Réédition d’un des albums fous d’un des grands de la musique africaine et du blues du désert. Tout pour se mettre un peu de soleil dans sa vie!
Album: Talking Timbuktu
Artiste: Ali Farka Touré et Ry Cooder
V.O.: 1994 Vinyle et CD, World Music
En Test: 2015 Vinyle double 180g
Étiquette: World Circuit
WCV040
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Deux grands de la musique, deux grands guitaristes, deux piliers de leur musique respective avec (dans le temps) plus de 15 ans d’expérience et ils se rencontrent afin de produire un superbe disque. L’album est tout ce qu’on recherche du blues du désert: une part de afrobeat, une part de reggae, une part de blues, de la musique ethnique, de la musique respectueuse et différente, et deux têtes qui s’inspirent un de l’autre afin de produire un disque mémorable.
Je me suis déjà rendu dans un spectacle avec plusieurs légendes, où chacun respectait tellement, était tellement intimidé par les autres que ça n’a jamais levé. C’est la difficulté du pari entre des grands esprits: est-ce que les atomes seront crochus, est-ce que ça va faire lever la pâte, est-ce qu’il va y avoir une réelle cohésion, est-ce que la somme des ingrédients va donner un résultat majestueux ou une bouillie infâme. Ici, cet album, ça lève, et pas juste un peu. Une des raisons, à mon avis, est aussi que Cooder s’est tenu en veilleuse: c’est un album de Touré, avec Cooder qui a aidé, participé, produit, qui ajoute à ce que Touré propose. Comme mon ami musicien Broon me l’a si bien expliqué, en musique, l’accompagnateur a le gros du rôle, c’est lui qui donne les assises pour que l’artiste puisse se livrer en toute confiance, c’est lui qui agit par abnégation et qui travaille pour que la vedette brille. C’est la cas ici. Un grand selon toutes les métriques, Ry Cooder se livre totalement au jeu d’Ali Farka Touré.
Encore plus, cet album a été produit avec toute la qualité nécessaire pour faire briller les artistes. Ils se sont donnés les moyens nécessaires à nous faire tomber sur le charme. Autant c’est minimaliste, autant tout y est. La prise de son est incroyables, les instruments sont incroyables, les voix sont chaudes, les rythmes sont à couper le souffle. Et quand je parle des gens travaillant dans l’ombre, on a des grands ingénieurs à l’enregistrement et au mixage, sans compter au matriçage on a une autre légende avec Bernie Grundman. Ce n’est pas juste une petite version, c’est une grande version.
Donc, c’est la totale? C’est la totale. Ça surprend tellement c’est naturel. Selon votre inspiration, ça donne le goût de danser, d’écouter, de fumer, mais ça donne le goût d’être heureux. Les deux protagonistes ont le sourire sur la pochette, et c’est contagieux. Un très grand disque, une très grande production, une très grande réalisation, une excellente version rééditée.
On achète si on aime Habib Koité. Fatoumata Diawara, Afrocubism, Taj Mahal, Rough Guide to Desert Blues.