1965-1968, 2017: Miles Davis Quintet – Freedom Jazz Dance: The Bootleg Series Vol. 5

Cinq légendes dans un studio, sans coupure et sans musique!

Je me fais plaisir, comme je vous disais sur le texte précédent! Quand les chats sont en vacances, les souris écoutent des disques d’archives.

Album : Freedom Jazz Dance: The Bootleg Series Vol. 5
Artiste : Miles Davis Quintet

En test : 2017 Vinyle triple

Étiquette : Columbia, Legacy, Sony Music
88985364161

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Quand on doit sortir quelque chose de spécial sur un artiste pour qui tout est déjà sorti, on fait quoi ? On sort des alternate takes. Mais supposons que tous les alternate takes sont déjà sortis, on fait quoi? On prend les bobines et on sort les bobines de studio, telles qu’enregistrées! Ou du moins, c’est le pari qu’a fait Legacy sur ce superbe album en encart triple.

Wayne Shorter… Herbie Hancock… Ron Carter… Tony Williams… Miles Davis! Quel quintette, quel groupe d’artistes incroyables, qui chacun individuellement ont redéfini le jazz ! Un festival de jazz aurait été heureux d’en avoir qu’un des cinq en vedette spéciale guichets fermés. Alors il faut imaginer les cinq ensemble. Et c’est ce que ce disque nous permet de faire.

Ce disque est inécoutable ! Le but n’est pas de se pâmer sur la musique du quintette, pour ça, on peut aller acheter l’album Miles Smiles par exemple pour la chanson Freedom Jazz Dance. La chanson finale dure un peu plus de 7 minutes. La première face du premier disque est plus de 23 minutes de cette chanson, mais à la fin, on n’aura entendu que les quelques premières notes du thème, la vraie version est sur l’album. Ce qu’on a sur ces disques est les rubans d’origine qui ont servi à pratiquer les chansons, des anecdotes, des essais, des manquements, des erreurs, de l’humour, de la pratique, d’autres essais, du matériel qui ne servira finalement jamais aux chansons. Bref : ce qui est laissé sur le plancher de la table de montage.

Ce que le disque nous permet de faire, c’est de mieux comprendre les chansons et le processus créatif du quintette. C’est un document d’archives absolument inestimable que Sony nous remet entre les mains, pour admirateurs seulement. Ne vous attendez pas à apprécier écouter ad nauseam les mêmes progressions ou les sections coupées, ou la pratique de batterie de Tony Williams. Ce n’est pas pour une consommation par les admirateurs. Mais j’ai pris mon pied à chaque seconde d’écoute.

Mais le vinyle, ça sonne comment ? Vous êtes vraiment fatigants avec ça! Comme si la qualité sonore c’était uniquement ce qui compte! Sans blag… [chuchotements] ah… c’est… c’est mon travail? Ah bon… Vous voulez me lire pour la qualité du vinyle? Ah… bon… désolé! Mais cette petite blague est là pour faire comprendre qu’il s’agit d’archives musicales, pas de musique. Est-ce que c’est réellement nécessaire qu’on ait toute la qualité du monde? Alors, je dirais que la qualité est très bonne sur le disque! Ils ont porté autant d’attention à la sortie de ces outtakes partiels qu’à sortir les disques nouvellement sortis en version 2014. C’est un travail de moine! Mais est-ce que c’est si nécessaire d’avoir une telle qualité pour quelque chose qui est musicalement inutile? Mmm, je dirais que oui! J’ajouterais que les quelques bouts musicaux des disques sont impressionnants et fantastiques à écouter sur une bonne table. Mais encore une fois, ce disque est inécoutable! S’ils désiraient faire encore plus plaisir aux fans, ils en feraient une version en bobine 4 pistes non mixées de 10 po à 7.5ips, sans aucun traitement, avec les chansons finales à la fin de chaque piste d’essais. Probabilité que ça arrive : nulle. En attendant, il y a ce disque triple!