L’Office National du Film n’est pas qu’un espace d’exploration pour les cinéastes. C’est aussi un espace d’exploration pour les compositeurs.
Album: Musiques de l’O.N.F. Volume 1: Musique sans image
Artistes variés
En test: Vinyle double 1977
Étiquette: Office National du Film du Canada
Ce disque a été acheté chez Fréquences il y a déjà deux bonnes années. Vous pouvez probablement en trouver une copie en-ligne.
L’ONF est une mine d’or d’exploration. Et je parle ici bien entendu des musiciens et des compositeurs. On peut penser à René Lussier par exemple qui est collaborateur pour les trames sonores de films depuis près de 40 ans.
Mais on peut aussi écrire livres et livres sur les techniques exploratoires musicales de l’ONF. Entre autres, le film permettant de recevoir de l’image mais aussi du son à travers différentes techniques d’impression de l’onde musicale, il n’en fallait pas plus pour que Norman McLaren travaille sur un procédé créatif de son gratté et de son photographié. Cet album est un hommage aux grands musiciens de la période de 1952 à 1971 qui ont marqué les films de l’ONF.
C’est expérimental! Et malgré que bien des chansons peuvent sonner électronique, elles sont surtout visuelles et peinturées. D’autres sont travaillées au ruban magnétique. Certaines sont des collages de sons ambiants. Et finalement, il y a la dernière chanson, Metadata, produite avec l’aide du Conseil National de Recherche du Canada, qui est la première expérimentation d’un ordinateur produisant des sonorités, le tout ensuite mixé en studio avec une trame sonore instrumentale. ceux qui me connaissent savent à quel point je suis un capoté des premiers balbutiements de synthèse informatique. J’ai été un des crackpots qui a demandé à Nadia Magnenat-Thalmann et Daniel Thalmann une copie VHS de leur film Vol de Rêve, question d’avoir la meilleure qualité possible de ce film incroyable. Alors pour moi, d’avoir une copie de Metadata en vinyle, c’est le pied… Mais c’est expérimental!
Et côté sonorité, c’est une compilation de pièces composées dans les années 52 à 71… prévues pour jouer sur film, parfois carrément composées sur film… et pièces qui sont voulues à pousser l’enveloppe, de musique contemporaine et (je ne crois pas vous l’avoir dit, vous m’en excuserez) expérimentale. Bref: le disque a un peu de bruit de fond il n’est pas totalement propre, il a une sonorité habituellement très sourde. Même les bandes ou films maîtres sont rendus à plusieurs générations, retravaillés avec les moyens du bord. Mais c’est de l’anthologie, c’est des techniques d’essais incroyables et c’est le pied à écouter, pour le peu que vous aimez la musique concrète.
On achète si on aime Pierre Henry, Iannis Xenakis, Edgard Varèse, Karlheinz Stockhausen.