Une réédition du grand classique de 1961 de Pierre Fournier.
Compositeur: Johann Sebastian Bach
Pièce: Six Suites pour violoncelle seul, BWV 1007-1012
Artiste: Pierre Fournier
V.O.: 1961 Archiv Produktion, 3 vinyles coffret, Allemagne
14356 /57 /58
En Test: 2017 Archiv Produktion
479 696-3
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Il y a des enregistrements intemporels, des enregistrements frappant l’imaginaire, définissant une pièce de façon si prenante que ça devient le standard de facto. Cette version de Pierre Fournier datant de 1961 est exactement de cet acabit. Pour la même pièce, il y a aussi la version d’Anner Bylsma 20 ans plus tard qui a eu un succès international avec sa version des mêmes Suites de Bach, émule de cette version en sonorité. Il y a d’autres interprétations avec des sonorités différentes, telles que les versions de Rostropovitch et de Yo-Yo Ma qui méritent plus qu’une mention, mais qui mériteraient des articles à eux seuls tellement elles sont différentes et magiques. Mais la version moderne qui a donné les lettres de noblesse aux suites, c’est celle de Fournier.
Il y a des disques parfois qu’on ne peut réellement acheter. Des superbes disques dont l’original se vend aujourd’hui carrément dans les trois chiffres bien avancés, lorsqu’il est disponible. Cette dernière réimpression vinyle de 2017, la première en une trentaine d’années, permet d’avoir une copie de ce superbe disque sans avoir à défrayer des coûts exorbitants ou avoir le popcorn habituel des disques plus anciens.
Et pour ce disque, c’est bien évidemment un matriçage de qualité qui nous est proposé. La gravure du disque est purement impeccable en tout points, aucun bruit de fond (à part la bande magnétique), aucun popcorn, aucune fréquence divergente. Toute la beauté de ce disque est conservé pour notre plus grand bonheur, de la respiration de l’artiste à la magistrale prestation d’une des plus grandes pièces ayant été composé. Là ou le monsieur chipoteur va venir briser la belle image, c’est qu’il s’agit bien (selon moi) d’un rematriçage complet du disque, je ne crois sérieusement pas que ce soit une copie des bandes originales, ou même une réimpression à l’aide d’un disque mère d’origine. Il y a une sonorité numérique et des subtilités de traitement qui font croire que ce disque est une copie produite à partir des archives CD de 2009 (Je vote pour cette version plus que celle de 2007 ou de 1986). Et ce n’est pas une version sortie des CD, la sonorité est réellement pure, j’opterais plus pour un retravail des fichiers sources (qui se devaient d’être en 96KHz) afin d’avoir une sonorité digne d’un tel vinyle. Quelques points divergents sur des différences de sessions qui viennent briser la progression de notre écoute, on aurait aimé rester dans l’environnement du musicien du début à la fin, on se voit hélas sortir de son univers à chaque pièce avec des beaux fondus qui brisent la concentration. Mais quel disque, quelle sonorité. Ouf!
Et malgré tout on aurait adoré la musique qui est contenue sur le disque même si elle avait été jouée sur des 78 tours égratignés. Rien à redire.
On achète si on aime … on achète ça, on va sur une île déserte et on ne fait que l’écouter en boucle, en ermite, et reclus sans un bruit pour nous déranger. La fin.