2016: Danny Brown – Atrocity Exhibition

Les médias le surnomment le rappeur le plus unique… Ils n’ont pas tort du tout! Un artiste “hip-hop” avec une basse naturelle européenne et un disque rose… Un de mes disques top de l’année 2016.

Danny Brown - Atrocity ExhibitionAlbum: Atrocity Exhibition
Artiste: Danny Brown

En Test: 2016 Vinyle

Étiquette: Warp Records
WARPLP276X

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C’est un trip musical haut en couleurs (rose en édition limitée du moins) qui nous est proposé par Danny Brown pour son premier album sur Warp Records. Le rappeur du Michigan nous propose encore un autre album inclassable qui s’apparente plus à du Aphex Twin que du rap. Un album qui fait écho à ses pairs rappeurs qui s’approchent parfois de son style lors de chansons folles et uniques. Mais pas pour un album entier comme Danny Brown le fait.

Ce n’est pas sa première visite dans les top de l’année, et ne sera définitivement pas la dernière. La fraîcheur de son style en font un bon candidat pour les meilleurs albums à chaque année. Et ce, malgré sa voix définitivement unique, son style unique et l’idée qu’on n’entendra jamais ça dans une radio commerciale. Jamais! Je ne fais pas exception à cette règle: c’est un de mes tops de l’année 2016. Quel vent de fraîcheur, malgré ses plusieurs années à produire des albums tout aussi frais! Quel style et plaisir à écouter, quels environnements sonores, malgré le fait que je n’aime pas le gangsta rap!

Et le son? Il est tout aussi unique que le disque. Normalement, le hip hop américain se complaît dans la basse profonde, dans les extrêmes graves à outrance, dans les murs qui vibrent, dans l’obligation d’avoir des écouteurs gros comme la planète pour commencer à jouer les chansons. Normalement, les disques jouent fort, fiers et Feat. le dernier artiste hot sur chacune des pièces et les filles ne faisant que paysage dans les clips vidéo. Normalement, on a des chansons de 5-6 minutes.

Pas ici. Le disque vinyle ne manque pas de basse lorsque nécessaire, mais c’est très naturel. La basse utilisée est plus une basse de jazz en sourdine dans le premier disque. Les rythmes sont précis, mais sans faire tout bomber et tout sauter. Le volume contrôlé et est naturel, le peu qu’on va y retrouver est voulu, délibéré et cohérent avec l’album. On n’a pas l’album dans notre face, il est là pour nous et qu’on en profite. Il n’y a que quelques collaborations disséminées sur l’album avec une moyenne de trois minutes par chanson! Surtout, on n’a pas l’impression d’un album disparate: le tout se suit, tant bien que mal et aussi abstraitement inimaginablement [j’invente des termes pour ce disque!].

Versus la version digitale, le vinyle double est relativement court par face, et est très riche en tout ce qu’on peut imaginer. Basse précise, environnements contrôlés, beaucoup d’émotions, et une définition parfaitement travaillée. J’aime beaucoup mieux la version vinyle que la version digitale, dont j’ai beaucoup de ses chansons en rotation sur ma liste de lecture au travail.

On achète si on aime Kendrick Lamar, Run The Jewels, les productions du A$AP Mob, Childish Gambino, Autechre.