2017: Beck – Colors

Album tout en couleurs!

Album: Colors
Artiste: Beck

En Test: 2017 Vinyle jaune

Étiquette: Fonograf Records, Capitol Records
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Beck est un artiste alternatif américain qui a eu la chance de créer son one-hit wonder avant même d’être signé. La chanson Loser a été envoyée à des radios de façon indépendante, l’engouement qui s’ensuivit le fit signer rapidement avec une grande étiquette. Ce n’était bien évidemment pas sa première offrande, l’artiste ayant travaillé de façon assidue de longues années durant avant que cette chanson ne perce. N’empêche que de sortir un album digne de la chanson Loser est un sale contrat, dont il s’affranchit haut la main avec son premier album Mellow Gold en 1994. Malgré tout, même si l’album est dans les meilleurs albums du genre, peu de chansons eurent un impact. L’idée que Beck ne soit qu’une personne à une chanson a vite été oubliée, ceci dit, avec son second grand album deux années après : Odelay. Plusieurs chansons connues s’y trouvent, et Beck fut consacré un des grands artistes alternatifs des années 90.

Malgré que les gens se soient généralement arrêtés à quelques-uns de ses albums, Beck est un artiste très prolifique, créant album par-dessus album, sans compter les collaborations et les tournées de spectacle. Plusieurs albums ont des chansons connues, mais peu sont réellement exceptionnels comme Mellow Gold et Odelay. N’empêche, bon an mal an, Beck nous sort un nouvel album intéressant, mais honni par les critiques (Midnite Vultures, 1999), un album encensé, mais pas extraordinaire à mon avis (Sea Change, 2002) ou un album totalement champ gauche et différent méritant une écoute attentive (Morning Phase, 2014). 2017 marque un tournant pop pour Beck avec Colors, beaucoup moins rock, beaucoup plus consensuel, joyeux même, coloré. Pour une personne s’étant fait connaître pour la chanson Loser et pour son mouvement Anti-Folk, c’est vraiment bizarre. La chanson Dreams est carrément faite pour la piste de danse, et on ne s’offusquerait pas d’avoir des futures versions des chansons avec des Taylor Swift ou des Ed Sheeran de ce monde!

Pour la musique, c’est un des disques que j’ai été absolument incapable d’écouter en numérique, le disque étant ridiculement fort et clair, c’est un mal de tête instantané et obligatoire après deux chansons. Donc je n’ai pu écouter la musique en numérique, le disque vinyle a été mon baptême pour Colors. Côté gravure, il existe deux versions. La première est une édition limitée en deux disques rouges en 45 tours, avec deux ou trois chansons par face. Maximum de qualité, pour DJ. La deuxième, plus commun est un disque jaune conventionnel en 33 tours. Les deux disques sont enregistrés très fort, compressés au maximum, mais pas d’écrêtage numérique apparent. La musique s’écoute de souche de façon heureuse. Les oreilles n’ont pas trop de répit musical, le tout est maximisé, mais beaucoup moins que la version numérique. Ceci est valable pour les deux versions, que ce soit celle en 33 tours ou celle en 45 tours. D’ailleurs, la version 33 tours est très bien gravée, n’a que peu de bruit de fond, a une bonne qualité, et à la force que la musique est, on n’ira pas chercher beaucoup plus avec une plage dynamique étendue 45 tours. 33 tours pour monsieur et madame Tout-le-Monde, 45 tours pour admirateurs avec le beau livre venant avec (et le prix accru).

On achète si on aime Jeff Buckley, Eels, The National, Broken Bells.

RSD 2017: The Black Angels – Death Song

Psychédélique, même dans le noir

Album: Death Song
Artiste: The Black Angels

En Test: 2017 Vinyle double en encart, vert transparent phosphorescent

Étiquette: Partisan Records
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Mon premier disque phosphorescent! C’est une des exceptions dans le monde des vinyles. Comme le disent bien Pirates Press :

Please note: As cool as they are, Glow-In-The-Dark pigments unfortunately deteriorate the acoustic properties of the recording and do often cause increased surface noise; something which cannot be subject to claims.

Ce n’est donc pas pour les audiophiles. C’est corroboré par de nombreux acheteurs d’ailleurs, et par moi : il y a un bruit de fond récurrent sur le disque, omniprésent. Fort probablement que le vinyle possède des particules d’un matériel plus gros afin d’avoir la propriété de briller dans le noir. Vous êtes avertis!

The Black Angels, non ce n’est pas un groupe de musique hip-hop ou de death métal : il s’agit de rock psychédélique roulant leur bosse depuis plus de 10 ans. Un des rares groupes ayant signé avec Light In The Attic avant qu’ils ne prennent le tournant définitif de réimpression d’ancien matériel, ils ont été connus avec ces derniers, avec de très bons albums (Passover et Directions to See a Ghost). Plus tard, ils ont signé avec Blue Horizon, où les disques vinyles sont plus des ajouts que d’autre chose, mais en bonifiant leur qualité de composition et l’exposition dans dans séries télévisées. Death Song est leur premier album avec Partisan Records. Toujours avec une sonorité aussi underground, toujours avec des excellentes compositions, mais résolument « première partie ».

Pour la qualité du disque, si vous prenez la version phosphorescente, c’est déjà mal parti. Mais aussi, si vous prenez la version normale du disque, vous risquez d’avoir des problèmes de lecture si vous êtes audiophiles : la gravure semble avoir été réalisée avec un saphir légèrement usé, les sillons sont très larges et arrondis, ce qui empêche la bonne écoute avec des aiguilles très fines. Les aigus sont légèrement stridents et les instruments sont indistincts, je ne crois pas que ce soit le meilleur travail de Greg Calbi. Je ne suis donc pas un admirateur de ce disque hélas, peu importe la version vinyle. Mais la version brillant dans le noir est réellement un bel ajout, juste pas assez pour faire tomber les lacunes du produit.

On achète si on aime Dead Meadow, Clinic, 13th Floor Elevators, The Afghan Whigs.

2017: Queens Of The Stone Age – Villains

Trois ans d’attente pour un chef d’œuvre semi-stoner!

Album: Villains
Artiste: Queens Of The Stone Age

En Test: 2017 Vinyle double (trois faces) en encart 140g

Étiquette: Matador
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QOTSA est reconnu pour son Stoner Rock coupé au couteau pop, pour avoir innové avec des chansons fortes, du rock à haute distorsion, un côté hallucinogène propre au Stoner Rock, mais le tout avec une précision et un travail digne d’un Dance Dance Revolution. Ils sont un des piliers du genre, avec des offrandes à travers leurs 20 années bien sonnées de travail assidu et de qualité absolument constante. Leurs meilleurs albums font légion et dépendent plus du moment où vous avez découvert le groupe que d’un changement de qualité. Même leur premier album est une pièce d’anthologie. Leurs meilleurs albums restant quand même Rated R (2000), Songs for the Deaf (2002) et …Like Clockwork (2013, leur précédent album) selon les critiques. C’était une très bonne idée pour Matador que de récupérer ce groupe en 2013 d’Interscope!

Et leur dernier album, Villains, est un retour aux sources. C’est un peu étrange, QOTSA est un groupe équivalent à Radiohead, où chaque album invente et réinvente la sonorité du groupe, construisant sur le passé, mais sans trop. Pas Villains : c’est une apologie de leurs styles passés. Pour une fois, je ne peux pas dire qu’ils ont créé quelque chose de révolutionnaire, ils se sont contentés d’exceller sur des compositions vraiment fantastiques dans leur style « habituel ». On peut penser à The Way You Used To Do, un des deux simples de l’album (à ce jour), qui est simplement une très bonne chanson pop rock. Ça groove et ça rock!

Pour la qualité, c’est un peu plus difficile à cibler. Ils ont créé une édition 180g limitée ainsi qu’une version 140g, cette dernière ayant le même master que l’édition limitée. Il y a cependant deux exemplaires du master, une pour l’Europe et une pour les Amériques. Il semble que le jeu de la roulette soit effectif pour les reproductions des disques américains, certaines étant parfaites et d’autres, moins bonnes. Je suis tombé sur la version moins bonne du disque : disque décentré, bruit de fond et popcorn. Un peu du bruit de fond est attribuable au travail de Chris Bellman au matriçage, ce dernier étant fort stéréo, alors c’est un peu normal lorsqu’on a une guitare électrique omniprésente sur le canal gauche et du silence sur le canal droit que d’avoir plus de difficulté à reproduire les sillons du disque. Côté matriçage, on peut entendre à la fin d’Un -Reborn Again (1B-3) la voix avoir de la distorsion numérique. C’est sans compter la gravure légèrement brouillonne qui n’aide pas au bruit de fond. N’empêche que si vous êtes chanceux, vous allez avoir une très bonne version du disque : basse à profusion, compression contrôlée, version vinyle très satisfaisante, beaucoup plus satisfaisante que le CD, malgré la version imprécise et la source numérique.

On achète si on aime Foo Fighters, Arctic Monkeys, Royal Blood, Pearl Jam, The Black Keys, Audioslave.

[NDLA: Je suis en banc d’essai présentement, alors je me donne 75% des chances d’avoir raison sur la source numérique de l’album, mon système de son étant différent, la sonorité est différente de ce que j’écoute d’habitude – Mea Culpa]

2017: LCD Soundsystem – American Dream

Après les adieux, le retour espéré!

Album: American Dream
Artiste: LCD Soundsystem

En test: 2017 Vinyle double (RSD Black Friday)

Étiquette: DFA et Columbia / Sony
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Nos amis de LCD Soundsystem sont de retour avec un nouvel album sur ce projet. Il faut se rappeler qu’en 2014, ils nous ont servi The Long Goodbye, un spectacle où ils ont joué toutes leurs chansons et ont servi de point d’orgue à leur carrière, leur dernier album réel datant de 2011. Alors pendant même qu’ils sont en tournée internationale d’adieux, de se faire servir un nouvel album entier dont le matériel date de 2015 et 2017, je trouve ça limite prendre les gens pour des gourdes. Oui, on quitte, on ne fait rien d’autre entretemps, mais on revient une année après notre finale pour un simple, et on revient deux années plus tard avec un album. Je comprends James Murphy (l’instigateur et chanteur du groupe) : le groupe, marginal à souhait, reste extrêmement prisé du public malgré son aspect champ gauche assumé.

Et ce nouvel album est du pur et dur LCD! Rythme assumé, guitares dissonantes (l’exemple clair est la chanson Change Yr Mind, face 1B), voix toujours approximative de Murphy comme on l’aime. C’est fait pour danser et s’amuser! Et eux aussi se sont amusés, ça paraît. Locked grooves (la dernière note de la face est soutenue sur la piste infinie de la fin du disque), des percussions, des chansons prenant tout leur temps pour se développer, des atmosphères différentes à chaque piste, c’est tout ce qu’on aime d’eux!

Et côté sonorité, LCD nous ont habitué à de la qualité. Leur spectacle The Long Goodbye a été mixé analogique pour la version vinyle et numérique pour la version CD. Leurs albums sont enregistrés de façon impeccable pour vinyle ainsi que pour CD. L’album n’est pas trop une exception, il n’est pas parfait, mais il est vraiment excellent quand même. Bob Weston, qui a réalisé leur gravure vinyle, a fait un très bon travail de conserver beaucoup de dynamisme tout en compressant les excédents. Je ne suis pas d’accord sur certains traitements (dont How Do You Sleep? qui compresse de plus en plus à mesure que la chanson avance), mais l’album entier est un bonbon à écouter.

On achète si on aime Arcade Fire, Tame Impala, Franz Ferdinand, The Decemberists, Sufjan Stevens.