Réédition RSD2018/1937: Robert Johnson – Cross Road Blues

Le RSD, c’est aussi pour des vieux standards bizarres!

Album : Cross Road Blues / Ramblin’ On My Mind (Simple)
Artiste : Robert Johnson

V.O. : 1937; Vinyle gomme-laque 10po; 78 tours; Vocalion 03519

En Test : Vinyle; 10 po; 78 tours

Étiquette : Vocalion / Sony Music; 03623

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C’est mon deuxième 78 tours récent et neuf que j’achète. Il faut être un peu fou pour sortir quelque chose sur ce médium. En premier, pas tout le monde ne possède une table tournante. En deuxième, pas toutes les tables tournantes jouent des 78 tours. Et en dernier, pas tout le monde est prêt à payer un prix de fou pour un album avec deux pièces de moins de quelques minutes avec un bon bruit de fond. Bref : je me devais de l’acheter!

Robert Johnson, c’est une légende du Mississippi. Ce qu’on appelle aujourd’hui du Delta Blues n’aurait jamais été le même sans lui. Il enregistra vingt-neuf blues en 1936 et 1937, avant qu’il ne soit probablement empoisonné par un mari jaloux. Chacune de ces pièces est devenue un classique du blues, boogie, R&B ou même carrément du rock. Son style de jeu de guitare inspire encore aujourd’hui les musiciens, et il est considéré comme un dieu de la guitare dans tous les palmarès. Les plus grands guitaristes et musiciens lui ont levé leur chapeau, que ce soit Eric Clapton, Jimi Hendrix, Keith Richards, Alexis Korner, Robert Plant, Bob Dylan, Fleetwood Mac, nommez-les.

C’est certain qu’un 78 tours, c’est une épopée. C’est un microsillon aussi, ce qui est un anachronisme en tant que tel. Le disque est très épais (210 g probablement), ce qui est une bonne chose, parce que le moindre gondolage ferait sauter l’aiguille dans la stratosphère. Mais ils auraient pu mettre le volume conséquent pour un 78 tours aussi, et laisser le disque prendre son expansion en volume. C’est clairement une source numérique avec un nettoyage du vinyle d’origine, ce qui est de bonne guerre pour un disque de 1937 enregistré en 1936. Mais pour avoir entendu des très bons nettoyages de disques vinyle d’époque, je sais qu’il est possible à un passionné de prendre vraiment son temps et d’obtenir un résultat qui relègue au rancart même les disques modernes. Alors je suis très légèrement déçu, mais en même temps, la qualité du disque dépasse tout ce que j’ai entendu à date de Johnson, alors je vais laisser tout le crédit : c’est un superbe disque qui devrait être dans la collection de tout admirateur sérieux de blues.

Réédition 2016: R.L. Burnside – A Ass Pocket Of Whiskey

Du bon vieux gros delta blues sale, version électrique et sale.

Album: A Ass Pocket of Whiskey
Artiste: R.L. Burnside

V.O.: 1996, Matador & Fat Possum Records

En Test: 2016 Réédition 180g

Étiquette: Fat Possum Records
FP1026-1

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Collaboration entre le Jon Spencer Blues Explosion et feu la légende R.L. Burnside, cet album est un album indie de chez Indie. Vous allez m’excuser l’expression, dans ce cas-ci, ça s’applique fort bien: Enregistré sur une gosse. Un après-midi, un studio, un groupe grunge-blues, un grand du Delta Blues. Aucune finition. C’est rough, c’est lourd, ça crie, les chansons démarrent et arrêtent sans préambule, c’est dur et ça sent le whisky jusque dans la pochette du disque (j’exagère mais on l’imagine bien).

C’est aussi un disque pour lequel R.L. Burnside sera connu. Il a surtout produit du delta blues régulier, mais cet album a fait un tabac chez les fanatiques de blues indépendants. Ça se danse, ça se rythme, ça fait plus penser à du Jim Zeller, du Steve Hill, que du delta blues.

Mais surtout, c’est sale. Très sale. Ce n’est pas un album qui est fait ni pensé pour la haute fidélité. De penser ça serait de lui faire honte. C’est surtout une session qui s’est passée dans le temps. Il y a de la basse, il y a de la force, il y a de la compression, il y a des sonorités sourdes, ça crie directement dans le micro, ça déchire le disque à la fin de la face, des chansons sont tronquées. Il n’y a rien du tout de subtil. En aucun lieu. Ne cherchez pas. Est-ce que ça sonne bien? Oh que oui! C’est un très bel album blues. Mais si vous cherchez à plaire à l’audiophile en vous, passez votre tour, vous devez chercher à plaire à votre bête interne, celle qui a calée son 26 onces le matin et est à la recherche de sa caisse de bière pour passer l’après-midi.

On retrouvera de nouveaux disques pour le RSD 2017 d’ailleurs, on les souhaite avec un peu plus de finition! Merci à Will pour la suggestion! J’ai beaucoup apprécié!