Normalement, lorsque je parle de patchouli, vous comprenez bien entendu la connotation moins légale. Mais ici, je vous invite réellement à sortir vos parfums au patchouli pour vrai!
Album: I Am The Center, Private Issue New Age Music in America, 1950-1990
En test: Coffret Vinyle 2013
Étiquette: Light In The Attic
LITA 107
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C’est ma deuxième critique sur les disques Light In The Attic, la première étant pour une coproduction toute aussi éclectique. Je suis un fan de Light In The Attic, une étiquette qui a eue son lot de productions modernes, mais qui est dorénavant surtout connue pour ses rééditions de musique oubliée, de disques habituellement délaissés par les mélomanes, de groupes louches ou de concepts qui sont moins vendeurs en apparence. Mais en faisant de tels produits, ils se démarquent visiblement du lot. Non seulement ils osent produire ce que les autres n’oseraient jamais produire, mais ils le font avec une attention du détail incroyable.
Ils ne font pas que donner une petite compilation avec deux trois bombes et une dizaine de chansons de remplissages, sans explication. Non non, ils font un produit dans un coffret solide et lourd, avec une impression de beauté exemplaire, avec des disques dans des pochettes individuelles et des dessins représentatifs, avec un livret fourni d’explications, de notes d’intérêt, d’explication sur chacun des artistes, sur chacun des disques.
Et là ne s’arrête pas la folie! Ils prennent le temps de faire une réédition numérique de qualité, ils font une gravure impeccable sur des disques lourds, ils y mettent le détail infime qui va nous faire adorer le disque… et ce, pour un disque de musique nouvel âge des années 1950 à 1990, des disques oubliés, des disques jetés parce que aucun intérêt. Des disques auquel même les plus grands ne vendent plus que quelques exemplaires, alors il faut imaginer les ventes «abyssimales» de ces artistes méconnus. Et malgré tout, Light In The Attic leur donne leur lettre de noblesse.
Vous comprendrez qu’il y a un Dieu pour les fous de LITA quand on écoute un douze minutes de harpe, quand la boîte à réverbération se fait aller dans l’huile d’olive (première pression à froid), quand on s’imagine en pleine session de massage, quand même le yoga est trop exigeant pour ce type de musique. Le vol astral est de mise. Et insérez la blague de Pérusse du gars qui s’est endormi sur son clavier et qui se vire de bord une fois de temps en temps. C’est exactement ça! Est-ce que ce qu’on nous offre est si bon que ça? Je ne ferai pas de commentaire qualitatif sur la musique, plusieurs vont aimer ça mais il faut bien entendu comprendre que ce n’est pas toujours pour tout le monde, qu’il faut être un fan du style.
Et côté qualité? C’est pas mal le mieux qu’on puisse avoir, somme toute. La première face est plus difficile, le matériel datant un peu et faisant ressortir tout ce qu’un vinyle puisse être de laid. Fréquences de résonances, fréquences propres et déphasage qui fait ressortir le popcorn grand P. Ça reste du matériel des années ’50-’60 produit par des artistes indépendants et je crois qu’il est à peu près impossible de bien faire ressortir ce matériel, pour eux, le retour vers le vinyle est un peu moins heureux. Pour les autres faces de disque, c’est absolument et parfaitement impeccable. C’est un transfert numérique mais ce dernier ne s’entend pas du tout.
Il faut aussi se rappeler qu’avec ce montant (environ 60$, prix Mars 2017), on obtient une pièce de collection qui s’écoute comme un bonbon spirituel de plus de deux heures. Juste la qualité des trois disques sans parler de l’emballage et on pourrait payer beaucoup plus que ça. Avec le livre, les extras, le souci du détail, ça vaut encore plus! Et je rappelle qu’on obtient tout ça pour moins de 20$ de plus que le dernier album des Rolling Stones! Aussi bon soit-il, le rapport qualité-prix de I Am The Center est tout aussi parfait que le reste.
On achète is on aime Kitaro, Vangelis, Yanni, 2002, l’encens et les sessions de vol astral.