Réédition 2014: Incredible Bongo Band – Bongo Rock

Qu’ont en commun Grandmaster Flash, Jay-Z & Kanye West, Aphex Twin, Moby, The Roots et des centaines d’autres artistes dans les 40 dernières années?

Album: Bongo Rock
Artiste: Incredible Bongo Band

V.O.: 1973 Vinyle, Pride PRD-0028

En Test: 2014 Vinyle 180g

Étiquette: Mr Bongo
MRBLP118

Ce disque n’est plus disponible chez Fréquences. Demandez quand même si ça se trouve, ou attendez des arrivages, qui sait (mais je n’attendrais pas nécessairement)

Gagnant du disque le moins susceptible de révolutionner la musique, Incredible Bongo Band n’est pas un groupe malgré son nom! C’est pas mal le projet de Michael Viner qui a eu une demande d’une chanson pour un film d’horreur obscur. La chanson est devenue #1 au Canada alors il a reçu la demande de faire un disque entier, ce qu’il produisit à Vancouver avec l’aide de musiciens de studio pas mal au hasard. Tout est rigoureusement faux dans ce disque et de toute façon c’était prévu pour se faire imprimer en quelques copies et disparaître sans laisser de traces.

On se déplace deux ans plus tard dans le Bronx… DJ Kool Herc crée le principe du breakbeat, avec les break-dancers, les b-boys, les b-girls… et éventuellement, en 1975, il tombe sur Apache de Incredible Bongo Band, pour lequel il fait jouer deux disques en succession afin de faire poursuivre le break de Apache aussi longtemps que les danseurs dansent sur la chanson. Et à partir de ce moment, cette version louche d’un disque sans succès de Apache devint l’hymne du Bronx! Tous les partys se l’arrachent, tous les DJ l’utilisent, tout le monde le fait jouer, le hip hop est créé, le breakdancing est créé et tout le monde désire utiliser ce disque. Bien entendu, le hip hop serait arrivé malgré cette chanson, mais la planète aurait été bien différente aujourd’hui sans cette simple chanson, deuxième du disque.

On revient aujourd’hui… et cette chanson est encore utilisée! En fait, elle est tellement utilisée qu’un excellent documentaire a été tourné à son sujet et sur l’influence que ce disque a eu sur la musique: Sample This par Dan Forrer. Encore aujourd’hui, on utilise ce même rythme. Et pour le reste de l’album, c’est entre psychotronique et excellent, tout dépendant.

Côté qualité, la version originale du disque est très difficile à trouver à cause que les DJ du Bronx les ont carrément usés à la corde. Pour les peu de copies restant, c’est à des prix ridicules. L’étiquette et magasin de disque indépendant britannique Mr Bongo a décidé en 2014 de faire une version ultime du disque, à partir des bandes originales. Quelle version! Nul besoin de payer des centaines de dollars pour l’original quand on peut avoir une telle version pour le tiers du prix! Le disque répond parfaitement à la demande, est de superbe qualité, est beau, est fidèle à l’original et il sonne comme une tonne de briques. Wow!

Voilà qui met fin à ma semaine éditions 70s et moins. J’espère que vous avez aimé la gamme de disques de ces années. Retour à la programmation normale la semaine prochaine!

 

1973: Mike Oldfield – Tubular Bells

Est-ce que Tubular Bells a réellement besoin de présentation?

Album: Tubular Bells
Artiste: Mike Oldfield

En test: 1973 Vinyle (V.O. US)

Étiquette: Virgin
VR 13-105

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Acheter la version Black Friday 2013 Picture Disc chez Fréquences

C’est le genre de disque qui réapparaît régulièrement au fil des arrivages. Soyez patients si vous désirez une version vintage.

Album ayant frappé l’imaginaire de la planète, découvert via le film l’Exorciste en Amérique du Nord, le premier disque de Virgin Records, pièce ayant eu droit à des documentaires, des reprises, des études, nommez-les. Le tout avec un compositeur-interprète de génie ne cherchant pas à être la vedette, la très grosse majeure partie des instruments étant joués par Oldfield lui-même en multiples sessions sur le même ruban.

Et ce n’est pas rien. La pièce de plus de 45 minutes (25 et 23 minutes) fait pâlir d’envie les plus grands albums de progressive rock avec des mouvements allant du thème du début du disque jusqu’à la fin de la première face avec l’introduction des instruments individuellement en plus de 7 minutes, dont les fameux carillons tubulaires dans une apothéose d’instruments, avec chœurs en prime. Même la 2e partie, qu’on aurait pu penser reléguée en second plan, qui a été composée sur une beaucoup plus longue période, se révèle être impressionnante, avec multiples mouvements dont la partie carrément précurseur du death métal débutant vers le premier tiers de la face B avec les harmonies de lead guitars et les voix gutturales.

C’est le genre de disque qui faut avoir la bonne version. Un disque de plus de 20 minutes par face, en vinyle, ce n’est pas simple à jouer. Il y a 16 pistes en surimpression qui sont toutes utilisées à quelques endroits du disque. Parfois, les disques s’emballent, ne sont juste pas capables de reproduire toute la gamme musicale. C’est sans compter le transfert provenant du ruban qui peut être déficient parfois à la source. Je dirais que si vous désirez une version ultime, c’est le ruban en 7 1/2 pouces par seconde Virgin VGN 13105F que vous devez avoir. Mais sinon, le mieux est probablement de rechercher la version originale Virgin V2001, la version japonaise d’origine ou la version de 1997 en 180g… ou en sortant des vinyles, la nouvelle version de 2009 produite numériquement à travers les fichiers de production du SACD. Je ne vous recommande d’ailleurs pas la version japonaise récente: d’abord, elle est hors de prix, ensuite, elle provient des fichiers numériques. C’est aussi le genre de disque qu’on peut trouver partout, à peu de frais, et de qualité satisfaisante. Nul besoin de chercher la copie … La majeure partie des versions, tant qu’elle a été bien entretenue, va vous procurer amplement de joie et les versions audiophile sont plus des attrapes nigaud que des vraies versions audiophile.

Donc qualité … Ça va dépendre réellement de ce que vous allez trouver. Et attendez-vous tout de même à des bruits étranges, ça fait partie du lot de cette pièce unique d’anthologie. Mais ouf! Quel disque! Même ma petite version US simplette est incroyable.

1977: Musiques de l’O.N.F. Volume 1

L’Office National du Film n’est pas qu’un espace d’exploration pour les cinéastes. C’est aussi un espace d’exploration pour les compositeurs.

Album: Musiques de l’O.N.F. Volume 1: Musique sans image

Artistes variés

En test: Vinyle double 1977

Étiquette: Office National du Film du Canada

Ce disque a été acheté chez Fréquences il y a déjà deux bonnes années. Vous pouvez probablement en trouver une copie en-ligne.

L’ONF est une mine d’or d’exploration. Et je parle ici bien entendu des musiciens et des compositeurs. On peut penser à René Lussier par exemple qui est collaborateur pour les trames sonores de films depuis près de 40 ans.

Mais on peut aussi écrire livres et livres sur les techniques exploratoires musicales de l’ONF. Entre autres, le film permettant de recevoir de l’image mais aussi du son à travers différentes techniques d’impression de l’onde musicale, il n’en fallait pas plus pour que Norman McLaren travaille sur un procédé créatif de son gratté et de son photographié. Cet album est un hommage aux grands musiciens de la période de 1952 à 1971 qui ont marqué les films de l’ONF.

C’est expérimental! Et malgré que bien des chansons peuvent sonner électronique, elles sont surtout visuelles et peinturées. D’autres sont travaillées au ruban magnétique. Certaines sont des collages de sons ambiants. Et finalement, il y a la dernière chanson, Metadata, produite avec l’aide du Conseil National de Recherche du Canada, qui est la première expérimentation d’un ordinateur produisant des sonorités, le tout ensuite mixé en studio avec une trame sonore instrumentale. ceux qui me connaissent savent à quel point je suis un capoté des premiers balbutiements de synthèse informatique. J’ai été un des crackpots qui a demandé à Nadia Magnenat-Thalmann et Daniel Thalmann une copie VHS de leur film Vol de Rêve, question d’avoir la meilleure qualité possible de ce film incroyable. Alors pour moi, d’avoir une copie de Metadata en vinyle, c’est le pied… Mais c’est expérimental!

Et côté sonorité, c’est une compilation de pièces composées dans les années 52 à 71… prévues pour jouer sur film, parfois carrément composées sur film… et pièces qui sont voulues à pousser l’enveloppe, de musique contemporaine et (je ne crois pas vous l’avoir dit, vous m’en excuserez) expérimentale. Bref: le disque a un peu de bruit de fond il n’est pas totalement propre, il a une sonorité habituellement très sourde. Même les bandes ou films maîtres sont rendus à plusieurs générations, retravaillés avec les moyens du bord. Mais c’est de l’anthologie, c’est des techniques d’essais incroyables et c’est le pied à écouter, pour le peu que vous aimez la musique concrète.

On achète si on aime Pierre Henry, Iannis Xenakis, Edgard Varèse, Karlheinz Stockhausen.

Réimpression 1967: Gilles Vigneault – Jack Monnoloy

Il faut bien célébrer la journée des Patriotes avec un de nos grands.

Album: Jack Monnoloy
Artiste: Gilles Vigneault

V.O.: 1962 Vinyle Columbia
FL-292 (Mono)/FS-538 (Stéréo)

En Test: 1967 Vinyle

Étiquette: Harmonie / Columbia
KHF 90082

Ce disque est disponible au gré des arrivages de Fréquences. Amusez-vous avec des rééditions CD ou des versions que vous retrouverez certainement un jour ou l’autre.

C’est quand même amusant d’écrire réimpression 1967 … et c’est aussi pourquoi les disques vinyles, c’est génial! On peut y retrouver de nos plus grands, en qualité exceptionnelle, pour quelques dollars. Comme d’aucuns aiment bouquiner, moi, c’est les disques que je recherche. Que ce soit de la pop à un million de copies ou de la musique réalisée par un passionné gravé en 200 copies.

Mais ce disque … c’est de la musique populaire d’ici. C’est notre ADN. C’est un disque spectacle du début 60, c’est un disque qui a gagné le Grand Prix du disque Canadien CKAC. Tous ceux qui aiment la musique d’ici connaissent ces chansons et je suis certain qu’il n’y a pas eu que trois copies de ce disque. Tout le monde devait l’avoir. En fait, je me rappelle la pochette originale de 1962 de mon enfance.

Et côté qualité… c’est impeccable. C’est juste impeccable. La voix est superbe, les instruments sont beaux, tout est chaleureux, c’est bon enfant, le petit auditoire est respectueux et clair. C’est certain que les coupures niveau bande magnétique sont un peu brouillonnes lorsqu’il y en a (subtil comme une tonne de briques) et qu’il faut s’attendre à du popcorn sur un tel album célébrant son 50e anniversaire. Reste que ça n’empêche aucunement l’écoute du disque et d’être ému et amusé par les paroles de Vigneault, et d’adorer les exceptionnels musiciens.

Bonne journée nationale des patriotes tout le monde!

Spéciale consigne: Blue Cheese, Corridor

Troisième article sur les consignes! Cette fois-ci, du stoner et du rock planant, en belles couleurs.

Album: Blue Cheese
Artiste: Blue Cheese
Style: Stoner Rock

En Test: 2014 Vinyle Bleu

Étiquette: Kapuano Records

Page Facebook du groupe

Si vous allez à Terrebonne, vous risquez d’avoir des groupes de Terrebonne! De se déplacer ailleurs que son chez-soi et de s’ouvrir aux groupes locaux veut dire de faire des découvertes comme celle-ci, avec un Marc-Olivier qui m’a dit «non non t’achètes ça, pas de mais!». D’inviter les groupes dans d’autres villes et villages permet aussi aux magasins de disque d’avoir accès à leur stock aussi vu qu’ils en apportent en consigne. Sinon, il faut aller les découvrir nous-mêmes.

Pour la petite histoire, Kapuano Records est responsable du tout premier disque des Deuxluxes et ils sont toujours actifs sur plein de projets locaux dans la grande région. Entre autres, on peut souhaiter un premier disque vinyle de Smitty Bacalley un jour.

Pour du stoner, c’est vraiment bizarre à souhait, c’est louche, de la grosse basse pour débuter le disque, de la voix qui a vu trop de bon stock, de la grosse guitare lourde et sale, du rythme métal qui bûche. Leur disque a vu trop de compression côté vinyle et sonne un peu mince, il manque de profondeur. Ça sonne le numérique directement vers le vinyle sans autre traitement. Mais à défaut de les voir en vrai, c’est  façon d’écouter la reproduction à mon avis: en bleu avec un bon pickup.

Ouf, je viens de relire mes phrases, je devrais réellement me tenir loin du patchouli en écrivant mes critiques.

Album: Un Magicien En Toi
Artiste: Corridor
Style: Rock style 60’s lo-fi

En test: 2014 Vinyle jaune une face

Étiquette: L’Oeil du Tigre
ODT-021

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De l’influence de Beck, de l’influence de lo-fi, Corridor est un groupe qui nous fait rocker et planer et qui cherche un feel, une ambiance, une sonorité et de fumer du bon stock plus que de tenter de bien sonner. Quand on écoute ça, c’est n’importe quoi. Et quand on a du n’importe quoi, on se rends compte que c’est réalisé avec beaucoup plus de recherche et de finition que beaucoup d’autres groupes modernes.

Leur sonorité est recherchée, leur étude sur le lo-fi est de façon surprenante très high-fi, leur retour aux sources veut dire d’utiliser des procédés, des matériaux et des outils de très haute qualité afin de conserver l’atmosphère.

Et côté disque … je ne sais pas quoi penser. C’est prévu dégradé. Il y a une dualité numérique, mais un traitement par bandes magnétiques pour la sonorité compressée avec les basses plus présentes qu’on aime. Il y a plein de musique ridicule et louche, des effets spéciaux à sortir les pilous à la place du patchouli, un disque super silencieux sur une seule face, des instruments francs mais une voix hors-scène. Bref: c’est de la basse fidélité parfaitement réussie!

En bonus, la semaine prochaine, ils sortent un troisième album, Supermercado, sur une autre étiquette, Requiem pour un twister. Ils le disent plus extrême mais plus pop. Ah, bon! En tout cas, comptez sur moi pour acheter leur prochaine offrande.


Eh voilà, trois articles sur des disques moins connus. Parfois des groupes d’un autre temps, parfois des groupes qui ont marqué un style musical, mais aussi beaucoup de groupes qui sont à découvrir sur une scène ou chez votre disquaire. Ce ne sont pas des disques qui sont recherchés par les gens, il n’y a pas un gros battage médiatique pour ces disques, ils sont méconnus sur Internet parce qu’ils ne sont connus que par leurs fans et dans leur communauté. Bref: ce sont des disques à découvrir, c’est notre ADN et nos passionnés.

J’aurais pu en sortir beaucoup plus, du plus connu comme Maryse Letarte qui a un superbe disque en consigne, du pop hommage du fantastique Martin Levac, des groupes punk à la Chahut d’ruelle, des autres disques de Of Tanz. Je vous en ai aussi sorti plusieurs précédemment, disséminés dans mes critiques et je vais continuer de le faire dans le futur.

Tout ceci n’est que le début à votre découverte. Je viens d’écrire à propos de Supermercado qui va sortir la semaine prochaine. Mais les gars de Offside jubilaient à parler de leur futur disque qui va sortir prochainement. J’avais écrit un article sur Technical Kidman il y a deux mois et ils disaient vouloir sortir un nouveau disque bientôt (ils sont en tournée constante d’ailleurs, surveillez leur Facebook). Et c’est le début de ma découverte aussi! À chaque fois que je vais chez Fréquences ou même chez n’importe quel disquaire, j’aime parler avec les gens passionnés qui s’y trouvent et j’aime leur demander ce qu’ils aiment écouter, leurs coups de coeur, leurs bands locaux, échanger avec eux. Je n’aurais probablement jamais acheté le très bon 45 tours de Offside si le band n’était pas passé en magasin. 3 articles plus loin, à 2h38 du matin, je suis en train de terminer cette série d’articles et j’ai eu vraiment trop de plaisir à écouter tous ces disques. J’ai hâte que vous me fassiez découvrir les prochains!

Spéciale consigne: …Of Tanz Victims, Nouveau Jazz Libre du Québec

Deuxième article de l’édition spéciale consigne! Aujourd’hui, des phares de la musique archi-(mé)connus, des bombes de leur milieu pour lesquels on doit savoir qu’ils existent. Incursion dans le monde industriel et dans le monde du jazz libre.

Album: Scanning Elle Dementia
Artiste: …Of Tanz Victims
Style: Industriel

En test: 1986 Vinyle 12″ 45 tours EP

Étiquette: Bunker Records
WRC2-4933

Voir ce qui est disponible de …Of Tanz Victims chez Fréquences

Dans les années 80, lors de l’explosion des styles musicaux, on avait tendance à tout mettre dans le lot de l’«alternatif», quand on ne savait pas réellement où les placer, est-ce de l’électronique, est-ce du rock, c’est de la musique actuelle? Alternatif est le terme à la mode. Il y avait un animateur radio qui ne se laissait pas berner: Claude Rajotte – le premier à nous sortir des groupes d’industriel tels que Einstürzende Neubauten, Cabaret Voltaire ou même des bons vieux Throbbing Gristle expérimentaux. Ensuite arrivèrent des groupes de pop industriel, tel que les Nine Inch Nails, Marilyn Manson et compagnie qui popularisèrent une version commerciale de l’industriel.

Mais à la base, c’est une musique forte, violente et dont les artistes du Québec ne sont encore une fois pas prophètes dans leur pays. …Of Tanz Victims est un des grands groupes de musique industrielle (et d’autres styles beaucoup moins classables – aucun de leur disque n’est pareil) des années 80. Même chose pour Vromb qui débuta dans les années 90, dans un style industriel plus conventionnel.

Et les disques qu’on peut retrouver chez Fréquences sont des pièces d’anthologies parfaitement enregistrées et neuves, scellées des années 80, merci à monsieur De La Carignan qui vint en apporter des copies lui-même selon Will. J’ai décidé de vous parler de Scanning Elle Dementia, un EP 45 tours. Et il n’y a rien à y redire, c’est industriel, c’est hard, c’est fort, c’est beau, ça provient de bandes magnétiques et c’est des méchantes chansons. Le disque est superbe.

Album: En direct du Suoni Per Il Popolo
Artiste: Nouveau Jazz Libre du Québec
Style: Free jazz

En test: 2014 Vinyle transparent

Étiquette: Bronze Age Records

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Pour la petite histoire du disque, le Suoni Per Il Popolo, il s’agit d’un festival de musique d’avant-garde annuel préparé par la Casa Del Popolo et de plusieurs salles affiliées, dont la Sala Rossa juste de l’autre bord de la rue. Pour la plus grande histoire, il faut penser à l’étiquette Constellation, au groupe GY!BE et de toute cette clique artistique prolifique. Les salles, le festival, les groupes et l’idée d’avant-garde peu importe les styles musicaux, ça provient de là. Et le groupe d’origine, c’était Le Quatuor de Jazz libre du Québec avec entre autres Guy Thouin à la batterie. Ça, c’était en 1967. On remonte 45 ans plus tard et on a une collaboration d’un soir, Guy Thouin et Bryan Highbloom, avec Raymon Torchinsky, pour une soirée endiablée très loin de la musique de chansonniers.

Le genre de disque qui n’arrivera plus jamais. Et le genre d’étiquette qui a décidé qu’eux, c’est en vinyle que ça se passe, pour l’objet d’art. Les trois offrandes de Bronze Age Records sont des disques uniques, produits par Joseph Torchinsky avec passion. C’est aussi le genre de disque enregistré en direct qui déménage solidement. Très belle production, très beau disque et de la superbe musique.

Suite et fin de cette trilogie sur les disques en consigne demain!

Spéciale consigne: Le Queb autodistribué: Offside, Un Premier Mai, Résurrection!

Ceci est précisément pourquoi j’achète des disques. Oui, j’adore les disques des grandes étiquettes, oui j’achète en quantité industrielle les Bowie, Zeppelin, Lily Allen, Marie-Mai, Bélanger de ce monde, neufs ou usagés, et je les adore! Mais pour moi, la musique, c’est les petites étiquettes et les autoproduits, ceux qui ont la passion et vivent de spectacles. Ceux qui s’essaient, tant bien que mal. Le futur artiste de demain, ou non.

En simplifiant beaucoup, les distributeurs fournissent habituellement les disques aux boutiques, à renfort de boîtes de disques commandées par le magasin. Mais supposons qu’il y a un groupe qui n’est pas distribué, on fait quoi? Bienvenue au merveilleux monde de la consigne! Des promoteurs, des musiciens, des managers de groupes qui passent dans une ville vont habituellement avoir du matériel à vendre lors de leur spectacle. Parfois aussi, c’est une étiquette régie par des passionnés qui préfère rester petit mais faire tout eux-mêmes. Il est de bonne guerre, parfois, de laisser en consigne quelques copies de leurs disques au magasin de disque local. Parfois le magasin va accepter, parfois non.

Cet article est un hommage à ce qu’on peut retrouver en consigne et en petite distribution. Parfois, c’est disponible chez Fréquences, parfois non. Chaque magasin supportant le concept possède ses propres consignes et elles sont différentes pour chaque endroit. Si vous allez chez Fréquences, ce sont surtout des consignes pour les spectacles des petites salles adjacentes, comme l’Anti et le Zaricot. On a aussi le matériel des artistes locaux de St-Hyacinthe. Si vous allez ailleurs, vous allez avoir la scène d’ailleurs. Quelles découvertes à faire! Ce ne sera certainement pas mon dernier article sur les disques autoproduits et autodistribués, il y en a juste trop dans ma collection et elle s’agrandit à chaque semaine, à chaque spectacle que je vais voir. Mais je vais débuter par 3 disques pour aujourd’hui, 2 pour demain et 2 pour mercredi, en rafale.

Artiste: Offside
Album: Brotherhood
Style: Punk hardcore old-style

En test: 2016 Vinyle 7″ 45 tours #151

Étiquette: LSC Records
LSC 004 

Site Facebook du groupe

Ce disque est la raison pour laquelle j’ai écrit cet article. En fait, j’ai rencontré deux des membres (vraiment sympa et passionnés) du groupe vendredi soir avant leur spectacle, qui ont d’ailleurs bien voulu signer mon disque. S’ensuivit une longue discussion avec Will sur les disques en consigne. Et voilà. Alors ils figurent en premier dans mon édition spéciale en consigne.

L’album est du bon vieux punk rock hard core, bien classique et bien traditionnel, comme pour Minor Threat dont je vous avais parlé précédemment. C’est un petit EP de 4 chansons, en 45 tours quand même alors la qualité est au rendez-vous. Pour les fans, c’est très très bien enregistré pour le style. Le rythme est omniprésent versus les instruments et voix, c’est compressé de souche, mais ça respire et ça sent la prestation studio-live. Il n’y a pas 56 000 micros pour capter chaque instrument et il n’y a pas une omniprésence de Protools. Le numérique ne s’entend pas beaucoup. Et leur disque sentait la cigarette quand je l’ai acheté! Si ce n’est pas hardcore, je ne sais pas c’est quoi!

J’ai lu une critique de l’album récemment sur Internet qui parlait du côté un peu brouillon du disque. Si je compare avec les deux disques des Horny Bitches (dont on a justement parlé ensemble), leur premier disque n’est pas du tout tight et est réellement brouillon, mais il est passionné. Même chose ici. Je ne trouve pas que ça nuit à l’intention du disque personnellement. Et c’est à charge de revanche pour un meilleur deuxième disque même si j’ai vraiment aimé l’écouter. Prometteur en sale!

Artiste: Un Premier Mai
Album: No. 6: Untitled; No. 8: 20 Of August Just Another Day
Style: Métal hardcore

En test: 2008(?) Vinyle 7″ 33 tours

Étiquette: Aversion Records

Site Myspace du groupe

Vous comprendrez que ce groupe semble défunt. Non seulement l’étiquette (sur Vidéotron) semble ne plus avoir de site actif, mais le site Myspace n’a plus été mis à jour depuis belle lurette. Même chose pour les spectacles, les vidéos et les autres activités en-ligne, dont la dernière présence est de 10 ans. Mais côté hardcore, c’est quand même somme toute assez bien réussi.

Et ce disque est une rareté. 33 tours 7 pouces! Comme les vieux groupes punk! Je dirais ceci dit que le groupe est plus de facture métal que punk réellement. Entre autres, leur No. 6 est une chanson très longue (D’où le 33 tours j’imagine) et plus progressive que le hardcore traditionnel. Et malgré tout, le disque possède une très bonne sonorité. De style studio maison, les effets sont très simples et minimalistes, c’est dans ta face. Mais c’est fort efficace. Un peu de destruction numérique dans le lot hélas mais comme le disque date d’un bon bout de temps déjà, celle-ci est tout de même minime, juste faite avec les moyens du bord en grimpant le volume!

Album: Résurrection! Rock chrétien et messes rythmées du Québec (1964-1978)

Artistes variés

En test: 2012 Vinyle

Étiquette: Mucho Gusto Records
MGLP013

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Après deux disques sur le thème de la défonce crue, prions un instant pour notre âme. Un disque que j’ai adoré écouter à sa sortie, qui a fait tapage nocturne chez mes amis. C’est le début de plein d’artistes qui ont eus parfois de grandes carrières, parfois non. C’est la suite des partys de sous-sol d’église qui égayaient les baby boomers, mais avec du gros rock sale totalement propre et convenable. Ça passe de chansons priant les louanges de Jésus à un duo post-Baronnets, à des petits simples, à des grands déploiements avec chœur et folie.

Mucho Gusto, malgré sa petitesse, y va dans la qualité pour ses réimpressions. Leur disque vol. 333 de l’infonie est dans mes excellentes rééditions, et ils font de plus en plus souvent la manchette. Reste que ce qu’ils réimpriment est fort bizarre et c’est tant mieux! Il s’agit de pièces d’anthologie qui ne doivent pas rester dans les collections privées des gens. Faisons réapparaître nos grands disques d’autrefois.

Et côté disque, c’est, comme pour sa musique, totalement convenable. Bien entendu, c’est rigoureusement inégal mais à quoi s’attendre. C’est un émule québécois de Light In The Attic: de très beaux produits sortis des boules à mites pour notre plus grand plaisir, avec la passion et la joie du travail bien réalisé.

Suite demain!

Rétrospective Le Couleur et Lisbon Lux Records

Ok, je l’avoue, je suis fan fini de certains groupes. Le Couleur est un de mes groupes préférés depuis leur premier vidéoclip. Et Lisbon Lux Records, anciennement faisant partie de l’écurie DEP, est un exemple parfait de groupe se donnant à fond pour leur Art.

Commençons par leur tout premier album

Album: Voyage Love EP
Artiste: Le Couleur

En Test: 2013 Vinyle 45RPM

Étiquette: Lisbon Lux Records
LLR0004

Vous pouvez acheter le disque vinyle sur le site de l’étiquette directement.

Belle mise en bouche pour ce groupe synthpop montréalais. C’est avec leur vidéoclip Voyage Amoureux que je les ai découverts. Dans des années où j’étais fanatique de The Chromatics et de l’étiquette Italians Do It Better (je devrai vous parler d’eux un jour) m’est arrivé directement de ma petite ville un groupe complètement fou. Chanteuse voix sulfureuse, synthés italo, basse proéminente et compositions pop bonbon style ancien avec une touche parfaitement moderne. Wow. Et ils ont produit leur premier disque EP en vinyle!

Côté disque, c’est une première étape pour nos protagonistes avec plusieurs impairs de composition, mais aussi toute la joie et fougue d’un excellent commencement. Des chansons qu’ils jouent encore avec plaisir dans leurs spectacles. Et un disque vinyle légèrement bruyant, mais malgré tout le côté numérique, reste qu’il se défend fort bien. C’est un beau petit disque qui nous donne le goût d’en écouter encore plus.

Album: Dolce Désir EP
Artiste: Le Couleur

En Test: 2015 Vinyle 45RPM

Étiquette: Lisbon Lux Records
LLR0020

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Vous pouvez acheter le disque vinyle sur le site de l’étiquette directement,

Deuxième disque, deuxième EP. Décidément. Mais cette fois-ci, le groupe a pris du galon, nouveau bassiste (French Fox, qui co-réalise le disque) donnant un style beaucoup plus disco. Moins de guitares, plus de synthé; le côté italodisco est définitivement assumé, ce qui est d’ailleurs parfaitement clair avec la chanson Concerto Rock. Mais ce qui est tout aussi clair, c’est que malgré le fait d’être un EP, c’est aussi un disque avec une face B. Les chansons de la deuxième face sont prévues moins à succès. Malgré tout, les chansons du disque ont toutes eu des vies, sont jouées lors de leurs spectacles et sont bien produites avec passion.

Et qualitatif pour le deuxième vinyle, je vais répéter le même refrain que pour le premier disque: le vinyle est bruyant et ma copie est légèrement décentrée. Sonne légèrement plus numérique que le premier disque, sans que ça n’occasionne de gène.

Album: P.O.P
Artiste: Le Couleur

En Test: 2016 Vinyle

Étiquette: Lisbon Lux Records
LLR0049

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Enfin un album! Enfiiiin! Pacific Ocean Park est le premier album complet de Le Couleur, premier (et dernier) disque avec le distributeur DEP, et aussi un retour aux sources en même temps qu’une progression. Dorénavant beaucoup plus 70’s pop et une touche 80s avec des 404, 808 et synthés assumés, avec la même touche de grooves disco qui font leur charme. L’expérience French Fox restera en tant qu’ami, cofondateur de l’étiquette LLR et en coécriture pour Underage. Malgré sa présence, ça paraît côté basse, qui est beaucoup moins présente, mais c’est avec joie qu’on retrouve les trois sbires d’origine, qui resteront unis pour leur premier long jeu! L’inspiration de Daft Punk – RAM est claire sur cet album. Ce n’est pas que du disco, ceci dit. Beaucoup de pop et chansons radiophoniques d’une autre ère agrémentent aussi le disque, qui est un petit bonbon à écouter.

Côté sonorité, le disque vinyle est plus compressé que les deux premiers EP, l’influence DEP j’imagine. Mais aussi, il ne semble y avoir eu qu’un seul matriçage, autant pour la version numérique que pour la version vinyle. Je ne suis pas totalement certain si j’aime réellement le disque vinyle pour être franc. Il joue très bien, il possède une bonne qualité, mais il sonne beaucoup plus Protools que les deux premiers EP qui avaient une qualité organique allant fort bien avec ce style musical.

Et la suite…? Félicitations à Laurence, la chanteuse du groupe, d’avoir eu un superbe petit bébé. Comment changer une vie en une leçon, et comment rendre plus difficiles les tournées à travers le monde? N’empêche que les vidéoclips fonctionnent bien et la compo, ça se fait bien en studio à gauche ou à droite. Il y a donc peut-être des chances pour une suite au groupe!

Mais Lisbon Lux Records, ce n’est pas que Le Couleur. Voici deux autres petits disques achetés récemment, en rafale.

Album: #Followme
Artiste: Fonkynson

En test: 2016 Vinyle

Étiquette: Lisbon Lux Records
LLR0044

Encore une fois, ce disque peut être acheté directement sur le site de l’étiquette.

Après ses deux premiers LP en numérique et quelques années de spectacles, il commençait à être temps que Fonkynson sorte son premier disque. J’ai connu Fonkynson lors de la Nuit Blanche de Montréal 2015 où il a joué avec ses sbires de Lisbon Lux dans la salle de l’ONF. Comment danser en une leçon avec ce DJ Future Disco synthpop. Côté sonorité, le vinyle est un peu comme pour P.O.P hélas, il a une sonorité très numérique quand ce genre de disque aurait fort besoin de plus de cette chaleur du vinyle. N’empêche que je ne le reléguerai pas aux oubliettes, c’est le genre de disque qu’on adore mettre juste comme ça dans un party chez soi, l’oublier sur la table tournante et se retourner pour voir tout le monde danser et s’amuser règle générale.

Album: Jeunes Instants
Artiste: Paupière

En test: 2016 Vinyle 10po

Étiquette: Lisbon Lux Records, Entreprise
LLR0034, ENTRE29V

Bien sûr, ce disque peut être acheté directement sur le site de l’étiquette

Premier disque d’un projet de Pierre-Luc Bégin, mieux connu pour le groupe We Are Wolves, Paupière est une découverte récente de ma part (merci Julien).

Synth-pop hard à paroles, avec une overdose de basse, Jeunes Instants ne peut être décrit comme étant sympa, c’est des paroles crues, de la musique crue, de la profondeur musicale sur un disque 10 pouces parfaitement bien enregistré. Il y a de l’amour dans la production de ce disque vinyle, mes amis. La pochette semble louche, c’est louche, mais c’est un premier balbutiement plein d’avenir. C’est beaucoup plus près du groupe Perturbator que du bonbon dans ce cas-ci. Si vous cherchez plus de mordant et moins de disco, ce disque est le vôtre.

Voilà pour cette petite rétrospective. Je vous suggère aussi le CD de compilation «Vol. III» célébrant le quatrième anniversaire de LLR. Et la prochaine fois que je vais croiser Julia Daigle (de Paupière), je vais être heureux de parler de leur disque qui est vraiment excellent… et Laurence Giroux-Do (de Le Couleur), peut-être que je vais oser lui parler un peu plus (tsé quand tu rencontres un artiste que tu aimes vraiment et que t’essaies de juste te rappeler de tes mots de maternelle en français?).

2005 à 2014: LCD Soundsystem

Groupe de New York, LCD Soundsystem a poussé le mouvement futurepop dans un trip rock fort bienvenu et ne se prenant pas au sérieux.

Deuxième groupe mythique couvert cette semaine, juste avant la folie du Record Store Day. Je vais être honnête, encore une fois, je me fais plaisir. Et ici, pour un beau mardi, pourquoi ne pas se taper quelques heures de musique incroyable, en très haute fidélité en plus! Alors on commence avec leur premier album.

Album: LCD Soundsystem
Artiste: LCD Soundsystem

V.O.: 2005 Vinyle, DFA

En Test: Réédition 2015 (approx) Vinyle

Étiquette: DFA
dfa 2138

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Probablement le plus connu des groupes underground, assez pour remplir le Madison Square Garden à multiples reprises mais assez inconnu pour que la majeure partie des gens ne les connaissent pas, LCD Soundsystem est un drôle d’amalgame de musiciens sous l’égide du chanteur principal, James Murphy. Co-propriétaire de l’étiquette DFA, a presque été écrivain pour la série Seinfeld, est la raison pour laquelle Death From Above a ajouté 1979 à la fin de leur nom (pour le différencier du nom de DJ de Murphy). Et  n’est pas sérieux pour deux sous dans sa musique. En plus d’ajouter de l’électro-rock alternatif dans leur description, je devrais ajouter cool comme style. Et définitivement déjanté (champ gauche) parce que ce n’est pas sérieux… avec leur premier succès de ce disque qui s’intitule Daft Punk is playing at my house… ça donne le ton.

Et leur premier album est un album mettant bien la table pour le reste de leur décennie. Ils ont bien eus quelques simples lors de leurs années précédentes, dont quelques succès, mais c’était surtout un projet pour sortir quelques chansons DJ et s’amuser. Là, c’est leur premier «vrai» disque. Un mélange de simplicité, de qualité et de stupidité assumée. Il existe d’ailleurs deux versions de leur album vinyle: une normale avec un seul disque et une version trop dispendieuse pour la vie pour DJ, album double sans compression. Un jour 😉

Malgré tout, cet album sonne extrêmement bien, malgré que ce soit un seul disque avec 20 quelques minutes par face. Je dirais que la majeure partie de l’album sonne bien, sauf lorsqu’ils s’emballent. Par exemple, la finale de l’album (Great Release) se termine en crescendo hautement limité. Mais c’est des exemples très peu fréquents. Le reste, l’album se défend fort bien.

Album: Sound Of Silver
Artiste: LCD Soundsystem

En Test: 2007 Vinyle

Étiquette: DFA
dfa 2164

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Avec le succès de leur dernier disque dans la poche, avec un fort étrange disque (45:33 qui incidemment est une seule chanson durant presque 46 minutes) co-produit par Nike et iTunes pour les souliers avec capteurs Nike+, LCD Soundsystem avec leur chef d’œuvre à mon avis, Sound Of Silver. Album se distanciant un peu du Radiohead et du Beatles du premier disque, et s’en va plus vers un Violator de Depeche Mode. Pendant que certains groupes se rendent vers plus de guitare électrique, eux la gardent présente mais prennent encore plus le champ gauche et y vont avec du disco électro.

D’ailleurs, côté sonorité, ils ont décidé de faire l’album exclusivement en disque double. On ne se casse plus la tête, le disque est fait pour DJ, n’est plus compressé, a une sonorité pure, belle, sans aucun bruit de fond. Ils ont peut-être même exagéré un peu, le disque double est gravé beaucoup plus large que d’habitude, avec à peine un petit millimètre d’espace pour y déposer son aiguille. Ce n’est toutefois pas moi qui vais me plaindre. Il faut juste faire beaucoup plus attention lors du maniement du disque, les trace de doigts risquent fort de se retrouver sur du matériel musical même si on prend le disque par les bords.

Et le tout se termine avec…

Album: The Long Goodbye: LCD Soundsystem Live At Madison Square Garden
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2014 Vinyle

Étiquette: DFA
dfa2362lp

Eux, ils ont fini ça en grand. Leur dernier spectacle officiel était à guichets fermés au Madison Square Garden dans un spectacle de plus de 3h sans pause avec plein d’invités spéciaux. Entre autres, juste comme ça, Arcade Fire et Daft Punk. À la place de ne jouer que quelques succès, ils ont joué tous leurs succès! Et comble de malheur pour nous (ahhh noooon!), ils ont mixé les disques de façon analogique et envoyé le résultat sur une bande magnétique 1/4 de pouces (aucune mention de la provenance de l’enregistrement – je vote pour du numérique). La version CD est d’ailleurs … la version CD? Quelle version CD? N’à pas! Mais il y a une version qu’on peut télécharger avec le coffret. Quand on parlait de côté champ gauche, ça c’est du champ gauche de chez champ gauche. D’ailleurs, fort de mon dernier Concept cinq minutes, je vais demander si LCD pouvait, ça serait vraiment cool, sortir leur spectacle sur rubans magnétiques 1/4″. Genre la version ultime pour fans finis.

Et la qualité y est. L’enregistrement est impeccable. La gravure est impeccable. Ça reste du live et ça reste un disque mixé à partir d’un unique spectacle. Mais ça paraît qu’ils désiraient faire l’ultime Au Revoir et y ont mis toute la gomme. Aucune note n’est réellement divergente dans le disque, ça reste un tout qui s’écoute parfaitement bien de A à Z. D’ailleurs, les disques sont agencés pour les gens ayant accès à deux tables tournantes, les faces étant en quinconce comme les anciens disques d’Opéra.

De dire que c’est un bon coffret serait ne pas lui faire justice. Le coffret est tout simplement excellent. Il n’est pas achetable mais il vaut son pesant d’or et même plus. C’est le genre de concert que j’aurais du me payer. Maintenant, il est trop tard!

… Trop tard? Comme tout bon projet, comme GYBE! d’hier, ils sont en pause présentement mais ça reste un projet d’une personne. Si James Murphy décide qu’il redémarre le groupe, il va le redémarrer. D’ailleurs, il y a eu quelques petites bribes de possibilités, avec une apparition en 2016 et un simple de Noël. Rien de bien concluant ceci dit. Mais ce n’est pas une mauvaise idée de toute façon, Murphy a beaucoup à explorer. On a à penser simplement à Reflektor d’Arcade Fire, dont il a assuré la production de plusieurs chansons. En d’autres mots, il est encore présent dans la scène.

On achète si on aime Arcade Fire, Braids, Future Islands, Hot Chip.

2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville

Artiste Country canadienne méconnue, je vous présente ici son premier et son dernier vinyle.

Lindi Ortega roule sa bosse depuis une quinzaine d’années dans la musique country, roots et folk, et malgré son rare prix de l’artiste Roots de l’année au Canadian Country Music Association, des dizaines de nominations à tout ce qui se fait comme remises de prix l’ont laissée deuxième. D’ailleurs, ses albums sont toujours produits avec des budgets relativement menus, son unique excursion avec une grande étiquette s’est soldée par un unique simple, peu radiophonique. Ses chansons sont un peu l’équivalent du blues, des chansons sur des cœurs brisés, des déceptions amoureuses, des peines d’amour, ça ne passe juste pas comme chanson de l’été CKOI. Comme il est écrit dans l’insert de Little Red Boots: «I drank to drown my sorrows, but the damned things learned how to swim – Frida Kahlo». C’est aussi bien entendu définitivement indie malgré que Last Gang Records la suit depuis le début. Continue reading “2011 & 2015: Lindi Ortega – Little Red Boots et Faded Gloryville”