2018: Kodaline – Politics Of Living

21 Demands, version 2018!

Album : Politics Of Living
Artiste : Kodaline

En test : 2018; Vinyle

Étiquette : Sony Music; 88985458071

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Il y a parfois des groupes qui passent en dessous du radar. Kodaline est un de ces groupes. Roulant sa bosse depuis plus de dix années, le groupe rock irlandais a débuté sa carrière sous le nom « 21 Demands » avant de faire le saut vers le nom Kodaline au début de la décennie. Ce saut leur a fait grand bien, avec une poussée médiatique imposante, débutant avec une bonne visibilité sur la BBC Radio One, suivi de concours et une impressionnante filmographie. Leurs disques, numéros un constants en Irlande, peinent toutefois à percer les top-10 à travers la planète.

On reconnaît toutefois leur style et on s’entend dire « il me semble que j’ai déjà entendu ça » à plus d’une reprise, malgré leur absence aux palmarès canadiens. C’est d’ailleurs un peu une honte, c’est un excellent disque, avec d’excellentes chansons. On est d’ailleurs chanceux d’avoir des copies du disque, le groupe a bien reconnu ses forces, et il n’est habituellement disponible que dans le marché européen. Ce n’est pas une importation en tant que telle, mais pas loin.

Et pour la qualité, c’est un disque matricé par Stuart Hawkes, qui n’est pas un deux de pique et qui a réalisé des transferts vinyles pour plus d’un artiste à succès. On sent la compression, mais on entend bien les instruments individuellement et ils ne se battent pas entre eux. La voix est forte, franche, les pièces sont bien réalisées. Il y a un effet que j’appelle le faux chaud, qui fait penser à une gravure plus chaleureuse qu’elle n’est réellement, qui est hélas présent à travers le disque. On a l’impression d’un effet vinyle, mais il s’agit plus d’une technique donnant un flou artificiel, rendant les pièces belles à l’oreille. On peut obtenir le même genre d’effet en passant ses pièces musicales sous un VST du genre de Tube Saturator 2 de Wave Arts. Je n’ai rien contre en fait, mais il faut savoir que c’est un effet exacerbé de faux vinyle. Probablement que cet effet était déjà ajouté au montage initial par le groupe et que M. Hawkes n’a rien à voir avec cet effet. Ça ajoute une très belle touche à la version numérique, mais c’est juste un peu trop pour le vinyle. Reste que je chipote, le disque est très bon et il faut chercher les problèmes rendus là.

On achète si on aime Alt-J, Hozier, Imagine Dragons, Coldplay, The Lumineers, Bastille.

Réédition 1982-2018: Haruomi Hosono – Philharmony

Le premier disque du géant de l’électro japonais, réédité pour nous!

Album : Philharmony
Artiste : Haruomi Hosono

V.O. : 1982; Vinyle; Yen Records; YLR-28001

En Test : 2018; Vinyle en encart

Étiquette : Light In The Attic; LITA 170

Les disques de la série de réédition de Haruomi Hosono étant fort volatiles, il est préférable d’appeler Fréquences directement afin de voir s’il est possible d’obtenir ces disques en édition fort limitée.

Haruomi Hosono est un monstre de la musique japonaise. On ne parle pas que d’un simple quidam, on parle de quelqu’un qui a roulé sa bosse depuis le début des années 70 dans différents styles avant du folk à la musique d’ambiance, avant de s’intéresser de plus en plus à la musique électronique. À la fin des années 70, il fonda le groupe Yellow Magic Orchestra, groupe de musique synth-pop ayant eu un très grand succès au Japon. En 1983, ils arrêtèrent temporairement leurs activités avec Hosono qui démarra son propre studio d’enregistrement et son étiquette de disque. Libre de créer, il sortit quelques disques d’expérimentation synth-pop, dont le premier est Philharmony.

OK, il faut avouer que ce n’est pas facile de décrire ce disque. Ce n’est pas du synthé bonbon, mais en même temps, oui. Ce qui est certain, c’est que ce premier disque n’est pas égal du tout. Chaque pièce musicale est son petit univers. Faisons le tour de quelques faits saillants de la première face :

Picnic, qui fait penser à un précurseur d’Opus 4 de The Art of Noise dans son côté naïf. D’ailleurs, Platonic aurait pu être une très bonne pièce de AoN.
Funiculi Funicura, exploration synthé sur le thème classique de Denza.
Luminescent/Hotaru, qui a clairement servi d’inspiration à Geinō Yamashirogumi pour la trame sonore au film d’animation séminal Akira de 1988.

Je pourrais continuer avec la deuxième face, avec des inspirations New Wave, des pièces plus pop, un Living-Dining-Kitchen clin d’œil à Autobahn de Kraftwerk. Bref : soit il y a des inspirations sur des grands courants ou des grands compositeurs, soit le disque d’Haruomi Hosono a servi d’inspiration à une génération de musiciens.

Côté qualité, bref ce que vous voulez savoir, eh bien c’est un Light In The Attic, ils ont tendance à ne pas faire les choses à moitié. Le disque est très propre (à part une petite usure de matrice sur Picnic dans ma version), la qualité est plus que franche, les fréquences sont bonnes et franches, et on sent que lorsque c’est plus sourd, c’est la faute aux rubans d’origine. En même temps, il y a un peu de bruit de fond, mais avec un tel genre musical qui tend à exacerber des fréquences précises dans un univers stéréophonique, c’est très facile pour un disque de perdre ses moyens. Je n’en fais pas rigueur outre mesure, mais ce n’est pas parfait. N’empêche que quand je vois des disques en réédition qui sont des mauvaises copies, avec aucune information supplémentaire dans une pochette faite à la va-vite, quasi photocopiée, je regarde un tel disque, sorti en encart avec les paroles, une belle stylistique, un obi, un livret avec un interview de 10 pouces, une déférence au matériel et une joie de sortir un tel disque, je me dis que c’est pour ça que parfois, j’aime les rééditions.

2018: Aphex Twin – Collapse

Quatre chansons électros comme un tank!

Album : Collapse (EP)
Artiste : Aphex Twin

En test : 2018; Vinyle; Édition limitée procédé héliophore

Étiquette : Warp Records; WAP423-X

Le disque avec la pochette en procédé héliophore n’est hélas plus disponible. Vous avez toujours accès à la version normale de l’album.

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Je suis un fanatique et avide collectionneur de la collection Prospective 21è Siècle de Philips. Cette collection de musique contemporaine de la fin des années 60 utilise le même procédé héliophore qu’Aphex Twin dans cette édition limitée. Et la ressemblance ne s’arrête pas là. Le compositeur électro possède un penchant exploratoire qui n’est pas sans rappeler certaines des œuvres de la collection initiale. Très étrangement, on peut dire que la roue a fait un tour côté musical : les instruments d’origine et les effets numériques utilisés par Richard D. James arrivent enfin à reproduire une stylistique recherchée par les grands explorateurs du circuit électrique des années 50 et 60. La pièce 1st 44 est tout droit sorti de l’imaginaire de Pierre Henry, l’atonalité de certains mouvements, la sonorité violente des filtres faisant penser à l’époque des trackers électroniques de l’Amiga de la fin des années 80, mais en de plus haute qualité. Le clin d’œil à des ambiances feutrées, mais pesantes à la The Art Of Noise, le retour à une vision plus sombre et hors des sentiers des quatre temps habituels comme on retrouvait dans les premières compositions de Aphex Twin, un retour aux sources en quelque sorte. C’est tout un album à écouter.

Et la sonorité du disque vinyle est aussi grande que la prémisse du disque. Il ne manque pas de fréquences, de la basse ultra-grave aux aigus laissant présager du glitch sans y être, c’est un très bon album à écouter si vous avez un caisson d’extrêmes-graves et des bons haut-parleurs. Je n’ai absolument rien à redire du début à la fin. Ah, tiens, si, un petit manquement de fréquences à cause d’une descente aux enfers à des niveaux de moins de 20 hertz, qui cause les hautes fréquences à être réduites légèrement dans le matriçage. Beau Thomas a dû s’arracher les cheveux!

2018: Les Beaux Sans-Cœur – Ton corps est déjà froid

Pierre Lapointe, version rock!

Album : Ton corps est déjà froid
Artiste : Les beaux sans-cœur

En test : 2018; Vinyle; Album en encart

Étiquette : Audiogram; ADCD 10413

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Notre chansonnier déjanté est de retour avec un autre bel album de ballades doucereuses avec une touche yéyé, des paroles d’amour qui donnent le goût de chanter la pomme à sa douce. Ah… tiens… non! Cette fois-ci, c’est du gros rock très sale, violent, des chansons grivoises. Un tout petit exemple de parole : 1-2-3-4 j’aimerais te prendre à quatre pattes ! Mais ça vous donne une idée : il y a bien la voix de Lapointe, mais ça s’arrête ici! C’est un anachronisme a A à Z, en fait, ça serait un anachronisme si ce n’était de ce qu’on connaît de Pierre Lapointe : il faut s’attendre à se faire décoiffer par ce dernier. Et pour ça, c’est réussi!

On a la sonorité du tapis en shag dans le sous-sol de ses parents avec le bar en bois; on a les petites chansons style punk rock aux paroles sorties de son adolescence; on a la porte de garage ouverte parce que ça joue trop fort et qu’on désire que les voisins l’entendent de toute façon; on a le gros spazz de neuf minutes du décompte avec solos en prime. C’est l’alter ego du yéyé propret des sous-sols d’église de ses autres albums. C’est un gros bonbon de plaisir.

Et côté sonorité, récemment, Pierre Lapointe nous a habitués à des albums parfaitement enregistrés avec une sonorité impeccable. C’est totalement l’opposé ici : si le yéyé est propre, le rock de garage est sale, lourd, tape fort, n’est pas clair du tout. C’est de la grosse déchire. En fait, je dirais en comparatifs que le disque vinyle est presque identique à la version numérique, avec un peu moins de compression sur les kick drums, mais avec un assourdissement d’un disque qui a été saturé. Le vinyle ne respire pas, est moins stéréo, manque de définition. C’est comme s’ils avaient pris la même matrice numérique pour le vinyle et pour le CD, et qu’ils l’avaient aplati pour le faire entrer sur deux faces. Et pourtant, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’espace. Bref : je ne sais pas, je ne comprends pas, ça aurait pu fesser dans le dash tellement plus fort que ça. Mais non. On adore l’objet, on ira sur le CD pour le moment!

PS : je me suis concentré sur le chanteur ici, mais les musiciens de ce groupe sont en feu, ce sont tous, individuellement, des bombes! Et je ne désire pas passer sous silence la contribution du grand, Philippe Brault. Ces deux-là, ensemble, sont fous!

King Gizzard le passé enfin réédité!!!

5 albums très difficiles à trouver et essentiels pour les fans du groupe seront réédités le vendredi 2 novembre prochain. Festival de la couleur psychédélique, pochettes funky et emballages améliorés. Pré-commandes web et réservations en magasin fortement suggérées en cliquant sur l’image. On a aussi bien pris le temps de bourrer les fiches de chaque album de détails pertinents!

 

1985: Zipper – Zip

New Wave Progressif québécois des années 80!

Album: Zip
Artiste: Zipper

En Test: 1985; Vinyle

Étiquette: La Collection; P.C.R. 850315

Ce disque est une rareté d’il y a 30 ans. Il se trouve parfois en disque usagé si vous êtes chanceux!

Ce groupe méconnu de Québec est un peu un anachronisme dans le milieu musical québécois. Non seulement le groupe faisait dans un style de new wave plus rock qu’électro, mais il a été produit et enregistré par feu le grand Denis Champoux, auteur-compositeur-interprète tout d’abord connu pour son côté rock avec Les Megatones entre autres, mais ensuite pour être tombé en amour avec la musique country d’ici. À partir de ses interprétations personnels, en passant par son étiquette La Collection, mais surtout avec son studio d’enregistrement de Cap Rouge qui a vu passer les plus grands du country, il a été une figure emblématique de la musique québécoise.

Mais il faut aller plus loin que de parler d’une folie de producteur avec Zipper. Les musiciens ont roulé leur bosse de nombreuses années, d’une collaboration à l’autre, d’un groupe à l’autre. Jacques Perron, le guitariste rythmique et homme à tout faire du groupe, a même fait la première partie de Roxy Music au Palais du Commerce de Montréal en novembre 1975. Après sa formation en 1980, le groupe a été sélectionné au concours Ville de Nuit de 1983, pour ensuite faire son premier concert en 1984 au Café Campus où M. Champoux leur proposa de réaliser leur premier disque avec lui. Le disque Zip, leur seul, fût terminé l’année d’après.

Ce disque est en deux parties vraiment distinctes. La première face est plus composée de chansons style pop-rock new-wave, avec des progressions d’accords parfois un peu douteuses, la voix de Richard Fouquet un peu incertaine comme on les aime (que celui qui n’aime pas Men At Work et The Smiths lance la première pierre). La deuxième face est réellement plus dans le style rock progressif, avec un concept se suivant toute la durée du côté de disque, des solos de guitare, etc. On reste dans la musique relativement simple, on ne réinventera pas le 12 cordes ici, mais ça donne une bonne touche et ça paraît que les musiciens s’amusent.

Pour la sonorité, le disque est très bien enregistré et représente bien une ère musicale. C’est exactement un disque des années 80 comme il se doit. C’est aussi un peu générique, on ne sent pas exactement le meilleur arrangement qu’il soit, c’est un disque réalisé en une vingtaine de jours avec les musiciens du bord. On ne sent toutefois pas qu’il manque quoi que ce soit. Ce n’est pas une hyper-production 200 voix de console avec une centaine de rubans par chanson et un chœur triple juste pour la forme, mais ça colle parfaitement bien avec le style du moment, et ce qu’ils désiraient réaliser.

 

Session d’écoute Alexandra Stréliski!

D’accord on l’avoue! Nous avons un faible pour la musique d’Alexandra Stréliski et nous voulons la faire découvrir au plus grand nombre de gens possible. Si vous aimez Max Richter, Chopin, la bande sonore d’Amélie Poulain, Erik Satie, la série de Gonzales au piano solo et bien mademoiselle Stréliski sera votre nouvelle coqueluche! Session d’écoute exclusive en magasin ce vendredi 5 octobre avec de très beaux cadeaux à l’achat du nouveau disque. Apporter votre vin / bière pour un 4 à 7 du début d’automne!

 

2018: First Aid Kit – Tender Offerings

En extra de Ruins!

Album: Tender Offerings
Artiste: First Aid Kit

En Test: 2018; Vinyle 10po 45RPM

Étiquette: Columbia Records; 19075875017

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Plus tôt cette année, j’avais fait une critique de l’album Ruins des sœurs Söderberg. J’étais resté un peu sur ma faim à propos de l’album côté qualité, les chansons étant chaleureuses et des cris du cœur, mais la sonorité finale du disque étant très froide. C’est un peu comme s’ils m’avaient écouté avec ce petit EP.

On débute avec une longue chanson intimiste, I’ve Wanted You, où la guitare et les voix ressortent très bien; pour ensuite avoir la chanson Tender Offerings, chanson à plus grande échelle. Le deuxième côté est un peu plus «extras de face B», avec des sonorités très différentes, faisant moins un ensemble que le premier côté, mais il y a un petit quelque chose sur ces chansons quand même, seulement la qualité qui y est plus brouillonne.

Si je désirais avoir de l’authenticité et de la chaleur, ceci dit, j’en ai. Bonne qualité, peu de bruit de fond, instruments clairs et beaux. Production inégale, mais il faut s’attendre à ça d’un disque d’extras.