Galaxie pour toujours!

Le Super Lynx Deluxe est arrivé et c’est un début 2018 qui démarre en force au Québec. Superbe disque par monsieur Langevin et compagnie. Comme si on était surpris… À écouter fort sur une vraie chaîne stéréo afin de comprendre c’est quoi l’affaire. En vente ce vendredi 2 février. Pré-ventes et réservations acceptées à volonté.

2017: Beck – Colors

Album tout en couleurs!

Album: Colors
Artiste: Beck

En Test: 2017 Vinyle jaune

Étiquette: Fonograf Records, Capitol Records
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Beck est un artiste alternatif américain qui a eu la chance de créer son one-hit wonder avant même d’être signé. La chanson Loser a été envoyée à des radios de façon indépendante, l’engouement qui s’ensuivit le fit signer rapidement avec une grande étiquette. Ce n’était bien évidemment pas sa première offrande, l’artiste ayant travaillé de façon assidue de longues années durant avant que cette chanson ne perce. N’empêche que de sortir un album digne de la chanson Loser est un sale contrat, dont il s’affranchit haut la main avec son premier album Mellow Gold en 1994. Malgré tout, même si l’album est dans les meilleurs albums du genre, peu de chansons eurent un impact. L’idée que Beck ne soit qu’une personne à une chanson a vite été oubliée, ceci dit, avec son second grand album deux années après : Odelay. Plusieurs chansons connues s’y trouvent, et Beck fut consacré un des grands artistes alternatifs des années 90.

Malgré que les gens se soient généralement arrêtés à quelques-uns de ses albums, Beck est un artiste très prolifique, créant album par-dessus album, sans compter les collaborations et les tournées de spectacle. Plusieurs albums ont des chansons connues, mais peu sont réellement exceptionnels comme Mellow Gold et Odelay. N’empêche, bon an mal an, Beck nous sort un nouvel album intéressant, mais honni par les critiques (Midnite Vultures, 1999), un album encensé, mais pas extraordinaire à mon avis (Sea Change, 2002) ou un album totalement champ gauche et différent méritant une écoute attentive (Morning Phase, 2014). 2017 marque un tournant pop pour Beck avec Colors, beaucoup moins rock, beaucoup plus consensuel, joyeux même, coloré. Pour une personne s’étant fait connaître pour la chanson Loser et pour son mouvement Anti-Folk, c’est vraiment bizarre. La chanson Dreams est carrément faite pour la piste de danse, et on ne s’offusquerait pas d’avoir des futures versions des chansons avec des Taylor Swift ou des Ed Sheeran de ce monde!

Pour la musique, c’est un des disques que j’ai été absolument incapable d’écouter en numérique, le disque étant ridiculement fort et clair, c’est un mal de tête instantané et obligatoire après deux chansons. Donc je n’ai pu écouter la musique en numérique, le disque vinyle a été mon baptême pour Colors. Côté gravure, il existe deux versions. La première est une édition limitée en deux disques rouges en 45 tours, avec deux ou trois chansons par face. Maximum de qualité, pour DJ. La deuxième, plus commun est un disque jaune conventionnel en 33 tours. Les deux disques sont enregistrés très fort, compressés au maximum, mais pas d’écrêtage numérique apparent. La musique s’écoute de souche de façon heureuse. Les oreilles n’ont pas trop de répit musical, le tout est maximisé, mais beaucoup moins que la version numérique. Ceci est valable pour les deux versions, que ce soit celle en 33 tours ou celle en 45 tours. D’ailleurs, la version 33 tours est très bien gravée, n’a que peu de bruit de fond, a une bonne qualité, et à la force que la musique est, on n’ira pas chercher beaucoup plus avec une plage dynamique étendue 45 tours. 33 tours pour monsieur et madame Tout-le-Monde, 45 tours pour admirateurs avec le beau livre venant avec (et le prix accru).

On achète si on aime Jeff Buckley, Eels, The National, Broken Bells.

RSD 2017: The Black Angels – Death Song

Psychédélique, même dans le noir

Album: Death Song
Artiste: The Black Angels

En Test: 2017 Vinyle double en encart, vert transparent phosphorescent

Étiquette: Partisan Records
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Mon premier disque phosphorescent! C’est une des exceptions dans le monde des vinyles. Comme le disent bien Pirates Press :

Please note: As cool as they are, Glow-In-The-Dark pigments unfortunately deteriorate the acoustic properties of the recording and do often cause increased surface noise; something which cannot be subject to claims.

Ce n’est donc pas pour les audiophiles. C’est corroboré par de nombreux acheteurs d’ailleurs, et par moi : il y a un bruit de fond récurrent sur le disque, omniprésent. Fort probablement que le vinyle possède des particules d’un matériel plus gros afin d’avoir la propriété de briller dans le noir. Vous êtes avertis!

The Black Angels, non ce n’est pas un groupe de musique hip-hop ou de death métal : il s’agit de rock psychédélique roulant leur bosse depuis plus de 10 ans. Un des rares groupes ayant signé avec Light In The Attic avant qu’ils ne prennent le tournant définitif de réimpression d’ancien matériel, ils ont été connus avec ces derniers, avec de très bons albums (Passover et Directions to See a Ghost). Plus tard, ils ont signé avec Blue Horizon, où les disques vinyles sont plus des ajouts que d’autre chose, mais en bonifiant leur qualité de composition et l’exposition dans dans séries télévisées. Death Song est leur premier album avec Partisan Records. Toujours avec une sonorité aussi underground, toujours avec des excellentes compositions, mais résolument « première partie ».

Pour la qualité du disque, si vous prenez la version phosphorescente, c’est déjà mal parti. Mais aussi, si vous prenez la version normale du disque, vous risquez d’avoir des problèmes de lecture si vous êtes audiophiles : la gravure semble avoir été réalisée avec un saphir légèrement usé, les sillons sont très larges et arrondis, ce qui empêche la bonne écoute avec des aiguilles très fines. Les aigus sont légèrement stridents et les instruments sont indistincts, je ne crois pas que ce soit le meilleur travail de Greg Calbi. Je ne suis donc pas un admirateur de ce disque hélas, peu importe la version vinyle. Mais la version brillant dans le noir est réellement un bel ajout, juste pas assez pour faire tomber les lacunes du produit.

On achète si on aime Dead Meadow, Clinic, 13th Floor Elevators, The Afghan Whigs.

2017: Queens Of The Stone Age – Villains

Trois ans d’attente pour un chef d’œuvre semi-stoner!

Album: Villains
Artiste: Queens Of The Stone Age

En Test: 2017 Vinyle double (trois faces) en encart 140g

Étiquette: Matador
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QOTSA est reconnu pour son Stoner Rock coupé au couteau pop, pour avoir innové avec des chansons fortes, du rock à haute distorsion, un côté hallucinogène propre au Stoner Rock, mais le tout avec une précision et un travail digne d’un Dance Dance Revolution. Ils sont un des piliers du genre, avec des offrandes à travers leurs 20 années bien sonnées de travail assidu et de qualité absolument constante. Leurs meilleurs albums font légion et dépendent plus du moment où vous avez découvert le groupe que d’un changement de qualité. Même leur premier album est une pièce d’anthologie. Leurs meilleurs albums restant quand même Rated R (2000), Songs for the Deaf (2002) et …Like Clockwork (2013, leur précédent album) selon les critiques. C’était une très bonne idée pour Matador que de récupérer ce groupe en 2013 d’Interscope!

Et leur dernier album, Villains, est un retour aux sources. C’est un peu étrange, QOTSA est un groupe équivalent à Radiohead, où chaque album invente et réinvente la sonorité du groupe, construisant sur le passé, mais sans trop. Pas Villains : c’est une apologie de leurs styles passés. Pour une fois, je ne peux pas dire qu’ils ont créé quelque chose de révolutionnaire, ils se sont contentés d’exceller sur des compositions vraiment fantastiques dans leur style « habituel ». On peut penser à The Way You Used To Do, un des deux simples de l’album (à ce jour), qui est simplement une très bonne chanson pop rock. Ça groove et ça rock!

Pour la qualité, c’est un peu plus difficile à cibler. Ils ont créé une édition 180g limitée ainsi qu’une version 140g, cette dernière ayant le même master que l’édition limitée. Il y a cependant deux exemplaires du master, une pour l’Europe et une pour les Amériques. Il semble que le jeu de la roulette soit effectif pour les reproductions des disques américains, certaines étant parfaites et d’autres, moins bonnes. Je suis tombé sur la version moins bonne du disque : disque décentré, bruit de fond et popcorn. Un peu du bruit de fond est attribuable au travail de Chris Bellman au matriçage, ce dernier étant fort stéréo, alors c’est un peu normal lorsqu’on a une guitare électrique omniprésente sur le canal gauche et du silence sur le canal droit que d’avoir plus de difficulté à reproduire les sillons du disque. Côté matriçage, on peut entendre à la fin d’Un -Reborn Again (1B-3) la voix avoir de la distorsion numérique. C’est sans compter la gravure légèrement brouillonne qui n’aide pas au bruit de fond. N’empêche que si vous êtes chanceux, vous allez avoir une très bonne version du disque : basse à profusion, compression contrôlée, version vinyle très satisfaisante, beaucoup plus satisfaisante que le CD, malgré la version imprécise et la source numérique.

On achète si on aime Foo Fighters, Arctic Monkeys, Royal Blood, Pearl Jam, The Black Keys, Audioslave.

[NDLA: Je suis en banc d’essai présentement, alors je me donne 75% des chances d’avoir raison sur la source numérique de l’album, mon système de son étant différent, la sonorité est différente de ce que j’écoute d’habitude – Mea Culpa]

2017: LCD Soundsystem – American Dream

Après les adieux, le retour espéré!

Album: American Dream
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2017 Vinyle double (RSD Black Friday)

Étiquette: DFA et Columbia / Sony
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Nos amis de LCD Soundsystem sont de retour avec un nouvel album sur ce projet. Il faut se rappeler qu’en 2014, ils nous ont servi The Long Goodbye, un spectacle où ils ont joué toutes leurs chansons et ont servi de point d’orgue à leur carrière, leur dernier album réel datant de 2011. Alors pendant même qu’ils sont en tournée internationale d’adieux, de se faire servir un nouvel album entier dont le matériel date de 2015 et 2017, je trouve ça limite prendre les gens pour des gourdes. Oui, on quitte, on ne fait rien d’autre entretemps, mais on revient une année après notre finale pour un simple, et on revient deux années plus tard avec un album. Je comprends James Murphy (l’instigateur et chanteur du groupe) : le groupe, marginal à souhait, reste extrêmement prisé du public malgré son aspect champ gauche assumé.

Et ce nouvel album est du pur et dur LCD! Rythme assumé, guitares dissonantes (l’exemple clair est la chanson Change Yr Mind, face 1B), voix toujours approximative de Murphy comme on l’aime. C’est fait pour danser et s’amuser! Et eux aussi se sont amusés, ça paraît. Locked grooves (la dernière note de la face est soutenue sur la piste infinie de la fin du disque), des percussions, des chansons prenant tout leur temps pour se développer, des atmosphères différentes à chaque piste, c’est tout ce qu’on aime d’eux!

Et côté sonorité, LCD nous ont habitué à de la qualité. Leur spectacle The Long Goodbye a été mixé analogique pour la version vinyle et numérique pour la version CD. Leurs albums sont enregistrés de façon impeccable pour vinyle ainsi que pour CD. L’album n’est pas trop une exception, il n’est pas parfait, mais il est vraiment excellent quand même. Bob Weston, qui a réalisé leur gravure vinyle, a fait un très bon travail de conserver beaucoup de dynamisme tout en compressant les excédents. Je ne suis pas d’accord sur certains traitements (dont How Do You Sleep? qui compresse de plus en plus à mesure que la chanson avance), mais l’album entier est un bonbon à écouter.

On achète si on aime Arcade Fire, Tame Impala, Franz Ferdinand, The Decemberists, Sufjan Stevens.

En rafale: RSD Black Friday 2017 – Les simples

Beaucoup de disques simples valaient la peine cette année au Record Store Day, mouture Black Friday. Comme d’habitude, il y avait une quantité effarante de matériel prévu pour faire des sous, une bonne quantité d’albums réchauffés de Noël, quelques nouvelles sorties, mais il y avait beaucoup de disques simples qui valaient aussi la peine, en partant des nouveautés aux rééditions justifiées.

Tous les lecteurs de mes chroniques savent à quel point j’apprécie les disques 12″ simples. Qualité, précision, dynamisme, aucune limitation et aucune perte, volume maximal et peu de bruit de fond. J’ai été choyé cette année. Voici mes achats et mes commentaires sur ces derniers.

Chanson face A : My Definition of a Boombastic Jazz Style
Artiste : Dream Warriors

V.O. : 1990 Vinyle 12″ 45RPM simple (US)
4th & Broadway
12 BRW 197

Chanson face B : Wash Your Face In My Sink
Artiste: Dream Warriors

V.O. : 1990 Vinyle 12″ 33RPM simple (Canada)
Island Records
IS 1294

En test : 2017 Vinyle 7″ 45RPM simple

Étiquette : Universal Music
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Débutons avec une bombe torontoise des années 90. Les deux chansons proposées ici sont les deux premiers simples de Dream Warriors, Wash Your Face In My Sink étant la chanson qui les a fait découvrir, et My Definition of a Boombastic Jazz Style étant la chanson qui a été leur one-hit wonder. Il n’y avait jamais eu de réédition de ce disque depuis les années 90 alors c’est une bonne idée que d’en faire une version-compilation de bonne qualité.

C’est rare que j’achète des 7″ simples, je préfère me concentrer sur les douze pouces personnellement. Toutefois, je vais faire une exception de temps en temps. Et je suis vraiment heureux d’avoir fait cette exception : le disque est superbe, la qualité de l’enregistrement est superbe, tous les détails y sont. Mais on peut aussi bien évidemment entendre tous les défauts de production des chansons. On entend toutes les pistes individuellement et ne semble avoir aucune cohésion : la basse omniprésente ne touche pas à la piste d’échantillonnage, qui ne touche pas à la voix. Ce n’est pas vraiment un défaut vu que la reproduction nous expose même cet air du temps, et c’est drôle à écouter à cause de ça.

Là où on peut déchanter légèrement, c’est le prix. Une vingtaine de dollars pour deux chansons de disques traînant toujours en parfait état dans des boîtes à 1 $, ce n’est peut-être pas le meilleur investissement de son argent.

Album : Feels
Artistes : Calvin Harris, feat. Pharrell Williams, Katy Perry et Big Sean

En Test : 2017 Vinyle 12″ Picture Disc simple

Étiquette : Sony/Columbia
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Utilisez votre voix radiophonique afin de dire «le succès de l’été poste-de-radio», sauf en version automnale. C’est le succès de l’heure, joyeux et sympa, qui sera probablement oublié dans quelques années, mais qui est vraiment amusant à écouter ? Ici, vous allez payer pour une seule chanson, qui n’a pas de version étendue ou instrumentale sur la deuxième face : c’est une gravure rigoureusement identique sur les deux côtés du vinyle! Et ce n’est pas une version plus ou moins étendue de la chanson, c’est simplement la version album de la chanson, tel qu’on la retrouve partout ailleurs.

On paye donc une quinzaine de dollars pour une chanson! Et encore une fois, ceux qui me suivent savent à quel point je déteste les picture disc, même s’il y a de nouveaux procédés de gravure permettant d’obtenir une meilleure qualité, c’est toujours un sérieux coup de dés. Dans mon cas (je ne m’avancerai pas pour les autres), j’ai été hautement surpris de la qualité de la gravure et la qualité de reproduction! Peu de bruit de fond, une gravure exemplaire réalisée spécialement pour le vinyle par un des grands ingénieurs de gravure, avec des instruments réels joués par Calvin Harris. Pour ce style musical, c’est une très grosse surprise, mais c’est la bombe, sur un superbe disque, avec une très belle pochette… pour une seule chanson!

Album : Disco Devil
Artiste : Lee Perry and the Full Experiences

V.O. : 1977 Vinyle simple 12″
Upsetter

En Test : 2017 Vinyle simple 12″ rouge

Étiquette : Get On Down
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Réédition totalement justifiée, Disco Devil est un disque impossible à acheter en version originale. Même la réédition des années 2000 est rendue très dispendieuse et a probablement été jouée par un DJ à outrance. Disco Devil, c’est la chanson Chase The Devil de Max Romeo, coécrite par Lee Scratch Perry, mais en version dub jamaïcaine telle qu’on les aime : boîte à écho et réverbération omniprésente, de la basse et un groove à faire fondre toute la neige de la planète, mais surtout une des meilleures chansons du style, un essentiel pour les amateurs de dub.

Et côté qualité, c’est vraiment excellent! Il faut dire qu’on a affaire à Get On Down, une étiquette de réédition de disques vinyles spécialisée dans des disques absurdes. Leurs disques? Christmas in Hollis de Run DMC, des Wu-Tang Clan, des Mantronix, des Cypress Hill. Et je n’ai rien à redire sur ce disque légendaire.

Album : We Are The Champions / We Will Rock You
Artiste : Queen

V.O. : 1977 Vinyle 7″ simple (R.-U.)
EMI
EMI 2708

En Test : 2017 Vinyle simple 12″

Étiquette : Hollywood Records
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Une autre rareté. Ce simple 7″ n’avait jamais fait l’objet d’une version 12 pouces. En fait, si, selon Discogs, mais en disque pirate. Alors il commençait à être temps! Récipiendaire de la pire pochette de disque, encore pire que la version originale et il faut le faire, ça reste un incontournable. Les plus observateurs remarqueront que mon disque est sur We Will Rock You (la face B). Je vais remercier EMI de n’avoir pas voulu faire une révision historique, la chanson We Are The Champions étant considérée comme la chanson à promouvoir en 1977. Aujourd’hui, les deux chansons sont indissociables et ils auraient très bien pu décider de mettre les deux unes à la suite de l’autre, surtout que l’album dure un gros cinq minutes, laissant amplement d’espace sur le disque afin de ne pas couper dans la qualité.

Côté gravure, je dois avouer que je suis déçu. Le disque m’est arrivé légèrement gondolé, le disque possède un popcorn très léger. Mais surtout, avec tout l’espace dynamique de gravure possible, ils ont quand même décidé de baisser le volume du rythme à l’arrivée du solo dans We Will Rock You. Sans blague. Au moins, We Are The Champions n’a pas un tel problème, la chanson coule de souche. Bref : c’est pour collectionneurs, c’est embêtant à écouter deux minutes, de changer la face et d’écouter trois autres minutes, et la pochette est laide. Mais ça reste la meilleure version des chansons pour la qualité en vinyle. Pas parfaite, pas ultime, mais très bonne.

Album : The Blackout
Artiste : U2

En Test : 2017 Vinyle simple 12″ (200g?)

Étiquette : Third Man Records, Island Records
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Nouveauté de la part de U2, dans le style discothèque du groupe. Comme pub de leur futur album Songs of Experience, ils ont décidé de faire une version en simple de la chanson et la proposer au RSD. Bonne idée! Encore meilleure idée, de faire une collaboration entre Island et Third Man Records, et de produire une version absolument exceptionnelle du disque! Je n’ai pas vu d’indication, mais le disque est au bas mot 180g, j’opte plus pour un 200g personnellement. Le disque est plat comme une crêpe, il est enregistré avec passion et joie, et la qualité est exceptionnelle. Je ne tournerai pas autour du pot en deux paragraphes ici, rien n’est inadéquat… sauf peut-être la version dance de la deuxième face qui fait réellement penser à des remix génériques des années 90. Mais ça, c’est une question de goûts et je ne m’en formaliserai pas.

Album : Chase Me
Artistes : Danger Mouse, feat. Run The Jewels et Big Boi

En test : 2017 Vinyle simple 12″ 33RPM

Étiquette : Sony/Columbia
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Pour terminer cet article en rafale, une autre nouveauté, cette fois-ci du breakbeat hip-hop funky, gracieuseté de Danger Mouse à la musique et Run The Jewels aux paroles. Sur cette all-star, on a droit à une chanson amusante à écouter avec de la basse à profusion, un production de qualité et avoir le goût d’écouter le film d’où cette chanson provient.

Pourquoi 33 tours quand on a droit à 8 minutes par face, c’est un questionnement… mais à part un disque légèrement gondolé et un 33 tours, tout est parfait sur ce disque. L’écoute est amusante et sensée, les quatre versions proposées sont parfaites pour les turntablists et scratchers, mais bien entendu aussi pour l’écoute dans le salon.

2017: Slowdive – Slowdive

Les boules à mites Shoegaze des années 90 resurgissent!

Album: Slowdive
Artiste: Slowdive

En Test: 2017 Vinyle en encart (Édition limitée argent)

Étiquette: Dead Oceans
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Slowdive est un groupe musical britannique de Reading spécialisé dans la musique Shoegaze, ce style musical composé de guitare planante, effets, échos et réverbérations, un peu comme du Radiohead, mais sur les bonnes herbes et sans côté grinçant. Ils étaient tous très jeunes lorsqu’ils ont démarré le groupe en 1989, dans la fin de leur adolescence. Le groupe a connu un début relativement prometteur dans leur style rock indépendant, avant de faire un premier album auquel les critiques n’ont pas adhéré, trop indépendant, pas assez, trop, etc. Ils ont eu la malchance de se faire vertement critiquer par leurs « admirateurs » de la sorte, au point où le groupe remit tout en question et détruisit leur deuxième album avant de le recommencer avec la collaboration de Brian Eno et un style encore plus minimaliste et épuré. Avec une étiquette du moment qui cherchait une sonorité plus consensuelle, ce n’était pas l’amour. Deux ans plus tard, leur troisième album, encore plus minimaliste et épuré, fut leur chant du cygne avec l’étiquette qui les mit à la porte. N’empêche que si vous aimez Brian Eno, Seefeel et d’autres groupes minimalistes, ces trois albums sont incroyables, ils sont chaudement à recommander. Les admirateurs ont peut-être décidé que le groupe n’était pas pour eux, mais le temps a donné raison à Slowdive.

Arriva 2014 où le groupe se reforma, le temps d’un festival… et de se faire signer par Dead Oceans et produire un nouvel album! C’est cet album, éponyme, un retour vers leur première sonorité un peu plus shoegaze, un peu moins abstraite et minimaliste (sauf pour la dernière chanson). Ce dernier album est un plaisir à écouter, musique très animée, voix en contrôle et retrouver ses pantoufles Slowdive.

Côté sonorité, c’est un superbe travail de production qui a été effectué sur cet album. Que ce soit le superbe travail de matriçage de l’Égyptienne Heba Kadry ou la gravure sur disque vinyle par Josh Bonati, une sonorité très douce, mais avec une forte présence de chaque instrument. Compression globale de l’album, mais sans exagération, on a une impression aérienne malgré tout, c’est parfaitement dosé. Quel beau cadeau pour cette année 2017.

On achète si on aime My Bloody Valentine (en plus doux), Mogwai, Alt-J, The Black Angels.

Brach qui d’autre!!

Première écoute du nouvel et 3e album de Philippe Brach. On s’attendait à la qualité habituelle, mais on est ici en présence d’un des meilleurs disques de l’année. Sont gâtés en peu de temps les mélomanes avec le Pierre Lapointe et maintenant Brach. C’est un véritable bijou immersif, autant au niveau musical, des textes (la verve franche et lucide) et des arrangements (classique contemporain et inventif). Et que dire de l’emballage… Une oeuvre d’art, une vraie. Souhaitons le revoir en boutique pour une autre perfo acoustique improvisée! En magasin dès demain, vendredi 3 novembre.

2017: Pierre Kwenders – Makanda

La force du dépaysement local

Album: Makanda at the end of space, the beginning of time
Artiste: Pierre Kwenders

En Test: 2017 Vinyle rose

Étiquette: Bonsound
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Pierre Kwenders en est à son deuxième disque. Son premier disque, Le dernier empereur bantou, est un chef d’œuvre de musicalité électro-africaine, à découvrir et à redécouvrir hélas uniquement sur CD. Mais ce disque a propulsé en stratosphère le charismatique Kwenders, il est dorénavant en demande internationale et c’est un de nos grands artistes qui sait rayonner la joie montréalaise. Parce que oui, depuis son adolescence, Pierre Kwenders est québécois d’adoption, et ce qui est passionnant dans son cas musical est que ses cultures s’entremêlent au point où on ne sait pas si c’est de la musique de Seattle, du grand Montréal, du Congo ou d’ailleurs : c’est un amalgame improbable, unique et passionnant. Ce n’est pas pour rien qu’il fait partie des grandes nouveautés à découvrir tant aux États-Unis, à Paris qu’ici et ailleurs.

Avec Makanda (« La force » en tshiluba, langue de la République Démocratique du Congo), Pierre Kwenders arrête d’être accessible et y va avec un dépaysement total! On y reconnaît bien la musique africaine, les relents d’afrobeat (post-afrobeat?), mais on doit y ajouter aussi le dub, une touche de Lamar avec son hip-hop jazzé, de l’expérimental et on y retrouve aussi des influences montréalaises de Poirier et de Moffat. Mais surtout, influences de Shabazz Palaces de Seattle avec leur hip-hop expérimental. Inaccessible? Absolument pas! Après le dépaysement, on entre dans une musique chaude à faire fondre les hivers, à danser à 40 degrés légèrement vêtus, sourire et joie au visage et au corps.

Et cet album, sonorité du tonnerre ou…? D’emblée, le vinyle est presque le même prix que le CD : sautez dessus. Sans blague. Peu importe si la sonorité est mauvaise ou non, c’est une excellente occasion! Pour moins qu’un petit café, vous avez la version vinyle. Et je vous rassure immédiatement, le vinyle est fantastique! La prémisse est un vinyle rose avec plus d’une vingtaine de minutes par face, avec une quantité impressionnante de basses, donc ça augure mal. Mais il n’y a presque pas de bruit de fond, la sonorité est pure et belle, enregistrée à Seattle avec passion dans le studio de Shabazz Palaces justement avec leur ingénieur de matriçage à Portland, Orégon. L’album a été enregistré sur rubans et ces derniers confèrent toute la chaleur nécessaire à virer complètement fous sur la piste de danse. Oubliez la version numérique, allez-y avec le vinyle! Twasakidilà wa bunyi!