ses deux premiers vidéoclips hyper violents Out Of The Black et Figure It Out, provenant de leur premier album éponyme.

Depuis, le groupe ne se porte que mieux. Avec leurs simples qui ont cartonné sur leur premier album, mais surtout sur cet album aussi, ils continuent leur petit bout de chemin à se faire plaisir, faire de la musique qu’ils adorent, surtout de ne pas trop se prendre au sérieux, d’une façon très britannique. Leurs numéros un se retrouvent surtout chez eux, mais la planète se réchauffe à leur sonorité déjantée et leur guitare électrique à outrance.

Pour la qualité, on parle de quoi ? Compression numérique. On peut penser à la chanson I Only Lie When I Love You, où on entend toute la profondeur de la grosse caisse lorsque les autres instruments ne jouent pas, pour se terminer en sonorité mince lorsque les guitares reviennent à la charge. Ce genre de compression est inutile sur vinyle, les plages de fréquences ne sont pas les mêmes et le fait de conserver les basses du kick drum ne changeront rien au reste du matériel. Mais la sonorité est très belle, le disque est silencieux, la gravure est réussie, et surtout, ce genre de violence musicale peut très bien se permettre un tel traitement compressé.

On achète si on aime Foo Fighters, Queens Of The Stone Age, Nothing But Thieves, Highly Suspect.

Remaster 1992/2017: Trame sonore de Singles

Pleins feux sur le grunge en deux vinyles

Album : Singles — OST

Artistes : Alice in Chains, Pearl Jam, Chris Cornell, Paul Westerberg, The Lovemongers, Mother Love Bone, Soundgarden, Mudhoney, Jimi Hendrix, Screaming trees, Smashing Pumpkins

En test : 2017 Vinyle double

Étiquette : Epic Soundtrax, Legacy
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Appelez Fréquences afin de commander la trame sonore!

Quelle trame sonore ! Parfois, les films réussissent à nous plonger dans un univers, pieds et poings liés. On peut penser à la superbe trame sonore de Resistance Radio sortie il y a quelques mois pour nous en convaincre. Le film Singles se passe à Seattle au début des années 90. C’est l’endroit où le grunge a fait ses débuts pendant le tournage du film. En septembre 1991, Nirvana sortait Nevermind. En septembre 1992, le film Singles sortait. On a droit à plein d’artistes d’avant plan ou qui sont devenus connus. Legacy, le bras droit de Sony pour les réimpressions vinyles nous fait plaisir pour le 25e anniversaire de ce film et de cette incroyable trame sonore.

Il existait une version imprimée sur un seul vinyle réalisée il y a 25 ans, cette dernière contient toutes les mêmes pièces que cette version. Pourquoi alors en faire une version en deux vinyles? Parce que la trame sonore d’origine est plus de 30 minutes par face! Bonjour compression, bonjour réduction des hautes fréquences, bonjour bruit de fond. La version d’origine restait quand même réussie malgré tout, mais le disque laissait à désirer juste à cause de ça.

Alors est-ce qu’on est au Nirvana ? (badumpsch) Il n’y a pas de Nirvana sur cette trame sonore, et on n’y sera pas au nirvana hélas. On est au paradis, c’est certain, avec enfin une très bonne qualité de gravure pour cette très grande trame sonore. On a enfin droit à la déférence nécessaire à un disque qui définit si bien un espace-temps de notre planète. Mais la trame sonore est inutilement limitée numériquement sur bien des pièces. Par exemple, Battle of Evermore (live) compresse le volume lors des envolées lyriques de la chanteuse. Toutes les chansons avec un peu de force musicale, comme les deux premières pièces par exemple (Alice in Chains et Pearl Jam) ont exactement le même volume et ne donnent pas toute la présence qu’on aurait pu avoir d’un tel disque. Mais are we « Drown »? (badumpsch x2) Ah, ça, non par contre! Les chansons ont de l’espace pour respirer, les chansons plus douces ou avec des moments plus dramatiques ont préservé un certain dynamisme nécessaire. Ça reste un disque qui est parfait pour l’écoute mondaine, avec une sonorité propre et pas trop compressée. En plus, il vient avec le CD contenant tous les extras qui n’entraient pas sur les deux disques d’origine, dont le reste de la trame sonore de Chris Cornell. C’est vraiment faire plaisir aux admirateurs de grunge.

Réimpression compilation 2002/2017: Ghana Soundz

Le dernier article ils sont partis en vacances on fait la fête! L’équipe sera de retour, fraîche, dispose et bronzée pour dénicher des folies musicales dès lundi!

On part dans les vapeurs 70’s!

Album : Ghana Soundz: Afro-Beat, Funk and Fusion in 70’s Ghana

Compilation

V.O. : 2002 Vinyle double
Soundway SNDWLP001

En Test : 2017 Vinyle double en réimpression

Étiquette : Soundway
SNDWLP001

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Récipiendaire du prestigieux prix de la photo frontispice d’album représentant la personne la plus partie qui m’ait fait plaisir de voir à date, je ne sais pas ce que Nana Ampadu (The African Brothers) fume, mais ça semble bon en sale! Il n’a pas l’air sérieux pour deux sous avec son casque. Pour la petite histoire, c’est un extraordinaire compositeur, ayant plus de 800 compositions créditées, musicien ghanéen de renom. C’est une légende vivante. Mais sur la photo, il ne fait pas exactement sérieux.

Cet album est le premier de l’étiquette Soundway, c’est le disque de compilation qui a démarré leur longue carrière. Aujourd’hui avec plus d’une centaine d’offrandes d’à travers le monde, Soundway est fort respectée en tant qu’étiquette avec des offres telles que la compilation Doing It In Lagos sortie l’an passé.

Et ce premier album, ils ont été gentils de bien vouloir le réimprimer sans aucune modification. Toujours le même album génial à écouter, avec de la musique de danse endiablée. Toujours le même album avec des pièces de musiques obscures qui méritent d’être découvertes. Mais aussi toujours le même album compressé et maximisé, avec une belle sonorité juste jouant trop fort pour la vie et aucune subtilité de jeu. Reste que la musique qui y est jouée n’a pas de subtilité non plus, ce n’est pas les enregistrements du siècle, alors je dirais que c’est de bonne guerre. C’est un super bon album à écouter, avec une très bonne qualité de gravure, juste un peu trop maximisé à mon goût.

Le monde underground: vinyles pour DJ

Nul n’est prophète en son pays ! Troisième article de la section les souris dansent, cette fois-ci un style musical qui ne se retrouvera certainement jamais chez Fréquences ou dans peu ou prou de disquaires, à part les spécialisés.

 

There’s a big dark town
It’s a place I’ve found
There’s a world going on
Underground

Tom Waits, Underground

Parfois, des artistes font danser des milliers de personnes à travers des dizaines de villes, composent de nouvelles chansons chaque jour, envoient des nouvelles bombes à leurs admirateurs régulièrement, ont des dizaines de milliers de personnes qui suivent leurs nouvelles offrandes. Habituellement, ces personnes sont méconnues à part par les fous de cette scène en particulier.

Album : Iznogoud 06 (Tzigan Power et La Foule RMX)
Artiste : Zone-33 (Ataka et Zim)

Format : Disque vinyle 12″ simple 45 tours

Bienvenue dans le monde du hardtek, tribe, electrocore et autre musique de danse sur les stéroïdes ! Il y a 30 ans, il y avait la scène rave qui faisait dans ce qu’on a surnommé la techno, avec pour les plus gros spectacles une ou deux grosses scènes de musique plus commerciale, une scène de musique happy hardcore pour ceux qui aimaient quand ça déménage et une scène de musique ambiante pour se donner des massages. Ces nuits existent toujours, dorénavant séparées en microscènes avec des styles différents. Les plus extrêmes de ces scènes roulent sur ce qui est surnommé du 180 bpm, soit des chansons roulant à 180 pulsations par seconde de rythme. Par comparaison, les plus rapides des chansons des clubs en règle générale sont 130 bpm, ce qui est un bon tiers plus lent.

Une des dichotomies incroyables de ce monde est qu’ils n’ont jamais laissé tomber la scène des vinyles! Depuis le début de la scène rave dans les années 80, les DJ ont fait leur programmation musicale à travers des vinyles. Aujourd’hui, malgré la prolifération des appareils et consoles pour DJ, c’est encore en vinyle que ça se passe pour une bonne partie des DJ de profession. C’est d’autant plus fou que bien entendu, il n’y a rien d’analogique dans ces compositions, tout est fait numériquement avec des logiciels de production musicale, parfois même des trackers, système archaïque des années 80 ayant eu ses heures de gloire avec les premiers ordinateurs de type Amiga. Et malgré tous ces moyens numériques permettant de réaliser des mix parfaits avec des sources parfaites, il n’y a eu aucune année de répit pour la gravure des disques vinyle, même dans les années 90, 00 et 10. Malgré le fait qu’il y a des systèmes de son où la basse compte pour plusieurs milliers de watts, où les tables tournantes sont dans un milieu où tout le monde saute, danse, crie, a des effets Larsen de retour de son vers l’aiguille, avec du poids de plusieurs dizaines de kilos à trimballer par le DJ chaque soir, sur des aiguilles qu’il faut changer aux quelques semaines, beaucoup de DJ prennent malgré tout la peine de travailler en totalité ou en partie avec des vinyles. C’est le pire environnement pour jouer un vinyle, mais ce dernier règne en maître, le temps d’une nuit! Et ce n’est bien entendu pas tous les styles musicaux dont l’engouement vinyle a été préservé. Certains styles, comme le Goa, n’ont plus beaucoup d’adeptes analogiques. Un des plus cocasses est le mouvement scratch, dont le but est de faire des nouvelles sonorités avec les disques vinyle, n’utilise dorénavant habituellement les tables que comme instrument de musique, avec un disque de contrôle sur la platine qui est lue et reconnue par le logiciel, qui fait numériquement jouer la musique de façon synchronisée avec le « jeu » du joueur de table tournante (turntablist). C’est le monde à l’envers! Les maîtres du scratch sont rendus numériques tandis que les DJ de vitesses extrêmes sont restés analogiques!

Album : Voodoo Box 06 (Very Bad Things et Rock The House)
Artiste : Zone-33 (Ataka et Zim)

Format : Disque vinyle 12″ simple 45 tours

Revenons à la scène d’irréductibles vinyleux. Pourquoi ? Ces disques n’ont qu’un seul but : faire danser. Et ce monde musical souterrain a compris qu’il est préférable réaliser des disques avec une parfaite qualité, habituellement en 45 tours et à fort volume, avec une gravure aux sonorités maximale, que d’avoir des versions louches provenant de MP3 ou d’autre provenance inacceptable pour faire jouer dans une salle de 10 000 personnes. Ça tombe bien, les disques vinyle sont particulièrement adaptés pour faire jouer des basses hyper présentes, des aigus ponctuels, des fréquences fortes sans compression, un disque vinyle, c’est fait pour faire danser, ces styles musicaux capitalisent particulièrement sur les forces des disques. Les DJ ne désirent pas que les niveaux des différentes fréquences changent pendant leur mix, ils désirent que le disque reste le plus stable possible, ce qui est impossible avec les niveaux maximisés qu’on retrouve avec les versions numériques. C’est pour ça que les DJ ne vont habituellement accepter que des disques avec cinq à dix minutes de musique par face, avec un volume maximisé au point où les aiguilles de gravure des maisons de production ont une durée de vie tronquée de moitié lorsqu’elles sont utilisées pour graver des disques pour ces spectacles. C’est à ce point violent. Les sillons sont profonds pour ne pas que le disque saute, le volume maximal est dans le tapis, c’est là, c’est présent.

Et en même temps, les disques ayant une production limitée, on a toujours une très haute qualité. Parfois, on ne peut avoir qu’une vingtaine de copies d’un disque sur la planète et ce ne sont que des disques épreuves (test press); d’autres fois, pour des disques avec plus de portée, on va avoir une centaine de copies. Plus que ça et ça devient commercial tel que pour les grandes vedettes… mais pour mon article, on est loin du commerce, ces disques ne sont habituellement pas distribués, ou sont distribués à travers des sites spécialisés pour DJ de ce type de musique précisément. Personne n’obtient réellement beaucoup d’argent à faire des chansons, c’est surtout une passion. Ce sont des disques souterrains pour une scène souterraine, faisant plaisir à une centaine de passionnés à travers la planète, qui eux font danser des dizaines de milliers de personnes.

 

 

Album : Tekiteazy 05
Artistes : Zone-33 (Alchymist);
– Format C : \ (Recl4im Your Br4in);
– Melly (Invaderz (Proto 37), Vulcan Death Grip)

Format : Disque vinyle de compilation 33 tours

Trois disques des artistes montréalais Ataka et Zim, deux albums pour DJ et un album-compilation de Melly avec deux artistes invités. Trois disques qui n’ont pas joué beaucoup à Montréal parce que ce n’est qu’en Europe que ce genre de musique fonctionne réellement sur les pistes de danse marginales. Et trois disques bien différents. Si vous portez attention, vous remarquerez que je n’ai pas mis ma table tournante à 45 tours pour Voodoo Box 06, simplement parce que je trouve que la chanson Very Bad Things est meilleure à 33 tours qu’à 45 tours!

Oubliez aussi de les acheter à Montréal. Vous pouvez peut-être avoir quelques copies de leurs dernières offrandes lorsqu’ils sont à Montréal, mais ils n’en ont pas beaucoup, c’est vraiment pour les quelques DJ qui vont en acheter. Sinon, ça se trouve parfois sur Internet lorsque ce n’est pas épuisé. Le mieux est d’écouter les Soundcloud des artistes ou d’acheter les chansons sur des services de musique en continu. Et le summum, c’est d’aller se défoncer les tympans dans des soirées où ils jouent du hardfloor ou d’autres styles musicaux faits pour danser.

Et la qualité est exceptionnelle ! Numérique à outrance. Subtilité approximative. Mais oubliez le bruit de fond, oubliez le popcorn, oubliez les défauts de gravure, oubliez les mauvais disques à cause que le moule est émoussé, quand il y en a un, il n’a pas le temps de se dégrader par les multiples copies qu’il grave. Oubliez aussi les jargonneries de vente, le moins dispendieux la copie peut être, le mieux c’est! Exactement comme ça devrait l’être pour des disques vinyles. Lorsque j’entends des disques commerciaux à 60$ qui ne sont pas foutus de jouer adéquatement, je pense à ces disques et me dis qu’il y en a qui se remplissent les poches!