Un voyage vers le classique ambiant, première édition vinyle célébrant le 10e anniversaire de ce pilier de relaxation.
Album: Copia
Artiste: Eluvium
V.O.: 2007 CD, Temporary Residence Limited
TRR110
En Test: 2017 Vinyle double noir
Étiquette: Temporary Residence Limited
TRR110
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Eluvium est un producteur de musique ambiante, style classique habitant sur la côte Ouest des États-Unis. C’est facile de tomber dans le kitsch ou musique d’ascenseur sur ce style musical tout comme c’est aisé de retomber dans les mêmes sillons que ses contemporains. Surtout que ce n’est pas du tout ce qui manque sur le marché, du classique ambiant. Eluvium a réussi son pari en nous fournissant une qualité de produit assez unique, qui nous porte d’un monde à l’autre. Ce n’est certes pas son premier album, mais cet artiste est passé d’un style plus drone à ce style beaucoup plus classique et introspectif, alors le fait qu’il nous amène ailleurs dans un même album est génial et j’ai l’impression que ça ressemble au personnage en dessous du pseudonyme.
Temporary Residence Limited a commencé à ressortir tous les disques de l’artiste en vinyle, célébrant le 10e anniversaire de chaque album avec une sortie vinyle. Lors de la sortie de la dernière offre de l’artiste, False Readings On, ils ont tout de suite sorti l’album en vinyle. Je ne peux dire s’ils sont aussi bons ou non, Copia est le premier vinyle que j’achète de Eluvium. Mais je ne peux que célébrer cette décision de nous sortir un bel objet pour célébrer ces beaux anniversaires.
Côté musical, c’est un beau travail de composition mais moi qui est puriste, je préférerais quand même des vrais instruments, on a assez de grands musiciens qui sont disponibles, ça aurait été une superbe touche. Ceci dit, ça n’entre pas trop dans le faux et c’est pas assez pour réellement choquer. D’ailleurs, la production elle-même est un travail de passionné, ça paraît. Ce n’est pas juste composé comme ça pour faire de l’argent, c’est réellement un beau travail de recherche, cinématographique je dirais.
Et est-ce que le vinyle vaut la peine? Définitivement. Le disque est très bien enregistré, le matriçage est exemplaire, plein de subtilités et de nuances, tout en volutes comme l’enregistrement lui-même. Il y a une belle étude du style, et c’est bien rendu sur le disque vinyle. C’est aussi un beau questionnement, le travail de ses rééditions est donné à un professionnel du matriçage vinyle, qui se doit de réinterpréter la vision de l’artiste 10 ans plus tard. Autant la version CD de ces disques est excellente, autant le vinyle est excellent a bénéficie d’un recul de 10 ans. À quelques reprises toutefois, on entend de l’écrêtage numérique lors des passages plus fort, ça laisse présager une source numérique déjà saturée… mais il faut vraiment chercher les problèmes, le disque est autrement impeccable.
Une petite note disgracieuse, mon disque est arrivé légèrement sale et surtout l’impression des faces est légèrement chamoisée et l’étiquette est décentrée. J’ai un doute qu’il s’est passé quelque chose avec les plaques d’impression, ou bien peut-être que j’ai juste été malchanceux dans le numéro de lot. Mon disque a donc un peu de pétillement et du bruit de fond lors de l’écoute. Une des choses qu’ils s’assuraient dans le temps avec les productions de disques à grande échelle était d’écouter les disques pour chaque lot afin de s’assurer que la production n’ait pas de tels problèmes. Aujourd’hui, on fonctionne beaucoup avec un nombre d’impressions tout en souhaitant que la qualité reste la même du début à la fin. Dans mon cas, j’ai été malchanceux. C’est aussi une belle preuve que les 180g ont tendance à user plus les disques d’impression à cause de la pression supplémentaire qu’on doit y appliquer. Enfin bref, j’ai été malchanceux, ça ne veut pas dire que vous allez l’être aussi! Et malgré tout, le disque est un plaisir à écouter.
On achète si on aime Helios, Tim Hecker, Susumu Yokota, Jóhann Jóhannson, Kitaro.