Nouvelle section! Les concepts expliquant le comment du pourquoi, avec le plus de polémique possible donc on débute avec la question habituelle: Oui mais heille, c’est quoi qui est le plus meilleur? Les vinyles ou les CD?
La réponse est simple: que préférez-vous? un ampli à lampes ou un ampli à transistors?
L’ampli à lampes est un art, un travail. Il faut changer les lampes; il faut une stabilité de courant exemplaire; il faut ajuster la polarisation (bias); ça chauffe; c’est capricieux. L’ampli à transistor, lui, fait tout, mieux, plus efficacement, plus précisément et quasi indéfiniment.
Même chose pour les vinyles. La table tournante doit faire tourner une galette de polyvinyle à une vitesse très constante. Le disque doit être parfaitement propre. La cartouche (à prendre grand soin et à remplacer) a une suspension, l’aiguille doit soutenir plusieurs grammes de pression tout en pouvant capter des changements de l’ordre des microns horizontalement et verticalement. Le voltage qui passe ensuite sur les minuscules fils est ridicule (Quelques millièmes de volt ou moins, une batterie morte produit plus de courant!) et est généré par des bobines à l’intérieur de la cartouche!
Mais ce n’est pas tout. Le vinyle est un média de très mauvaise qualité. De si mauvaise qualité que des scientifiques on fait des pieds et des mains afin de réussir à offrir une qualité adéquate, à l’aide de filtres et de procédés de fous. C’est pour ça que vous ne pouvez pas brancher une table tournante directement dans votre ampli régulier, il faut passer le tout par un filtre à courbe RIAA et aussi modifier l’impédance d’entrée afin d’aider la pauvre aiguille. Et après, on a quelque chose de très bien.
Afin d’approcher le vinyle de la qualité du CD, il faut donc une excellente table, une excellente aiguille, de bons fils, un bon préamplificateur phono et un média de qualité.
Et ensuite c’est le nirvana? Pas si vite! Ensuite, on a une coloration propre au vinyle. Un son plus chaleureux, quelque chose de plus naturel pour l’oreille humaine. Ce n’est pas mieux, c’est coloré afin de nous rendre heureux, tandis que le CD nous donne (presque) exactement ce qui est gravé sur le disque optique.
Mais tout ça ne fait que s’assurer de ce qu’on peut contrôler de notre bord, soit la reproduction de ce qui est gravé sur le disque. Pour les fins de l’explication (première polémique), je vais dire que le CD et le vinyle sont différents en sonorité, mais identiques en qualité, une fois qu’on donne les moyens nécessaires au vinyle d’être bien reproduit!
Qu’est-ce qui influe sur la qualité du son en amont de ce qu’on reçoit du magasin?
- Le soin initial qui a été porté par le producteur du disque afin de préserver la meilleure qualité, que ce soit sur CD ou sur vinyle. Beaucoup ne désirent que ce qui sonne le plus fort possible, pas ce qui est le mieux pour l’écoute.
- La qualité du matriçage (mastering), donc l’attention qui a été portée par les techniciens. Beaucoup de vinyles modernes produits par des grosses entreprises voulant voguer sur le revival du vinyle proviennent carrément du CD qui est envoyé à l’usine de pressing, et le CD est enregistré sur le vinyle tel quel (ark! arkarkark), donnant le pire du CD et le pire du vinyle en une horrible étape! D’autres prennent le temps de réaliser des versions différentes pour CD, MP3 et vinyles avec des matriceurs spécialisés.
- La source du matériel. Habituellement, une source numérique, du Protools, c’est fait pour des CD; une source analogique, des bandes magnétiques, c’est fait pour des vinyles.
- Plein d’autres détails (qui reviennent au soin, au temps, et en fin de compte à l’argent qui est mis par le producteur) tel que le nombre d’impressions fait par disque de moulage pour le vinyle (matrice de pressage sur CD – mais l’influence est beaucoup moindre); le temps par face; la vitesse de rotation du disque; le poids du disque; le matériel utilisé; le procédé utilisé pour l’impression; la proximité du centre du disque, etc.
En d’autres mots (deuxième polémique), tous les vinyles ne sont pas le nirvana, tous les CD ne sont pas le nirvana. Ce qui compte, c’est le soin apporté à la production du disque, qu’il soit vinyle ou CD.
Et c’est pour ça que dans les articles du blogue de Fréquences, nous allons nous efforcer de vous dire avec le plus d’honnêteté possible si le vinyle d’un album vaut la peine ou non, et parfois le CD si c’est possible.
Ensuite, si vous préférez l’expérience vinyle, tant mieux pour vous! Si vous préférez tout avoir en CD, tant mieux pour vous! Rappelez-vous que ce sont vos oreilles à vous, sur votre système de son à vous, qui recherchent les sonorités que vous aimez! Notre but n’est pas de juger, notre but est que vous soyez heureux de ce que vous allez acheter!
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