Les grandes étiquettes sont pris avec un problème collant. Spécifiquement, certaines de leurs sources en rubans commencent à se déteriorer. Autant c’est triste pour eux, autant c’est génial pour nous parce qu’ils n’ont pas le choix dorénavant que de passer à travers tout leur ancien matériel afin de le sauvegarder sous un autre format (habituellement numérique). On a donc droit à une recrudescence de nouvelles impressions de très haute qualité de matériel ancien.
Artistes:
Mstislav Rostropovich, Violoncelle;
Carlo Maria Giulini, London Philarmonic Orchestra
Programme:
Antonin Dvořák – Concerto pour violoncelle en Si mineur, Op. 104;
Camille Saint-Saëns – Concerto Nº1 pour violoncelle en La mineur, Op. 33
V.O.: 1978 Vinyle (Quadraphonique), HMV, EMI
En test: 2017 RSD Vinyle Double
Étiquette: Parlophone Records Limited, Warner Classics
0190295890070
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Et avant que je ne reçoive des lettres de menaces, je me dois de mentionner que les rubans vont habituellement survivre à plusieurs centaines d’années d’entreposage contrôlé avant d’avoir des problèmes majeurs. Hélas, ce n’est pas tous les rubans qui sont sans faille. Beaucoup de formules ont étés prévues pour un usage à court et moyen terme, hélas certains des composantes se dégradant prématurément, comme par exemple la colle conservant le matériel magnétique sur le plastique de fond. Certains autres rubans sont aussi trop minces et le magnétisme transperce le ruban, s’imprimant de nouveau sur les enroulements précédents et suivants. Bref: les rubans peuvent dans certains cas se dégrader. Et il n’y a pas de façon miraculeuse de savoir si tel ou tel ruban va subir les affres du temps. Alors les étiquettes qui possèdent des voûtes à couper le souffle font ce qui est nécessaire: ils numérisent tous les rubans, sans exception.
Ce qui nous donne de tels enregistrements, préalablement sortis en CD il y a plus de 15 ans. Est-ce que c’est nécessaire de sortir de nouveau cette perle? Bien sur que non! En fait, la version proposée est très bonne mais n’est pas non plus exceptionnelle! Si elle l’avait été, elle serait ressortie beaucoup plus fréquemment depuis 1978 et aurait fait le tour des cercles d’amateurs de classique. Selon Discogs, elle n’a eue aucune autre réimpression depuis 2001 et les seules versions vinyles datent de 1978.
Et la partie vraiment intéressante n’est hélas pas présente sur ce disque. Il s’agit en effet d’un des disques de la vague quadraphonique des années 70. Remarquez que le disque était quad (donc du matériel phasé), avait plus de 30 minutes par face et un matériel de bonne qualité mais pas exceptionnel. En d’autres mots, le disque n’est pas un disque à recommander en version originale sur vinyle, à moins que vous ne cherchiez à faire aller votre décodeur SQ.
Mais cette version 2017? Arnaque? Non, ça reste deux grands (Rostropovitch et Giulini sont des figures de proue de la musique classique), ça reste une très belle version, ça reste quelque chose qui va s’apprécier enfin à sa juste valeur depuis les années 70. L’impression soignée en disque double, imprimée de façon exemplaire, avec peu de bruit de fond ou de popcorn s’apprécie totalement et à sa juste valeur. C’est un très bel enregistrement. Warner y a mis le paquet, ça paraît. Source retravaillée numériquement mais ça ne nuit aucunement à la joie d’écouter cette version. Tout le dynamisme y est, la force, les niveaux, la justesse, c’est un très beau travail de matriçage.
Maintenant s’ils pouvaient la sortir en bande copiée des originaux, version quad, mais sur bobine en 7.5ips, je serais heureux!