Emika, une des grandes artistes connue au début des années 2010 pour son dubstep et sa musique électronique, nous sort son deuxième album classique!
Album: Melanfonie
Compositrice: Emika (Ema Jolly)
Artistes: Michaela Srumova; Orchestre métropolitain de Prague, dir. Paul Batson
En test: Vinyle 2017
Étiquette: Emika Records
EMKLP03
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Quel parcours pour Emika! Connue en 2008-2010 à l’aube de sa vingtaine pour son dubstep très sombre et lent, elle fut un de mes coups de cœur avec son premier long jeu éponyme sur l’étiquette Ninja Tune. C’est aussi un des albums que je possède qui a le plus de basse et ses compositions sont toujours un plaisir à redécouvrir. À partir de ce coup d’envoi, elle grandit constamment en tant que compositrice, poursuivant avec du dubstep plus abstrait avec Dva, dernier album de ce genre qui la contraignait définitivement. Quittant cette belle collaboration avec Ninja Tune afin de voler de ses propres ailes sur son étiquette, elle sortit Klavírní, son premier disque de composition classique, celui-ci au piano seul joué par Emika. La même année 2015, elle sortit son dernier album électronique en date, Drei. Ce dernier est une belle carte de visite de styles définitivement différents et laissant le dubstep très loin. Va-t-il y avoir un album Chtyri?
Côté classique, Melanfonie est son premier jet pour voix soprano seule et orchestre. Il faut dire qu’Emika a étudié la composition musicale à l’Université Bath Spa en Angleterre. Cette progression naturelle pour elle est une multitude de sacrés coups de dés, produisant ce disque sous sa propre étiquette, changeant ses styles musicaux constamment afin d’arriver à ses intérêts du moment, sans compter qu’on doit quand même se rappeler que le classique n’est pas le plus vendeur des styles côté disques, encore moins lorsqu’il s’agit de compositions récentes pour un artiste méconnu du genre. Et ça marche! Klavírní autant que Drei ont étés encensés par la critique et les sites de musique électronique, malgré le fait que ce premier n’est pas du tout électronique. En fait, elle nous avance dans son monde, et qui m’aime me suive. Beaucoup de ses fans la suivent et découvrent des mondes musicaux par le fait même. Intégrité, découvertes et audace. Melanfonie n’est que la suite logique. Un premier balbutiement orchestral, plus près du Phillip Glass et relativement naïf encore, relativement simpliste côté composition mais avec passion. Je laisse les critiques musicaux se démener sur son cas, j’ai hâte de lire ça avec du popcorn, ça va être passionnant les «1/5» et les «5/5», les «3/5 mais…», les «retourne à ton dubstep», les «un génie en devenir».
Et le vinyle? Il est bien pressé, bien produit, de bonne qualité. Côté sonorité, c’est beau et riche mais compressé pour les mouvements forts, numérique d’origine mais beau à l’écoute. La voix de Srumova a été enregistrée avec un micro haut qui ne capte aucune basse fréquence, c’est un peu déstabilisant et plus une technique d’enregistrement des années 40 mais il faut assumer le choix artistique de cette captation. L’orchestre possède la richesse d’un véritable orchestre. Petit bémol de production, ils ont clairement oublié de produire les textes de pochettes pour le vinyle, ils ont donc ajouté le même livret qu’on doit certainement retrouver sur le CD dans une seconde pochette plastique. Dommage quand on aime les vinyles 12 pouces pour l’espace artistique et les grandes photos.