2017: Slowdive – Slowdive

Les boules à mites Shoegaze des années 90 resurgissent!

Album: Slowdive
Artiste: Slowdive

En Test: 2017 Vinyle en encart (Édition limitée argent)

Étiquette: Dead Oceans
DOC132LPC1

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Slowdive est un groupe musical britannique de Reading spécialisé dans la musique Shoegaze, ce style musical composé de guitare planante, effets, échos et réverbérations, un peu comme du Radiohead, mais sur les bonnes herbes et sans côté grinçant. Ils étaient tous très jeunes lorsqu’ils ont démarré le groupe en 1989, dans la fin de leur adolescence. Le groupe a connu un début relativement prometteur dans leur style rock indépendant, avant de faire un premier album auquel les critiques n’ont pas adhéré, trop indépendant, pas assez, trop, etc. Ils ont eu la malchance de se faire vertement critiquer par leurs « admirateurs » de la sorte, au point où le groupe remit tout en question et détruisit leur deuxième album avant de le recommencer avec la collaboration de Brian Eno et un style encore plus minimaliste et épuré. Avec une étiquette du moment qui cherchait une sonorité plus consensuelle, ce n’était pas l’amour. Deux ans plus tard, leur troisième album, encore plus minimaliste et épuré, fut leur chant du cygne avec l’étiquette qui les mit à la porte. N’empêche que si vous aimez Brian Eno, Seefeel et d’autres groupes minimalistes, ces trois albums sont incroyables, ils sont chaudement à recommander. Les admirateurs ont peut-être décidé que le groupe n’était pas pour eux, mais le temps a donné raison à Slowdive.

Arriva 2014 où le groupe se reforma, le temps d’un festival… et de se faire signer par Dead Oceans et produire un nouvel album! C’est cet album, éponyme, un retour vers leur première sonorité un peu plus shoegaze, un peu moins abstraite et minimaliste (sauf pour la dernière chanson). Ce dernier album est un plaisir à écouter, musique très animée, voix en contrôle et retrouver ses pantoufles Slowdive.

Côté sonorité, c’est un superbe travail de production qui a été effectué sur cet album. Que ce soit le superbe travail de matriçage de l’Égyptienne Heba Kadry ou la gravure sur disque vinyle par Josh Bonati, une sonorité très douce, mais avec une forte présence de chaque instrument. Compression globale de l’album, mais sans exagération, on a une impression aérienne malgré tout, c’est parfaitement dosé. Quel beau cadeau pour cette année 2017.

On achète si on aime My Bloody Valentine (en plus doux), Mogwai, Alt-J, The Black Angels.

2017: Mogwai – Every Country’s Sun

Post-rock sauce Écossaise

Album : Every Country’s Sun
Artiste : Mogwai

En Test : 2017 Vinyle transparent double en encart

Étiquette : Temporary Residence Limited
TRR291LP-C1

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Mogwai est un des anciens du post-rock, beaucoup plus consensuel et moins politisé que nos Godspeed You! Black Emperor, beaucoup plus planant et en accords de do, beaucoup moins de surprises. Convenu aujourd’hui. Mais qui peut les blâmer quand on est un peu dans les groupes-phares du post-rock. Présentement, Mogwai est en train de lire cette critique et ils sont en train de me détester, parce que ces derniers ne se sont jamais considérés comme étant Post-Rock. Pour eux, et cet album le prouve bien, ils sont plus pop-rock planant, cosmique, beaucoup moins ce qu’on peut appeler post-rock. Donc le côté consensuel est absolument assumé vu que pop, et le côté rock et shoegaze est beaucoup moins assumé, et plus un incident de parcours qu’autre chose. Hormis leur premier album, on peut aussi considérer qu’ils sont instrumentaux, même s’ils ont utilisé les paroles à diverses reprises.

Et qu’est-ce qui peut ressembler plus à un album de Mogwai qu’un autre album de Mogwai? Ils sont très rigoureux dans leur approche, ils ont toujours sorti une même sauce assumée, parfois plus pop, parfois plus expérimentale à la Seefeel, parfois plus disco à la M83, parfois plus post-rock à la GY!BE, mais c’est immanquablement du Mogwai. D’ailleurs, on ne peut pas réellement sortir un album du lot et dire que cet album est la bombe et s’en servir comme base de comparatif, ils sont tous excellents, ou tous Mogwai. Le seul qui ressort réellement du lot est leur tout premier album, Young Team, pour leur côté beaucoup plus expérimental. Mais est-ce réellement du Mogwai? Cet album, Every Country’s Sun, a des chansons légèrement pop, mais ce qu’on retient, c’est qu’il est un retour vers le post-rock cosmique : ça plane, ça shoegaze et ça nous emmène dans des beaux environnements sonores, très consensuels encore une fois.

Côté qualité, ça ressemble à quoi ce vinyle ? Comme d’habitude, malgré les aléas d’une étiquette à un autre (ils ont entre autres endisqué pour Matador, ensuite pour Sub Pop, et ici, c’est leur premier disque sur Temporary Residence), ils sortent une superbe qualité de produit. Beau disque, belle pochette, on m’a dit beaucoup de bien du 3e disque du coffret (mais je ne l’ai pas alors c’est des oui-dires). Tenez, c’est le temps d’ajouter un petit « je travaille comment? » : lorsque je perçois un problème sur ma copie de disque, je vais aller me faire influencer par les commentaires sur les différents réseaux (Discogs, Allmusic, les autres critiques), juste pour voir si c’est ma copie ou si c’est généralisé. La face B de mon disque est légèrement décentrée et avec des chansons planantes où les accords restent de longues minutes, c’est facile d’entendre le disque changer de vitesse… et hélas, ce n’est pas juste moi qui suis malchanceux, la personne qui a réalisé l’impression du disque l’a fait à la va-vite et le disque est imprimé décentré.

C’est d’ailleurs un des problèmes avec les vinyles modernes : les entreprises réalisant les gravures n’ont plus d’équipes dédiées à écouter les disques à chaque lot d’impression. Dorénavant, les disques sont envoyés en fichiers numériques, sont gravés sur un disque maître, sont (si on est chanceux) écoutés une fois et ensuite, ils sont imprimés et envoyés aux magasins de disque. Auparavant, il y avait une équipe dédiée à l’écoute des lots et s’il y avait un problème, les disques étaient détruits et réimprimés. Vu que c’est dorénavant un marché de niche, les vinyles ne sont plus détruits à moins d’une très grave erreur. Un décentrement? Pas grave. Une pause numérique de 0.5sec entre deux pièces qui auraient du jouer une à la suite de l’autre? Ça coûterait trop cher de les réimprimer alors pas grave.

Alors voilà, le disque de Mogwai, face B, pour beaucoup de copies, est décentré légèrement. Grave? Non. Manque d’attention? Bah, oui. Est-ce que ça empêche réellement de réaliser une bonne écoute? Légèrement si on chipote, mais pas vraiment. Pour le reste, le disque est vraiment bon et une valeur sûre à acheter. C’est un des bons Mogwai et c’est un bel endroit où commencer sa découverte de ce groupe si vous ne les connaissez pas!

 

Écouté 200 fois par le disquaire

Cette nouvelle chronique, adaptée à notre temps, où tu découvres des nouvelles patentes variées sans trop d’effort et pis ça te donnes des idées de musique à aller pirater. C’est cool, comme ça tu peux contribuer à la disparition des disquaires et convaincre des artistes de faire autre chose que de la musique. Trève de plaisanteries… Que les mélomanes assumés et en devenir se lèvent et nous suivent, Fréquences est en mission et ça risque fort de vous plaire! 
200 – 1 et 2 / The Jesus And Mary Chain – Darklands * 1987 / The Jesus And Mary Chain – Honey’s Dead * 1992 /

Darklands c’est quand les Mary Chain ont décidé d’enrayer la sonorité schizophrène du premier album et d’accoucher de pièces pop assez squelettiques, menaçantes, bourrées d’écho et de fuzz, qui par moment rendent hommage au Dylan des années 60. Honey’s Dead c’est quand les Mary Chain ont décidé de jeter le drum machine et le simili batteur, d’ajouter un vrai batteur (Monti de Curve) et de déchirer des tympans avec un rock encore plus abouti, viscéral et funky!? La pièce «Reverence» en est un bon exemple et «Heat» le b-side (hein un b-side c’est quoi ça?) est encore plus magique. On entend et voit souvent Pscychocandy dans toutes sortes de palmarès, oui c’est un bon disque culte, mais jamais à la hauteur de Darklands et de Honey’s Dead. Deux albums à écouter fort et de grâce sur une vraie chaîne stéréo, non pas en MP3 merdique avec le son merdique de ton cellulaire ou de ton ordinateur.

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